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SCHISME BYZANTIN. CARACTÈRES GÉNÉRAUX


Paris, 1677, 2 vol. ; Tosti, Storia dell' origine dello scisma, Florence, 1856, 2 vol. ; Pichler, Geschichle der kirchl. Trennung zivisclwn Orient und Occident, Munich, 1861-1865, 2 vol. (à l’Index) ; Hergenrother, Pliolius, Patriarch von Konstanlinopel, t. i, Ratisbonne, 1867 ; L. Duchesne, Autonomies ecclésiastiques. Églises séparées, 2e éd., Paris, 1905 ; J. Pargoire, L'Église byzantine de 527 à 847, Paris, 1905 ; M. Jugie, Theologia dogmatica christianorum orientulium ab Ecclesia catholica dissidentium, t. i, Paris, 1926, p. 48-100 ; voir aussi Vladimir Soloviev, La Russie et l'Église universelle, 2e éd., Paris, 1906, introduction, p. i-lxvii.

II. Sur les schismes de Photius et de Michel Cérulaire.

Voir les bibliographies des articles Photius et Michel Cérulaire ; y ajouter : V. Grumel, Y eut-il un second schisme de Pliotius ? dans la Revue des sciences pliilosophiques et théologiques, t.xii, 1933, p. 432-457 ; du même, La liquidation de la querelle pholiennc, dans les Échos d’Orient, t. xxxiii, 1934, p. 257-288 ; du même, Regestes des actes du patriarcat de ConslaïUinople, fasc. 2, 1936 ; F. Dvornik, Les légendes de Constantin et de Méthode vues de Byzance, Prague, 1933 ; du même, Le second seliisme de Photius. Une mystification historique, dans la revue Byzantion, t. viii, 1933, p. 425-474 ; Henri Grégoire, Études sur le IXe siècle, dans Byzantion, t. viii, p. 540-550 ; A. Michel, Humbert und Kerullarios, t. ii, Paderborn, 1930 ; M. Jugie, Le schisme de Michel Cérulaire, dans les Échos d’Orient, t. xxxvi, 1937, p. 440-473.

III. Sur le développement du schisme de la fin du xi 8 siècle au xve. — Voir les bibliographies de l’article Constantinople, t. iii, col. 1386-1387, 1393-1 394 ; y ajouter : Luchaire, Innocent III, t. iv : La question d’Orient, Paris, 1907 ; M. Viller, La question de l’union des Églises entre Grecs et Latins depuis le concile de Lyon jusqu'à celui de Florence (extrait de la Revue d’histoire ecclésiastique, t. xvii et xviii), Louvain, 1922, 108 p., avec nombreuses indications bibliographiques ; Bernard Leib, Rome, Kiev et Byzance à la fin du XIe siècle. Rapports religieux des Latins et des GrécoRusses sous le pontificat d’Urbain II (1088-1099), Paris, 1921 ; V. Laurent, Le pape Alexandre IV et l’empire de Nicée, dans les Échos d’Orient, t. xxxiv, 1935, p. 26-55 ; voir les bibliographies des articles Lyon (IIe concile de) et Florence (Concile de).

IV. Sur l'Église gréco-russe dans la période moderne. — Voir la bibliographie générale de l’article Constantinople, t. iii, col. 1515-1519 ; A. Fortescue, Theorthodox eastern Church, Londres, 1907 ; R. Janin, Les Églises orientales et les rites orientaux, 2e éd., Paris, 1926 ; du même, Les Églises séparées d’Orient, Paris, 1930 ; M. Jugie, Theologia dogmatica christianorum orientulium, t. iv, Paris, 1931, p. 212-273 ; Friedrich Heiler, Urkirche und Ostlcirche, Munich, 1937 ; voir les bibliographies des articles consacrés à chacune des Églises autocéphales. Pour les changements multiples survenus dans les autocéphalies de rite byzantin depuis la guerre de 1914-1918, voir les chroniques des Églises orientales parues dans les Échos d’Orient et plusieurs articles spéciaux publiés dans la même revue.

