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SAINTE-MARTHK

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xviir-siècles ; Les Sainte-Marthe : Élude historique et littéraire d’après de nombreux documents inédits, Paris, 1902, in-8°. Cl. Généalogie de la maison de Sainte-Marthe, à la Bibliothèque nationale, ms.fr. 32 655.

Le chef de famille fut Gaucher de Sainte-Marthe, né on 1458, médecin de François I er ; il eut cinq enfants : Louis (1500), Charles (1512), auteur de poésies diverses et de chants funèbres, Jacques (1517), médecin d’Henri II, de François II et d’Henri I II, Joseph (1518) et René (1521). Voir Du Radier, op. cit., p. 97-147.

SCÉVOLE — De Louis, naquit le 2 février 1536, à Loudun, Gaucher II, dit Scévole ; il se distingua par sa fidélité à Henri III et par son zèle à défendre la religion catholique ; il mourut à Loudun, le 29 mars 1623, laissant de nombreux écrits, parmi lesquels il faut citer : Gallorum doctrina illustrium qui noslra Patrumque memoria florurriml elogia, Poitiers, 1598, in-8°. Cet ouvrage eut de nombreuses éditions, en 1602, 1605 et plus tard à Paris, 1616, 1633, 1698, 1722. Il fut traduit en français par Guillaume Colletet : Éloges des hommes illustres qui, depuis un siècle, ont fleuri en France dans ht profession des lettres, Paris, 1644, in-4° ; Pcedotrophia, seu de puerorum educatione libri III, Paris, 1584 et 1587, in-8° ; c’est un poème qui fut édité souvent pendant sa vie et après sa mort. Son petit-fds, Abel, sieur de Corbeville, en donna une traduction française en 1698 ; enfin Opéra poetica, Paris, 1575, in-8°, où l’on trouve de nombreuses poésies en latin et en français. Les écrits de Scévole (traduction latine de son nom Gaucher) ont une vraie valeur littéraire et théologique ; ils ont été fort étudiés.

Oraison funèbre de Scévole, par Renaudot, 5 avril 1623 et par Urbain Grandier, Il septembre 1623, imprimée en 1629 avec les ouvrages de Scévole, en 1629 et en 1633, Paris, in-l° ; Vie de Scévole de Suinte-Marthe, par Gabriel Michel de La Rochemaillct, avocat au Parlement, publiée avec les ouvrages de Sainte-Marthe en 1629 et 16315 ; cette vie a été traduite en latin par Jean Vigile Le Maître et se trouve dans les Vies choisies, Londres, 1682 et 1704, publiées par Jean Batz, p. 379-403 ; Porrault, Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, t. i, in-fol., Paris, 1696, p. 49 sq. ; Niceron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. viii, p. 12-21 ; Du Radier, Biblio’hèque, historique et critique du Poitou, t. v, p. 1 17-223 ; Léon Feugère, Étude sur Scévole de Sainte-Marthe, Paris, 1853, in-12, rééditée aussi dans l’écrit intitulé : Étude sur la vie et les ouvrages d’Henri Estienne, suivit d’une étude sur Scévole de Sainte-Marthe, Paris, 1853, in-12, p. 265-371 ; A. Hamon, De Sccevolæ Sammarlhani vila et latine scriptis operibus, Paris, 1901, in-12 (thèse) ; P. de Longuemare, Une famille d’auteurs aux XVI", XVII" et XVIII’siècles, Paris, 1902, in-8°, p. 61-107 ; Albert Fariner, Les œuvres françaises de Scévole de Suiille-Marthe (1536-1623), Toulouse, 1920, in-12.

ABELDESAINTE-MARTHE Gaucher de Sainte-Marthe (Scévole) eut sept fils, dont trois méritent d’être signalés : Abel de Sainte-Marthe, seigneur d’F.strepied, né à Loudun, le 3 mai 1566, fut avocat au Parlement et conseiller d’État, bibliothécaire du roi ; il mourut à Poitiers, le 7 septembre 1652 ; il a composé surtout des ouvrages historiques pour célébrer les exploits du roi Louis XIII (Dreux Du Radier, op. cit.. p. 247-300). Son fils, Abel IL seigneur de Corbeville. naquit en 1880, fut avocat comme son père, conseiller à la Cour des aides ; il publia les discours de son père, les plaidoyers de son beau-père, Nicolas de Corberon. et les siens propres, Paris, 1693. in-12 ; il donna aussi la traduction de la Pcedotrophia de sou grand-père.

