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SFONDRAT] C ÉLEST1 Y

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Tertuliien, De vel. virgin., c. i ; S. Augustin, />< civ. Dei, t. XVI, c. u : Grégoire de Nazianze, Serai, iheolog., i : Grégoire le Grand, Hom. in Ezech., wi : enfin par le concile île Florence contre les Grecs, sess. vi.

Diss. 11. § : i. p. iss.

La réfutation de la 2-’proposition de 1682, diss. 111. amenait Sfondrati à discuter l’autorité des rv* el sessions du concile de Constance : il fait étal des textes découverts par Schelstrate, niais surtout delà confirmation si ambiguë de Martin Y : Omnia décréta conciliariter tencre relie.

Sur la question de l’infaillibilité du pape, il procède progressivement, passant des éloges donnes au Siège de Pierre et des grands procès relatifs à la foi dans la vie de l’Église, aux textes précis des Pères.

Bossuet. dans sa Défense de la déclaration de l’assemtléc du clergé de France, n’a donné que peu de plæe à la réfutation du livre du cardinal Sfondrati, qu’il ne eite que dans la dissertation préliminaire. Œuvres complètes, t. xii. Bar-le-Duc, 1870, p. 10, 11. 12. 17. 35. C’est qu’en 1688, lorsque parut la Gallia vindicata, Bossuet avait terminé sa Dcfensio ; niais « l’auteur l’a revue plusieurs fois, remarque l’abbé Bossuet, éditeur du livre, et encore peu de temps avant sa mort - : il y adjoignit, en 1695, une Dissertatio prævia, motivée en partie par le travail de Sfondrati, désormais cardinal. Or, la querelle était alors apaisée entre le clergé de France et la Curie romaine ; aussi l’évêque de Meaux décida de faire mention des opinions de Sfondrati, mais sans les combattre à fond, d’autant qu’elles ne faisaient que répéter celles de Bellarmin et de Schelstrate. Il fit mieux : il lui emprunta son titre : Gallia vindicata, puisque ce n’est qu’à la dernière revision que Bossuet donna à sa Défense le titre : De Gallia orthodoxa, qui n’a d’ailleurs pas été retenu par les éditeurs. Cf. Journal de l’abbé Ledieu, au 28 septembre 1700. L’évêque de Meaux reproche à Sfondrati d’avoir été trop sévère pour saint Cyprien et sa rancune contre le pape, sans tenir compte de l’opinion plus indulgente de saint Augustin, Dissert, prævia, c. 69, Œuvres complètes, 1870, t.xii, p. 35. Il trouve aussi qu’il passe bien légèrement sur l’appui qu’Adrien YI aurait donné aux théories conciliaires, loc. cit., c. 32, p. 17. Il lui reproche surtout de ne rien trouver en faveur de ces théories avant le concile de Constance, et de vouloir opposer, sur ce point, à l’ancienne Sorbonne de Gerson et de Pierre d’Ailly, des docteurs de la nouvelle Sorbonne comme P. de Marca et Duval, loc. cit., p. 11.

6° Legatio marchionis Lavardini Romam, 1688. — C’est l’exposé des demandes de l’ambassadeur français, le marquis de Lavardin, réclamant le droit d’asile pour le quartier des ambassades, l’explication du refus du pape, qui excommunia l’envoyé de Louis XIV : d’où pendant deux ans, une pluie de libelles dans les deux sens. Sfondrate, alors prince-abbé de Saint-Gall. prit énergiquement le parti de Borne et examina en tons sens les prétentions du roi de France. Aussi fut-il réfuté, la même année, par un anonyme : De jure asyli franchitiarum et de nullitate excommunicationis a Pontifice in M. Lavardinum vibratæ, Amsterdam, 1688.

7° Xepotismus theologice expensus, quando nepotismus sub Innocenlio XII abolitus fuit, 1692, in-12 de 215 p.. était une publication assez méritoire du futur cardinal, qui était lui-même petit-neveu du pape Grégoire XIV et neveu du cardinal Paul-Émile Sfondrati.

