Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/13

Cette page n’a pas encore été corrigée

1527

    1. SCHOLARIOS##


SCHOLARIOS. ŒUVRES ORATOIRES

1528

rut ion rare chez ses coreligionnaires, Aussi bien, il ne trouvait que deux points taisant réellement difficulté entre les deux Églises sur le terrain dogmatique, à savoir la procession du Saint-Esprit et la question du palamisme. Voir Œuvres, t. v, p. 2. Cela, pourtant, ne peut nous faire oublier le rôle néfaste que cet homme a joué après le concile de Florence pour maintenir un schisme déplorable dénué de toute base sérieuse dans le domaine de la doctrine.


II. Œuvres. —

Vue d’ensemble.


Scholarios a été un écrivain très fécond. Ses œuvres intéressent surtout la philosophie et la théologie, niais touchent aussi à d’autres branches du savoir : grammaire et philologie, histoire, poésie sacrée et profane. Sa philosophie se concentre sur Aristote et ses commentateurs, parmi lesquels figurent trois Occidentaux : Gilbert de La l’orrée, saint Thomas d’Aquin et Pierre d’Espagne. De la théologie il aborde les diverses sections : homilétique, dogmatique, ascétique et morale, apologétique et surtout polémique. Il se bat contre les latins, contre les barlaamites et acindynistes, contre les simoniaques et contre les juifs. Il explique les mystères chrétiens aux musulmans. Sa correspondance, peu volumineuse, est cependant des plus précieuses pour l’histoire religieuse de Byzance dans la première moitié du XVe siècle.

Jusqu’à ces dernières années, une petite partie seulement de ce volumineux héritage littéraire était publiée ; et encore les pièces de cette catégorie étaient-elles fort dispersées. La P. G. rassemblait heureusement les plus importantes, t. clx et clxi. Aussitôt après la guerre de 1914, Mgr Petit, alors archevêque d’Athènes, se préoccupa de préparer une édition critique complète des œuvres du grand Byzantin, après s’être assuré la collaboration scientifique et surtout financière d’un érudit hellène, Athanase-Xénophon Sidéridès. La tâche fut heureusement facilitée par la découverte de nombreux manuscrits autographes, sur la piste desquels avaient été mis les éditeurs par une note du savant paléographe Gardthausen, dans sa Griechischc Paléographie, éd. de 1878, p. 321 et 361. Grâce à cette découverte, ces derniers ont été dispensés pour les quatre-cinquièmes des œuvres du long et fastidieux travail de collation des manuscrits. Ils n’ont eu, pour beaucoup de pièces, qu’à collationner des autographes, qui. pour certains morceaux, ont été au nombre de trois, de quatre et même île cinq, Sous ce rapport, cette édition représente un phénomène presque unique dans les annales « le la publication des textes grecs,

L’édition des Œuvres complètes de Scholarios comprend huit tomes grand in S", de chacun 540 pages de texte environ. Chaque volume est précédé d’une introduction critique en français sur les pièces publiées, leurs sources manuscrites, leur contenu, et se termine par plusieurs tables rendant aisée la consultation de cette masse énorme de documents. Le t. viii est muni, en outre, de tables et d’appendices supplémentaires intéressant tout le recueil. Quand parut le t. r", en 1928, Mgr l’élit était déjà mort (f "> novembre H>27). L’auteur de cet article fut chargé de continuer la publication avec la collaboration de Xcnnphon Sidéridès, qui succomba, lui aussi, le 1 I août 1929, peu avant l’apparition du t. m. lai 1936, paraissait le t. viii et dernier.

Il est impossible d’analyser ici chacune des pièces publiées. Nous nous contenterons de signaler par une brève mention les ouvrages principaux en suivant l’ordre de l’édition complète. On a visé a donner, dans les quatre premiers volumes, les œuvres vraiment ori ginales. Les quatre derniers ont été réservés, sauf exceptions, aux résumés, traductions ou commentaires d’œuvres étrangères, Après cette énumération rapide, nous no us arrêterons a établir l’authenticité des écrits unionistes, qui a été longtemps contestée. Nous parlerons ensuite des écrits perdus et des apocryphes. Pour la chronologie exacte de chacune des pièces, voir t. viii, p. lô*-19*.

