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SAINT-SULPICE SPIRITUALITÉ


de 470 p. Cette communauté fondée en 1659 par les libéralités de M. de Bretonvilliers, d’après les intentions de M. Olier, était chargée de procurer aux dames du monde le bienfait des retraites spirituelles.

Le second successeur de M. Olier, Louis Tronson (1622-1700) composa plusieurs ouvrages pour les séminaires : Forma cleri sccundum exemplar quod Ecclesise sanctisque Patribus a Christo Domino summo sæerdote monstralum est, Paris, 3 vol. in-12 ; édit. de 1669 et de 1682. Ces volumes ne comprenaient que les trois premières parties ; l’auteur se proposait d’en publier quatre autres, mais il en fut empêché par ses grandes occupations et la maladie. MM. Desribes et Lorieul de Flacourt les publièrent dans l'édition de 1727. Depuis, cet ouvrage fut plusieurs fois réédité. La réputation de M. Tronson comme auteur spirituel est principalement due à ses Examens particuliers. Ce n’est pas lui qui en eut la première idée. Ce fut M. Olier qui commença même à la réaliser de concert avec M. de Poussi, placé à la tête du séminaire (Lettres de M. Olier, édit. 1935, t. i, p. 417, octobre 1648). On conserve à Saint-Sulpice un exemplaire de ce premier état des Examens : ils sont en petit nombre (83), traités brièvement en trois points : l’adoration, l’examen proprement dit, la résolution. Il est intitulé : Méthode très utile aux ecclésiastiques qui veulent arriver à la perfection de leur état et qui leur enseigne comme, ils doivent vivre dans une fonction si sublime et si sainte. M. Tronson les développa en multipliant les détails pratiques et en ajoutant des citations des Pères et des conciles et en augmenta le nombre (200). Après avoir circulé d’abord en copies manuscrites, la l re édition fut achevée en 1690 et parut à Lyon en 2 vol. in-8° : Examens particuliers sur divers sujets propres aux ecclésiastiques et à toutes les personnes qui veulent avancer dans la perfection, par un prêtre du clergé. Il y eut de très nombreuses éditions jusqu'à nos jours ; la dernière en 1927. On y trouve une connaissance approfondie du cœur humain. L’auteur a su en analyser toutes les faiblesses et les défauts avec une finesse et une abondance de détails pratiques que ne désavouerait pas le plus habile psychologue. M. P. Bourget les admirait. Il est plus d’une réflexion ou maxime qui ne déparerait pas les Caractères de La Bruyère. Cf. Préface de l'édition de 1927 et la Bibliothèque sulpicienne, t. i, p. 133-143. Une nouvelle édition complétée et adaptée au temps présent a été donnée par J. Blouet, supérieur du séminaire de Coutances, Paris, 1936, in-8°. À l’usage des séminaristes, M. Tronson composa un Traité de l’obéissance, un Manuel des séminaristes ou Entretiens sur la manière de sanctifier ses principales actions. On lui doit aussi une Retraite ecclésiastique suivie de méditations sur l’humilité. Ces ouvrages ont circulé longtemps en copies manuscrites. Ils n’ont été imprimés qu’en 1823. Les Uiuvres complètes de M. Tronson ont été publiées par.Migne en 2 vol. in-4°. Le docteur Witasse, à la nouvelle de sa mort, fit son éloge en Sorbonne. « C’est un homme, dit-il, que toute la France a consulté et jamais personne ne s’est repenti d’avoir suivi ses conseils, tant ils étaient sages. » Dans sa lettre à Clément XI pour demander la canonisation de saint Vincent de Paul, Fénelon disait de M. Tronson : Is cerise disciplinée studio ac perilia, prudentia ac pietate, sagacitate denique in explorandis hominum ingeniis, nulli, ni fallor, impar fuit. On peut s’en faire une idée en parcourant la vaste correspondance de M. Tronson avec les séminaires et avec les personnes particulières, évêques, prêtres, laïques de toute condition. Dès qu’il se vit appelé à gouverner la Compagnie, il chargea M. Bourbon, son dévoué secrétaire, de transcrire sur de grands registres in-folio toutes les lettres d’affaires qu’il écrivait chaque jour. Chaque séminaire a son registre à part : Angers,

Autun, Bourges, Clermout, Limoges, Lyon, Le Puy, Tulle, Viviers. La correspondance avec Montréal en Canada comprend deux volumes. Trois volumes contiennent les lettres écrites à. des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses, des hommes du monde de toute condition. Ces M volumes in-fol. contiennent environ 5 000 lettres, formant un précieux répertoire de renseignements sur tous les détails do l’administration des séminaires, sur l’esprit qui doit les animer, sur l’histoire de la Compagnie, sur l’histoire ecclésiastique de France et du Canada, sur le quiétisme, le jansénisme, etc.

