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SALVATOR] (PHILIPPE-MA RIE — S AL VI ATI (G.-B. DE


charitable et discrète administration du sacrement de pénitence, œuvre du P. Ch. Pallavicini ; les Avertissements utiles aux confesseurs, par le B. Léonard de PortMaurice et le Traité de la confession générale par le même ; le De delectu moralium opinionum, par le chanoine A. Muzzarelli, théologien de la Pénitencerie. Ces diverses brochures, publiées en 1826 et 1827, furent réunies par l'éditeur lui-même, pensons-nous, en un volume qui porte au dos de sa reliure le titre général de Manuel des confesseurs.

Ces publications réagissaient contre le rigorisme qui prévalait encore en France au début du xixe siècle dans les confessions. L’opuscule de Salvatori, en particulier, invitait avec force le confesseur à si bien disposer les pénitents que l’absolution puisse leur être de suite donnée. Comme les autres ouvrages cités, il préparait ainsi les voies au succès de la doctrine et de la pratique liguoriennes, qu’assureront vingt ans plus tard dans notre pays Gousset et Gury.

Sommervogel, Biblioth. de la Comp. de Jésus, t. vii, col. 490-495 ; llurter, Nomenclator, 3° éd., t. v, col. 1064.

P. Brouillard.

    1. SALVETTI Ange##


SALVETTI Ange, frère mineur (xive -xve siècle). — Originaire de Sienne (Italie), il fut maître en théologie et prédicateur renommé. Il régit, comme provincial, la province capucine de Toscane, à laquelle il appartint, et. au chapitre de la Pentecôte (1 1 mai 1-121), célébré à Forli, il fut mis à la tête de l’ordre entier des frères mineurs. Comme général, il fut aussi abbé titulaire du monastère de Palignano et de la sorte fut le premier général qui porta le manteau abbatial. Son gouvernement fut toutefois de courte durée, car il mourut le octobre 1423, à Sienne. Dans le Ilullarium franc, t. vii, quelques actes sont publiés qui se rapportent au généralat d’Ange Salvetti (n. 1 189, 1494, 1586) ; les statuts, faits au chapitre général ds 1421 et dont le P. Ange, en tant que général, fut le principal auteur, ont été édités par N. Glassbcrger, Chronica, dans Analecta franc, t. ii, 1887, p. 274-277. Ces statuts se rapportent à l’oflicc divin, à l’observance de la pauvreté, à la désignation de huit universités auxquelles les frères pouvaient être promus, au mode à observer dans la visite des provinces. D’après L. Wauding il composa un Tractalus de judicio et Anlichristo, qui débute : Tribus modis homines doeentur : exemplo, magisterio, flagella, et selon J.-U. Sbaralea, il serait l’auteur d’un Commentarius super prasdicamenta Aristotclis, qui était conservé dans la bibliothèque du couvent Saint-François des mineurs à Sienne ; d’Annotationes in divi Bonaventuræ opéra ; d’un Quadragesimale de legibus, qui, d’après un inventaire de 1446, se trouvait dans la bibliothèque du Sacro Convento à Assise ; de deux volumes de sermons, qui, en 1480 ou en 1530, furent envoyés à Venise pour l’impression.

L. Wadding, Annales minorum, 3e éd., t. x, an. 1121, n. ix et an. 1 123, n. i, Quaracchi, 1932, p. 00-01 et 81 ; le même, Scriptores O..17., 3' éd., Home, 1906, p. 21-22 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum, 2e éd., t. i, Home, 1908, p. 17 ; II. Holzapfil, Handbuch der Geschichte des Franziskancrordens, Fribourg-en-Ii., 1909, p. 107 et 281-282.

A. Teetakrt.

    1. SALVIATI (Georges-Bénigne de)##


SALVIATI (Georges-Bénigne de), frère mineur conventuel dalmate (xive -xv c siècle). — Né en Bosnie, il se serait appelé de son nom de famille Dobrotié ou Dobretié ou plus exactement DragiSié ; ce qui en latin se traduirait par bénigne : d’où son nom de Bénigne. Voir Xecrologium prov. S. Francisci Ragusii, dans Analecta franc, t. vi, p. 113 ; L. Wadding, Annales minorum, 3e éd., t. xv, p. 144, note 1 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum, 2e éd., t. i, p. 322. Né soit à Jajce, soit à Srebrenica, il aurait fait ses études à Baguse et aurait pris, dans cette ville, l’habit franciscain ; après quoi il serait allé en Italie pour y continuer ses études.

