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L279 SCHELSTRATE (EMMANUEL) - SCHERIO (GRÉGOIRE) 1280

1781, t. xviii ; p. 144-169. — 5. Traclalus de sensu et auctorilale decretorum concilii Conslanticnsis… rirca potestatem ecclesiasticam, Rome, 1686, in-4°, réponse à Maimbourg. Ce petit traité se termine par un index précieux : Compendium chronologicum reriim ad décréta Constantiensia speclanlium. — 6. De lugendis actis cleri gallicani congregati a. 1682 disserlalio, 1 rf édit., aujourd’hui introuvable à Anvers, 1682 (30 exemplaires) ; 2e éd.. Rome, 1684, in-4° ; 3e édition en 1740, plus complète que les précédentes, sous le titre : De lugendis aelis cleri gallicani Parisiis, de mandata regiocongregati, anno 1682, 10 mardi et seq., auciore eximio D. Schelstrate, rééditée par L.-X. Veith dans De primait ! et injallibililale romani pontificis, Malincs, 1824, in-12. — 7. De disciplina arcani, contra disputaiionem Ernesti Tentzelii disserlalio apologetica per D. Emanuelem a Schelstrate S. T. D., bibliothecæ Valicanæ prœfectum, Ecclesiæ Anlverpiensis canonicum, Rome, 1685, in-4°. Dans la pensée de l’auteur, cette courte dissertation n'était qu’une réponse à l’attaque de Tentzel, Dissertatio de disciplina arcani Willenbergee habita die 3 jan. 1683, Wittemberg, 1683, in-4°, contre certaines idées émises dans VAniiquilas illustrala et dans la Ccmmentatio du concile d’Antioche ; elle eut une fortune considérable. Schelstrate estime que la discipline du secret fut instituée par Jésus-Christ et pratiquée par les apôtres, que son objet propre était le dogme trinitaire, les sacrements et la liturgie eucharistique ; il explique parla la pauvreté de la littérature patristique sur le nombre des sacrements, la transsubstantiation, le culte des saints, etc. L’opinion de Schelstrate fut adoptée alors par l’ensemble des théologiens catholiques, mais elle est actuellement très contestée, sinon abandonnée. Cf. Ratiffol, art. Arcane, ici même, t. i, col. 1738 sq., et Études d’histoire et de théologie positive, t. i, p. 5-10 ; Vacandard, art. Arcane, dans Dictionn. d’h st. et de géogr. ecclés., t. iii, col. 1498-1499. Tentzel répondit à Schelstrate par des Animadversiones, réunies dans Exercitationes seleclæ, Francfort, 1692 ; une polémique générale s’engagea alors ; on en trouverale détail dans Huyskens, Zur Frage ùber die sog. Arkandisziplin, Munster, 1891, p. 16 sq. — 8. Dissertatio de auctoritate patriarchali et metropolitica adversus ea quæ scripsit Eduardus Stilling/leet, decanus Londinensis, in libro de originibus Britannicis, Rome, 1687, in-4°. Stillingfleet, doyen de Saint-Paul de Londres, mort en 1699 évêque de Worcester, avait repris dans ses Antiquities of the lîrilish Church, Londres, 1685, les opinions des Centuriateurs de Magdebourg touchant l’indépendance des patriarches de la primitive Église. Cette dissertation a été reproduite par Rocabertiau, t. xi de sa Ribliotheca maxima pontifleia. — 9. Acla Ecclesiæ Orienlalis contra Cah’ini et Lulheri hæreses, Rome, 1692, 4 vol.in-fol. ; 2° éd., Rome, 1739. On y trouve des documents curieux sur les relations entre les chefs de la Réforme et Constant inoplc. — 10. Anliquilas Ecclesiæ disserlationibus, monumentis ac nolis illustrata, Rome, t. i, 1692 ; t. n (posthume), 1697 ; in-fol. Cet ouvrage, qui devait comprendre six tomes, est de valeur inégale ; on y rencontre cependant d’excellentes études, particulièrement au t. ii, telles les dissertations n et m (reproduites par Rocaberti, op. cit., t. xi), respectivement intitulées : De auctoritate apostolorum, et quod Pelrus collegii apostolici princeps et caput Ecclesiæ a Christo constitulus sil, et Quod primntus Pétri ad ejus in cathedra Romana successores Iransmissus sil. La pièce principale du t. i est une Disserlalio de antiquis romanoruni pontificum catalogis exquibus Liber pontiftealis concinnatus fuit, et de Libri poniiflealis auciore et prsesiantia, précédant l'édition en trois colonnes parallèles du catalogue libérien, de l’abrégé félieieii (texte du VaI. Heg. 1127, avec des variantes empruntées au Paris. 1451) et du texte com plet qusqu'à Félix IV) du Liber pontiftealis (d’après l'édition de Mayencc). Cf. dom Leclercq, art. Liber pontiftealis, dans Dictionn. d’archéol., t. ix, col. 451. Cette dissertation a été rééditée par Migne en tête de son édition du Liber pontiftealis, P. L., t. cxxvii, col. 157-220. L’auteur de la notice Schelstrate, dans Die Religion in Geschichte und Gegenwarl indique, à tort croyons-nous, une édition à part de cette dissertation, Rome, 1692. — 11. Oratio in funere SS. D. N. Innocenta XI pontificis maximi, Rome, 1689, in-4°. — La bibliothèque royale de La Haye conserve la correspondance et divers papiers et notes de Schelstrate, ms. lld’i.

