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l’union est nécessaire pom sauver Constantinople. La rejeter serait une Inconséquence périlleuse et inexcusable. —

c. Trois autres discours (n. 3, I, .">) dans lesquels le problème de l’union est examiné sous tous ses aspects : l’union doit être véritable, e’est à-dire fondée sur la vérité dogmatique. C’est cette vérité qu’il faut considérer avant tout avantage terrestre ; une union purement « économique » ne ferait qu’aggraver la situation. L’union véritable vaudra aux Byzantins et la protection divine et le secours de leurs frères, les Latins. Une pareille union n’est pas impossible. Le concile est vraiment œcuménique. Il est facile de montrer que les Pères s’accordent entre eux sur la procession du Saint-Esprit (n. 3. p. 306-325). Le grand obstacle à surmonter, c’est la honte qu’il y aurait à changer d’avis ; mais il n’y a aucun déshonneur à admettre un éclaircissement sur un point de dogme qu’on avait rejeté jusqu’ici par prudence. Les Grecs n’ont aucune innovation à se reprocher : qu’ils méprisent seulement la vaine gloire, et tout ira bien (p. 322, lui. Où est le déshonneur à accepter la décision de l’Eglise infaillible, représentée par les cinq patriarches ? Les anciens conciles n’ont interdit que les additions contraires à la foi. Eux-mêmes ont fait des additions, et ils n’ont pu priver les conciles futurs du pouvoir d’en faire à leur tour. Aussi, même si les Latins n’exigent pas des Grecs qu’ils ajoutent le Filioque au Symbole, il faut faire cette addition, car il faut confesser sa foi extérieurement (n. 4, p. 325-315). Quant aux moyens a employer pour arriver à l’entente, ils sont faciles à trouver. Il n’y a qu’à consulter l’Écriture et les Pères. Il faut remarquer, du reste, que tous les Pères ne sont pas é^aux en talent et en science. Les uns ont enseigné explicitement tel point de doctrine que d’autres ont passé sous silence, ou qu’ils n’ont exprimé que d’une manière implicite et équivalente : se taire n’est pas contredire. On arrivera facilement a s’entendre si l’on applique ces règles à la question du Filioque. Qu’on parte seulement du principe incontestable que les Pères pris dans leur ensemble ne sauraient se contredire entre eux (n. 5. p. 346-372). <I. L’avis de Scholarios en faveur de l’union. Les Pères grecs et les latins ont, dit-il, enseigné la même doctrine sur la procession du Saint-Esprit en employant des formules différentes ; Scholarios donne l’identité des deux formules grecque et latine à peu près dans les mêmes termes que le décret d’union de Florence, concile vraiment œcuménique (n. 6, p. 372-374). — e. l.a formule de conciliation proposée par Scholarios, et envoyée aux latins antérieurement à la déclaration précédente. Elle coïncide pour le fond avec celle-ci, mais elle est moins explicite dans les termes : c’est pourquoi elle fut rejetée par les Latins, qui voulaient écarter toute ambiguïté (n. 7. p. 375).

Saut la dernière, qui nous est fournie par Sihestiv Syropoulos dans ses Mémoires sur le concile de Florence, éd. Creighton, p. 243-24 l. ces pièces ont éveillé, chez beaucoup, des doutes sur leur authenticité, à cause de leur contenu nettement unioniste. Les Grecs modernes ont nié couramment cette authenticité. Nous l’établirons plus bas col. 155 i sq.

Le discours justificatif contre l’accusation de latinisme, placé après les discours prononces à l-’lorencc est une auto-apologie, tirée du Vaticanus 1823, copie autographe. Comme l’a conjecture le cardinal G. Mcrcali, Appunti scolariani, dans le Bessarione, t. xxxi. 1920, p. 109-121, le morceau doit avoir été écrit avant le Concile, Scholarios est soupçonné de pactiser avec les Latins et d’être plus ou moins favorable à leurs doctrines erronées. C’est pour défendre sa réputation d’orthodoxie qu’il prend la plume. Il défie ses ennemis de dire quelle est sa véritable pensée sur les questions

Controversées entre GreCS et Latins pour la bonne raison qu’il n’a dévoilé à personne ses sentiments intimes. Cette apologie est à rapprocher d’une Lettre à ses disciples, où il fait également allusion aux attaques dont il est l’objet, à cause de ses fréquentations latines. Cf. t. iv, ]>. 403-410.