Pourtant il déclare lui-même, dans une épître au sénat de Raguse (en tête de son ouvrage De natura angelica, édité en 1498, à Florence) que, lors de l’occupation de la Bosnie et de toute l’Illyrie par les Turcs (1463-1464), il fut arraché encore enfant des mains des envahisseurs et porté en Italie. Toujours d’après son propre témoignage, il aurait étudié à Paris et à Oxford. Ses études terminées, il serait retourné en Italie et, après environ trente-trois ans, il aurait regagné sa patrie, où il trouva les chrétiens et les membres de sa famille, pour lesquels il était devenu un étranger, cruellement opprimés. Voir De natura angelica cit., epistola ad senatum Ragusinum et Prophéties solutiones pro Hieromjmo Savonarola, Florence, 1497, c. i, 2e part. ; cf. J.-H. Sbaralea, op. cit., p. 319-320. Il réussit à capter la bienveillance du cardinal Bessarion qui le favorisa et le combla de ses [grâces. À la mort du cardinal (1472), il fut amené par le duc Frédéric à l’rbino, où, en tant que précepteur de Guy Ubaldi, prince d’Urbino, il fut affilié à la noble famille de Felici, dont il prit d’ailleurs le nom. Après le décès du duc Frédéric, en 1482, il se rendit à Florence, où, en 1485, on le trouve parmi les religieux conventuels qui constituent la communauté du couvent de Santa Croce. Le 5 mai 1485 on le trouve parmi les professeurs du collège de théologie de Florence, où il est désigné comme magister Georgius Béni g nus de Feliciis de l’rbino. Lors du chapitre général de Crémone en 1488, il était régent du studium générale de son ordre à Florence ; ensuite il fut institué inquisiteur dans la même ville. En 1 189 il fut adopté par la noble famille des Salviati, à Florence, en tant que précepteur de cette famille, de celle des Médicis et de Léon X. Il portera désormais le nom de de Salviati. lui 1 190, il enseigna à l’université de Lise la métaphysique et la théologie. Ayant pris en 1 197 la défense de Jérôme Savonarole, O. P., il encourut l’indignation des Médicis et fut contraint de quitter Florence. Il retourna dans son pays natal, à Baguse, où il enseigna et prêcha jusqu’sn 1500. Il retourna alors eu Italie pour assister au chapitre général de Terni, où il prit une part active dans l'élaboration des nouveaux statuts pour l’ordre franciscain des conventuels (Constitutiones Alexandrins, approuvées par Alexandre Yl en 1501).

Le I'. Georges-Bénigne se rendit ensuite à Borne, où, le 17 juin 1502, il élail incorpore dans la communauté du couvent des XII Apôtres et, en 1504, il est nommé régent du studium générale installé au même couvent. En 1503, il aurait été désigné comme custode du Sacro Convento à Assise et régent du studium générale qui y était établi. Commissaire général en Autriche en 1505, il est promu, le 21 mai 1507, évêque de Cagli, dans le duché d’Urbino (province tic Pesaro), d’où, en 1513, il fut transféré par Léon X à l’archevêché de Nazareth, titre que prenait à cette époque l’archevêque de Trani, dans la Pouille. Il assista au V concile du Latran (1512-1517) et mourut en 1520 àBarletta, résidence de l’archevêque de Trani. Voir C. Eubel, Hierarchia catholica, 2 éd., t. iii, p. 147 et 25 1 ; Xccrologium cit., toc cit. Il paraît qu’il a joué un rôle prépondérant dans la division d" l’ordre en conventuels et mineurs, en 1517.

Le P. Georges-Bénigne est l’auteur des ouvrages suivants : Quæstioncs de natura angelica, Florence, 1498, in-4°, en 9 livres en forme de dialogue ; De dialectica nova. Borne, 1489, dédié aux lils de Pierre-Laurent de Médicis, dont il était le précepteur ; Propheticæ solutiones pro Hieromjmo Savonarola, O. P., Florence, 1497, dans laquelle le P. Gior^os prend la défense du dominicain contre ses nombreux adversaires ; Scptem et septuaginta in opusculo magistri Nicolai « de mirabilibus » repcrla mirabilia, ouvrage composé à Florence, en 1489 et édité dans cette même ville, sans indication d’année, dans lequel est commenté l’opuscule De