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sance de la Bible dans son Scrutinium divinie Scriptural, éd. U. Schmidt, p. 4, et défend la primauté et l’autorité du pape dans sa Replica et sa Traducliu Satanée. L’orthodoxie de Gaspar Schatzgeyer ne peut donc être mise en doute ; s’il consent a descendre sur le terrain de l’adversaire, ce n’est qu’une simple manœuvre, inspirée par le désir de l’attirer plus facilement et pour entrer plus facilement en contact avec lui. Voir P. Polman, O. F. M., La méthode polémique des premiers adversaires de la Réforme, dans Rev. d’hisl. ecclés., t. xxv, 1929, p. 471-500.

Dans ses thèses théologiques, Gaspar Schatzgeyer se révèle un fidèle disciple de Duns Scot. Pour lui, comme pour le Docteur subtil, la volonté absolue de Dieu constitue le principe de tous les êtres, la première norme et la fin de toutes les lois. Scrutinium divinie scripturæ, éd. citée, p. 59. Il suit de ce principe fondamental qu’aucun acte humain ne peut être péché, s’il n’est pas contraire à la volonté de Dieu et ne lui déplaît pas, ibid. ; que la volonté divine peut faire en sorte que tout acte humain soit méritoire, op. cit., p. 80 ; que la différence entre le péché véniel et le péché mortel n’est point à chercher dans leur essence, mais dans la volonté divine, qui juge tel acte humain digne de récompense, tel autre au contraire digne de la peine éternelle, op. cit., p. 63, de telle scrte que la bonté de l’acte dépend de la volonté de Dieu, qui est la première norme de toute l’activité humaine soit intérieure soit extérieure, op. cit., p. 153 ; que les actes ne sont pas bons d’une bonté intrinsèque, mais seulement par la volonté divine, qui les accepte comme tels. Op. cit., p. 148, 150. Comme Duns Scot, il insiste sur la nécessité de l’amour à tel point qu’il affirme que, par un acte de pur amour pour Dieu, l’homme mérite plus que par dix mille bonnes œuvres accomplies dans le but de la récompense, parce que Dieu mesure tout d’après la pureté de l’amour. Op. cit., p. 62. Il partage encore les idées de Duns Scot sur l’essence du péché, op. cit., p. 67, et sur la liberté absolue et complète de la volonté ; celle-ci, pour être droite, doit se conformer à la volonté divine et se régler d’après elle, parce que celle-ci est la première norme de toute probité, de toute justice, de toute moralité. Op. cit., p. 124. Voir G. Schatzgeyer, Scrutinium divinse Scripturæ, éd. cit., p. xii-xiv. La doctrine de Gaspar Schatzgeyer sur la primauté absolue du Christ et sa médiation universelle à l’endroit des anges et des hommes a été exposée par M. Longpré, O. F. M., La primauté de Jésus-Christ selon Gaspar Schatzgeyer, O. F. M., dans La France franc, t. xiii, 1930, p. 490-492.

N. Glassberger, Chronica, dans Analecta franc, t. ii, Quaracchi, 1887, p. 518, 533, 545, 552, 551, 555, 556, 557, 560, 561, 562, où Gaspar Schatzgeyer, commissaire de la Saxe, qui fut élu défiuiteur général au chapitre de 1535, no peut être identifié avec le Gaspar Schatzgeyer de la province de la Haute-Allemagne, qui mourut en 1527, comme semblent le suggérer les éditeurs ; L. Wadding, Annales minorum, t. xvi, an. 1525, n. xv, Quaracchi, 1933, p. 238 ; an. 1527, n. xv, p. 286 ; le même, Scriplores, O. M., 3e éd., Rome, 1906, p. 98-99 ; V. Greiderer, Germania franciscana, t. ii, Inspruck, 1781, t. II, p. 369-370, 418420, 435 ; J.-H. Sbaialea, Supplementum, 2 E éd., t. i, Rome, 1908, p. 317-318 ; H. Hurter, Nomenclator, 3 « éd., t. ii, col. 1254-1255 ; A. von Druffel, Der bayerische Minorit der Observanz Kaspar Schaizger und seine Scliriflen, dans Sitzungsberichte d. kgl. bayer. Akad. d. Wissenschallen, Philos.-histor. Klasse, t. ii, Munich, 1890, p. 397-433 ; N. Paulus, Kaspar Schazyeyer, ein Vorkàmpfer der katlwlischen Kirche neyen Luther in Suddeulschland, dans Strassburycr Studien, t. iii, fasc. 1, Strasbourg, 1898 ; P. Minges, O. F. M., Geschichte der Franziskaner in Bayern, Munich, 1896, p. 43, 51, 57, 64, 66, 72-75, 77, 85, 88-91, 94, 291 ; Marcellin de Civezza, O. F. M., Sloria universale délie missioni francescane, t. vii, l re part., Prato, 1883, p. 110-113 ; FI. Laudmann, Zum Prediytwesen der Strassburyer Franziskancrprovinz in der letzten Zeit des

