Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/126

Cette page n’a pas encore été corrigée

1753

m. YTHI'.S (MOIM>

SÉBILLE (ALEXANDRE)

I 7 5 ',

i>ut l’essentiel est dans la préface de l'édition de

1. schwartz, ilans Acta concilioruni aciimenicorum, t.iv : Conciltwn unioenale Constantinopolitanum sub Justiniano habitum. vol. ii, pr.ef., p. i-xiii. Pans son étude sur Léonce de liyzance. dans Texte tunt l’iittrsucluuuicn, t. iii, fasc. 1 el 2. 1887, F. I.oofs a voulu démontrer l’identité du Léonce qui figure dans le groupe scythe avec Léonce de Byzance ; voir S 1° : Leontitu ron Butant ciner der 619 in Constantinopel uiul Rom nachtrcisbaren skijtischen Monchc, p. 228-2til ; cette Identification se heurte a une difficulté chronologique capitale, voir ici art. Léonce de Btzancb, t. ix, col. 401. E, Schwartz ne fait pas même mention de cette hypothèse, qui paraît abandonnée ; mais il reste à prendre dans l'étude de I.oofs sur l’activité des moines scythes.

Voir aussi Baronius, Annales, an. 520-521. Baronius est -c ère a l’excès pour les Scythes, dont il accuse la doctrine christologique d’hérésie ; Theiner les défend, ibid., an. 521, n. 4-14, à la suite de Noris.

É. Amaxii. SEBALD M IN DER ER, frère mineur allemand (xviii c s.). — Originaire d’Augsbourg, où il naquit le 20 mai 1710, il appartint à la province des frères mineurs de Bavière, où il exerça la charge de lecteur et celle de provincial depuis 1759 jusqu'à 1762. Docteuren théologie, l'évêque de Passau se l’attacha comme théologien. Il mourut, en 1784, à Passau. En dehors de plusieurs petits traités ascétiques il composa, à la demande du cardinal prince-évêque de Bamberg : Grùndliche Auslegung der christkalholischen Glaubens-und Sittenwahrheiten, Augsbourg, 1748 ; ibid., 1762, en 2 vol. in-4°, dans lequel il donne un exposé détaillé du dogme et de la morale catholiques, afin de protéger les catholiques contre le protestantisme. Il est aussi l’auteur du Supplementum theologiæ moralis P. Benjamini Elbel de mdulgentiis in génère et specie neenon de iubilœo, etc., Augsboorg, 1763, en 3 vol. et de De antiquitate, utilitate ac necessitate theologiæ scholastico-dogmaticse, Passau. 1746.

1'. Minges, Gesehichte des Franziskancr in liayern, Munich, 1896, p. 220, 228 et 233 ; H. Hurter, Xomenclator, 3 « éd., t. v, col. 54 4.

A. Teetært.

    1. SÉBASTIEN DUPASQUIER##


SÉBASTIEN DUPASQUIER, frère mineur conventuel français ixvii" s.). — Originaire de Chambéry, il appartint à la province de Saint-Bonaventure des mineurs conventuels, dans laquelle, en 1665, il fut provincial. Il contribua beaucoup, tant par la parole que par ses écrits, à divulguer les doctrines de Duns Scot et à les défendre contre les attaques des adversaires. Il mourut en 1718.

Il édita : Régula monialium urbanistarum S. Claræ cum declaralionibus, privilegiis et brevi traclalu de votis essentialibus, Grenoble, 1673 ; Dissertatio de obligatione ad morlale in pnreeptis œquipollentibus regulse franciscanæ adversus P. Nicolas slantem pro sola obligatione ad veniale, Annecꝟ. 1685 ; L’atlrition suffisante pour la rémission des péchés dans le sacrement de pénitence, Lyon, 1687, en 2 vol. in-4° ; Summa philosophiæ scolisticæ, Lyon, 1692, en 4 vol. in-8° ; Padoue, 1705, 1718, 1732, dont B. Jansen, S. J., Zur Philosophie der Scotisten des xvii. Jahrhunderls, dans Pranzisk. Sludien, t. xxiii, 1936, p. 160-161, a résumé plusieurs théories se rapportant à différents problèmes philosophiques ; Summa theologiæ scolisticæ, Lyon, 1695, en N vol. in-8 « ; Padoue, 1706 ; Chambérꝟ. 1698 et 1708 ; Padoue, 1719 et 1743 ; Tractatus poslhumus et ultimus de novissimis noslris et mundi, Chambérꝟ. 1708, édité par les soins de son arrière-neveu, Philibert Bruiset, conventuel comme lui.

