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SILVAGG] [MATTHIEU) — SILVÈRE (SAINT)

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d’après le prologue de sa I.ectunt brevis super octo libros Physicorum Aristotelis, Venise, 1542.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Liber de tribus peregrinia seu eolloquia irium peregrinorum, Venise,

15 12. iu-.s°. dans lequel il traite : </< divinis perfeetionibus, de philosophia sanciorum, de partibus mundi, de linguis. populis et civitatibus, de exeellentiis Romse et Hier usaient, et dont quelques traités auraient été édités à part, tel le Chronieon reriim Sicularum usque ad adi’entum Caroli Y imp. in Siciliam (ou plus exactement depuis d’il jusqu'à 1537), Venise, 15-12, dans Liber de tribus peregrinis, p. Iti v°-79 v°, telle aussi Exposilio priorum XIV versuum capitis I evangelii S. Joannis, Venise. 1542, dans le même ouvrage, p. 142 v°-l 17 v°. — Opus prseclarttm et salis utilissimum in quatuor libris dioisum, dans lequel il y a différents traités : De nuptiis animæ cum sponso ejus Christo ; De conoiviis spirilualibus omnique apparatu ; De persuasionibus jalsis Sathanse per epistoîas diversisque lentationibus ; De casu animæ in peccatum ; De lamentât ion i bus llieremiæ cum declarationibus earumdem et oratione pro spoliatione bonorum ipsius ; De fletu animas et sua conversione ; De gratta et remediis a Deo dalis et de indumentis novis restilutis ; De regimine post conversionem et prseparalione ad mortem ; De electione Dei et Iwminum et prsedestinatione sanciorum, cum Dyalogo inter rempublicam et philosophum, Venise, 1542. — Labyrinthi duo de mundano et divino amore cum suis exordiis, difjerentiis et fruclibus, cumque suis semitis rite ordinalis ttsqiie ad centrales, ut vocant, terminos t>el inferni, oel felicitatis œternse et Apolheca divini amoris, sire de apolheca veridiarii labyrinthi, quæ ni sanctissima crux, ubi venditur amor Dei, Venise, 1542, 2 vol. in-8°. — Modo di vivere secondo la divina volontà, ovvero disciplina salulis, Païenne, 1536, in-8°. — Tractatus de navigio mundi, qui est seulement connu par la citation qu’il en fait dans le Liber de tribus peregrinis. — Lectura seu exposilio brevis mémorise mandanda philosophiæ sludiis incumbentibus super octo libros Physicorum Arislotelis, cum aliquibus adnotationibus de mente Doctoris subtilis, nec non et illuminati Franeisci Mayronis, Venise, 1542, où le P. Silvagi se rallie étroitement aux doctrines philosophiques et théologiques de Duns Scot et de son disciple François de Meyronnes. et dans lequel leurs théories sur le mouvement, l’espace, la matière et la forme, avec leurs nombreuses applications, sont mises dans une vive lumière et défendues contre les adversaires.

Il résulte de ces différentes éditions, dont presque toutes furent faites a Venise, en 1512, que Matthieu Silvaggi doit avoir résidé vers cette époque dans cette ville et que son activité littéraire et scientifique doit se placer vers le milieu du xvie siècle, et non pas en 1490, comme le fait 1.. Wadding.

L. Waddhlg, Scriptores O. M., 3 « éd., Rome, 1906, p. 170171 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum, 2° éd., t. ii, Rome, 1921, p. 232-233 ; H. Hurler, Somenclator, 3 « éd., t. ii, Inspruck, 1906, col. 1360-1 : 561 ; G.-M. Mira, Iiibliocjrafia siciliann, t. ii, Païenne, 1881, col. 367-368 ; Pierre Raoul de Tossignano, Historia seraphicæ religionis, Venise, 1586, p. 329 ; I). ScanimuzLi, // pensiero di Giovanni Duns Scoto Bel Mexzogiorno (Tltalia, Home, 1927, p. 123-125.