8° Innocenlia vindicata, Saint-Gall, 1695, est une défense du privilège de l’immaculée conception de la sainte Yierge et. à cette occasion, un plaidoyer en faveur de saint Thomas d’Aquin : si lu Docteur angélique affirme. Sunvn. theol., III », q. xxvii. a. 2, que Marie a contracté le péché originel - ce qu’il ne pou vait éviter avec l’ancienne théorie augustinienne qui

explique sa transmission par le désordre de l’acte g<

rateur — il l’aurait entendu du debitum conirahendi, non de l’actualis infectio. Bossuet trouva cette œuvre pieuse et curieuse ». l’auteur y défendant une doctrine chère à la Sorbonne ; mais il fit remarquer cpie sa documentation est bien mêlée, fondée en partie sur un

Flavius Dexter. auteur espagnol que le cardinal d’Aguirrea montré supposé ». Œuvres de Bossuet. 1870, lettre i.xvi, t. vi, p. 314.

9° Nodus prsedestinationis ex sacris lilleris, doctrinaque SS. Augustini et Thomse, quantum homini licet, dissoluius, Borne, 16117. — C’est l’ouvrage le plus connu de Sfondrati, et le plus controversé. Le cardinal, qui devait mourir le I septembre 1696, axait obtenu, le 25 juillet de la même année, la permission du Saint-Office de. faire paraître ce livre « qui contient certaines doctrines de prtedestinatione et de divinis auxiliis ». Mais, publié seulement au début de l’année suivante, c’était un ouvrage posthume, non revu, comme il est facile de le constater à certaines redites, par exemple p. 6 et p. 20, et surtout inachevé, comme le reconnaît l’éditeur franciscain : « Quand l’auteur tomba malade, sa recherche historique, qui devait aller jusqu’à nos jours, s’arrêtait à l’année 366°, cf. Nodus præd., I re part., § 3, p. 204 ; grave lacune, puisque son dessein était justement « de mettre un peu de lumière en cette question, obscurcie de discussions scolastiques, par des exemples pris à l’Écriture et aux Pères ». Le but était essentiellement pratique, si l’on en croit l’éditeur bienveillant : le cardinal lui aurait dit en mourant que « son but n’était pas de discuter avec les écoles d’un avis contraire sur le sujet, mais bien de persuader à ses lecteurs de se sentir toujours plus attachés à la divine miséricorde par l’espérance et les bonnes œuvres ». Telles étaient les intentions ; la thèse soutenue en ce but d’apaisement était celle de Lessius : la grâce efficace pour le salut dépend de la coopération de l’homme, et la prédestination de Dieu est post prievisa mérita. L’originalité de Sfondrati tient en ce qu’il insiste, d’une part sur la divine volonté d’amour, volonté antécédente, qu’il appelle « efficace, bien que non toujours effective », et, d’autre part, sur le mystère des jugements et de l’action de Dieu dans tous les domaines, à quoi il consacre toute la IIe partie, in qua oslenditur nihil opponi posse divinæ providentiæ ex eo quod in negotio priedestinationis quædam sint inscrutabilia. Pratiquement, il faut s’attacher aux deux bordures lumineuses du mystère : la bonté de Dieu et la bonne volonté de l’homme.

Yoici les principales thèses de la première partie :

1. Il y a en Dieu une volonté séria, impensa el, quantum ex se est, efjicacissima, de sauver tous les hommes. Mais il s’agit de la volonté antécédente, qui est absolue, de pure miséricorde et sans considération de mérites ; quant à la volonté de Dieu de priver du ciel ceux qu’il a prévus ne pas vouloir mériter, c’est une volonté conséquente, elle est conditionnée, quippe ex prsevisa voluntate arbilrioque tuo pendens : c’est ce que. nos théologiens appellent la volonté executive, I rc part., § 1, n. 1.

2. Après la prédestination ainsi « dénouée. voici la solution du problème de la grâce, que Sfondrati n’oublie pas. quoi qu’en dise Bossuet : « Dieu donne a tous les hommes, non seulement les grâces indispensables pour se sauver, mais des grâces très abondantes. Mais, ici de nouveau, il faut se rappeler qu’une cause peut être appelée efficace, bien que non suivie d’effet, si la suspension de l’effet ne provient pas d’un défaut de vigueur dans la cause… Idem de gratin dicas : alia [gratia] efjectrix, qum voluntatem expugnat ; alia efli< quæ virtutem expugnandi habei, quæque ipso facto voluntates omnium expugnat quotquoi impedimentum nullum ponunt… Il faut savoir en effet, que La liberté créée est de telle nature qu’elle peut éluder toute -