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SCHOLARIOS GEORGES SCHOPEN WALTER

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eharistie d’après Georges Scholarios, Échos d’Orient, t. xxxiii. 1934, ». 289-297.

A propos du sacrement de pénitence, signalons que Scholarios est en parfait accord avec la théologie catholique sur l’existence d’une peine temporelle due aux péchés, mémo pardonnes, commis par les adultes déjà baptisés et sur la nature de la satisfaction sacramentelle, deux points sur lesquels beaucoup île théologiens gréco-russes de nos jours ont abandonne les positions traditionnelles. Les textes essentiels ont été donnes à l’article PURGATOIRE DANS L’ÉGLISE GRÉCO-RUSSE IPRÈS ri : CONCILE DE FLORENCE, lOC. cit. Notre théologien est moins heureux, lorsqu’il nie la validité dos ordinations simoniaques.

Fins dernières.


Sur les deux points qui ont fait l’objet de controverses entre Grecs et Latins et qu’ont définis les conciles unionistes de Lyon (127 Il et de Florence, à savoir l’existence du purgatoire, l’époque et la nature des rétributions d’outre-tombe, Georges Scholarios se classe parmi les unionistes et son enseignement concorde, pour le fond, avec la doctrine catholique. Cette concordance a déjà été établie pour ce qui regarde le purgatoire. Cf. l’article Purgatoire, loc. cit. Nous avons vu aussi plus haut, col. 1533, en analysant les traités sur L’âme humaine, que notre théologien enseignait la béatitude surnaturelle des âmes saintes aussitôt après la mort, après avoir adhéré durant quelque temps à l’opinion bizarre qui n’accorde a ces âmes qu’une béatitude d’ordre naturel avant le jugement dernier.

Dans la cinquième question scripturaire, intitulée : .sur le second avènement du Seigneur et sur la résurrection des corps, il déclare que ceux qui vivront au moment de la parousie ne passeront pas par la mort, mais seront subitement changés en l’état de résurrection. Cette doctrine est conforme à la tradition des Pères grecs, fondée elle-même sur l’enseignement explicite de saint Paul. Mais, tandis que l’Apôtre ne parle directement que des justes, Scholarios, à la suite d’autres exégètes, étend l’exemption de la mort aux méchants de la dernière génération humaine. Eux aussi seront changés, mais ce sera pour eux l’immortalité douloureuse et crucifiante. La résurrection et le changement des corps seront suivis du déluge du feu purificateur, qui est clairement distingué du feu de l’enfer. L’enfer est situé dans les profondeurs de la terre. Après le jugement dernier, les démons de l’air et les damnés iront y rejoindre la catégorie des démons qui s’y trouvent enchaînés depuis le commencement. Cf. t. "m, p. 332-333, 335-336.

Scholarios est partisan d’une certaine mitigation des peines des damnés par les prières de l’Église. Il ne répugne pas non plus à la délivrance tout à fait exceptionnelle de quelques damnés par une intervention miraculeuse. Cf. IIIe el Ve traités sur l’âme, t. i, p. 511, 525, 533-535.

Il est de ceux qui ont cru fermement à une fin prochaine du monde (cf. t. i, p. 184, 211 ; t. iii, p. 94, 383 ; t. iv, 270) et ont tenté même d’en fixer la date précise. D’après lui, cet événement devait se produire à la lin du septième millénaire de la création, c’est-à-dire en i 193, d’après la chronologie byzantine.

l’n nombre considérable d’auteurs de tout genre onl été amenés à parler plus ou moins longuement de Georges Scholarios, de sa vie, de ses écrits, de sa doctrine. Aucun ne l’a fait s ; ins y mêler, en général, beaucoup d’erreurs, de sorte qu’ose éoumération détaillée serait fort peu utile. Os trouvera dans les Introductions aux Œuvres tous renseignements utiles sur les auteurs qui se sont occupés (le Scholai los et de ses œuvres, l ne table des noms propres cites dans tes introductions facilite la consultation. Voir l’Appendice m du t. viii, p. 10*-1 l’. Nous n’indiquons ici que les ouvrages et écrits lis plus importants parus avant l’édition complète.

