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de la vérité de la foi, en arabe, traduit en allemand par L. Horst, Dus Metropolitan Elias von Xisibis Huch vom Beweis der Wahrheit des Glaubens, Colmar, 1880, et surtout Jean bar Zo’bi (xiii c siècle), voir J. Furlani, Yohannan bar Zo’bi sulla di/Jerenza Ira natura, ipostasi, personae faccia, dans Rivista degli studi orientait, t. xii. 1930, p. 272-285.

La terminologie chalcédonienne a recueilli, même chez les nestoriens, quelques adhésions, dont la plus importante fut celle de Hénânâ d’Adiabène, recteur de l'école de N’isibe († 610). Cf. ici, t. xi, col. 181, 290, 302. Ce qui reste de ses œuvres dans P. O., t. vii, p. 53-81.

2. Tendance monophysite. On sait combien le monophysisme présente de formes diverses : les auteurs n’en comptent pas moins de sept. Nous ne pouvons que signaler l’influence des termes philosophiques dans ces divergences de pensée.

Tout d’abord -chez les monophysites sévériens, les formules philosophiques introduisent une erreur plus verbale que réelle (bien que les sévériens aient été très réellement hérétiques en raison de leur attitude et même du sens équivoque de certaines de leurs formules).

Chez les Coptes, l’influence est presque nulle. A peine si l’on peut citer un auteur ayant tenté d’expliquer la foi chrétienne : Sains ar-Ri’asah Abu’l Barakat ibn Kabar (t avant 1327). Voir ici t. viii, col. 22932296.

Chez les Syriens jacobiles, plus nombreux sont les auteurs qui s’inspirent des notions philosophiques pour exposer le dogme de l’incarnation : Jacques, métropolite d'Édesse († 708), dans ses homélies et épîtres. Cyriaque, patriarche d’Antioche († 817), dans son épître synodale sur la Trinité et l’incarnai ion. Au X 1 siècle, trois théologiens de langue arabe sont à signaler. I, e premier Yahya ben Adi († 974) est un véritable philosophe chrétien, utilisant la philosophie pour la défense du dogme. Voir A. Périer, Yahya ben Adi. Un philosophe arabe chrétien du.v siècle, Paris, 1920. Périer énumère quarante-six traités philosophiques aujourd’hui perdus, ainsi que des traductions de Platon. d’Aristote et de commentateurs d’Aristote. Cf. ( >. (irai'. Die Philosophie und Goltestehre des Iahja ibn Adi und spâteren Autoren, Skizzen nach meist ungedruckten Quellen, Munster, 1910 (t. vin de la coll. Beitràge zur Gesch. der Philos, des M. A. de Bâumker). Le second est Abu Nasr Yahya ben I lariz, disciple du précédent, dans le De fundamento christianx fidei dont Al. Nicoli a donné une analyse dans le Catalogus codicum manuscriptorum orientalium bibliothecte Bodleianse, t. i, Codices arabicas complectfins, Oxford, 1921, p. lis'. ;. Le troisième est Abu Ali Isa ben Ishaq ben Zarca († 1008), autre disciple de Yahya ben Adi, très versé dans la philosophie et le médecine des (liées, dans ses multiples dissertations et épîtres, dont A. Mai a donne J'énumération. Script, vet. nova collcclio. t. IV, Codices arabici vel a christianis vel ad reliaioncm çhristianam spectantes, Rome, 1831, p. li * > < > sep ; cf. G. Graf, op. cit., p. 52-55.

Au r et xir siècle, il suffit île citer Jacques bar Salibi dit Denys, évêque de Marash († 1 171), voir ici. t. VIII, col. 2N.'i. Enfin, au xiir siècle, Jacques bar Shakako († 12 11) dont le Liber thcsauroriun ressemble à l’Exposition de lu /<" de saint Jean 1 himasccnc et

Grégoire abu’IFaradj, surnommé Bar Hébneus, de Mé litène ( « 1286), théologien et philosophe remarquable. Voir ici, t. iii, col. km sq. Sur la signification des mots ç.n : z, ÙTtéaxaaiç, 7cp6aci>7tov dans la théologie monophysite, voir M. Jugie, op. cit.. t. v, p. 492-527.