Miltelallcrs, dans Franzisk. Studien, t. xv, 1928, p. 340-344 ; H. Grisar, Luther, Fribourg-en-Rr., 1911, t. i, p. 398, n. 4, 432 ; t. ii, p. 195-196, 480-481, 670, n. 1, 690 ; Gaudentius Guggenbichler, Der Protestantismus und die Franziskaner, Rolsano, 1882, p. 11-12 ; C. Othmer, O. F. M., I frati minori nel « Corpus catholicorum », dans Studi franc, IIP sér., t. i, 1929, p. 392-395 ; Ignace-Marie, O. F. M., Liste des provinciaux franciscains d’Alsace de 1239 à 1929, dans Revue hist. franc, t. VII, 1930, p. 295 ; II. Holzapfel, Handbuch der Geschichte des Franziskanerordens, Fribourgen-Br. , 1909, p. 151-152, 285, 475 ; M. Straganz, O. F. M., Ansprachen des Fr. Oliverius Maillard an die Klarissen ru Niirnberg, dans Franzisk. Studien, t. iv, 1917, p. 72 ; F. Doelle, O. F. M., Die Tafel des ersten Provinzkapilels der Strassburger Observanten zu Miinchen im Jalire là 17, ibid., t. vii, 1920, p. 227 ; M. Demuth, O. F. M., Johannes Winzler, ein Franziskaner inis der Iteformationszeit, ibid., t. iv, 1917, p. 261-262 ; D. Stôckerl, Die deutschen Franziskaner auf siiddcutschen Universitàten, ibid., t. xiii, 1926, p. 312-313 ; W. Dersch, Die Biieherverzeichnisse der Franzisk<aierklôster Grunberg und Corbach, dans ibid.. t. i, 1914, p. 476 ; autres travaux cités dans la notice.

A. Teetaf.rt.

    1. SCHAEZLER (Constantin von)##


SCHAEZLER (Constantin von), théologien, naquit en 1827 à Ratisbonne, de parents protestants. — Après avoir étudié le droit, il s’engagea dans l’armée bavaroise en qualité d’officier. En 1850, il abandonna la carrière militaire et, séjournant à Bruxelles, se convertit au catholicisme. A Louvain, où il avait commencé les études de théologie, il entra dans la Compagnie de Jésus en 1851. En 1857, un an après son ordination sacerdotale, il quitta la Compagnie, passa à Munich le doctorat en théologie et enseigna l’histoire des dogmes à Fribourg-en-Brisgau (1862-1873). En 1869, Mgr Fessier, évêque de Saint-Pôlten, se l’adjoignit comme théologien pour le concile du Vatican. A partir de 1873, il se fixa à Rome ; pourvu du titre de prélat, il collabora, en qualité de consulteur, à plusieurs Congrégations. Il mourut à Interlaken, en 1880, après avoir été de nouveau admis dans la Compagnie de Jésus.

Adhérent fervent et intransigeant du thomisme, Schazler fut l’un des principaux représentants du renouveau néoscolastique. La plupart de ses ouvrages, dont nous ne mentionnons que les principaux, eurent pour but d’exposer la doctrine de saint Thomas : Die Lehre von der Wirksamkeit der Sacramente ex opère operalo, Munich, 1860 ; Das Dogma von der Menschwerdung Goltes, im Geisle des ht. Thomas dargestellt, Fribourg, 1870 ; Divus Thomas contra liberalismum invictus verilatis catholicæ assertor, Rome, 1874. A partir de 1863 il intervint dans la controverse qui opposait l’école néoscolastique et l’école catholique de Tubingue représentée surtout par le professeur J. Kuhn. Contre ce dernier, il publia d’abord plusieurs articles anonymes dans les Historisch-polilische Blaller, puis plusieurs ouvrages, en particulier : Natur und Uebernatur, Mayence, 1865 ; Gnade und Glaube, Mayence, 1867. Deux de ses ouvrages furent publiés seulement après sa mort : Introductio in sac.am Iheologiam dogmaticam ad mentem D. Thomæ, Ratisbonne, 1882 ; Die Bedeutung der Dogmengeschichte, ibid., 1884.

Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. v, col. 1505-1506 ; Allyemeine deutsche Bioyraphie, t. xxx, p. 649-651 ; Bruck, Geschichte der katholischen Theoloyie in Deutschland im XIX. Jahrhunderl, t. iii, p. 329-331 ; G.-M. Hafele, dans Divus Thomas, 1927, p. 411-448 ; Koch, Jesuitenlexikon, col. 1600.

J.-P. Grausem.

SCHEEBEN Mathias-Joseph (1835-1888).

I. Vie et écrits. IL Appréciation.

I. Vie et éckits.

Mathias-Joseph Scheeben naquit à Meckenheim, près de Bonn, dans la Prusse rhénane, le 1 er mars 1835. Après ses études secondaires dans un lycée public de Cologne, il se rendit à Rome en 1852, pour y suivre les cours de philosophie et de