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    1. SCHOLARIOS##


SCHOLARIOS. TRADUCTIONS DE S. THOMAS

invocations destinées à être récitées pendant les prostrations orientales appelées mitantes, se termine par la traduction de l’antienne mariale do Bréviaire latin Arc, rtgina cœlorum, à laquelle manquent seulement les mots : Salve » orta. Ce n’est pas le seul endroit où Scholarios fait appel à l’euchologe latin. A la fin de la neuvième prière, œuvre de Scholarios. se lit dans le Lanriotanm F. 84, fol. 9 v°, la traduction de la collecte du commun des fêtes de la sainte Vierge : Concède nos lamulos tuos, etc. Le Résumé partiel des psaumes ou Prières tirées des psaumes, est. peut ou dire, une sotte de petit bréviaire à l’usage des moines qui vivent isolés dans leurs cellules, spécialement des bésycfaastes. Scholarios l’a composé pour son usage personnel et pense qu’il pourra Être utile à d’autres. Son travail a consisté à ne conserver des psaumes que les prières directes, les élans du cœur adressés au Seigneur. Ce sont, en toute vérité, (es prières extraites des psaumes, par lesquelles l’âme parle directement à Dieu. Ce bréviaire, qui tient en moins de quinze pages, avait déjà été édité deux fois : d’abord à Bucarest, en 1749, cf. E, Legrand, Bibl. hell. du xrme sièele, t. i, p. 372 : puis par Nieodème l’Haghiorite, à C.onstantinople. en 1799, dans l’ouvrage cité plus haut. La nouvelle édition est tirée du Diongsianus 440. revu et corrigé par Scholarios lui-même. On remarquera, p. 328, en note, la curieuse note autographe sur saint Augustin, qui répète ce que notre Byzantin a plusieurs fois écrit ailleurs sur l’autorité doctrinale de ce Père. Des onze prières qui suivent, huit sont éditées pour la première fois, à savoir les n. 2, 3, 5, 7, 9, 10, Il et 12. Elles sont à la fois pleines de piété et de doctrine.

Quant aux Œuvres poétiques, comprenant 13 numéros, ce sont, comme les œuvres liturgiques, de courtes pièces, dont les plus étendues ne dépassent pas 4 pages. Les dix premières sont en vers métriques ; les autres appartiennent à la poésie rythmique des mélodes chrétiens. Sur le nombre, il y a trois épitaphes authentiques (n. 3, 5, 6) et une fort douteuse, celle de Marc d’Éphèse (n. 10).

4. Correspondance (p. 398-503). —

Scholarios a écrit de nombreux traités didactiques sur divers sujets sous forme de lettres. Ces écrits ne rentrent pas sous la présente rubrique, qui a été réservée aux lettres proprement dites, excluant tout but didactique. Elles ont été divisées en deux sections : a) Lettres signées « Georges Scholarios » (avant la fin de 1450), au nombre de 34 ; b) Lettres signées Gennade Scholarios » fà partir de la fin de 14-50), au nombre de 7. Parmi ces lettres, cinq avaient déjà été publiées par Boissonnade dans le t. v de ses Anecdota ijrwca, Paris, 1838, une par Emile Legrand, Cent-dix lettres de 1-rançois Philelphe, Paris, 1891, p. 313-314, une autre (epist. xxiv, i Marc d’Éphèse) par L. Petit, en 1920, dans P. O., t.xvii, p. 404-470. Dès 1912, Sp. Lambros les avait toutes recueillies dans le t. n de ses QacXaioXôyetoi xal QeXoKOwnoiaxà, dont une édition remaniée parut en 1921. l.a nouvelle édition, sans apporter de pièces nouvelles, fournit un texte sensiblement amélioré en bien des endroits et établit une chronologie certaine ou approximative pour la plupart des numéros.