D’après B. Jansen, S. Dupasquier se révèle un conservateur outré des doctrines traditionnelles de Duns . aux dépens même de théories et de conceptions originales et personnelles, qui pourraient faire progresser la philosophie ou la théologie (art. cit., p. 159). J. Schwane, de son coté, déclare que la Summa theolo giæ scolisticæ de Dupasquier se recommande par sa concision et sa clarté et que Dupasquier lui-môme doit être considéré dans l’histoire des dogmes et des doctrines comme le vrai représentant, au xviie siècle, de l'école scotiste. Voir Histoire des dogmes, t. vi. Période des temps modernes, 2e éd., traduite par A. Degert, Paris, 1904, p. 44.

J.-H. Sbaralea-K. Hinaldi, Scriptores trinm ordinum S. Francisci continuati, d ; ins J.-H. Sharalea, Supplementum, '2' éd., t. iii, Home, 1906, p. 293 ; D. Sparacio, Frammenti bio-biblionrafici di scriltori cd antori minori corwenluali dagli ultimi anni del 600 al 1930, Assise, 1931, p. 79-80 et dans Misccllanea jranciscana, t. XXVIII, 1928, p. 152.

A. Teetært. SEBILLE Alexandre, dominicain anversois (1612-1657). — Il fit ses éludes de théologie à l’université de Salamanque avant d’enseigner avec éclat la théologie de la liberté et de la grâce à l’université de Louvain. Il mourut prédicateur de la cour de Bruxelles et prieur de son couvent d’Anvers. Sébille représente, en plein milieu favorable à l’augustinisme renforcé de Baîus et de Jansénius, la réaction d’augustinisme modéré des dominicains thomistes, qui tiennent à la prémotion physique mais ne veulent pas considérer comme entachés de nécessité ou de coaction les actes méritoires des hommes. Vers 1648, la lutte entre jansénistes, thomistes et molinistes était extrêmement vive à l’université de Louvain autour d’Alexandre Sébille. Les conclusions de Sébille sur la liberté et plus exactement sur l’accord entre la grâce du Dieu Tout-Puissant et la liberté d’indifférence départie absolument à chaque homme, conclusions qui nous paraissent pourtant d’une orthodoxie et d’une modération parfaites, ne purent pas être proposées et défendues en 1649. Mais Sébille n'était pas d’humeur à céder devant ses adversaires. Il s’appuya sur maître Turco, général de son ordre. Il en appela au pape Innocent X. Les thèses de Sébille furent pleinement approuvées par le SaintSiège. Maître Turco qui partageait les convictions théologiques de Sébille exigea que les conclusions de ce dernier, repoussées jusque-là à Louvain, y fussent défendues par son auteur même.

C'était l'époque où deux jésuites éminents, Petau et Deschamps (ce dernier sous le pseudonyme de « Bichard » ) avaient publié deux opuscules sur le libre arbitre, dans un esprit vivement anti-janséniste. Ils s’attirèrent une triple réponse du théologien liégeois Froidmont (voir ici, t. vi, col. 927), héritier spirituel de son ami Jansénius. La plus importante de ces trois répliques de Froidmont était intitulée Vincentii Lenis theriaca adversus Pelavium et Ricardum, Paris, 1646. Certains théologiens, qui ne savent pas que Vincent Lenis est un nom de guerre de Froidmont, font donc intervenir dans le débat le théologien Lenis ! Froidmont, doyen du chapitre de Saint-Pierre à Louvain, professeur à l’université, était le principal adversaire doctrinal d’Alexandre Sébille. D’où l’ouvrage de celui-ci : D. Augustini et SS. Patrum de libero arbitrio interpres thomisticus adversus Cornelii Jansenii episcopi Iprensis dorlrinam, prout dejendatam in Theriaca Vincentii Lenis, theologi Arausicani, authorc Fr. Alexandro Sébille Antnrrpi ordinis prsedicatorumS, T. Doctore, quondam in Universitale. Salamantina philosophiæ professore et in Lovaniensi studio générait sui ordinis régente primario, 1e édit., Mayence, L652 ; 2- édit., Venise, 1672, in-8°, 450 p.

L’ouvrage est capital pour qui veut comprendre les controverses théologiques sur la grâce et la liberté au xvii'e siècle. En un latin excellent, l’auteur se bon analyser et à réfuter très précisément deux sortes d’adversaires : d’un côté les deux jésuites et de l’autre Froidmont. Pour ce qui concerne Froidmont, il le dépasse, il l'écrase, si l’on ose dire, par toute la supé-