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SALAMANQUE GRÉGOIRE DE)

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de si haute importance pour les contractants et pour la société, doit être conclu sous l’empire de fins humaines, individuelles et sociales et sous la direction d’une raison prudente. Que de vices : avidité, violence, mépris, négligence, paresse, astuce, risquent de corrompre de part et d’autre l’usage de ce magnifique instrument ! Mais aussi cpie de vertus à pratiquer dans ce domaine' Ici interviendraient toutes les considérations, empruntées aux encycliques et largement exploitées par les commentateurs, exprimant la signification humaine, familiale, sociale, des réalités économiques, du travail, du salaire. Maniant de telles réalités, l’entrepreneur comme l’ouvrier doivent en connaître, en respecter et en promouvoir la finalité naturelle. Kt, s’il est vrai que ces principes régulateurs d’action morale ne relèvent pas toujours ni nécessairement de la justice commutative, misérable serait le moraliste qui n’en comprendrait pas la rigueur en honnêteté naturelle.

Rien n’empêche, du reste, tout appelle au contraire, en cette matière si importante pour la société, une réglementation juridique. Le condictum privatum des parties est capable d’instituer entre elles du droit positif : le condictum publicum à son tour interviendra et ses déterminations positives, sous forme de coutumes locales, d’usages commerciaux ou professionnels, de règles corporatives, de règlements et de lois politiques, constituent et prononcent du juste authentique, du droit. Ainsi les mesures que leur prudence et leur bonne volonté inspiraient aux patrons et ouvriers honnêtes peuvent se voir formuler en règles légales ; dès lors le droit s’enrichit sans que la morale y perde rien et telle règle vertueuse, que l’honnêteté, la charité, l'équité recommandaient jusque-là, devient en outre, désormais, règle de justice commutative. Il nous paraît que c’est le sort de nombreuses institutions protectrices et régulatrices du salaire et sans doute faut-il expliquer ainsi le développement juridique connu sous le nom de législation sociale ou droit ouvrier. Désormais, en vertu du pacte public, coutumier ou légal, la justice impose dans la conclusion du contrat de travail la garantie d’un minimum vital, d’un aménagement familial, qu’elle n’imposait pas autrefois.

Sans prétendre jouer les prophètes, nous nous rangeons volontiers à l’opinion de bons esprits qui discernent dans l’histoire récente du salariat des signes d’apaisement et d'équilibre juridique. Il se forme incontestablement une estimation commune, plus souple mais aussi certaine, que l’ancienne, qui détermine publiquement ou corporativemeut les conditions du travail et les taux de salaire qui conviennent normalement. Il se forme aussi tout un ensemble complexe d’institutions, qui débordent largement la technique du salaire, même si leur mise en œuvre se déclenche a l’occasion du contrat de travail, et qui reconstituent pièce à pièce, au profit de l’ouvrier, un cadre de vie sociale et un domaine économique. Ainsi peu à peu s’allègent, par la détermination légale et coutumière, les responsabilités d’un patronat soucieux, certes, de ses devoirs d’humanité mais depuis trop longtemps incapable d’en mesurer exactement l'étendue et la rigueur. Ainsi s’estompe et finira sans doute par disparaître la condition de pur salarié, car les appellations peuvent subsister mais la réalité sociale du travailleur s’est profondément transformée depuis qu’autour du salaire proprement dit se groupent progressivement ces éléments empruntés au contrat de soi icie souhaités par l’encyclique Quadragesimo anno, avec l’en semble de garanties, d’assurances, de droits, d’initiatives et de libertés que cela Implique.

Les encycliques Rerum nouarum et Quadragesimo anno ; Antoine, Cour » d'économie sociale, Paris, 1921 ; Valère Fallon, Principes d'économie sociale, 5 « éd., I9.'s : > ; Garrlguet, Régime iln travail, 2 vol., Paris. 1908-1909 ; Gide, Couru

d'économie politique ; Léon Cré^oire (G. Goyau), Le pape, 1rs catholiques ri lu question sociale, Paris, 1893 ; Johannes Hæssle, l.e travail, l’aris. 1933 ; Albert Millier, Notes d'économie politique, I" série, Action populaire, 1933 ; Planiol, Traité élémentaire de droit civil, t. n ; G.-C. Rutten, La doctrine sociale de V Église, édit. du Cerf (1032) ; Hyan, Salaire et droit à l’existence, Paris, 1910 ; Schwalm, Leçons de philosophie soci<de, 2 vol., l’aris, 1910-1911 ; P. Six, art. Salaire et salarial, dans le Diclionn. pratique des connaissances religieuses, t. VI, col. 181-187 ; de T’serclæs, Le pape Léon XIII, 3 vol., Paris-Lille, 1894-1906 ; Max Tiirmann, ^ développement du catholicisme social ilepuis l’encyclique Rerum nouarum, Paris, 1900.

