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SALAZAR DÉTIENNE DE)

SALIAN (JACQUES)

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    1. SALAZAR (Etienne de)##


SALAZAR (Etienne de), théologien et exégètc. naquit a Grenade (Espagne), vers 1533 d’une famille noble. Jeune encore il se fit augustin à Salamanque. Après avoir enseigné pendant plusieurs années les arts, et la théologie, il obtint la permission d’aller aux missions d’Amérique, où il se distingua par son zèle. Rentré en Espagne, il fut délégué pour assister au chapitre général de Padoue. Cette assemblée le nomma lecteur de théologie du couvent de Bologne, où cependant il n’enseigna pas longtemps, ayant pris la résolution de passer à l’ordre des chartreux. En effet, vers 1571, il entra à la chartreuse de Porta Cœli, près de Valence (Espagne), et après sa profession fut successivement prieur de plusieurs monastères espagnols. En 1596, à son instance, le chapitre général le déchargea de tout emploi et lui permit de se retirer à Porta Cœli afin de terminer ses commentaires sur l'Écriture sainte. C’est dans cette chartreuse qu’il mourut le 28 janvier 1596. Sa vie fut toujours édifiante et ses vertus approchèrent de l’héroïsme. Il excellait dans la connaissance de l’hébreu, du grec et du latin. Ciaconius dit que ses commentaires sur le I’entateuque, les Psaumes et les Évangiles de saint.Matthieu et de saint Luc sont pleins d'érudition. Il a interprété plusieurs autres livres de l’Ancien Testament. On a publié sa Genealogia Jesu Christi, Redemploris nostri, avec le commentaire sur la venue des mages, Lyon, 1584, in-12, 176 p. Il a laissé en manuscrits ses leçons sur les trois livres De anima d’Arislote et sur la Somme de saint Thomas, ses réfutations de toutes les hérésies et son livre Adversus Monlanum. Il composa aussi des homélies sur les évangiles de toute l’année, et fit imprimer un recueil de vingt discours sur le Credo où il expose lu doctrine chrétienne, Grenade, 1577, in-4° ; Lyon, 1581 ; Alcalà et Barcelone, 1591, toujours in-4°. Le dominicain Jérôme Giovannini († 1604) en a publié une traduction italienne, boni Etienne avait préparé pour l’impression un autre volume de discours sur les vertus, les préceptes et les sacrements, mais la mort ne lui donna pas le temps de réaliser son projet.

Possevin, Antonio, Morozzo dans le Thealrum chronol. S. ord. cartus., p. 132 ; Richard et Giraud, Dupin, etc.

S. AUTORE.

    1. SALERNI Jean-Baptiste##


SALERNI Jean-Baptiste, jésuite italien, né le 24 janvier 1670 à Naples, entra au noviciat de cette ville le 13 juin 1687 ; il fut six ans préfet du Collège des Grecs, à Rome, oii il enseigna l’histoire et la controverse, pins il professa le droit canon au Collège romain pendant neuf ans. Très estimé par Clément XI, il fut choisi comme théologien d’Annibal Albano, neveu du pape, envoyé en 1709 en qualité de nonce extraordinaire auprès de l’empereur Joseph I, r et de son successeur Charles VI, à la cour de Vienne, puis auprès de l'électeur de Saxe, Frédéric-Auguste, roi de Pologne. Au milieu des vicissitudes des traités et du règlement des affaires ecclésiastiques, Salerni s’occupa très activement de ramener la maison électorale de Saxe à la foi. Clément XI le récompensa de son zèle et de son succès en le nommant cardinal au consistoire du 29 novembre 1719. Il mourut le 30 janvier 1729.

De son enseignement au Collège des Grecs, Salerni a laissé un Spécimen orientalis Ecclesiæ, in-8°, Rome, 1702, où il étudie l’histoire générale de l'Église d’Orient jusqu’au concile de X’icée et les idées de cette Église sur la primauté romaine ; le t. ii, paru en 1706, continue cette histoire jusqu’au second concile de Constantinople. Il en publia un abrégé la même année. Il promettait une partie polémique sur le schisme des Grecs ; elle n’a sans doute pas été publiée. Les Mémoires de Trévoux se plaisent à louer l'érudition et la « saine, critique » de Salerni.

Huiler, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 1206 ; Sommervogel, Dibl. de la Comp-de Jésus, t. vii, col. 462-463 (ces

deux ailleurs sont à corriger d’après l'étude ci-dessous mentionnée de 13. Duhr) ; de Guilhermy, Ménologe d’Italie, t. i, p. 155 ; Mémoires île Trévoux, .juin ITo.S, p. 1088-1089 ; lévrier 1711, p. 221-237 (analyse du t. u).

