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SARTOLO BERNARD)

SARZIANO (ALBERT DE)

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venant en Espagne après les critiques faites en Italie vers 170 ; ? par le I'. Paul Segneri et en Allemagne par r P. Rasster contribue à manifester combien était profonde et étendue dans la Compagnie la résistance aux vues, bien intentionnées <lu reste, mais jugées trop rigoristes et insuffisamment fondées de son chef.

Sommervogcl, liihl. de la Comp. de Jésus, t. vii, col. 652<">5 : i ; Hurter, Nomenclaior, 3e édit., col. 955 ; DôllingerReusch, Geschichte der Moralstreitiglieiten…, t. i, 1889, p. 215 ; Astrain, Hist. de la Comp. de Jesûs en la assistencia de Espana, t. vi, 1920, p. 359-360.

R. Brouillard.

    1. SARZANA (François-Marie de)##


SARZANA (François-Marie de), frère mineur capucin italien (xvr'-xvii siècles). Natif de Sarzana (prov. de la Spezia), il appartint à la province de Gênes et composa quelques traités inédits sur la Pars / a de la Somme théologique de saint Thomas, à savoir De Dca uno et trino, De divina prsedestinatione, De angelis, rédigés à Milan, en 1615, et conservés dans le lus. XXV II. H. 32. in-8°, plus de 700 fol., à la bibliothèque municipale de Sarzana. Il est aussi l’auteur d’un Tractatus de incarnalione, composé à Milan, en 1014, et contenu dans le ms. XXVII. A. 2, in-8°. plus de G00 fol., de la même bibliothèque.

Fr. Z. Molfino, O. M. Cap., Cappuccini genovesi, t. i, Soie biogra fiche. Gènes, 1912, p. 12.

A. Teetært.

SARZIANO (Albert de) (1385-1450), frère mineur italien de l’Observance, l’un des principaux agents de l’union opérée au concile de Florence entre les Orientaux, principalement les coptes d’Egypte et les jacobites d’Abyssinie, et l'Église romaine et, avec les saints Bernardin de Sienne, Jacques de La Marche et Jean de Capistran, un des promoteurs les plus ardents et les plus célèbres de la réforme de l’Observance dans l’ordre des mineurs. Originaire de Sarziano (prov. de Sienne), dans le diocèse de Chiusi (Toscane), où il naquit en 1385 d’une famille du nom de Bcrdini ou de Bardini, il reçut sa première éducation chez les conventuels. Il acquit, sous la conduite du célèbre humaniste Guarin de Vérone, une connaissance approfondie du latin et du grec, qui lui sera d’une grande utilité dans les importantes missions que plus tard il aura à remplir. Il revêtit l’habit franciscain chez les conventuels de Sarziano, puis passa, en 1415, à la réforme des observanlins, dans laquelle il fut reçu par saint Bernardin de Sienne. Venu à Vérone, en 1422, le P. Albert, après un sermon de saint Bernardin de Sienne à Trévise, en 1 123, rompit avec les études pour s’adonner entièrement à la prédication et a l'évangélisation du peuple italien. De 1 12 1 à 1 130, il répandit la parole de Dieu dans toute la Toscane cl en 1431, il fut mis par le chapitre général des obser vants, célébré à Bologne, à la disposition du pape Kugène IV, qui avait demandé qu’on lui réservât six religieux pour qu’il pût en disposer a sa volonté. On le rencontre dans la suite prêchant à Naples et à Bologne, en 1 133, et en Lombardie, en l 131.

Eugène IV, qui dès le début de son règne rêvait de ramener les Grecs à l'Église romaine, confia, en 1 135, une mission en Orient à quelques franciscains, parmi lesquels Albert de Sarziano. En septembre l 135, celui-ci quitta Venise avec Barthélémy de Giano pour gagner Constantinople. Il devait faire en sorte que l’empereur, le patriarche et la délégal ion de l'Église grecque se rendissent au concile de Ferme et non à celui de Bâle, OÙ, malgré le transfert l’ait par le pape à Fcnare. continuait à siéger une pallie des prélats, opposés à la translation, qui avaient également envoyé leurs délégués à Constantinople. Toutefois le séjour d’Albert

a Constantinople fui de courte durée, puisque dès le 13 mars 1 136 il envoyait une lettre de Jérusalem à Eugène IV. Il resta un an en Terre sainte et, le

9 juillet 1 137. il se rendit à Rhodes. Le 21 août de cette même année il arrivait à Venise. Il gagna ensuite Bologne, où il resta jusqu'à l’ouverture du concile de Ferrare. Ii assista dans cette dernière ville à l’arrivée île l’empereur, du patriarche, et de leur suite, respectivement le 28 février et le 4 mars 1438. L’union entre les Églises grecque et latine fut solennellement conclue le O juillet 1439 à Florence, où le concile avait été transporté par le souverain pontife le 16 janvier 1439.

