Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée

I 5 ' '> 5

    1. SCHOLA MUS##


SCHOLA MUS. TRAITÉS POLÉMIQ1 I 1531°

l’école franciscaine, à l’exposition de laquelle il consacre tout un chapitre du deuxième traité (p. 386-390). Il rapporte généralement d’une manière claire les arguments de ses adversaires et cite loyalement les passages patristiques qu’ils font valoir. Ce qu’on peut lui reprocher, c’est de faire le silence sur certains passages Us l’ères grecs particulièrement explicites On n’y trouve, par exemple, aucune citation de Cyrille de Jérusalem, de Didyme l’Aveugle, d’Épiphane, qui fut pourtant cité au concile de Florence, et l’on y cherche vainement certains témoignages de Cyrille d’Alexandrie. Il ne cite pas une seule fois l’hotius, dont il blâme la conduite au synode de Sainte-Sophie de 879-880, pour s être réconcilié avec l’Église romaine sans examen de la doctrine sur la procession du Saint-Esprit (p. 11). Par contre, il fait état de la lettre apocryphe, Son ignoramus du pape Jean VIII à Photlus sur le Filioque, dont il défend l’authenticité. Cf. ici, t. viii, col. 610.

2. Le deuxième traité (p. 209-467) est un remaniement du premier rédigé peu de temps après pour l’empereur de Trébizonde, Jean Comnène, à qui il est dédié. Seule l’épttre dédicatoire avait été publiée jusqu’ici à Londres, en 1858, par Simonidès, puis par 1 lcrgenrOther dans P. G., t. cl, col. 665-668, d’après un manuscrit viennois. L’ouvrage est divisé en quatre parties : a) Introduction, b) Exégèse des textes controversés (il s’agit uniquement de textes des Pères grecs), c) Accord des l’ères orientaux et occidentaux. d) Arguments positifs de l’opinion grecque. L’auteur nous avertit qu’il a voulu faire quelque chose de plus abrégé, de plus clair, de plus documenté au point de vue patristique. Le fond doctrinal est sans doute le même, mais l’ordre des matières, la méthode d’exposition varient.

3. Le troisième traité (p. 458-495), dont Dosithée de Jérusalem avait donné une édition incomplète et fort mauvaise dans son T6[zoç àyàTnjç.p. 252-291, reproduite dans P. G., t. clx, col. 668-691, n’est qu’un href résumé des deux autres sous forme de confession de foi. Pour se faire lire du public instruit, Scholarios s’est décidé a condenser ses conclusions. Il a visé, en même temps, à répondre aux attaques des unionistes, qui ont essayé de le mettre en contradiction avec lui-même » Le texte même de la confession de foi est accompagné, tout le long, de passages patristiques qui en appuient les affirmations. Au moment où il rédige cet opuscule, Scholarios porte encore le prénom de Georges. Le traité a été composé en 1449. Cf. Œuvres, t. iii, p. 173.

4° Tome III. Suite îles œuvres polémiques. Questions scripturaires et théologiques. Œuvres apologétiques. —

Le t. ni ne renferme pas moins de 46 dissertations ou opuscules, dont 22 étaient complètement inédits, et 86 ont été tirés de manuscrits autographes. Le tout est divisé en trois grandes sections : Œuvres polémiques ; Questions scripturaires et théologiques ; Œuvres apologétiques.

l. Œuvres polémiques.

Les œuvres polémiques se subdivisent elles mêmes en cinq sections.

a) Polémique antilatine (20 pièces, p. ] 204). ie n. 19 est un simple extrait légèrement modifié du n. 3 : Examen de quelques passages des Pères lutins sur la procession du Suint Esprit. Le n. 17 : Rapport des antiunionistes à l’empereur sur le concile de Florence (novembre 1 152), ne porte pas la signature de Scholarios ; mais on ne peut douter qu’il en soit l’auteur, ou du moins l’inspirateur, comme on peut le déduire de la note autographe qui le précède dans le Dionysianus Athonensis tSO. Cette pièce avait déjà été éditée dans l’ouvrage rarissime de Nectaire, patriarche de Jérusalem, intitulé [Iepl yy/j, ’toû Traita, éd. de Dosithée, lassy, 1682, p. 233-236. Tous les autres morceaux ont pour but de combattre la doctrine catholique de la procession du Saint-Esprit ou le concile de Florence.

