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SI I ! Mil M FORMULES DE)

il SU

lui-même a dit :, 1c m’en vais à mon Père et à votre

Père, à mon Dieu et à votre Dieu. (Joa., xx, 17. i 11 n’y a donc qu’un seul Dieu, comme l’Apôtre nous l’enseigne : i Dieu est Il seulement le Dieu (les Juifs, n’est-il pas aussi le Dieu des gentils ? Il l’est, car il n’y a « qu’un seul Dieu, qui justifie les circoncis en partant « de la foi. les incirconcis par la foi. Tout le reste s’en suit et sur ce point il ne s’est trouvé aucune dissonance. >

Pour orthodoxe quesoit, en elle-même, cette affirmation de l’unité ou plutôt de l’unicité divine, on reinar quera avec quelle insistance elle met l’accent sur ce point, au détriment de la parfaite divinité du Fils de Dieu. I lilaire ne s’y est pas trompé : Durn Pater un us il soins omnium Deus prsedicatur, écrit-il, Deus esse F Mus negatur. I.oc. cit., n. 10. col. I8f>.

Plus Caractéristique encore est le rejet des deux expressions homoOUSioS et homoiOUSiOS par lesquelles les nicéens d’une part, les orthodoxes de la nuance de Basile d’Ancyre, d’autre part, entendaient exprimer la relation entre le Fils de Dieu et son Père : Ces deux formules, dit le texte, ont excité beaucoup de trouille, il vaut donc mieux n’en pas faire usage, pour cette raison qu’elles ne sont point dans l’Ecriture, qu’elles dépassent la science de l’homme, car personne. au dire même de l’Écriture, ne peut « raconter la gêné

ration du Fils de Dieu ». Seid le Père sait comment il a engendré son Fils, seul le Fils sait comment il a été engendré par le Père. » Cet agnosticisme délibéré exaspère saint 1 lilaire : dum de homousio ac de homœousio taceri decernitur, id deerelum est ut. nul ex nihilo ut creatura, mil ex alia essentiel ut conseQuentia creaturaruni et non ex Deei Pâtre Deus Fitius confirmaretur. Ibul.

La suite, en effet, exprime le subordinatianisme le plus décidé : « Il n’y a aucun doute que le Père ne soit plus grand que le Fils ; aucun doute que le Père, en honneur, en dignité, en gloire, en majesté et par son nom même de Père, ne soit plus grand que le Fils ; celui-ci même l’atteste : Celui qui m’a envoyé, dit-il, « est plus grand que moi. » Voici la pensée catholique que nul n’ignore ; le Père et le Fils sont bien deux personnes, le Père supérieur, le Fils inférieur, avec tout ce que le Fils doit finalement soumettre au Père : le Père n’a point de commencement, il est invisible, immortel, impassible ; le Fils est né du Père, Dieu de Dieu, lumière de lumière, et sa génération de Fils, comme on l’a déjà dit, nul ne la connaît sauf le Père.

Voici pour terminer la formule de l’incarnation : « Le Fils île Dieu notre Seigneur et Dieu, a pris du sein de la vierge Marie une chair, un corps, un homme (carnem vel corpus, id est hominem suscepisse), comme l’ange l’a annoncé ; et, comme toutes les Écri tures l’enseignent et tout spécialement l’Apôtre et le Docteur des nations, il a pris un homme par qui il a pu souffrir (hominem suscepisse per quem compassus est, àvOptoTTov àvé^aêsv… Si’o5 7té7tov6e). < El voici la conclusion : il faut toujours garder le dogme de la

Trinité, comme nous le lisons dans l’Évangile : Aile/ » et baptisez toutes les nations au nom du l’ère et du « Fils et du Saint Esprit. > Ce nombre trinitaire est intact, parlait. (, liant au Saint Esprit, il est parle l’ils ; envoyé par celui ci, il est venu pour instruire, ensei gner, sanctifier les apôtres et tous les croyants. De toute évidence la deuxième formule de Sirmium

donne corps à cet anoméisinc cpii, tout en exilant les brutales formules de l’arianisme première manière, reprenait l’essentiel de la pensée d’Arius. Celui-ci non

plus n’hésitait pas à donner le nom de Dieu au Fils, créé par le Père pour être l’instrument de la création. Sans doute le prêtre d’Alexandrie mettait il l’accent, avec plus de force que notre formulaire, sur le carac 1ère de créature du Fils de Dieu. Évitant de se coin