III. Lis ii ies MOD1 UNES. I.a Renaissance marque le début des temps modernes en même temps que

le point le plus bas dans la décadence de la scolastique. Jl serai ! cependant Inexacl d’affirmer que la scolas

tique n’a plus de vitalité. Elle s’affirme à la fois chez les catholiques, OÙ elle maintient sinon les doctrines du moins la méthode héritée du Moyen Age, et elle fournit aux protestants le moyen d'étayer leurs affirmations doctrinales.

I. CHEZ LES CATHOLIQUES. 1° Au concile de

Trente. Le concile de Trente offre un spécimen remarquable de l’influence exercée par la scolastique dans la proposition des dogmes. Différentes écoles s’affrontaient : sans canoniser aucun des systèmes en présence, le concile a retenu cependant, de la philosophie scolastique traditionnelle, certaines formules aptes à servir de cadre a la vérité religieuse. Les textes relatifs à la sainte Écriture et aux traditions pouvaient être formules sans recours à la philosophie. Dans les décrets sur le péché originel, l’opinion qui considérait ce péché comme n'étant en nous qu’une imputation extrinsèque du péché d’Adam est réprouvée par un petit mot à coup sûr suggéré par la philosophie : inesi unicuique proprium, sess. v. eau. 3. La session vi, relative à la justification, est riche en expressions scolastiques, définitivement consacrées par rivalise : grâce excitante, adjuvante, prévenante, assentiment et coopération à la grâce, c. v, eau. I : cause finale, efficiente, méritoire, instrumentale, formelle de la justification, c. vu. cf. can. 10 ; inhérence en notre âme de la justice, c. vii, cf. xvi, can. 11, distribuée aux hommes… selon la disposition propre et la coopération de chacun (cf. can. il) ; infusion, avec la justice, des vertus de foi, d’espérance et de charité, c. vii, cf. xvi ; coopération de la foi aux bonnes œuvres, c. x. La notion de causalité ex opère opendo est appliquée aux sacrements dans la production de la grâce qu’ils contiennent et signifient, sess. vii, can. li. 7. S ; les précisions apportées au caractère sacramentel, can. 9, ne sont pas sans rapport avec la scolastique thomiste, déjà sanctionnée sur ce point au concile de Florence. On remarquera en outre que, sans avoir défini le concept scolastique de l’orme et de matière appliqué aux sacrements, le concile s’y réfère fréquemment : sess. vu (can. du baptême), can. 2. I ; sess. xiii, c. i. iv. can. 2 ; sess. xiv (de la pénitence), c. iii, can. 1 ; (de l’extrêmeonction), c. i ; sess. xxin. c. III.

La session xiii, relative à l’eucharistie, est d’une inspiration scolastique encore plus nette. L’eucharistie est déclarée, tout comme les autres sacrements, symbole d’une chose sacrée et forme (signe) visible de la grâce invisible ; mais, de plus, le vrai corps du Christ y existe sous l’espèce du pain et le vrai sang du Christ sous l’espèce du vin par la force seule des paroles. « tandis que le corps est sous l’espèce du viii, le sang sous l’espèce du pain, l'âme sous l’une et l’autre espèce, en vertu de cette liaison naturelle et de cette concomitance, par laquelle les parties de Notre-Seigneur Jésus-Christ… sont unies entre elles ; et la divinité (est présente) en raison de son admirable union hypostatique avec le corps et l'âme… Ainsi… Jésus-Christ… est dans sa totalité et son intégrité sous l’espèce du pain et sous la moindre partie de l’espèce, comme aus^i sous l’espèce du vin et sous ses parties i, c. m ; cl. can. 1 et 3. Le concile déclare également que par la consécration du pain et du vin se produit une conversion (unique et merveilleuse, dit le can. 2) de toute la substance du pain en la substance du corps et de toute la substance du vin en la substance du sang », c. IV ; cl. can. 2. Le terme scolastique I ranssuhstantialion est officiellement canonise.

A propos de la pénitence (sess. xi) outre l’indication générale sur la matière et la forme par lesquelles l’essence du sacrement a son achèvement. c. ii, on trouve les précisions sur la forme du sacrement, paroles de l’absolution auxquelles la coutume de l’Eglise a opportunément joint certaines prières qui n’nppar-