Sur le rôle de Salerni dans la nonciature d' Albano, cf. St. Zaleski, Jezuici w Polsce, t. iii, 2e partie, p. 1 15-529, passim ; Lwow, 1902 ; L. Pastor, Geschichte der Pàpste, t. xv, passim ; B. Duhr, Die Konversion des Kurprinzen Friedrich Augusi von Sachsen, dans Siimmen iler Zeit, mai 11)26, p. 101-117.

A. Rayez.

    1. SALIAN Jacques##


SALIAN Jacques, jésuite, né à. Avignon en 1558, entra dans la Compagnie en 1578 et fut longtemps professeur de belles-lettres à l’université de Pontà-Mousson, au dire du P. Carayon, abréviateur d’Abram ; il y devint préfet des études et chancelier ; il enseigna ensuite la théologie morale et l’Ecriture sainte au collège de Dole et fut nommé recteur du collège de Besançon ; enfin, comme prédicateur, directeur de conscience et scriplor, il fut attaché au Collège de. Clermont à Paris, de 1613 à 1624 et de 1628 à sa mort le 23 janvier 16 11.

Il public Annales eeelesiastici Vet. Test., G vol. in-fol., Paris, 1619-1624 ; une 1° édition en paraissait déjà en 16 11. Enthousiasmé par la publication des Annales de Baronius (1588), Salian s'était promis de leur donner ce complément qu’il jugeait indispensable : l’histoire du monde profane et sacré, développée dans le cadre des livres de l’Ancien et du Nouveau Testament qusqu'à l’Ascension). Le t. v fut l’occasion d’une controverse avec J. el’Auzoles de La Peyre à propos de la chronologie de Job ; le P. Petau s’en mêla pour l’achever, La pierre de touche chronologique, 1636. À la demande ele ses amis, Salian composa Annalium ecclesiasticorum Vet. Test, epitome, in-fol., Paris, 1635 (autres éditions, Cologne, 1636 ; Rouen, 1646, etc. ; Lyon, 1661), dédié à Richelieu. Le capucin Brice de Bennes, missionnaire en Egypte et eu Palestine, le traduisit en arabe, 2 vol. in-1°, 1653. Salian publia le résumé de ses deux ouvrages précédents Enchiridion chronologicum, in-12, Paris, 1636 (Cologne, 1638). Le jugement porté par de Backer sur la première publication (qu’il emprunte au dictionnaire de Moréri) s'étend aussi aux deux autres : « Cet ouvrage suppose beaucoup de recherches et d'érudition, mais il manque quelquefois d’exactitude et de critique.

Salian s’occupa aussi de spiritualité. Il composa : De timoré Dei, in- 1°. Paris, 1629, qu’il présenta en français : L’ambassade de la princesse crainte de Dieu, plie du Dieu vivant et de sa justice…, in-S", Paris, 1630 ; il en existe une traduction espagnole par le P. Jérôme de Perea ; De amore Dei, in-l". Paris. 1631 et Traite île l’amour de Dieu. in-4°, Paris, 163 1 ; Ars placendi Deo, in-16, Paris, 1635, et L’art de plaire à Dieu, in-16, Paris, 1635.

Sommervogel, Biblioth. île la Comp. de Jésus, i. vii, col. 466-170 ; Hurter, Nomenclator, 3e éelil., t. III, col. 816 ; de Guilhermy, Ménologe de France, t. i, p. 117-118 ; Sotwell, Ribl. scriptorum Soc..L, p. 386 ; Fouqueray, Histoire de lu Comp. de Jésus en France, I. IV, 192.~>, p. 273 ; G. Dupont-Ferrier, Du collège de Clermont nu lycée Louis-le-Grand,

t. III, 1925, p. 32 ; Carayon, Documents inédits, l. v : L’université de Pont-à-MouSSOn, 1870, p. 278-282. (Nous avons signalé le passage et les charges du 1'. Salian a Pont-à-Mousson d’après Caïayon, traducteur d’Abram ; nous tenons a noter que nulle part nous n’avons trouvé en confirmatur ; Sommervogel parle de professorat sans indique ! le nom du collège ou des collèges. Le eurriculum donné par Carayon semble se heurter à des difficultés sinon a des contradictions ; jusqu'à preuve du contraire, force nous est, cependant, ele nous en tenir là. Salian est seulement signalé comme professeur de logicpie au collège de Dijon, en 1593, par L. Carrez, Catalogi prov. Campagniiu Soe. Jesu, t. i, p. 110.)

A. Rayez.