2. Les traités sur la providence et la prédestination. —

Ces cinq petits traités étaient déjà publiés et réunis dans P, G., t. clx. Scholarios a écrit ces dissertations dans l’ordre où les donne le t. i.

Les trois premières furent adressées à Joseph de Thessalonique, qualifié d’abord de moine (IIe traité), puis d’exarque et de père très saint (IIIe traité). La première date de l’année 1459, la deuxième du 15 juillet 1467 ; la troisième suivit de près la seconde. La quatrième, adressée à Théodore Agallianos, alors gTand économe de la Grande Église, vint quelque temps après la troisième. La cinquième est un court complément ajouté par l’auteur aux quatre autres ; toutes ont dû être composées au mont Ménécée.

La question de la providence et de la prédestination, véritable palestre pour les philosophes et les théologiens », (p. 438, 34-35), est abordée dans son ensemble dans le premier traité, le plus long et le plus important. Les quatre autres éclaircissent des points particuliers déjà touchés. La terminologie, en effet, va en se précisant, et la doctrine, sans changer, revêt des formes nouvelles qui la rendent de plus en plus limpide. La question de la providence et de la prédestination étant connexe à celle de la prescience divine et à celle des rapports de la grâce et de la liberté, Scholarios est amené à s’expliquer sur ces divers points. Les passages capitaux sont : dans le premier traité, les paragraphes 18-19, p. 404-407, où est étudié à titre d’exemple le cas d’Hérode et de saint Jean-Baptiste ; et dans le troisième traité, les paragraphes 11-14, p. 435-439. Fruit de la pleine maturité, ces traités constituent le chefd’œuvre théologique de Georges Scholarios.

3. Les traités sur l’âme. —

Les traités sur l’origine de l’âme humaine et ses destinées ne sont pas moins remarquables. Ils sont également au nombre de cinq, les deux premiers étant consacrés à l’origine de l’âme, les trois autres aux fins dernières. Tous ont dû être écrits au monastère du Prodrome, au mont Ménécée, car ils portent tous le nom de Gennade. Ils sont donc, eux aussi, l’œuvre de la pleine maturité. Aucun d’eux, dans les suscriptions des manuscrits, ni’porte de date précise. L’ordre dans lequel ils sont publiés paraît bien correspondre à l’ordre historique de composition. Le premier a été adressé à un ami, qui n’est pas nommé ; le second à Théophane. évéque de Média, qui avait composé un traité sur l’origine de l’âme et l’avait fait parvenir à Gennade par un intermédiaire en sollicitant sa critique (p. 187, 5 6). Le troisième fut écrit pour le bléromoine Sabbatios, du couvent du Sinal, qui, de passage au monastère du Prodrome, présenta à Gennade les Réponses de Symionde Thessalonique à Gabriel de la Pentapole, en attirant son attention sur la quatrième, qui traite du sort des âmes après la mort. Les deux derniers répondent a des questions posées par un certain Jean, qualifié de vicaire, Sixoûoç, de l’archevêque de Thessalonique. Des cinq, le second seul avait été édité jusqu’ici en appendice à un ouvrage devenu vite rare. l"EiriTOU, ’}] Lovi.y.^ç de Nicéphorc Blemmidès, il d’Eugène Bulgaris, Leipzig, 1784, [IIe partie, p. 77102. C’est pourquoi il ne paraît pas avoir été remarqué par les théologiens occidentaux.

l.a première dissertation établit par des arguments empruntés à la philosophie, à l’Écriture sainte et à la tradition palristiquc orientale et occidentale, la thèse du créatianisme et de l’animation médiate : l’âme humaine créée Immédiatement par I)ieu et infusée dans l’embryon déjà suffisamment organisé, c’est-à-dire vers le quarantième jour après la conception. L’âme raison-