M. JuniE. II. LE SCHISME BYZANTIN. NATURE ET EFFETS. — Dans l’article précédent, nous avons recherché les causes du schisme byzantin, marqué les principaux stades de son évolution, exposé en dernier lieu son résultat le plus tangible, qui a été le morcellement de l’ancienne Église byzantine en un nombre indéfini d’autocéphalies et d’autonomies nationales ou ethniques. Après cette vue, prise pour ainsi dire du dehors, nous devons examiner ce schisme par le dedans, essayer de déterminer sa nature intime et ses caractères généraux tels qu’ils s’incarnent dans ce que nous avons appelé l'Église gréco-russe, analyser dans le détail ses effets d’ordre ecclésiologique. Car, si nous connaissons déjà le grand effet de ce schisme, c’est-àdire la division de l'Église en autocéphalies multiples, nous n’avons pas encore indiqué les relations de ces autocéphalies entre elles, leur concept de l’unité de l'Église, ce que deviennent, dans le système des Églises autocéphales, les propriétés essentielles de l'Église, qu’il s’agisse de son magistère infaillible, de son indépendance vis-à-vis de l'État, de sa mission apostolique et sanctificatrice. Ce sont ces questions que nous devons aborder maintenant. Si la première partie de

notre travail a été surtout historique, celle-ci sera surtout d’ordre théologique.

I. Caractères généraux du schisme byzantin.

II. Le schisme byzantin et l’unité de l'Église, col. 1407.

III. Le schisme byzantin et le magistère ecclésiastique, col. 1420. IV. Le schisme byzantin et l’indépendance de l'Église, ( ol. 1435. V. Le schisme byzantin et la mission apostolique de l'Église, col. 1449. VI. Le schisme byzantin et la vie chrétienne, col. 1451. VIL Conclusion, col. 1463.

I. Caractères généraux du schisme byzantin. — Le schisme en général peut se présenter sous deux formes. Ce peut être le refus positif de se soumettre à l’autorité du chef visible de l'Église catholique, le pontife romain, successeur de saint Pierre dans sa primauté de juridiction universelle. Il peut consister aussi dans un acte de simple sécession, par lequel on cesse, à un moment donné, tout rapport religieux avec l'Église catholique, son chef, ses membres, pour s’isoler, se constituer avec d’autres en groupe séparé ou se joindre à un groupe dissident déjà existant. La première manière se réalise surtout pour les individus pris séparément. C’est de la seconde manière que certaines Églises particulières peuvent cesser de faire partie de la grande communauté catholique. Pour ce qui regarde l'Église byzantine, c’est bien ainsi qu’elle est arrivée au schisme définitif. Ce schisme définitif a été précédé d’une série de rebellions ouvertes contre le Siège apostolique, espacées entre le ive et le xi c siècle. En dernier lieu, entre les années 1024 et 1043, il y a eu brusquement, mais sans aucun éclat et comme tacitement, rupture des relations avec Rome. En 1052-1053, quand on a voulu les renouer, on était bien embarrassé pour indiquer la raison de la séparation. Pierre d’Antioche demandait au pape saint Léon IX de la lui faire reconnaître. On la cherchait encore en vain à Constantinople, en 1089, et nous avons vu Alexis Comnène obliger le patriarche œcuménique et son synode à replacer le nom du pape dans les diptyques de SainteSophie, puisqu’on ne pouvait établir par aucun document officiel le fait même de la rupture. Ci-dessus, col. 1369.

1° Esprit militant, agressif et polémique. — Mais entre 1024 et 1089, un événement grave s'était passé. En 1053-1054, on avait fait, à Byzance, acte de schisme positif. Le patriarche Michel Cérulaire, pour empêcher le rétablissement de l’union avec Rome, avait brusquement, sans motif plausible, sans avertissement préalable, lancé un manifeste contre certains usages de l'Église d’Occident. Ce n'était pas la première fois que le fait se produisait. Sur la fin du viie siècle, nous l’avons vii, le concile in Trullo avait inauguré sous une forme spéciale la polémique antilatine, en escomptant naïvement l’approbation même de ceux que l’on condamnait, c’est-à-dire du pape et de l'épiscopat occidental. Au plus fort de sa révolte, Photius avait repris des griefs identiques ou analogues sur un ton beaucoup plus agressif, en y joignant la question dogmatique du Filioque. Ainsi le schisme byzantin, pour se justifier, a eu recours, dès l’origine, à la polémique dogmatique, canonique, rituelle. C’est, du reste, la tendance de tout schisme, spécialement quand il s’agit de sectes religieuses. Dans ce cas, le schisme se complique presque toujours d’hérésie ; mais l’hérésie vient en second, comme un prétexte pour couvrir d’un motif spécieux la sécession. Le prétexte, nous l’avons trouvé dans Photius révolté ; prétexte abandonné ensuite par Photius réconcilié avec Jean VIII. Le prétexte n’est pas moins apparent chez Michel Cérulaire. Quand il attaque les usages de l'Église romaine, il ne s’agit pas pour ce personnage de justifier une révolte antécédente contre le pape, mais bien de maintenir l’autonomie complète de l'Église byzantine vis-à-vis du successeur