Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.1.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

7 :.

    1. ROUMANIE##


ROUMANIE. ACTION CATHOLIQUE

76

en douze monastères. A Brasov, elles ont une école primaire, un gymnase de (illes et un patronage pour les servantes. A Sibiu, elles dirigent une école pour enfants, une école primaire avec sept classes, une école normale avec huit classes pour les institutrices, une école supérieure de commerce et un internat pour les différentes élèves.

5. Les sœurs sociales. — A Cluj, elles dirigent l’hôpital central, ont un noviciat à Oradéa, une maison à Timisoara et une autre à Bucarest pour l’a uvre de protection des servantes et celle des associations féminines. Elles publient les deux revues féminines.1 Nap [le SoIeil et Vasârnapi Harangszô. La noix de la cloche du dimanche].

Voir les annuaires diocésains respectifs.

V. L’action catholique. — L’action catholique est représentée en Roumanie, chez les Roumains unis, par l’Association générale des Roumains unis (A. G. R.U.), chez les Roumains de rite latin par les congrès catholiques.

Déjà le métropolite uni Jean Vancea (1868-1892), organisateur de la province ecclésiastique d’Alba Julia et Fâgâras, pensait à serrer les rangs des fidèles autour de l’Église, Il voulut convoquer un grand congrès religieux de tous les unis. L’autorité magyare ne lui en donna [joint l’autorisation. Tout ce qu’il put faire, ce fut de convoquer, en 1873, un congrès ecclésiastique mixte de prêtres et de laïcs appartenant exclusivement à l’archidiocèse pour y traiter des questions scolaires et, en 1875, un autre pour la dotation des paroisses pauvres. Rien qu’empêchés de se réunir et de s’organiser, les Roumains unis manifestèrent énergiquement chaque fois que l’autonomie catholique magyare menaça de les accaparer. Par exemple, lors de la conférence convoquée à Alba Julia, le 13 avril 1871, par le haron Rasile Pop, ancien vice-gouverneur de Transylvanie ; pareillement dans la conférence présidée à Cluj par Alexandre Roman, professeur universitaire membre de l’Académie roumaine, le 29 juin 1897. Au meeting d’Alba Julia, du 29 mai 1913, la participation des laïcs unis fut tout aussi mémorable, comme aussi la lutte menée par l’Église roumaine-unie, contre l’évèchc d’IIajdu-Dorog, créé sur l’insistance du gouvernement magyar, dans un but de dénationalisation.

A la chute de l’empire austro-hongrois en 1918, les Roumains acquirent leur entière liberté nationale. Lors du plébiscite d’Alba Julia, le 1° décembre 1918, qui proclamait l’union de la Transylvanie à la mèrepatrie, le 3e point des décisions a prévu comme principe fondamental à la formation du nouvel Étal roumain, les droits égaux et la pleine liberté confessionnelle pour I ont es les confessions de l’État : il reconnaît dans l’article 212 de la constitution le caractère roumain de l’Église unie et sa priorité par rapport aux autres cultes.

.Mais s’il en est ainsi en droit, autre est la situation’! ' Eait. La Roumanie étant un État à population en majorité orthodoxe, certains évêques orthodoxes el même quelques organes importants de l’Étal crurent dtycir faciliter 1umfi ; iticn religieuse au profit de l’Église orthodoxe. Le moment leur parut favorable, lors du vote de la loi des cultes (1928). Sous sa première forme, cette loi prévoyait qu’avec le passage des fidèles d’une religion a une autre, se ferait un transfert proportionnel des biens ecclésiastiques. Ce projet de loi provoqua une vive agitation parmi les fidèles roumains unis. Trières publiques et processions se succédèrent pour éloigner le danger qui menaçait. A l’occasion de la procession de Targui.Mures la police el la gendarmerie déchirent les bannières, brisent les

croix et frappent prêtres et fidèles, (’.'est de ces circonstances que surgil l’idée de l’Association gêné

raie des Roumains unis (A. G. H. U.) dans le but d’aider les évêques dans la défense de l’Église. Le congrès des unis, assemblé à Cluj (22 mars 1928) vote la motion suivante :

