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    1. ROUMANIE##


ROUMANIE. OUTIIODOXÏK ET UNION

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transylvains, i unis pour la plupart, qui ont fait rayonner la pensée roumaine, V. Pop, Fabian, Manfl, Costea, Bnrnutiu. Papiu Elarian, Treboniu Laurian, G. Lazâr, I. Maioresco, etc.

L’apparition de cette œuvre de Frollo fut un véritable événement littéraire auquel s’intéressèrent un certain nombre de revues étrangères comme : l.u Difesade Venise, 27-28 avril 1887 ; la Germania de Merlin. 2 ! février 1887 : le Wiadomosci Katolickie de Lwow, lit avril 1887, etc. I.’ardente discussion publique qui s’ensuivit eut même certains résultats imprévus. El la presse se lit l’écho de bruits selon lesquels le métropolite primai de Roumanie aurait, peu avant sa mort (188(i). fait profession de foi catholique.

3. Le eus « Uiiurf ». Évidemment cet événement ne fut pas admis comme authentique par tout le monde et surtout par la hiérarchie orthodoxe. Aussi. quand le chanoine Joseph Baud, membre du chapitre de la cathédrale Saint-Joseph de Bucarest, l’affirma dans une lettre du 21) mars I il III reproduite par le journal Seara Le soir], il s’éleva une véritable tempête contre lui. Il fut obligé de quitter le pays. Pimen Georgesco, métropolite orthodoxe de Moldavie et Suceava en (it le sujet d’une interpellation au Sénat. Il traita même de « fou » et d’ « incongru » le chanoine qui, depuis trente ans, abusait de l’hospitalité revue en Roumanie. Dans sa réponse, Jean J.-C. Brâtiariu déclara qu’il ne fallait pas rendre responsable de la faute d’un homme, fùt-il prêtre. l’Église de Rome qui « est trop sage pour ne pas se rendre compte que la première condition d’une existence assurée dans le royaume de Roumanie est de respecter l’hospitalité qu’elle y reçoit… » I) continua en montrant que l’Église dominante n’avait à craindre aucun danger extérieur ». Toutefois il laissa entrevoir combien plus sérieux était celui qui la menaçait à l’intérieur. Quant au chanoine Baud, Brâtianu estimait qu’il avait été victime d’un état maladif et de certains agitateurs qui ignorent les véritables conditions vitales d’une Eglise, tout en croyant la servir ».

Signalons comme une conséquence du « cas » Baud, la fondation en cette même année 1910, de la Société des dames orthodoxes. Dans l’appel lancé à cet te occasion nous lisons l’affirmation suivante : « Il est temps, croyons-nous, de montrer à tous une fois pour toutes que les Roumains entendent rester jusqu’à la fin des siècles fidèles à la foi ancestrale de l’Église orthodoxe qui fut et sera la citadelle inexpugnable du peuple roumain. »

I. Création du patriarcat de Roumanie. Dans la Roumanie unifiée, en dehors de la discussion de l’article 22 de la nouvelle constitution, le problème de l’orthodoxie et de l’union se posa en plusieurs autres occasions. En février 1925 la création d’un patriarcal roumain fut décidée sur la proposition du Saint-Synode de Bucarest. Sans doute, Mgr Yisarion l’uiu, alors évêque de Hotin-Bâlti et depuis métropolite de Bukovine émit, dans un discours remarquable, l’idée que les patriarcats locaux et nationaux n’ont plus de raison d’être : le seul patriarcat digne de ce nom, étant donnée sa « formidable » organisation mondial, est celui de l’ancienne Borne, c’est-à-dire la papauté. Le projet de loi ne laissa pas d’être voté avec enthousiasme et a l’unanimité au Sénat et à la Chambre des députés. Banni les sénateurs unions M. Élie Dàianu, doyen des Roumains unis de Cluj, biographe du bienheureux Geremia Vallaco. Cette initiative trouva dans son cœur un écho fraternel » : ce vénérable prêtre catholique escomptait que la nouvelle Institution sérail une source de « prospérité pour le pays ». Il rendit hommage à » celle confirmation du principe de l’auto riié que l’Église, toute l’Église chrétienne, a la mission

