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1547 SCHOLARIOS. ŒUVRES PASTORALES ET LITURGIQUES 1548

qui explique pourquoi il est nommé te sec l dans la formule trinitaire, La lettre se termine par des attaques contre les unionistes byzantins.

d) Les trois documents qui suivent ont rapport, de près ou de loin, au Fameux Traité des lois de Gémistos Pléthon. Sauf la Lettre à la princesse du Péloponèse, qui n’a été éditée qu’en 1912 pars. Lambros, op. cit., t. ii, p. 19-23, ils étaient connus depuis longtemps. Lu Lettre à l’exarque Joseph avait vu le jour dans l’ouvrage déjà cité de V. Cl. Alexandre sur Pléthon, op. cit., p. 4121 il. d’où elle a passé dans P. G., t. cjlx, col. 633-648. Quant au pelit traité Contre les athées et les polythéistes, on le trouvait dans le Gennadios und Pletho de Y. Cass, Brestau, 1844, p. 31-53, dans l’ouvrage d’Alexandre, et, d’après celui-ci, dans la P. (L. I. cit., col. 568-596. l.a nouvelle édition améliore les précédentes sur de nombreux points, basée qu’elle est sur trois autographes pour la Lettre à l’exarque Joseph, et quatre pour le Traité contre les athées et les polythéistes.

La Lettre éi la princesse du Péloponèse, c’est -à-dire Théodora, femme de Démétrius Paléologue, despote de Mistra. a <lù élre écrite en 1 15 : 5, avant la prise de Constantinople. Gennade la remercie de lui avoir envoyé le manuscrit autographe du Truite des lois de Pléthon et le lui renvoie pour qu’elle le livre elle-même aux llammes. Il donne, à ce propos, quelques détails sur l’auteur, le contenu et les sources de cet ouvrage.

I.a Lettre a l’exarque Joseph (p. 155-172), écrite au mont Ménécée vers 1 157, nous fournil de nouveaux détails sur le livre de Pléthon et sa destruction par Gennade lui-même, devenu patriarche.

C’est encore au couvent du Prodrome, au mont Ménécée, et sans doute peu de temps après le précédent que fut composé l’opuscule intitulé : Sur Dieu un et trine et contre les athées et les polythéistes (p. 172-189). Là encore, Pléthon est visé (p. 180-181). Gennade y réfute successivement les athées ou partisans du hasard. a6eot Y) a’j-roii.aTta-rai, et les polythéistes, l’our prouver l’existence de Dieu, il fait principalement appel à l’ordre du monde. Après avoir démontré les contradictions du polythéisme, il essaie de persuader aux juifs le dogme de la Trinité en expliquant le texte de Gen., v, 26. S’inspirant de la théorie trinitaire développée par saint Thomas, il montre que l’âme humaine est une image de la Trinité divine par ses opérations immanentes de connaissance et d’amour.

2. Œuvres pastorales et ascétiques (p. 190-309). —

Sous ce titre viennent 1 1 pièces d’étendue et d’importance inégales. Les œuvres pastorales sont celles que Scholarios a composées, alors qu’il était patriarche de Constantinople, a l’occasion de sa charge, Tilles sont très peu nombreuses ; a cela rien d’étonnant, puisque les irois patriarcats de Gennade ont été fort courts et ne lui ont guère laissé le loisir d’écrire. A s’en tenir à cette définition, on ne peut compter parmi les œuvres pastorales que les n. 2-7 de celle section, le n. 1, intitulé : Ce qu’un évique doit savoir et enseigner, étant hors cadre comme antérieur a I 117, et d’une authenticité

seulement probable. C’est un pelit catéchisme, où l’influence de la théologie latine est prépondérante, spécialement pour ce qui regarde les sacrements.

