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t ion du passage relatif au règne étemel du Christ (passage qui est entré, sou-- une forme simplifiée, dans le texte « lu symbole « lit de Nicée-Constantinople), enfin par les développements relatifs au Saint Esprit. Au texte positif se joignent 27 anatbématismes qui donnent à cette profession de foi ^a physionomie liés particulière. Ils ont pour objet de mettre en sûreté la distinction des trois personnes divines, n. 2, 18, 19, parmi lesquelles le Saint-Esprit reçoit plus d’attention quon ne lui en avait donné jusque là. n. 20, 21. 22 : d’affirmer la subsistance éternelle du Monogène, n. I, .">. que l’on ne doit pas appeler Logos immanent ou proféré, n. 8 ; d'établir va distinction absolue d’avec le l'ère, dont il ne doit pas être considéré comme une partie, n. -l. ni un simple épanouissement qui finalement se résorberait en le Père, n. t> et 7 (ces deuxanathématismes expriment la condamnation du sabellianisme le plus évolué). Tour maintenir l’unité divine qui semblerait menacée par l’affirmation de trois subsistences indépendantes, on insiste sur le fait que le Père est le principe unique, en sorte qu’il n’y a pas deux (OU trois) êtres avap/o : xal àyévvr ; Ta ; le Fils est la tête ou le principe de tout, mais le principe du Christ, c’est Dieu, ainsi tout se ramène finalement à un seul principe : outco yàp sic uiav avapyov -rôv SXcov ipyf ( v S'.' 'jlo-j sùasotoç tx — àvTa àvâyou.ev. N. 20. La génération éternelle du Verbe n’a pas eu lieu sans que le l'ère l’ait voulue : en d’autres ternies ce n’est pacontraint par une nécessité de nature que le Père a engendré son fils. N. 2, ">. Mais il ne faut voir ici rien de semblable au vouloir par lequel Dieu fait venir à l’existence les créatures. N. 24. lue pensée quelque peu subordinatienne ne laisse pas de s’exprimer çà et là : le Christ fils de Dieu travaille en sous-ordre à l'œuvre de la création, n. 3 : cꝟ. 18 : » nous ne mettons pas le Fils sur le même rang que le Père, mais (nous le faisons i subordonné au Père : où yàp ouvTâaoojXEV uî6v 7Ô -x-ç.'. àXX' Ô7TOTSTayu.évov tw TzctzpL C’est au Fils seul que sont attribuées les théophanies de l’Ancien Testament. N. 14-18. Une attention toute spéciale est accordée au mystère de l’incarnation : Jésus, fils de Marie, n’est pas simplement un homme. n. 9 ; mais l'élément divin qu’il faut reconnaître en lui n’est pas le Dieu inengendré ou une partie de celui-ci, n. 4. 10 ; c’est le Verbe du Père, son Fils subsistant de toute éternité ; toutefois, en se faisant chair, il ne s’est pas transformé en la chair et n’a été soumis a aucun changement. N. 12. Sans doute on parle du Fils de Dieu crucifié pour nous, mais il faut bien se garder de soumet tre sa divinité a la corruption, a la souffrance, au changement, à l’amoindrissement, a la mort. N. 13. Il faut noter enfin que le premier anathématisme reproduit l’anathématisme nicéen, mais avec une variante significative : « quant à ceux qui disent que le Fils vient du néant, ou d’une autre hypostase de Nicsenum ajoute : ou d’une autre ousie, faisant synonymes les deux mois 'jorr-rærtç et O’jgIx), qu’il lut un temps ou une durée (xpévoç > atwv). où il n'était pas. la sainte Église catholique les lient pour étrangers à elle. La suppression du mot oùcîa est certainement voulue ; en Orient, tout spécialement a Antiuche. on entendait faire une différence entre ce mot et celui d 'hypostase, et déjà se préparait la formule de l’avenir : tij 1. : '-.'jn-y.az<.c, sv [lia. oùa’la, trois hypostases ion subsistences) dans l’unité d’une seule ousie. formule que le symbole de Nicée semblait exclure. I.e dernier anathématisme résume, < l’en contre de Photin, l’idée inclue du christianisme : « Anathème a qui ne confesse pas que le Christ-Dieu est le Fila de Dieu préexistant aux siècles, <-t qui a travaillé soules ordres du Père a la création de l’uni t-r-, . mais pense que c’est au moment où il a été conçu de.Marie qu il a été appelé Christ et Mis et qu’il a

commencé à être Dieu. '.es paroles résument assez bien la pensée de l’holin. pour autant que nous puissions la restituer.