2° Tome i" : Œuvres oratoires. Traités théologiques sur la Providence et sur l’âme (lxiv-550 pages). —

Ce t. i renferme les œuvres oratoires ; cinq traités sur la providence et la prédestination ; enfin, cinq traités sur l’âme.

1. Œuvres oratoires. —

a) Sermons et panégyriques. —

Les seize pièces qui composent cette série sont rangées dans l’ordre chronologique, sauf les discours de carême, pour lesquels on a suivi l’ordre liturgique. Scholarios. en effet, nous a laissé une véritable série quadragésimale, malheureusement incomplète, composée de sept discours, plus un discours pour la fête de l’Annonciation. Le premier dimanche de carême ou dimanche de l’Orthodoxie est représenté par deux sermons, qui évidemment n’ont pas été prononcés la même année. C’est pourquoi nous les avons séparés par le Sermon sur l’aumône, qui suivit, à une semaine d’intervalle, le premier des deux, traitant du jeûne.

Dans la série figurent trois homélies mariâtes : sur l’Annonciation, sur la Présentation au temple, sur l’Assomption. La première est une œuvre de jeunesse et fut prononcée probablement devant la cour et le sénat, le 25 mars 1437, car il y est fait une claire allusion a l’union des Églises, qui se prépare. Le morceau constitue un vrai traité de théologie sur l’état primitif de l’homme, le péché originel, le plan divin de l’incarnation, la maternité divine de Marie. — L’homélie sur la Présentation fut prononcée le 21 novembre 1419, devant l’empereur Constantin XII et le sénat. Dans la péroraison, l’orateur, encore laïc, adjure les Byzantins de renoncer définitivement à l’union conclue à Florence et annonce à mots couverts sa retraite dans un monastère. Quant à l’homélie sur l’Assomption, elle fut lue au monastère de la l’ammacaristos, le 15 août 14C4, lors du troisième patriarcat de Gennade. L’orateur affirme et exalte en termes aussi précis qu’éloquents les privilèges de la Mère de Dieu, et spécialement son immaculée conception et son assomption glorieuse en corps et en âme.

Des sept sermons de carême, les deux premiers (Sermon sur la parabole du pharisien et du publicain et Sermon sur la parabole de l’enfant prodigue) sont les moins anciens, et ont été prononcés le dimanche, vraisemblablement au monastère du Prodrome, au mont Ménécéc. Les deux autres sont de contenu ascétique, comme il convenait pour un auditoire monastique. Les cinq derniers font partie de la série des sermons du vendredi prêches au triclinium impérial. Les deux plus remarquables sont le Sermon pour la /rie de l’Orthodoxie et le Sermon sur l’eucharistie. Le premier est postérieur au concile de Florence, et même à l’année 1 I I 1, comme on le voit à l’esprit polémique contre les Latins, qui perce en plusieurs endroits ; l’orateur est déjà lancé dans la controverse anti-latine, bien qu’il garde une certaine réserve, commandée par la politique impériale. Les hérésies proprement byzantines postérieures à Photius sont signalées. Jean Beccos, Barlaam et Acindyne ne sont pas oubliés. Grégoire de Chypre et Grégoire Palamas reçoivent de magnifiques élo

Le Sermon sur rcucharisln 1. le seul de la série quadragésimale qui eût été publie Jusqu’ici, voir Renauiiot. Gennadii patriarches homiliæ de sacramento eucharistiæ, etc. Paris. 1709, p. i 29, est particulièrement célèbre et Important. Il servit, au début du XVIH » siècle, aux théologiens catholiques pour démont iciaux protestants que l’Église grecque ne répugnait pas à la doctrine de la transsubstantiation. Georges Scholarios fait pleinement sienne l’explication philosophique de l’école. On ne trouvera pas ici le second morceau sur l’eucharistie, publié par lienaudot, op. cit.. p. 21t-