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SAXE (CONRAD DE) — SAXE (JEAN DE)


nich. Il faut aussi attribuer à Conrad de Saxe des Sermones ad religiosos et prselatos, d’un ms. anonyme de Sienne du xive siècle, dans lequel sont contenus encore d’autres sermons du même franciscain, ainsi que son Spéculum B. M. V. Ces Sermones ad religiosos débutent : Omnia honeste et secundum ordinem fiant in vobis. I Cor., xiv, 40. Ad hoc carissimi vos Dominus ad ordinem vocavit, et ils terminent : Si quis diligit mundum, non est carilas Patris in eo, quoniam ornne, quod in mundo est, aut est concupisccnlia carnis, etc. Ces sermons sont conservés dans les mss lat. 29 16, fol. 212219 et 16 439, fol. 147 de la bibl. d'État à Munich ; le ms. 190, fol. 143 r° de la bibliothèque du monastère des bénédictins de Lambach ; le ms. 156, fol. 306314 de la bibliothèque du monastère des Écossais à Vienne. Voir A. Hiïbl, Calalogus cod. mss qui in bibliotheca monaslerii Fi. M. V. ad Scolos Vindobonæ servantur, Vienne, 1899, p. 173 ; A. Franz, Dre i deutsche Minoritenprediger ans dem xiii. und xi v. Jahrhundert, Fribourg-en-Br., 1907, p. 21.

L’Expositio orationis dominiese Pater noster, attribuée à Conrad de Saxe par L. Wadding et P. Ridolfl de Tossignano, mais omise par J.-H. Sbaralea et les éditeurs du Spéculum B. M. V., est mentionnée comme une œuvre du franciscain saxon par A. Linsenmayer, Geschichte der Predigt in Deutschland, Munich, 1880, p. 466. Quant à l’ouvrage intitulé : Conc.ordanli/r bibliorum, qui fut imprimé sous le nom de Conrad de Alemania ( L. Main. Repertorium bibliographicum, t. i, 2e part., Berlin, 1925, n. 5629 et 5630, p. 189), il devrait, selon Th. Accurti, être attribué à Conrad de Halbcrstadt, dominicain, et pas à Conrad de Saxe. Voir J.-H. Sbaralea, Supplementum, t. i, p. 214.

Outre les ouvrages cités, voir L. Wadding, Scriptores l). M., :  ! « éd., Rome, li)06, p. 65 ;.1.-11. Sbaralea, Supplementum, '2- éd., t. i, Rome, 1908, p. 213-214 ; K. Rieder, Freib. Diôz. Arch., 1909, p. 236, qui identifie Conrad de Saxe avec le fameux prédicateur de la Forêt-Noire ; L. Lemmens, dans Jahrbuch der sâchs. Provinz, 1907, p. 112-111 ; Id., dans Beitrdge :. Gesch. <l. sdchs. Franziskanerprovinz, 1909, p. 3-4.

A. Teetært.

    1. SAXE (Jean de)##


2. SAXE (Jean de), plus connu sous le nom de Jean d’Erfurt, frère mineur allemand de la fin du xme et du début du xive siècle, appelé aussi Saxo, AIcmannus, lector Magdeburgensis. Toutes ces dénominations désignent un seul et même personnage, comme l’a dûment prouvé F. Doelle, O. I 7. M., Johannes von Erfurt, ein Summist aus dem Franziskanerordenum die Wende des XIII..lahrhunderts, dans Zeitschr. I. Kirchengesch., t. xxxi, 1910, p. 216-217. Pourtant quelques historiens et chronistes les rapportent à plusieurs personnages ; ainsi Boniface de Ceva, O. F. M., Firmamenla trium ordinum b. p. n. Francisci, Paris, 1512 ; § 53 et 59, aux noms de Jean de Saxo et de Jean d’Erfurt de Saxe ; Jean Trithème, De scriptoribus ecciesiasticis, dans J.-A. Fabricius, Bibliotheca ecclesiastica, Hambourg, 1718, qui, aux c. dcix, dcxxvi, dcxxx, distingue trois personnages différents : Jean de Saxe, Jean de Saxo et Jean d’Erfurt ;  !.. Wadding, Scriptores ord, min., 3 éd., Rome, L906, p. 138 et 152, aux noms de Jean d’Frjurl et de Jean de Saxo.

Nous savons que Jean était Allemand d’origine et qu’il appartint à la province franciscaine de Saxe. En 1285, il fut lecteur au studium de Magdebourg, comme l’a prouvé F. Docile, art. cit.. p. 222 223. Quoi qu’en ait dit ce même auteur, il est 1res improbable que le franciscain saxon ait été étudiant à Pologne en 1295 et n’ait été promu qu’en cette année comme doctor Utriusque juris, si jamais il obtint ce grade. Voir P. Kurtscheid. De simili) juris canonici in uni i ne fr. minorum sut. Mil. dans.1 nloniannm. t. ir. 1927. p. 181-182 ;

Chr. Peieb. Urkundenbuch der Kuslodien Goldberg und

Brestau, dans Monum. Germanise franc, t. n a, Dusseldorꝟ. 1917, n. 94.