La série s’ouvre par deux Dialogues sur la procession du Saint-Esprit portant respectivement les titres de : Ne6çp<ov r, ’Aspou.u6îa et de : ’OX61av6ç. Le premier date de 1416, le second vraisemblablement de 1451, car au moment où il l’écrit, Scholarios est devenu depuis peu (-pô u.t>cpoij), le moine Gennade, ce qui arriva en 1450. L’archimandrite russe Arsenii les avait édités séparément à Novgorod, 1896, d’après une copie médiocre. La nouvelle édition repose sur des autographes.

.Malgré les cinq années qui les séparent, ces deux écrits se suivent dans l’édition. Le sujet austère de ces entretiens est rendu presque attrayant par les habiletés de l’écrivain. Les allusions aux événements contemporains n’y sont pas rares. Scholarios s’y défend contre les attaques des unionistes, qui l’accusaient d’avoir fait volte-face, lui même temps, surtout dans le second dialogue, il répète sa thèse sur la procession du Saint-Esprit, et révèle toutes les subtilités de la controverse entre partisans et adversaires du concile de Florence. Tout en restant dans les limites du dogme catholique, les unionistes faisaient à leurs adversaires des concessions verbales étonnantes ; ils allaient jusqu’à dire : « Le Fils n’est pas le principe du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit s/CTropeûeTai du Pè-e seul » (p. 28 et 34), incluant dans les mots àp/v, et sxTTops’jeaOsa l’idée de principe sans principe, qui ne convient, en effet, qu’au Père. On remarquera aussi, dans le Neoçpwv, comment l’auteur repousse l’idée que les malheurs de Byzance seraient le châtiment de l’abandon de l’union de Florence (p. 15-20), et dans l"OX61av6ç, l’apologie de Nil Cahasilas, qui avait affirmé que la persistance’de la division entre les deux Églises était duc au refus du pape de s’oumettre la question de la procession du Saint-Esprit au jugement d’un concile œcuménique (p. 43-48). Enfin, dans l"OX6.av6ç. Scholarios avoue avoir adhéré pendant quelque temps à la doctrine qu’il combat maintenant (p. 23, 22-30) et il reconnaît clairement la primauté du pape, tout en niant son infaillibilité (p. 11-42).

Les n. 6 et 7, de l’édition, doivent dater de la fin de 1449 ou du début de 1450. Ils sont, en effet, postérieurs à l’Exposition de ta foi orthodoxe ou troisième traité sur la procession du Saint-Esprit, compose en 1449, comme nous l’apprend Scholarios lui-même dans son Manifeste aux habitants de Cnnstantinople du 27 novembre 1 152 (voir p. 173, 1. 15-16 de ce volume). Par ailleurs, quand il les écrit, l’auteur n’est pas encore moine. Dosithée a fondu arbitrairement en un seul ouvrage ces deux opuscules unis à [’Exposition île la foi orthodoxe, et en a donné, dans le Tou.oç àyx-r, :, p. 272-291, une fort mauvaise édition, reproduite dans I’. (i.. t. CLX, COl. 691-71 1. Ces écrits répètent une partie du contenu des deux grands traités sur la procession du Saint Esprit, l.e premier se rapporte a la preuve patristique, le second au raisonnement théologique. Dans le n. ti, Scholarios revient longuement sur l’autorité de saint Augustin, grand appui des Latins. L’autre opuscule (n. 7) reprend l’objection coutumière des polémistes contre la doctrine catholique : affirmer que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, c’est nécessairement introduire deux principes dans la Trinité. Ces Latins ont beau rejeter cette conséquence. Elle leur est Imputable, tant qu’ils ne renoncent pas au principe qui l’engendre, et il faut fuir leur communion. Le court n. cS, Épichérème contre la procession du Saint-Esprit < ab utroque » et réponse des Latins, est étroitement apparenté a l’opuscule précédent (cf. p. I65), ainsi qu’au, 71* chapitre si/llogistiquc de Marc d’Ëphèse et à la réponse qu’y lil Scholarios (cf. p. 7077). C’est le simple exposé d’une objection des Crées