I.e n.’2 : Lettre au moine Maxime Sopliianos et il Ions les moines du monastère du Sinai ( 1 l"> I ll">(>), déjà édité par le patriarche Nectaire de Jérusalem dans son’Etcitop-yj -r ?, ç Σpoxo<7|.u>cr 1 ç Irsz’jpiy.c. éd. de Venise, 180°), p. 21.") 221, roule sur une série de questions d’ordre canonique et liturgique. Les Latins y sont liai tes non d’hérétiques, mais de dissidents, à qui il faut refuser la communion, mais auxquels on peut distri buer l’àvrlScùpov ou pain bénit, Les prélats orthodoxes peuvent les bénir et leur donner leur main a baiser. Lettre an moine Joachim du Sinaï, où Gennade défend de réordonner les clercs hétérodoxes, latins ou autres, Conformément aux anciens canons. — Réponses aux questions de (ieorqes. despote de Serbie (1454-1456), série de 15 réponses très courtes sur des questions dogmatiques, canoniques et liturgiques. — Lettre pastorale sur la prise de Constantinople (p. 21 1-231), écrite à l’automne de 1454, Importante pour la biographie de Scholarios et la connaissance du milieu trouble ou ii vit. Il présente la catastrophe de 1453 comme un châtiment divin. Lettre pastorale annonçant la démission prochaine de Gennade (7 octobre 1451), écrite peu de temps après la précédente. - Lettre èi la moniale Sophrosyné, sœur de la princesse Théodora, femme du despote de Mistra, Démétrius Paléologue (1462 1 Itil). Gennade lui adresse l’ouvrage qui suit. — Sur le premier service de Dieu ou Loi évangélique en abrégé (1 158), p. 230-264, un des meilleurs opuscules de Scholarios, déjà édité par Serge Macraios, Constantinople, 1806, p. 7-62, et par Nicodème THagiorite, Ktjtcoç /apÎTov, 1819, p. 223-249 ; excellent résumé de la morale évangélique. — Apologie au sujet du silence (p. 254-27 1], cette apologie personnelle, écrite immédiatement après le troisième patriarcat, vers 1464-1465, est adressée à un ami. Théodore Branas. C’est un réquisitoire amer contre les faux-frères. Sur la différence entre les péchés véniels et les péchés mortels (p. 274-284), dissertation de théologie morale, qui s’accorde en général avec la doctrine catholique sur le sujet, mais en diffère sur un point important. D’après le théologien byzantin, il faut distinguer trois sortes de péchés mortels ou véniels : ceux qui sont consommés dans la pensée, ceux qui sont consommés par la langue, ceux qui sont consommés par l’action extérieure. Les péchés consommés dans la pensée, si leur matière est grave, sont des péchés mortels. Mais les péchés consommés par la langue, c’est-à-dire par la parole, ne sont mortels que si effectivement ils sortent de la pensée pour se traduire en paroles ; s’ils s’arrêtent au premier stade de la simple pensée, ce ne sont que des péchés véniels. De même, les péchés qui sont consommés par l’action extérieure, comme l’adultère, ne seront péchés mortels qu’au dernier stade, celui de l’action. A l’état de simple pensée, voire même à l’état de parole, ce ne seront que des péchés véniels. Scholarios voit aussi le péché mortel dans le plein consentement intérieur, mais seulement pour les péchés qui, comme la haine, l’envie, sont consommés dans l’acte intérieur lui-même. Le même opuscule traite aussi brièvement des vices capitaux et des vertus opposées.

Questions capitales. Ces questions regardent les huit manières de pécher, les sept modes de la pénitence, les sepl péchés capitaux, les douze degrés de l’orgueil, les quatre choses requises pour le sacrement de l’eucharistie, le triple blasphème contre le Saint-Esprit. Le tout est fort intéressant, surtout la question sur l’eucharistie, et trahit des influences latines.

3. Œuvres liturgiques et poétiques (p. 310-397). —

Scholarios a laissé un certain nombre de petites coin positions en prose et en vers se rapportant à la prière privée ou publique. Ce sont, pour la plupart, de courtes prières adressées à Dieu ou à ses saints. Presque toutes étaient inédites. Sous le titre : Œuvres liturgiques nous n’avons compris que les pièces en prose. Les composi lions en vers métriques ou syllabiques onl été rangées parmi les Œuvres poétiques.

a) Des douze numéros que porte celle seclion le premier, Intitulé : Prières pour métanies et résumés partiels des psaumes (p. 310 313) est de beaucoup le plus long. Les prières pour métanies sont un recueil de prières appartenant à divers ailleurs. Seules la première et la neuvième portent le nom de Scholarios. i.a troisième et la dixième sont peut être aussi de sa composition. Les autres paraissent sous le nom de saints ou de personnages célèbres. La première prière, série de courtes