Du ms. Arundel 20 !) du British Muséum à Londres, qui contient le Glossarium vocum quæ in Bibliis habentur de Jean d’Erfurt, à la fin duquel on lit : Ego Johannes minor Frfordie anno Domini M CCC 9 compilavi jiresentem libellum de ulilioribus que Brito confinera videbatur, il résulte qu’en 1309 il était lecteur au studium d’Krfurt. D’après un Liber mortuorum du couvent franciscain de Mulhouse, Jean d’Erfurt aurait exercé la charge de lecteur à Erfurt pendant quarante et un ans. Voir Th. Noll, O. F. M., Das Totenbuch der Mùlhàuser Franziskaner, dans Franzisk. Studien, t. xvii, 1930, p. 19. Jean aurait été lecteur au studium d’Erfurt jusqu'à sa mort et aurait été enterré dans le chœur du couvent de cette ville. Voir Ptoléméc de Lucques. dans J.-G. Eccardus, Corpus hisloricum Med. JEvi, I. i, col. 1725 ; O. Bonmann, O. F. M., Ein franziskanischer Literarkatalog des xv. Jahrhunderts, dans Franzisk. Studien, t. xxiii, 1930, p. 129-130, note 16.

Des notices bibliographiques qui lui furent consacrées par les chroniqueurs Barthélémy de Pise, De conjormitalc…, dans Analecta franc, t. iv, 1906, p..' ! 10 et 3 11 ; P. Ridolfi de Tossignano, Historia seral>hicn' rcligionis, Venise, 1580, p. 327 r° et 328 r° ; Boniface de Ceva, Firmamenta trium ordinum, loc. cit. ; Jean Trithème, loc. cit. ; L. Wadding, loc cit. ; J.-H. Sbaralea, Supplementum, 2e éd., t. ii, Rome, 1921, p. 69-70, et surtout du catalogue d'écrivains franciscains, composé vers 1 110-14 15, conservé dans le ms. L 1Il de la bibliothèque du couvent des mineurs de Wurtzbourg et édité par Bonmann, op. cit., il résulte que Jean de Saxe ne fut pas seulement canoniste, mais aussi théologien.

Il est l’auteur d’un Commentaire sur les Sentences i liste des mss dans Opéra S. Bonaventuræ, de Quaracchi, t. i, p. lxv, que d’autres chercheurs ont complétée. Voir 15. Kurtschcid, dans Franzisk. Studien, t. i, 1914, p. 273, n. 1 ; L. Meier, dans Antonianum, t. v, 1930, p. 186).

Le 1. I débute : Primo quæritur utrum theologia sit scientia. Videtur quod non. Nulla scientia est de singularibus, quia, sicut dicitur in I Metaph., singularium est experientia, et termine : Quando oplatur pœna ut pœna vei zelo vindictes, non ut justitise declaraliva i. e. non amure justiliæ ; le 1. II commence : Utrum sint plura principia sicut manichœi dicunt ; le t. III, après un prologue, identique à celui de saint Bonaventure : Deus autem, qui dives, etc., débute : Quæritur utrum divina natura potuerit uniri cum humana natura ; le 1. IV commence : Deus, docuisti me a juvenlute mea, et finit : et sic continue rodit, etc. Contre les éditeurs de saint Bonaventure, L. Meier, art. cit., p. 187, tient que le commentaire de Jean d’Flrfurt sur les Sentences ne constitue point un abrégé de celui du Docteur séraphique, mais un véritable commentaire indépendant rédigé en l’orme de questions. D’après lui ce commentaire aurait été rédigé peu après la mort de saint Bonaventure et avant Duns Scot, et Jean d’Erfurt y reste fidèle aux doctrines bonaventuriennes.

Jean d’Erfurt composa aussi une Summa confessorum, appelée aussi Summa de casibus, Summa confessionum, Summa juris. remarquable par sa simplicité et sa clarté. Elle débute : Rogatus a fratribus quod eis formulam de confessionibus audiendis conderem, negare non prsevalens et termine : Non salis est bene oelle, sed oporlet bene facere et ex bono fonte. Respondeo idem. Hsec de septem capitalibus vitiis et decalogo prseceptorum divinorum scriptori ctsi non lectori commémorasse sufficiant. Jean d’Erfurt s’est efforcé de disposer toutes les matières rassemblées de telle façon que les lecteurs pussent trouver facilement ce qu’ils cher-