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SCHOLARIOS. QUESTIONS D’AUTHENTICITÉ

doctrine catholique sur la procession du Saint-Esprit, imprimés dans le t. i des Œuvres complètes (voir plus haut, col. 1531 sq.) ; 2. La Réfutation des chapitres sy (logistiques de Marc d’Éphèse, qui termine le t. iii (voir plus haut. col. là 10)

L’authenticité, ou du moins, l’intégrité de ces piè a été rejetée ou mise en doute par plusieurs auteurs. Sans parler de ceux qui, comme Ailatius et Jean-Matthieu Caryophylle, ont dédoublé ou même triplé le personnage de Scholarios p » ur résoudre le problème, il faut nommer, parmi ces auteurs, E. Renaudot, Gennadii patriarchse homilise…, Paris. 1709, p. 13, 52-53, qui a cru à des interpolations dans les discours de Florence, a cause d’allusions qu’il a cru y découvrir à la prise de Constantinople. M lis il n’y a pas trace d’allusions de cette sorte dans les textes publiés. Renaudot était, par ailleurs, peu a même d’apprécier exactement le rôle de Scholarios à Florence, parce qu’il lui attribuait faussement les discours sur le Purgatoire qui appartiennent à Marc d’Éphèse. Plus récemment, Théodore Frorriann, Krilische Beitrâge : ur Geschichte der Florentiner Kircheneininung, Halle, 1872, p. 86 104, n’a rejeté comme apocryphes que les pièces n. 1 et 2. c’est-à-dire le Billet de Scholarios à l’assemblée des Orientaux (t. i, p. 295-296) et l’Exhortation sur la n êc sssité de secourir Constantinople ou 7txpy.Y.t)rs.ç, (ibid., p. 296-306). Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. vu />, p. 1000, note 1, a adopte la conclusion de Fromann. Spanheim, Acta sanctorum, aug. t. i, p. 194, avait rejeté eu bloc tous CCS discours comme apocryphes. Bien plus nombreux encore ont été les critiques qui ont nié la paternité de Scholarios pour ce qui est de la Réfutation des syllogismes de Marc d’Ephèse. Fabricius, Bibliotheca grseca, éd. Harlès, t. xi, p. 392, et, à sa suite. Hefele, Tûbing. Theol. Quartalschrift, 1848, p. 107-191), et Rochol, Bessarion. Studien zur Geschichte der Renaissance, Leipzig, 1901, p. 73, l’ont attribuée à Grégoire Mammas. Hergenrôther, Préface aux œuvres île Bessarion dans P. G., l. clxi, col. 3-7, et tout récemment I.. Monter, Kardinal Bessarion <ds Theologe, Humanist und Slaatsmann, I. i, Paderborn, 1923, p. 232-235, hésitent à se prononcer et laissent la question en suspens.

Après l’édition complète des œuvres, l’autheaticit des écrits en question ne peut donner lieu à au ua doute sérieux. Voici les preuves de notre assertion tout d’abord pour les discours prononcés à Florence :

1. Il y a, en premier lieu, le témoignage concord ni des trois mss qui nous les ont conservés : le Laurentianus 3 (Ici Convenu soppressi, V Ambrosianus 252 et le Parisinus 422. Ils sont presque entièrement remplis par les Arles du concile ilr Florence, rédigés par l)>r.> thée de Mitylène, nu des évoques grecs qui assistèrent au concile, et ne présentent aucune trace d’interp dation. I.e premier est un autographe de.Iran Plusiadenus. qui devint évêque unioniste de Mclhone suis le nom de Joseph. I.a véracité du récit de Dorothée n’a jamais été sérieusement contestée par les critiques. Ce’('cit. beaucoup plus complet que celui de SyropOUlOS, dont le caractère tendancieux n’échappe à personne, concorde généralement avec lui et ne le contredit nulle part. Four ce qui regarde en particulier l’attitude « hGeorges Scholarios au concile, l’accord est parlait entre eux. Sans doute, Syropoulos ne donne pas le texte des discours de Georges ; mais, nuire qu’il nous a conservé le texte de la form de de c inciliation rédigée par Scholarios et adoptée par la majorité des Grecs, "PCit., p. 2 13 2 11, il nous mon tic en lui un partisan décidé de l’union, qui, avant le dépari des Grecs pour Ferrare, les exhorte a se rendre au concile et leur donne d’excellents conseils sur la manière de mener les dis tussions dogmatiques, ibid., >. 19-50, et qui. au m > >iient d’entamer les débats sur le Filioque, est d’avis de commencer par la question dogmatique. Ibid., p. là’.'.