.1. Tonneau. SALAMANCA Alex. Hurtado, frère mineur espagnol du xvie siècle. — Originaire de Zamora, il appartint à la province franciscaine de Saint-Jacques et publia : Dialogi 1res de Christi Domini republica, Salamanque, 1528, in-4° ; ibid., ou Lyon, 1558 et 1616 ; De optimo genere concionandi, écrit en 1571 et ms. muni des approbations requises pour l’impression ; De querela paris, rédigé en 1574, ms. approuvé par les censeurs ; De. asserlione monachismi liber duci Alvano dicatus, composé en 1569, ms. prêt pour la publication. Du temps de Jean de Saint-Antoine, O. F. M., les trois derniers ouvrages inédits étaient conservés dans la bibliothèque du couvent royal de Saint-François à Salamanque. Voir Bibliotheca universa franciscana, t. iii, Madrid, 1733, Appendice.

L. Wadding, Scriptorcs O. M., 3e éd., Rome, 1906, p. Il ; J.-H. Sbaraloa, Supplementum, 2e éd., t. i, Rome, 1908, p. 23-24 ; L. Ferraris, O. F. M., Prompta bibliotheca, t. m Paris, 1865, col. 685.

A. Teetært. SALAMANQUE (Grégoire de) (ledesma), frère mineur capucin espagnol du xvii c sièck. — Né à Salamanque, probablement vers 1620, il revêtit l’habit capucin, dans la même ville le 12 mars 1638, y fil profession en mars 1639 et fut ordonné prêtre en 1047. La date de sa mort nous est inconnue. Nous savons toutefois qu’en 1681 il était vicaire du couvent de Saint-Antoine. L’est la dernière fois que nous l’ayons rencontré dans les statistiques de la province de Castille, à laquelle il appartint et dans laquelle il exerça la charge de gardien et de vicaire. Il est l’auteur de Flornm tolius theologix practicæ tum sacramentalis itim moralis R. P. Eligii Rassœi, ord. min. capuccinorum, pror. gallo-belgicse, compendium, hoc est, Summa summæ ex summario et supplemenlo quæstionum stylo elaborata ne coordinuta juxla postremam editionem Lugdunensem, Lyon, 1678, in-4°, 612 p. ; Summa omnium operum I'. Leandri de SS. Sacramento, ord. discalccalorum SS. Trinitatis, alphabetice dispositum, Lyon, 1672. in-fol., dans laquelle le P. Grégoire a rassemblé et disposé d’après l’ordre alphabétique toutes les données se rapportant à la théologie morale, dispersées dans les œuvres du trinitaire I.éandrc du Très-Saint-Sacrement ; Compendio de las cuestiones selectas y exposiciôn de la régla de N. P. S. Francisco por et R. P. Leandro de Murcia, Alcala de Henares, 1666, in-8°, « 43 p. et

t 1 p. non numérotées ; Imagen de la virgen Madré.

Sefiora nuestra, ideada en su santisimo nombre.

Bernard de Pologne, nibliotheca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 17 17, p. 112-113 ; Martin de ïorrecilla. O. M. Cap.. Apologema, espejo g exeelencias de la ser. religion de men. Capuchinos, Turin, 1673, n. 7 16, p. 217 ; J.-H. Sbaralea-St. EUnaldi, Scriptorcs trium ordinum S. Francisci continuât !, dans Supplementum, 2° éd., t. iii, Rome, 1936, p. 237238 ; Bonavertture de Ciudad-Rodrigo, O. M. Cap., Estadistica gênerai de los jr. men. capuchinos de la prov. de Castilla. Salamanque, 1910, a. 331, p. 13 v » ot 161 V ; Erario divino , le la saijr. religion île los /r. me/i. capuchinos en la prov. de Castilla. I I [ « partie, Capitulos » roi>inciales, 1614-1835, Salamanque. 19(19, p. 62, 68, 7 t, 88 ; André de Palazuelo, O. M. Cap., Vitalidad serà/ica. " sér., Madrid, 1931, p. 230.

A. Teetært.