Somme Imite, si l’on oublie les traces de siiboidina tianisme qui affleurent dans le texte et qui ne sont guère quc des reliquats de doctrines archaïques, il tant reconnaître dans cette profession de foi un sérieux effort pour serrer de près les dogmes de la Trinité cl de l’incarnation. L’ordre fort disperse dans lequel se présentent les aiialbéinatismes invite à penser quc, sans s’astreindre à un ordre logique, le rédacteur a reproduit la série des arguments qui se sont affrontés dans la discussion entre Photin et Basile d’Ancyrc. Auquel cas ils nous permettraient de préciser la pensée de ce prélat et d’apprécier plus équitablement encore le rôle qu’il a joué dans la controverse d’après Nicée. Cf. art. Semi-ariens, ci-dessus, col. 1791.

1P Formule (357). — 1° L’occasion. — Entre 351 cl 357 de graves événements religieux se déroulent. Constance, qui a fait de la lutte contre Athanase une affaire personnelle, a réussi à faire abandonner par les Occidentaux l'évêque d’Alexandrie déjà renié par les Orientaux. La réunion d’Arles en.'H."> 3. le concile de Milan en 355, l’exil du pape Libère et du vieil Hosius à la tin de cette même année, préparent la proscription d’Athanase (8 février 356) et la déroute de l’orthodoxie. Le pape Libère lui aussi finit, de guerre lasse. par abandonner l’archevêque d’Alexandrie ; dans son lointain exil il souscrit à la première formule de Sirmium et entre en communion avec les évêques orientaux. Voir son article.

C’est vers ce moment et peut -être avant l’arrivée de Libère à la cour impériale, toujours installée à Sirmium, qu’accourent auprès du souverain plusieurs évêques, tout imbus de cet arianisme plus ou moins honteux qui se renforçait alors. Les chefs de cette coterie étaient des prélats de l’Illyricum, déjà mêlés depuis quelque temps aux querelles théolo^iques : Yalens de Mursa. f’rsace de Singidunum, Germinius, évêque de la ville même de Sirmium. Potamius de Lisbonne et de nombreux dignitaires d’Orient le j rejoignirent bientôt et tout ce monde s’efforça de faire admettre par Constance une nouvelle tessère d’orthodoxie. On adopta finalement la forme d’une déclaration qui, émanée des évêques présents à la cour, serait soumise à l’acceptation de l'épiscopat dispersé. Pour lui donner plus de poids, les meneurs eurent l’idée de la faire patronner par le vieil Hosius qui séjournait pour lors à la cour. Que la signature de celui-ci ait été obtenue par la violence ou qu’elle ait été donnée de plein gré par un vieillard qui ne disposait plus, de toutes ses facultés, il est incontestable quc la deuxième formule de Sirmium fut présentée au public comme garantie par la signature qui, en 325, ouvrait la liste des trois cent dix-huil Pères. Le formulaire est appelé par Ililaiiv le blasphème d’Hosius et de Potamius,

I)c Synodis, n. 11, P. J.., L X. col. 4<S(i. ou encore le

deliramentum Osii et incrementa Ursacii ri Valenlis. Adv. Constantium, n. 23. ibid., col. 599, Hilaire en donne l’original latin, De synodis, n. 11 ; Athana une traduction grecque, De synodis. n. 28, qui a été transcrite par Socrate, II. / : '.. II, xxx. Cf. Ilahn, oj). cil.. § 161.

2° La formule. Le début paraît anodin : Étant donnée : les discussions qui s'élèvent au sujet de la foi, « m.'est occupé avec diligence, a Sirmium, de toute celle affaire et.cn présence de Valens, d l rsace et de Germinius, on est arrivé aux constatations suivantes : 1 ne chose est certaine, l’existence d’un Dieu et Père tout puissant, auquel croit tout l’uni', ers, et de son fils unique Jésus-Christ, notre Seigneui et Sauveui en dré pai celui ci avanl tous les siècles ; mais ni on ne peut, ni on ne doit prêchei deux dieux i ai li Si igneur