Ce premier succès stimula le pape à travailler aussi au retour à l'Église catholique des Arméniens, des Éthiopiens, des Coptes d’Egypte, des Chaldéens, des Mésopotamiens et des Maronites. Il envoya Albert de Sarziano comme légat auprès des Coptes d’Ethiopie et d’Egypte, lui donna à cet effet d’amples pouvoirs et lui remit des lettres, datées de Florence le 28 août 1 139, pour l’empereur d’Ethiopie, Zar’a Yà'eqob, le mahmer (supérieur) du couvent éthiopien de Jérusalem. Nicodème, et les deux patriarches d’Egypte, le grec du nom de Philothée, et le copte du nom de Jean. Il le chargea aussi d’un message pour les Coptes et leurs prélats. Albert s’embarqua avec sa suite à Venise au début de 11 10 et de Rhodes il gagna Jérusalem par Damiette. Il y remit les lettres pontificales au mahmer Nicomède et annonça aux Coptes l’union récente effectuée entre les Églises grecque et latine. Il réussit à gagner le mahmer à la cause de l’union entre les Éthiopiens et l'Église catholique. Ayant reçu de ce dignit aire la promesse qu’il enverrait des délégués au concile de Florence pour opérer cette union, Albert se rendit en Egypte.

Il s’arrêta d’abord à Alexandrie, où résidait le patriarche grec Philothée, à qui il remit les lettres pontificales qui lui annonçaient le retour de l'Église grecque à l'Église latine. Dans sa réponse au pape, le patriarche exprima sa joie de l’heureuse issue du concile et dit avoir reçu de l’empereur de Constantinople une copie de la bulle d’union, exactement conforme à celle apportée par le P. Albert. Après avoir reçu ce document, il fit aussitôt insérer dans la liturgie le nom du pape, qui devait être lu à l’avenir à la messe avant celui des autres patriarches. D’Alexandrie, Albert se rendit au Caire, où résidait Jean, le patriarche des Coptes d’Egypte et le sultan, auquel il devait demander vainement un sauf-conduit pour l'Éthiopi s. Albert remit les lettres et les présents d’Eugène IN' au patriarche Jean, qui fit traduire la lettre en langue syriaque et en fit donner lecture au clergé et au peuple dans l'église de Sainte-Marie à Zoïle. Albert ne pouvant se rendre en Ethiopie, resta en Egypte, où il évangélisa le peuple et eut des disputes avec les docteurs de la loi. Il y déploya tant de zèle que le peuple indigné se souleva contre lui. Condamné a mort, il n'échappa que grâce aux présents olïerls par les chrétiens au sultan. Le patriarche Jean ayant délégué André, l’abbé du monastère de Saint-Antoine, pour les pourparlers au sujet du projet d’union, Albert finit par gagner complètement l’un et l’autre pour le retour des Copies à L'Église romaine. Il faut toutefois reléguer parmi les fables le récit fait par quelques historiens, d’après lesquels Albert, après avoir terminé sa mission en Egypte, aurait tenté de gagner l’Ethiopie par Constantinople, la Crimée et la Perse. En fait il resta en Egypte de juillet 1440 à la miseptembre de la même année. Il partit alors avec la délégation du patriarche Jean, qui avait à sa tête l’abbé André, représentant du patriarche.

D’Egypte, le P. Albert avec la mission copte se dirigea vers Chypre et de là vers Rhodes, où il devait attendre la légation du mahmer de Jérusalem, ipii n’arriva au plus tôt que, vers la fin d’octobre. De Rhodes, Albert envoya quelques franciscains, avec à leur tête Thomas de Florence, en Ethiopie. Le