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SAISSAY ANDRÉ Dl"

    1. SAVONAROLE##


SAVONAROLE. VIE

I 2 1 6

P. Benoit (-Picard), Histoire ecclésiastique et politique de lu ville rt du diocèse <lr Toul, Toul, 1707 ; Niceron, Mémoires pour servir à l’histoire îles hommes illustres…. i. kl, Paris, 1739 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, t. vi.Basle, 1740 ; dom Calmet, Bibliothèque lorraine. Nancy, 1761 ; Gallia christiana, t. mu, Paris, I7.s."> ; Michaud, Biographie universelle, 2 « éd., I. XXXVIII, Paris ; M. Hurter, Nomenclator, 3° éd., t. [V, Col.242sq. ; E. Martin, Histoire des

diocèses de Toul. de Nancy et de Saint-Dié, I. ii, Nancy, 1901.

L. Marciial.

    1. SAUTO (Fidèle de)##


SAUTO (Fidèle de), frère mineur capucin catalan du xviiie siècle. — Originaire de Sauto, petite commune sur la frontière franco-espagnole (air. de Prades, cant. de Mont-Louis), il appartint à la province de la Mère de Dieu de Montserrat de Catalogne. Parti connue missionnaire en 1753 dans la Guyane espagnole de l’Amérique du Sud, il y exerça la charge de préfet apostolique et fut délégué en 1763 à la cour de Madrid, pour y exposer les griefs des missionnaires. Retourné en Guyane, il régit entre 17(53 et 1765 la paroisse de Guayane. On ignore l’année de sa mort.

Le P. Fidèle de Sauto est l’auteur d’une Teologia dogmatica, rédigée en espagnol, en deux volumes, que le tribunal de l’inquisition espagnole défendit de publier. Il publia le résumé de cet ouvrage en latin dans Causa el judicia ex confessionibus protestantium, Cadix. 176 1, in-8°, 184 p. Nous ne saurions dire toutefois s’il faut distinguer cet ouvrage d’un autre intitulé : Causa protestantium, seu impugnatio contra hæreticos protestantes, dont un exemplaire existait jadis dans la bibliothèque du couvent de Saint-Antoine des capucins, dans la rue del Prado à Madrid, comme cela résulte d’un catalogue de cette bibliothèque, édité par André de Palazuelo, O. M. Cap., dans Vilalidad serafica. Semblanzas capuchinas, I r( ' série, Madrid, 1931, p. 295, dans lequel ces deux livres sont donnés explicitement comme distincts.

Torrcs Amat, Escritores catalanes, Barcelone, 1836, p. 594 ; Manuel de Lete Triay, Escriptors de la prou, caput.rina de la Madré de Déu de Monlserral (1678-1900), dans Franciscalia en la convergéneia centenària del trcuisit del Poverello (1226), dr la seua canonitzaciô ( 1228) i de l’autoclonia de l’ordr caputxi (1528), Barcelone, 1928, p. 236. Ces deux auteurs ne mentionnent pas le dernier ouvrage. Voir encore Balthasar de Lodares, O..M. Cap., Los franciscanos capuchinos en Venezuela, t. ii, Caracas, 1930, p. 243-247 ri 28 1 ; André de Palazuelo, o/>. cit., p. 295-296.

A. Teetært.

    1. SAVIN Nicolas##


SAVIN Nicolas, inquisiteur dominicain du couvent de Metz qui lutta contre le luthéranisme aux environs de 1525. On possède encore le texte d’un sermon qu’il prononça lors de l’exécution de.Jean Castellan : Traité nouveau de la désécration et exécution actuelle de Jehan Castellan. hérétique, faite à Vie en Austrasie le XII janvier avec une oraison de la foi laquelle prouffitera beaucoup à la religion chrestienne, 1534.

Quétif-Echard, Scriptores S. ordinis prmdical., t. ii, 1730,

p. 6.- !.

M. M. GOHCE.

SAVONAROLE Jérôme (1452-1498), dominicain italien. I. Me. II. Dessein de réformer l'Église. III. Prophétisme ou pseudo prophétisme, IV. Influence

dans l’ordre des frères prêcheurs. Y. Doctrines el œuvres. VI. Jugements sur Savonarole.