de représenter ici-bas au nom de Dieu, source de-toute

autorité ». Cel hommage lui valut de chaleureuses félicitations de la part du Sénat (12 février 1925), en particulier du professeur C. Dissesco. Cet ancien ministre accentua de son côté la vérité des paroles de M. Dàianu. < Certes, dit-il, le patriarcat est quelque chose de bien grand, fie bien élevé, mais non moins grand, non moins élevé est notre idéal historique : autrefois notre nationalité a été divisée, mais maintenant nous constituons une nation puissante et unie : de même notre Hglise chrétienne encore divisée doit devenir une Kglise unique, unie dans la loi et dans le culte. » I.e nouveau patriarche prit en dernier lieu la parole. Il n’oublia pas de rappeler les mérites du peuple roumain et comment un patriarche, le pape de Borne Sixte IV. les appréciait à leur juste valeur : » Quand, après tant de victoires des voévodes roumains sur les ennemis de la chrétienté, dit-il. Sa Sainteté le patriarche pape de Boni.’a appelé le voévode Etienne le Grand, athlète de lu chrétienté entière, les mérites du peuple roumain devant le christianisme et la civilisation sont passés dans le domaine de l’histoire mondiale. »

Au banquet offert par le roi Ferdinand I er, en l’honneur du nouveau patriarche et des étrangers de marque venus à Bucarest à cette mémorable occasion, le regretté souverain, né, demeuré toute sa vie, et mort mais non enseveli, dans l’Église catholique à laquelle il fut toujours fidèle, prononça ces paroles : « Je crois rester dans l’esprit de mes prédécesseurs, les voévodes défenseurs ardents du christianisme, en souhaitant que les Kglises orthodoxes trouvent les moyens de se rapprocher de la chrétienté universelle : de cette union sortira la paix des peuples, donnée par le Sauveur, prèchée par l’Église et désirée de nous tous. »

5. Visite de Mgr d’Herbigny.

Durant l’été 1927 Mgr d’Herbigny, évêque in parti bus d’Ilion, président de l’Institut pontifical oriental de Borne, rendit visite aux patriarches orientaux. Il accorda une attention spéciale au patriarcat roumain, le plus récent de tous. 11 fut reçu en audience par Sa Béatitude Miron C.ristea, patriarche orthodoxe : Son Excellence Mgr Al. -Th. Cisar, archevêque latin de Bucarest l’accompagnait. Au cours de la conversation entre ces prélats. Mgr C.ristea parla en termes précis du danger de l’athéisme d’une part, et aussi de la division en sectes dont le protestantisme fait peser la menace sur l’Église orthodoxe. Parmi les sectes actives il nota les adveiilistes, les méthodistes, l’armée du salut, les lutteurs de l’esprit. Quant au clergé uni à Borne, voici l’intéressant témoignage, rapporté par Mgr d’Herbigny, que lui rendit le patriarche : Nous devons surtout admirer les catholiques des évêchés roumains de Transylvanie, à cause de leur esprit d’organisation, de leur développement intellectuel, de leur moralité, du souci qu’ils ont du bien commun, de leur esprit religieux, de la culture de leur clergé… C’est à ces patriotes roumains des diocèses catholiques que l’on a dû de soir la langue et la nation roumaines reconquérir leur place au soleil… » Cel’c interview l’ut, il est vrai, démentie dans VApostolul [L’apôtre], organe de l’archevêché orthodoxe de Bucarest et par l’archimandrite Jules Scriban dans la revue Biserica orlodoxâ românâ ] /, ’lùjlise orthodoxe roumaine] ( 1928).

li. Discussion autour de lu loi sur des cultes. - - Les discussions les plus passionnée i s’élevèrent en Ire orthodoxes et uni--, en mars et avril 1928. à l’occasion du vote de la loi sur les cultes. Il est impossible de citer Ions les discours prononcés en cette circonstance. Nous en signalerons seulement quelq : es passages plus caractéristiques. Ainsi celui de Mgr Roman Ciorogariu C 1936), évêque orthodoxe d’Oradéa qui, le premier,

au Sénat prit la parole le 17 mars 1928. Malheureusement, a la pensée du Vatican, il ne se posséda plus.