Outre la Lettre à Mare d’Éphèse, dont l’importance a été signalée par L. Petit, les plus dignes d’attention sont les suivantes : La lettre à ses élèves, sur la décadence de la culture littéraire et philosophique à Byzanie au temps de l’auteur, par comparaison avec la scolastique occidentale et l’humanisme naissant de l’Italie in. 2). --- La lettre a ton élève.Iran, sur les négociations unionistes qui ont précédé le concile de Florence (n. 5). - La lettre au pape Eugène 1 V, écrite avant le concile, qu’un fervent catholique s’adressant au Père commun des fidèles pourrait signer (n. L5). L’/ lettre a Ajnbroise Traversari pour lui demander un petit coin de son monastère », où Scholarios pourra loger, sans déranger la communauté, pendant le temps que dureront les sessions du concile a Florence (n. 21). La lettre èi l’empereur Constantin, écrite à la veille de revêtir l’habit monastique ; capitale pour la biographie de Scholarios, nous apprenant son vœu de jeune homme d’abandonner le monde pour servir Dieu ; les obstacles qui l’ont empêché de réaliser plus tôt son dessein ; les attaques des jaloux et des envieux contre sa personne : l’opportunité de sa retraite, au monienl où l’empereur lui témoigne toute son amitié. - - La lettre èi Manuel Raoul Oisès, qui nous conte la curieuse et triste histoire de l’aventurier Juvénal, un apostal rêvant de rétablir la religion païenne, et trace d’une plume alerte et sûre les règles du pouvoir coercitif de l’Église contre les hérétiques et les apostats : ce qu’on pourrait appeler la théologie de l’Inquisition, l.a doctrine de Scholarios sur cette délicate question est à la fois modérée et énergique et cadre, dans son ensemble, avec la doctrine et la pratique de l’Église catholique (n. 2 de la IIe série). — La lettre au grand-duc Lue Notaras, cachant sous des flatteries hyperboliques un blâme de la politique opportuniste pratiquée par le grand-duc dans la question de l’union avec les Latins (n. 5 de la IIe série).

5. Chronographie (p. 504-512). —

Tout ce que Scholarios nous a laissé en fait d’histoire proprement dite se réduit à ce morceau, intitulé : Xpovoypacpia. Cette curieuse chronographie va d’Adam à l’année 1 172, date à laquelle l’auteur l’a transcrite dans le Parisinus 1280, et annonce la fin du monde pour l’année 14931494, cette année 1494 coïncidant, d’après le calcul de Scholarios, avec la fin du septième millénaire depuis la création de l’homme. Une note sur les destinées de l’empire byzantin et les curieuses coïncidences signalées à son sujet mérite d’être remarquée.

6. Tome V. Résumé de la Somme contre les gentils et de la 1°-’partie de la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin. —

Ces deux résumés, restés inédits jusqu’à présent, ont été tirés d’un autographe, le Parisinus 1273. Le résumé de la Somme contre les gentils est beaucoup plus développé que celui de la Somme théologique et équivaut presque à une traduction littérale. Pour la Somme theologique l’auteur nous avertit lui-même qu’il s’agit de simples notes, àirocr^siwæiç uvéç, titre modeste, qu’il ne faut point trop prendre à la lettre, surtout pour certains traités qui ont été exploités plus abondamment.

Pourquoi Scholarios entreprit-il ce travail ? Il nous le dit dans sa préface. Ce fut un motif d’utilité personnelle. L’estime qu’il professait pour les deux Sommes de saint Thomas était telle qu’il ne pouvait s’en séparer. Or, même après sa démission du patriarcat, il eut encore une vie assez agitée. Las d’avoir toujours à transporter avec lui les deux Sommes thomistes, il résolut d’en faire un résumé pour son usage, estimant que ce résumé pourrait aussi être utile à d’autres. De saint Thomas il fait le plus grand éloge, saluant en lui un excellent interprète de la théologie chrétienne, qui a ramassé en un tout facile a saisir les diverses parties qui la composent. Sans doute, ce Latin n’est pas complètement orthodoxe : il s’écarte en deux points de la doctrine de l’Église orientale, à savoir sur la procession du Saint-Esprit et sur la distinction entre l’es sence de Dieu et son opération ; mais sur tout le reste il est Irréprochable. A propos des deux divergi signalées, Scholarios a soin de mettre à COUVerl son orthodoxie personnelle en rappelant qu’il a écril de ouvrages pour défendre les i heses orientales. On re I quera pourtant qu’il n’a pas gardé la même attitude > l’égard de chacune des deux questions. Alors qu’il a passé purement et simplement les articles qui, tanl dans la Somme contre les gentils que dans la Somme