    1. LOUIS ET SCEVOLE III DE SAINTE-MARTHE##


LOUIS ET SCEVOLE III DE SAINTE-MARTHE, frères jumeaux et Bis de Gaucher de Sainte-Mari hr. naquirent le 20 décembre 1571. Louis entra dans l’état ecclésiastique et son frère se maria, mais, disent les biographes, les deux frères jumeaux restèrent toujours fort unis et leurs écrits, que les descendants

de Gaucher reprirent et achevèrent, furent composés en collaboration étroite. Scévole mourut le 7 septembre 1650 et Louis, le 29 avril 1656. Les deux frères composèrent f Histoire généalogique de la maison de France, Paris, 1619, in-4°, édit. augmentée, Paris, 1638, 2 vol. in-fol. ; 3e édit., Paris, 1647, 2 vol. in-fol. Mais le travail capital des deux jumeaux fut le Gallia christiana, qui parut peu après la mort de Louis, Paris, 1656, 4 vol. in-fol. Voir Longuemare, op. cit., p. 135-145 et Dreux Du Radier, op. cit., p. 300-323 ; Niceron, Mémoires, t. Vin, p. 25-28.

Gaucher, ou Scévole IIIe du nom, laissa trois fils : Pierre Scévole, sieur de Méré-sur-Indre (21 novembre 1618-9 août 1690), Nicolas-Charles (26 avril 16238 février 1662) et Abel-Louis, dont on parlera plus longuement, né le 13 août 1621 et mort le 7 avril 1697. Voir Dreux Du Radier, p. 339-388, et Longuemare, p. 163-175.

    1. PIERRE SCÉVOLE l’aîné##


PIERRE SCÉVOLE l’aîné, a laissé quelques ouvrages d’histoire : Table généalogique de l’auguste et royale maison de France, Paris, 1649, in-fol. ; Histoire généalogique de la maison de La Trémoille, Paris, 1668, in-12 ; L’état de la cour des rois de l’Europe, Paris, 1670, 3 vol., in-12, et L’Europe vivante, ou L’état des rois, princes souverains et autres personnes de marque dans l’Église, dans l’Épée et dans la Robe vivants en 1685, Paris, 1685, in-12. Voir Niceron, t. viii, p. 28-30 ; Du Radier, op. ci !., t. v, p. 339-377. Avec ses deux frères, Abel-Louis et Nicolas-Charles, il compléta le travail de son père et de son oncle (Gallia christiana) et le reprit sur un plan nouveau. Après la mort de Nicolas-Charles, prieur de Claunai, en 1662, les manuscrits recueillis par les trois frères furent confiés au P. Denis de Sainte-Marthe, supérieur de la congrégation de Saint-Maur, issu d’une branche collatérale. Ainsi l’histoire du Gallia christiana se rattache étroitement à l’histoire de la famille de Sainte-Marthe et il est bon de donner ici des détails sur cet ouvrage capital, qui est l’œuvre collective de la dynastie des Sainte-Marthe. Le Gallia christiana. — En 1621, Jean Chenu, originaire de Bourges et avocat au parlement de Paris, fit paraître une histoire chronologique des archevêques et évêques de France, sous le titre : Archiepiscoporum et episcoporum Gaïlim chronologica, Paris, 1621, in-12. En 1626, Claude Robert, archidiacre de Chalon-sur-Saône, fit paraître une histoire plus complète : Gallia christiana, in qua regni Francise ditionumque vicinarum diœceses, et in eis præsules describuntur, Paris, 1626, in-fol. Cl. Robert engagea les deux frères Louis et Scévole de Sainte-Marthe à préciser et à compléter son œuvre ; ceux-ci firent part de leur projet à l’assemblée du clergé do 1645. Un procèsverbal du 8 janvier 1646 encouragea les auteurs et afin de participer aux frais de l’impression, l’assemblée vota 6 000 livres. L’œuvre n’était pas encore achevée, lorsque moururent Scévole et Louis de Sainte-Marthe (7 septembre 1650 et 29 avril 1656). Les trois fils de Scévole achevèrent le travail, qui fut présenté à l’assemblée de 1656. Les commissaires nommés par l’assemblée : Pierre de Marca, archevêque de Toulouse, Antoine Godeau, évêque de Vence, François Bousquet, évêque de Montpellier et les abbés de Berthicr, d’Espeisses et Lemoyne, approuvèrent le travail. L’assemblée accorda à chacun des auteurs une pension de 500 livres. L’écrit parut sous le titre : Gallia christiana qua séries omnium archiepiscoporum, episcoporum et abbatum Francise, vicinarumque ditionum ab origine ecclesiarum ad noslra usque lempora per quatuor tomos deducitur, Paris, 1656, 1 vol. in-fol. Les trois frères promirent de préparer une seconde édition, corrigée et augmentée, mais ils n’eurent pas le temps de la faire paraître.