2. Far ailleurs, loin de nier l’authenticité des discours en question et de mettre en doute l’adhésion publique de Georges a l’union, le même Syropoulos affirme équivalemment l’un et l’autre, lorsqu’il raconte, op. cit., p. 264, que tous les magistrats impériaux qui assistèrent au concile, oi fipxovreç donnèrent un avis favorable à la conclusion de l’union. Il ne se contentèrent pas de dire cela de vive voix, mais chacun exprima son vote par écrit sous forme de profession de foi à la procession du Saint-Esprit du Père et du Fils, ou du l’ère par le Fils. Or, parmi ces : i.y/yj-zz se trouvait Georges Scholarios. ainsi que les deux autres Georges : Georges Gémiste Pléthon et Georges Amiroutzès. Tous les trois donnèrent une adhésion absolument explicite au dogme catholique. Tous les trois, après le concile, chantèrent la palinodie et attaquèrent ce qu’ils avaient d’abord admis. Scholarios n’est do i pas un isolé. Ce qu’il a fait. les deux autres Georges l’ont l’ait également. Il ne reste donc aucune raison sérieuse de mettre en doute l’authenticité de la pièce où s’ex prime le plus explicitement son adhésion au dogme sur la procession du Saint-Esprit, nous voulons parler du rapport adressé à l’empereur à l’occasion de la consultation demandée à chacun des membres de l’assemblée des Grecs quèce n° 6, t. i. p. 372-37 I). Ce rapport, qui nous a été conservé par Dorothée de Mitylène dans son Histoire du concile de Florence, ressemble de tout point aux autres professions de foi qui furent présentées alors à l’empereur et notamment à celle de ( reorges Amiroutzès, dont nous axons récemment publié le texte. Échos d’Orient, t. xxxvi. 1937, p. 175-180.

3. Four les discours proprement lus devant l’assemblée des Grecs, Marc d’Éphèse y fait également allusion dans la brève relation qu’il écrivit sur le concile pour justifier sa conduite. Il écrit : « Œ là on en vint aux paroles d’accommodement et de conciliation e l’an des nôtres -.’avisa.le dire qu’il éta t bon de faire la oaix et de, le nonte’q le les sain s étaient d’accord entre eux, de peur que les Occidentaux ne parussent contredire les Orientaux. » Relatio de rébus a se in si/nodo Florentin i gestis, ô. éd. F. Petit dans P. ()., t. xvii. p. llii-117. Nous avons ici le signalement des discours unionistes de Scholarios.

i. Commentant ce passage de Mare, Josepb de Méthone, qui est un contemporain, bien qu’il ne paraisse pas avoir assisté au concile, identifie, fausse ment, a notre avis, celui dont veut parler l’évêque d’Éphèse avec Isidore de Kiev : m lis il ajoute aussitôt : A Isidore de Russie lit écho le savant Scholarios, qui composa et présenta trois dise uns sur la paix ecclésiastique et démontra avec beaucoup d’éloquence que les saints d’Occident et d’Orient s’accordaient entre eux. Avec les accents bien dignes d’un chrétien, il exhorta à prendre le parti de la paix. » Refutatio Muni Ephesini, 1’. G., t eux, col. H172 H C.

Quant à la Réfutation des syllogismes de Marc, nous avons déjà dit plus haut, col. là 11. à quelle occasion ce travail lut composé, comment sou authenticité est attestée tant par les quatre manuscrits du xv siècle qui nous l’ont conservé que par la critique interne. Aidant qu’on peut le conjecturer, il fut exécuté dès 1 liii, aussitôt après le retour de Florence. On sérail tenté de croire que Marc d’Éphèse eut veut de la chose el que ce fui la le motif de sa lettre à Georges. Il tait allusion, (ai effet, à un nouveau revirement de son ancien élève v ers la Ihesc latine : i’.pislola a I Georgium Scholarium, éd. F. Petit, dans P. 0., t. cit., p. 160. Malgré la réponse de Scholarios, qui est obscure, l’hy pothèse reste plausible : car, dans celle réfutation. Georges vise moins à faire coanaiire ses sentiments personnels qu’à démontrer que les arguments de Marc contre les I.a fins son I dénués de Ion le force probante.