I. VIE..Jérôme Savonarole naquit à I’errare le

21 septembre 1 152. Son grand-père, Michel Savonarole, médecin réputé, commença l'éducation de Jérôme, qui

poursuivit ensuite ses études dans les écoles univer silaires de IVrrare. Il devint un virtuose des disputes

scolastiques ; mais, de médiocre complexion physique,

il demeura en état d’infériorité par-rapport à la jeunesse dorée qui s'ébattait à la cour de l-iiraic. Jérôme était déjà réputé comme humaniste et semblait devoir devenir un médecin célèbre. On raconte qu’il fut alors contrarié dans un projet de mariage. Mais il est certain

que c’est surtout sa ferveur chrétienne qui le poussa à prendre l’habit dominicain à l'âge de vingt-deux ans. On possède le texte de la lettre qu’il laissa à son père lorsqu’il prit la décision de quitter la maison familiale pour le cloître. On remarque dans cette lettre une inspiration religieuse ardente, mais dont l’ardeur même a quelque chose d’excessif et qui aboutit à fausser certains jugements portés par le jeune Jérôme Savonarole. (Test déjà le signe net d’une destinée généreuse où de gravi s imprudences se mêleront aux plus hauLs inspirai ns. On lit, dans ce premier écrit de Savonarole, des réflexions comme celles-ci : « Voilà que des hommes grossiers et ignorants, que de pauvres femmes se lèvent et ravissent le ciel. Et nous, avec toutes nos sciences nous descendons en enfer : nous nous glorifions de notre sagesse et nous sommes tombés dans la folie… Pourquoi attendre et tarder encore ? Ne vois-tu pas que le monde esi rempli de souillures… Ah ! fuis ces contrées barbares, fuis ce village inhospitalier, fuis la terre de Sodome et de Gomorrhe ; fuis l’Egypte et Pharaon : fuis la jeunesse avare, la vieillesse luxurieuse, la pauvreté ambitieuse. On n’est un homme qu'à la condition de savoir tirer des profondeurs d’une poitrine maudite de honteux, horribles et effroyables blasphèmes, de tuer son prochain ou tout au moins de semer la discorde et la sédition… // n’y en a plus qui lussent le bien, il n’y en a plus un seul. Les pluies torrentielles, les tremblements de terre, la grêle, les tempêtes les appellent à la pénitence et ils refusent de les écouter ; les inondations, les épidémies, la fièvre maligne, la famine les invitent à leur tour et ils ne les écoutent pas. Les invasions sacrilèges des Turcs insolents font entendre leur voix terrible et ils restent sourds. La douce voix des prédicateurs et des serviteurs de Dieu retentit à leurs oreilles et ils ne les ouvrent pas… Pourquoi donc mon âme, tardes-tu encore ? Lève-toi et prends ton vol… » Peu après, Jérôme Savonarole écrivait à son père une autre lettre tout aussi fougueuse. Il l’assurait de sa constante vénération : s’il avait donné à son entrée au couvent l’apparence insolite d’une fuite précipitée, c’est que nulle puissance au monde, si vénérable soit-ellc, ne peut passer avant l’appel direct et pressant du Dieu qui inspire et ordonne. Inspiré par Dieu, Jérôme déjà ordonne à son père ce que Dieu commande, par exemple, concernant l'éducation de son frère Albert. Est-il vrai que Savonarole avait choisi l’ordre de Saint-Dominique de préférence aux autres ordres religieux à cause de son attachement à la doctrine de saint Thomas d’Aquin ? Plus tard il se révélera thomiste, méticuleux au moins dans l’intention et même assez littéral dans l’expression de la pensée. Mais au début de sa vie religieuse les éludes lui paraissaient de minime importance en comparaison de l’ascèse et de la contemplation. Il y voyait même quelque danger : « Je ne suis [las venu au couvent, disait-il, pour échanger l’AristOte du monde contre l’Aristole du cloître. » Cependant ce religieux qui employait la quasi totalité de son zèle à éviter héroïquement jusqu’aux plus petites imperfections de la de morale considérait le ministère de la prédication comme une mission essentielle à sa vie et au salut de son âme par la charité. Le temps venu, il s’y prépara avec une application extrême et d’abord sans succès. Afin de gagner les âmes, il voulait forcer le talent qui ne venait pas assez vite. Il avait eu recours à un professeur de diction qui lui avait inculqué une éloquence académique. Il y était engoncé de manière mécanique. Ses auditoires restaient froids ou devenaient hostiles. Mais peu à peu, a l'école des échecs répétés, il retrouva la véhémence directe qui convenait si parfaitement à son caractère. Après ces essais qui l’avaient conduit dans diverses illes d’Italie, il se fixa à Florence, au couvent de