« 1. L’union avec Rome, réalisée en 1700 par nos

grands ancêtres en des heures graves, a sauvé l’Église roumaine de l’absorption calviniste, et notre nation de la dénationalisation. Dans son histoire de deux cents ans. l’Église unie n’a aucune page noire ; au contraire, elle y a inscrit les pages lumineuses de la renaissance de notre foi et de notre conscience nationale. Nous croyons fermement qu’elle seule, par ses liaisons spirituelles avec la latinité, garantit l’existence et la grandeur de la nation roumaine. Aussi nous confessons qu’aucune puissance humaine ne pourra briser les sceaux de notre union avec Rome, berceau de noire foi et de notre origine. »

Le 2 1’point de la motion flétrit les efforts de destruction de l’Église unie, tels que les manifeste la loi des cultes, tendance contraire à la justice et à la constitution et dangereuse pour la consolidation nationale. I.e 3 point assure les évêques de l’altection et du dévouement illimité de tous les fidèles, et le 4e point prévoit l’organisation des laïcs unis de la province métropolitaine entière en une association.

La nouvelle association est constituée à Blaj les 23 et 2 1 novembre 1929. L’épiscopat roumain uni tout entier est présent et la bénit. Elle réalise complètement les buis de l’action catholique préconisée par le pape Pie XI. comme une participation des laïcs à l’apostolal hiérarchique de l’Église. Les statuts approuvés par la conférence des évêques indiquent d’abord le nom de l’association et son siège à Cluj, puis précisent ses buts : a) Le soutien, la défense et la réalisation des intérêts de l’Église roumaine unie à Rome ; b) l’approfondissement de la vie spirituelle des membres et l’intensification de l’éducation religieuse : c) la ((induite de la vie publique et privée selon la morale chrétienne, dans le sentiment de l’amour de la nation et de la patrie : de la lutte contre les courants sociaux el religieux de tendances sectaires, destructrices, antinationales et antichrétiennes (art. 3). L’article 4 indique les moyens, moraux : réunions, conférences, livres, revues, journaux, etc., et matériels : cotisations, donations, etc. L’article 5 dit : > Dans le cadre de l’A. G. R. {]., on ne peut faire de politique de parti. » Les congrès généraux annuels de cette association sont remarquables par les impressionnantes manifestations religieuses, comme aussi par les professions de foi catholique dont ils sont l’occasion. On compte jusqu’à présent huit congrès de ce genre : Blaj (1929), Sighel (1930), Oradéa (1931), Aïud (1932), Dej (1933), Lugoj (1931), Carei (1935), Satu-.Marc (1937).

Au congrès de Lugoj prit part S..M. le roi Carol II. qui participa non seulement à la messe et à la consécration de la cathédrale unie de cette ville, mais aussi à la grandiose procession eucharistique qui termina la cérémonie religieuse. < Je suis né et j’ai été élevé dans la religion orthodoxe « , déclare le roi a cette occasion (6 octobre 1931), « mais je suis le souverain d’un pays dans lequel résident des citoyens d’autres confessions. Je suis décidé — et tous peuvent compter sur mon aide — à protéger avec la même fidélité et le même amour tous ceux qui seront les fidèles honnêtes de leur Pglise. »

Plus encore (tue les paroles les plus solennelles, comptent les exemples de foi. de piété, d’obéissance, et des autres vertus que donnent aux masses les notabilités laïques (avocats, médecins, ingénieurs, professeurs, journalistes, magistrats, fonctionnaires, etc.) en communiant et en participant aux diverses cérémonies religieuses. Pour les catholiques de rite latin, nous avons l’Association des catholiques de Bucarest