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SE NTE NCES — SÉPULT1 RE


Une autre série d’abrégés du Lombard se distingue aisément de tous ceux-ci. Il s’agit en effet de résumés ou d’abrégés en vers ; procédé mnémotechnique

auquel le Moyen Age recourut plus d’une fois. Il y a bon nombre de ces Lombardus metricus : tel celui de Andréas filins Sunonis. Hexuemeron libri duodecim, éd. CI. Gertz ; celui du fr. Ilelwicus d’Erfurt, Berlin, lat. 502 ; Munich, lat. 418 ; 7599, etc. ; un autre qui débute ainsi : O speculare Sion thalamum tjuoque mentis adorna, Karlsruhe, 214 ; ou encore : Artes doctrinales vel res vel signa nolabit, Munich, lat. 14 852 ; 14 634. De même les inss Cambridge I’eterhouse 259 ; St John’s Coll., 155 en offrent d’autres exemples. Ce ne sont point là des commentaires, mais des résumés qui donnaient aux étudiants toute la substance des livres du Lombard.

II. ABRÉGÉS DES COMMESI URSS. Certains des

commentaires dus à la plume de tel ou tel bachelier ou maître, ont eu un sort semblable et ont donné naissance, eux aussi, à des abrégés, des extraits, des résumés. Ce qui se passera plus tard pour la Somme de saint Thomas, se passe déjà pour certains commentaires plus réputés. On en a un exemple typique pour ce qui est de saint Bonaventure. Ses éditeurs de Quaracchi ont indiqué, dans l’introduction au t. i", toute une série imposante d’abrégés, épitomés, excerpta. dont son commentaire sur les Sentences avait fourni la matière. A côté de résumés dus à des an Unis identifiés. Jean de Altzeya, Kilian de Stetzing, Alexandre d’Alexandrie, Pierre Auriol. Henri d’Isny, ban d’Erfurt, Jean île Fonte, etc., il y en a une quantité d’autres, anonymes. L. Meier, De schola Iranciscana Erfordiensi, dans Anlonianum, t. v, 1930, p. 157-202, propose un premier classement qui les répartirait en divers groupes : iVabbrei’ialiones brevissùnse, abbrevationes brèves et d 1 'abbreviation.es. Ce serait en réalité plus de cinquante ouvrages différents qu’il faudrait ainsi cataloguer, dérivant tous du commentaire de saint Bonaventure. Dans des proportions beaucoup moindres, certes, on trouve quelque chose d’analogue pour le commentaire de Scot ; un peu, également, pour celui de saint Thomas. Celui de Cilles de Borne, de même, s’est vu abréger ou résumer par Jacques de Yiterbe. Comme on peut s’en rendre compte, c’est surtout dans les ordres religieux qu’on trouve ainsi des chefs de file dont le travail de bachelier a été repris et exploité par de fidèles disciples.

/II. COMPILATIONS. - On a mentionné plus haut, à propos de la préparation que le bachelier apportait à son commentaire, comment parfois il se constituait pour chaque distinction comme une sorte de dossier, emprunté aux travaux de ses prédécesseurs. Mise en forme, cette documentation pouvait donner naissance a de véritables compilations, qui se rattachent donc d’assez près au genre des commentaires. On en a

plusieurs exemples ; tel, en tout ]ire m ici' lieu, ce traité De virtutibus, des plus intéressants pour l’histoire des doctrines de la première moitié du x 1 1 1° siècle, cpie contient le ms. 257 de l’université de Munster, voir F. Pelster dans Scholastik, t. v, 1930, p. 17 sq., ou la compilation anonyme achevée en 1316 (Paris, Bibl. nat.. l(d. 14570) et qui, sur le I. I" des Sentences seulement, rapporte les opinions de saint Thomas, Gilles de Borne, Durand de Saint l’nurçnin. Hervé île N éde II ce. T humas de Bnilly. I lenri Ainandi, etc., OU

le travail analogue, extrêmement riche et documenté, que composa entre 1318 et 1323 l’augustin Prosper de

Reggio, et qui ne dépasse pas mal heureusement le

prologue et la dist. I du I. [' des Sentences.

A l’origine de tous ces travaux ; résumés des Srn lentes, résumes de commentaires sur les Sentences. Compilations de commentaires sur les Sentences, c’est

toujours le livre de Pierre Lombard que l’on retrouve.

Tous ces écrits témoignent de sa prodigieuse influence.

Faut-il faire remarquer, pour terminer, comment celle-ci se traduit jusque dans le langage du xin* et du XIVe siècle. Comme l’auteur des Sentences est devenu le Maître i faisant pendant au Philosophe. ainsi le commentaire de son œuvre est devenu i l'écrit > par excellence. Et, lorsqu’on lit dans une référence ou une citation : sicut dicit Thomas (Jionavenlura, Egidius…) in Scripto, il faut traduire ; in scripto vel commente/ sno super Sententias.