Schelstrate tient une place distinguée parmi les écrivains ecclésiastiques du xvii c siècle. Ses connaissances sont profondes et son érudition est en général très sûre ; sa doctrine, affranchie des préjugés du temps, est ferme et rigoureuse ; malheureusement sa méthode n’est pas toujours très précise, principalement dans les études où la théologie a plus de part que l’histoire. Néanmoins l'œuvre de Schelstrate est un beau monument élevé à la gloire de l'Église et de la papauté ; monument qui eût pu être encore plus grand si son auteur n'était mort prématurément.

Biogr. nationale de Belgique, t. xxi, 1911-1913, col. 673679 ; Die Religion in Geschichte und Gegenwart, t. v, 1931, au mot Schelstrate : The catholic encijclopedia, t. xiii, 1912, p. 526-527 ; Jôcher, Gelehrlen LcxiKon, t. iv, p. 245 ; Michaud, Biographie universelle, nouv. éd., t. xxviii, p. 280281 ; Hoefer, Août), biogr. générale, t. xliii, Paris, 1853, col. 495-496 ; Dictionnaire des auteurs ecclésiastiques, t. IV. Lyon, 1767, p. 534 (gallican) ; Niceron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. xxi, p. 264 sq. ; Ellies Dupin, Biblioth. des auteurs ecclés. du X VI 1e siècle, t. IV, p. 226-241 ; Moréri, Grand dictionn. hist., édit. de 1759, t. IX, p. 246-247 ; Richard, Dictionn. universel des sciences ecclés., t. v, Paris, 1762, p. 17 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. IV, col. 550-554 ; Roskovany, Komanus ponlijcx Primas, Nitra, t. ii, 1867, p. 922, 924. 926 ; t. iii, 1867, p. 850 ; le même, Cwlibatus et Breviarium, t. iv, Rudapest, 1861, p. 184185, 213.

J. Mercier.

    1. SCHERER Georges##


SCHERER Georges, jésuite autrichien, naquit à Schwatz près d’Insbruck en 1540. entra au noviciat de Vienne en 1559, enseigna la grammaire, l’hébreu et la philosophie, fut pendant quarante ans prédicateur, recteur du collège de Vienne, supérieur à Linz et viceprovincial. Il mourut à Linz en 1605. Il publia en langue allemande de nombreux écrits polémiques contre les protestants ainsi que plusieurs ouvrages de piété et recueils de sermons : en tout une quarantaine d’ouvrages ou opuscules dont on trouvera les titres dans Sommervogel. En 1599 et 1600, il réunit ses œuvres en deux volumes in-fol. imprimés au monastère des prémontrés de Rruck en Moravie, recueil réédité à Munich en 1613 et 1614 : R. P. Scherers… Opéra oder aile Bûcher, Traclallein, Schri/Jten und Predigten… Si l’auteur n’apporte pas de contribution notable à la théologie technique, il mérite d'être mentionné en bonne place dans l’histoire de la controverse et de l’apologétique populaire. Pour ne citer qu’un exemple : sa série de vingt-neuf sermons sur les notes de la véritable Église (1589), Opéra, t. ii, p. 82-170, constitue un excellent traité d’apologétique.

Sommervogel, Biblioth. île la Camp, de Jésus, t. VII, col. TIO-TGT ; I lui Ici, Xomenclator, 3 « éd.. t. iii, col. 428120 ; H. Duhr, Geschichte <ler Jesuiten in den l.ândern deutscher Zunge, t. i, p. 806-820 ; E. de Guilheimy, Ménologe

de la Camp, de Jésus, Germanie, l" Sér., I. ii, p. 120-421.

J.-P. Grausem. SCHERIO (Grégoire Lo), frère mineur réformé italien ( w r XVIIe siècle), dénommé encore, mais à tort paraît-il, Schiero, par N.Toppi, Biblioteca napolitana et apparato agli huomini illnslri di Napolie dcl regno, Naples, 1678, p. 52. Quant à son nom de religion, les