promettre, le formulaire parle de génération, mais il entend bien se dérober à toute explication. En tout état de cause la deuxième personne est selon lui nettement inférieure a la première et sur cette inégalité il insiste avec lourdeur, U n’est pas jusqu’aux expressions relatives à l’incarnation et au Saint-Esprit qui ne trahissent une parenté avec celles d’Arius. l.e Fils de Dieu, au sein de Marie a pris une chair, ou un corps ; est-ce seulement une chair sans âme ? Sans doute on se décide finalement a traduire l’expression chair ou corps par homme ; mais la pensée reste obscure : et. quant à la formule per quem compassus est. elle prête à des confusions que rien ne cherche à écarter. Tout autant les mots relatifs au Saint-Esprit : per Filium est.

En définitive l’Arius de 323 aurait pu signer sans hésitation le deuxième formulaire de Sirmium. Comparer avec celui-ci les deux professions de foi d’Arius. celle de 323 et celle de 335, dans Hahn. op. cit.. $ 1 8<> et 187. On comprend la critique très vive que lit bientôt après de ce formulaire l’évéquc d’Agen, Phébade. Voir son article.

IIP FORMULE (358). Pour tous ceux qui, en Orient, axaient conservé le sens du christianisme traditionnel, le deuxième formulaire de Sirmium fut une douloureuse déconvenue, (/était donc à ce résultat qu’avaient abouti les luttes autour de l’homoousios nieéen ! Bientôt plusieurs des évêques orientaux qui axaient donné leur signature soit à Sirmium même, soit dans leurs évêchés, la retirèrent. Cꝟ. 1 lilaire. De synodis, n. 3. P. 1… t. x, col. 182. Devant le danger, le parti dont Basile d’Ancyre est le chef et qui préconise la formule de Ylwmoiousios prend conscience de sa force. On a dit à l’art. Semi-ariens, col. ÎT’.H sq., comment le synode d’Ancyre, au carême de 358, opposa au formulaire de Sirmium une profession de foi qu’Hilaire n’hésite pas à qualifier d’orthodoxe, et comment le manifeste de Grégoire de I.aodicée donne le commentaire quasi officiel de ces décisions.

C’est cette formule d’Ancyre qu’emportèrent à Sirmium les délègues du concile, menés par Basile d’An cyre. Eustathe de Sébaste et Éleusius de Cyzique. Chose extraordinaire ! ils arrivèrent à retourner l’empereur. Bien que l’on ne soit renseigne sur tout ceci que par Sozomène, II. / :.. IV, xv, qui embrouille quelque peu les événements, il est certain qu’une réaction se prononça à la cour en faveur de la doctrine homéousienne qui avait été sacrifiée l’année précé

dente. Celle-ci s’exprima en une formule composée en joignant à la 2e formule d’Anlioche de 311. dite de la Dédicace, les articles définis contre Paul de Sanio sale et Photin. c’est à-dire la l M formule de Sinnium et un certain nombre des anal hcinatisines rédigés à Ancyre, I lilaire. De synodis, n. 12 2ô. donne la liste les canons d’Ancyre qui furent ainsi conservés, (>, 8, 7. 9-17 ; il regrette, ibid., n. 90, que les trois represen tants de l’épiscopat oriental aient laisse tomber dans le formulaire qu’ils apportaient les n. I ti. 18 et U). Ces textes, dil ii, n’axaient pas de quoi étonner, mais des le début ils ont amené clic/ certains une réaction devant laquelle Basile, Eustathe et Éleusius ont cru

devoir céder, en conseil tant a la suppression des articles litigieux.

Il n’est pas sans intérêt de grouper les articles

conservés et les articles supprimés ; on se fera ainsi

une idée plus exacte de la position Ihéologiquc adoptée

a ce moment par Basile. Les n. n et n affirment l’exis

tence personnelle du Fils ; image du Père, le Fils ne peut en aucune façon se confondre avec celui ci, recevant du Père la xie. il s’en distingue nécessairement. V 9. Mais cette différence n’exclut pas la parfaite ressemblance de nature ; l’anathème est donc pie a

qui disait le Fils &v6u.0L0Ç, KOCT 1 OÙdav. N. 7 et W. Il