I. Si n i. 1 1 1 1 1 m des Sentences exercici scolaire. eh. Thurot, De l’organisation de l’enseignement dans

l’unioersité île Paris, 1850 ; II. Denifle.Die Unioersitdten des Mittelalters, 1885 ; Rashdall, The unioersities « I Europe in the Mi, bile Ages, Oxford, 1895 ; Denifle-Chatelain, Chartularium univprsitatis Parisiensis, t. î et u ; particulièrement, t. ii, p. 691-704 ; Cauchie, Les unioersités d’autrefois, Iiris cl Bologne, Couvain, 1902 ; F. Ehrle, / piu antichi slatuli delUi facollà teologiea dell' Universiti >li Éologna, dans Universitatis Bononiensis monumenta, t. i, 1932 ; c Robert, Les écoles et l’enseignement de la théologie pendant In première moitié du XIIe siècle, 1909 ; St. d’Irsay, Histoire des unioersités françaises et étrangères, t. i, 1933.

II. LES i OMMENTAIRES SI u 1.1 s SENTENCES, M. dlali niann, Die Gesehichte der scholastischen Méthode, 1911, surtout, t. ii, p. 13-25 ; 392-398 ; J. de Ghellinck, Le mouvement théologique du XIIe siècle. 1914 ; Paré-Brunet-Tremblay, La Renaissance du XIIe siècle. Les écoles et l’enseignement, 1933 ; F. Ehrle, Der Sentenzenkommentar Peters von Candia, des Pisaner Papsles Alexander '., 1925 ; C. Michalski, Dit vielfachen Redaktionen einiger Sentenzenkommentar tu l’ttrus Lombardus, dans Miscell. F. Ehrle, t. i, p. 219-264 ; F. Pelster, Erforschung tics schriftlichen Nachlasses ()do ltigaldis, dans Scholastik, 1936, p. 528sq. ; Ueberwegs-Geyer, Grundriss der Gesehichte der Philosophie, t. ii, 1928, p. 672690 ; M. De Wulf, Histoire tic lu philosophie médiévale, t.n, 1936, ». 1 -'->.">.

III. LES AUTEURS DE COMMENTAIRES. Aucune liste

un peu complète n’en a encore été dressée ; un Répertoire

toutefois est en cours de préparation. On en est réduit pour

l’instant, soit aux monographies d’auteurs, soit aux essais bibliographiques menés au sein îles ordres religieux ; en

part i ; ub : i Quétll lLlianl S : ripiores orliius nrtedi-satoriim. 1719-1721, 2 vol. pour les dominicains ; L. Wadding-Sbaralea, Scriptores ordinis minorum (1650, 1806-1808) ; Ch. de Visch, Bibl. scriptorum s. ord. Cist., Douai, 1649 ; Cologne,

IfcïÊ 1 M. il ::'rla, I >c st riptoribus se holusli : - !.- : sire. A ! I et ordine carmelitarum, Louvaln, 1931 ; soit enfin aux quelques relevés, tort Imparfaits, lentes par Protois, Pierre Lombard, p. 161-180, ou cens signalés Ici par J. île Gheliinck, ait. l’ii.imi Lombard, t.xii, col. 2012 sq.

P. Glorieux.

    1. SÉPULTURE##


SÉPULTURE. I. Généralités. IL Des cimetières ou lieux de sépulture (col. 1887). III. De la se pulture proprement dite ou des funérailles (col. 1896). IX. Du refus de sépulture ecclésiastique (col. 1897). V. Inscription et taxes funéraires (col. 1902).

I. GÉNÉRALITÉS. - 1° Notion. Le mot sépulture

fsepultura) avait, dans l’ancien droit de l’Kglisc, et conserve encore dans le langage courant une triple signification. Il désigne tout d’abord le lieu bénit spécialement destiné à l’ensevelissement des corps des fidèles pieusement décédés : cf. Grégoire IX. Décret.. I. III. til. x.xviii, c. : i : l’ensemble des rites sacrés. prescrits ou déterminés par l'Église, pour accompagner le défunt jusqu’au tombeau, cf. Crut.. Il 1 pars, caus. I, q. i. can. 105 ; enfin l’appellation peut s’en tendre également du droit de sépulture que peuvent posséder certaines personnes physiques ou morales, cf. I. 111, lit. vii, c. 2, De sepult., m Clan. Ce droit est dit actif lorsqu’il désigne la faculté d’accorder aux fidèles défunts l’honneur et le bienfait de la sépulture ecclésiastique. On distingue alors : 1. le droit de sépulcre ou de cimetière (fus lumulandi), c’est a dire la faculté d’admettre la dépouille mortelle à l 'inhumation dans un lieu déterminé, par exemple dans l’oratoire d’une confrérie, dans la clôture d’un monastère ;