A. I EETAERT. SILVÈRE (SAINT), pape de juin 536 au Il novembre 537. - Au début de 536, le pape Agapet I er avait reçu du roi des Austrogoths, Ihéodahat, mission de se rendre a Conslantinople pour tenter de conjurer la menace que Justinien, déjà maître de l’Afrique, faisait [user sur l’Italie. Le pape mourut dans la capitale de l’empire le 22 avril, sans pouvoir jouir du triomphe que sa politique religieuse avait remporté sur le patriarche Anthime. Cette mort fut bientôt connue a Rome, ou le roi 'I héodahat s’empressa de faire élire

LlICT. DE TIIÉOI.. CATHOL,

un successeur au pape défunt. Il jeta les yeux sur un sous-diacre de la Curie, Silvère, lils du pape Hormisdas mort en 523. Cette candidature était contraire aux habitudes ; d’ordinaire c'était un diacre ou un prêtre que l’on élisait. S’il faut en croire le rédacteur de la première partie de la notice de Silvère, au Liber pontiftcalis, le désir du roi aurait rencontré des résistances fort vives dans le clergé romain, résistances que le roi n’aurait surmontées qu’en employant la manière forte. Quoi tpi’il en soit, Silvère fut reconnu finalement par l’ensemble du clergé romain. Mais rien ne pouvait empêcher qu’il fût classé comme un ami des Goths.

Or, à ce moment même, juillet 536, Bélisaire, général de Justinien, entrait en campagne, franchissait le détroit de Messine, marchait sur Naples, qu’il emportait vers octobre-novembre et poursuivait son avance victorieuse sur Rome. Entre temps, les Austrogoths s'étaient débarrassés de l’incapable Théodahat et axaient élu à sa place Vitigès, bien décidé à la résistance. Hors d'état, néanmoins, d’opposer à Bélisaire une armée suffisante, le roi se retira vers le Nord, ne laissant dans Rome qu’une faible garnison. Ce que voyant, Silvère se mit en rapport avec le général byzantin et promit de lui faire ouvrir les portes de la ville. Dans la nuit du 9 au 10 décembre, les impériaux entraient par la porte Asinaire, tandis que la garnison gothique gagnait le large par la porte Flaminienne. Cependant, Vitigès n’avait pas dit son dernier mot ; en février 537, il était de nouveau sous les murs de Rome qu’il allait tenir assiégée pendant toute une année, imposant à la garnison et à la population les rudes souffrances d’un blocus prolongé.

On comprend que le pape élu sous la pression des Goths demeurait suspect à Bélisaire. Les soupçons que l’on gardait en beaucoup de milieux contre lui étaient entretenus par l’ambitieux Vigile, jadis candidat malheureux au Siège apostolique, puis apocrisiaire à Constantinople, d’où, il était revenu précipitamment après la mort du pape Agapet. On posera à l’art. Vigile la question de savoir s’il avait eu des collusions avec l’impératrice Théodora, protectrice attitrée des monophysites, s’il en avait reçu des promesses, s’il était considéré par l’Augusta comme devant faire sur la chaire pontificale les affaires du monophysisme. Silvère ne devait pas tarder à être la victime des machinations ourdies contre lui. Accusé d’ax’oir voulu livrer l’entrée de la ville aux Goths qui l’assiégeaient, le pape fut sommé de donner des explications au général byzantin. Peutêtre se serait-il sauvé en donnant quelque gage en faveur des adversaires de Chalcédoine. Il s’y refusa. Sa perte dès lors était résolue. On réussit à le faire sortir de l’asile où il s'était réfugié, Sainte-Sabine sur l’Aventin, et à l’amener au Pincio, résidence de Bélisaire. Entraîné à l’intérieur du palais, où ses clercs n’avaient pu pénétrer, il fut dépouillé de ses insignes pontificaux, revêtu d’un froc monastique et considéré comme déposé. Vigile et plusieurs autres ecclésiastiques étaient, semble-t-il, de connivence. Ceci se passait aux derniers jours de mars 537.

Ouelques jours plus tard, alors que Silvère était expédié en Orient, Vigile était élu pape et bientôt consacré. A Patare en l.ycie, où il avait été déporté, le malheureux Silvère fut pris en pitié par l'évêque du lieu, qui s’en alla trouver Justinien et lui représenta l’indignité du traitement infligé à celui dont l’autorité était unique sur la terre : judiciiini Dei contestutus est

de tarda sedis episcopi expulsions, multos esse dicens in hoc manda reges et nuit esse uniim sicut ille papa est super Ecclesiam mundi totius, Libératus, Breviarium, c. XXII, /'. /… t. i.xviii, col. 1040. Justinien donna l’ordre de ramener Silvère à Rome, où l’on ferait une enquête sur la prétendue lettre écrite par lui au roi des GothS. Si l’on prouvait qu’elle venait de lui, sa déposl T. - XIV. 66.