Il faut mettre en première ligne la disseitalion consldé rable d’Eusèbe Ftenaudot, Gennadii palriarchm Constanti nopolitani homilue de sacramento eucharistie ?, etc., l’aiis. 1709, repioduite dans i". (, ., t. i i. col. 249-312, où il est parlé, non sans erreurs, île la vie et des écrits ; Dosithée de Jérusalem, H’. ::<>. év’TspoiToX’ju.orç iratptapys-wffôvToiv, Bucarest, 1715, p. 911-914 ;  !.. Allatius, De Georgiis ci ci}rnm scriptis, reproduit par Pabricius, Bibliotheca greeca, éd. Mariés, t. xi, p. 349-393 (fourmille d’erreuis) ; W. i.ass. Gennadius und Pletho. Aristotelismus und Plalonismus in (1er griechischen Kirche, Brestau, 1844 ; J. Drnseke, ’Lu Georgios Scholarios, dans Bgzantinische Zellschrift, t. iv, 18 !)r>, p. 561-580 ; K. Krumbacher, Geschichte der bgzanti nischen Literatur, 2’éd., 1897, p. 119-121 ; TryphonE. Evangélidès, CewâSlOÇ |j 6 —y/P/ ï’.’ic. TcpÛTOÇ |tE*a r / /P. t.i’, ’: L, jiivr.Lu : 7ta-pt<ip/T)Ç, Athènes, 1896 ; (iermanos. métropolite de Sardes, £-„u, 60), stç îo-J{ irocrpiap/otouq xaTaXt&yo’j ; KiovjravTtvo’jitoXEfci ; iitÔTriC i) utîmç xai : r r, I" partie, Constantinopie, 1933, ouvrage paru d’abord en articles dans lu revue’OpOoSûfjt’a. L’auteur consacre une notice assez longue à SchoiariCS et utilise déjà les premiers volumes de l’édition complète. Durant le cours de l’édition nous avons publié plusieurs articles sur les œuvres et la doctrine de Scholarics en diveises revues : 1° dans les Échos d’Orient, t. xxvii, p. 300-325, La publication des œuvres de Georges Scholarios ; t. xxxiii, p. 289-297, La forme de l’eucharistie d’après Georges Schohu-ios ; t. xxxiv, p. 151-159, Les œuvres pastorales de Georges Scholarios ; t. XXXVI, p. 65-86. L’unionismede Georges Scholarios ; 2° dans la revue Bgzantion, t. iv, p. 601-637, sur le contenu du t. Il ; t. v, p. 295-314, Écrits apologétiques de Gennade à l’adresse des musulmans ; t. x, p. 517-530, La polémique de Georges Scholarios contre Plé thon. Nouvelle édition de sa correspondance ; 3° dans les Mélanges Mandonnet, t. i, p. 423-440, Georges Scholarios et saint Thomas d’Aquin ; 4° dans la revue Angelicum, t. vii, p. 303-313, Georges Schohu-ios. Questions scriplnraires et théologiques., , T

M. Jucie.


SCHOPEN Walter, frère mineur conventuel. sur qui nous possédons peu de données certaines. Tous les bibliographes s’accordent pour le faire naître à Jïlicn (Rhénanie), affirment qu’il gouverna la province des conventuels de Bohême, qu’il fut, sur les instances de l’empereur Léopold Ier, promu évêque de Makarska en Dalmatie et suffragant de l’évêque de Kiev, et plus tard évêque coadjuteur ou auxiliaire de Brestau. Il est toutefois difficile de distinguer le vrai du faux dans ces notices. Nous savons par les Regesta ordinis, conservés dans les archives de l’ordre des conventuels au couvent des XII Apôtres à Rome, ms. C. 90, fol. 130, que Walter Schopen fut docteur en théologie, qu’il régit les studia de son ordre à Brestau et à Prague et qu’en 1708 il fut provincial de Bohême. Une lettre, conservée dans le même manuscrit, fol. 262-263, nous apprend aussi que Jacques-Louis, prince royal de Pologne et de Lithuanie, dont Schopen était le théologien, écrivit, le 24 août 1712, au général de l’ordre. Par elle nous savons encore que Walter Schopen avait été choisi comme suffragant par l’évêque de Kiev, qu’une supplique avait été envoyée à Clément XI et que le prince demandait dans la lettre en question l’assentiment du général. Celui-ci y consentit le Il octobre 1712. Walter Schopen mourut le 10 janvier 1717 à Vienne, où il s’acquittait d’une mission et y fut enterré dans le couvent des conventuels.

Walter Schopen est l’auteur de nombreux ouvrages dans lesquels il se révèle un scotiste acharné : Alphabetum philosophicum ud mentem Senti, Brestau, 1095 : Cursus philosophicus ud mentem Scoti, Neiss, 1698 ; Disputationes theologicæ in quatuor libros Sententiarum ad mentem Scoti, dogmaticam, moralem et controversisticam continentes, Neiss, 1698, en 4 vol. ; Tractatus de miraculis, en allemand, Neiss, 1694 ; Liber pro ordinandis, Padoue, 1710 ; Opus de fide universi orbis ; Libellus pro avertenda peste ; Theologia moralis, en quatre parties, dont la première pro ordinandis, la deuxième pro habentibus jurisdictionem in Ecclesia, la troisième pro beneficiariis, la quatrième pro clericis