Jacques Planât (1612-1684) publia un traité complet de la vie chrétienne sous le titre : Schola Christi scu Breviarium christiani in quatuor lomos divisum, Béziers, 1656, 4 vol. in-16. Les quatre parties, hiver, printemps, été, automne, correspondent, par les considérations et les pratiques, à la voie purgative, à la voie illuminative, à l’imitation de Jésus-Christ et à la voie unitive. Une traduction non littérale, avec retranchements et additions a été faite par M. La Sausse, prêtre de Saint-Sulpice à la fin du xviiie siècle : L'école du Sauveur ou Bréviaire du chrétien, renfermant une leçon du christianisme pour chaque jour de l’année, Paris, 1792, 6 vol. in-12. En 1656, M. Planât composa un ouvrage semblable, mais destiné aux ecclésiastiques : Régula cleri seu magisterium clcrici, Béziers, 1656, in-24 ; 2e édit., 1677. Ces leçons sur la vie cléricale sont distribuées en 53 entretiens. Ces ouvrages de Planât supposent une science éminente ; ils sont écrits d’un style qui rappelle Gerson. — Jacques Guisain (1637-1682) a donné Les sages entretiens d’une âme dévote et désireuse de son salut, Cæn, 1668, in-16, opuscule qui eut de nombreuses éditions avant la Bévolution et ultérieurement huit autres jusqu’en 1856. — B. Maillard (1618-1696), supérieur du grand séminaire de Lyon a composé : L’esprit de M. Hurlevent, premier supérieur du séminaire Saint-Irénée de Lyon. On insiste principalement sur son grand esprit de religion. Cet ouvrage circula en de nombreuses copies manuscrites, mais ne fut imprimé en partie que dans les Notes historiques sur le séminaire de Saint-Irénée. Lyon, 1882, in-8°, cf. Grandet, Les saints prêtres français du XVIIe siècle, II 1 ' série, p. 355-361.- A Lyon également parurent plus tard, œuvre de M. Claude Fyot de Vaugimois (1689-1758), Les entretiens abrégés avec N.-S. J.-C. avant et après la sainte messe pour les prêtres, avec quelques sentiments de piété sur la sainteté et l’excellence de leur ministère et l’explication des cérémonies du saint sacrifice, Lyon, 1721, in-12, ouvrage remarquable de piété et d’onction, réédité en 1726 en 2 vol. in-12. L'édition de 1729 en 4 parties, 4 vol. in-12. Le meilleur ouvrage pour la préparation et l’action de grâces avant et après la sainte messe, dit la Biographie universelle de Feller, continuée par Simonin. M. de Fyot de Vaugimois, donna également un Manuel qui comprend les différentes méthodes pour entendre la sainte messe, pour la confession et la communion, avec des effusions en forme de prières pour la visite du très saint sacrement auxquelles on a joint la prière du matin et du soir, les vêpres et les prières au Sacré-Cœur de Jésus, 1737, in-12, et un Catéchisme, instructions et prières pour le jubilé de l'église primatiale de Saint-Jean de Lyon, pour l’année 1734, Lyon, 1734, in-12. Ce jubilé avait été accordé à cause de la concurrence de la fête du Très Saint-Sacrement avec celle de la Nativité de saint Jean-Baptiste, patron de cette église. — JeanBaptiste La Sausse (1740-1826), auteur extraordinairement fécond en spiritualité, a composé, traduit, ou adapté plus de soixante ouvrages. On ne doit pas le confondre, comme on l’a fait quelquefois avec un autre La Sausse, ancien vicaire de Saint-Pierre à Lyon, qui fut vicaire général de l'évêquc intrus Lamourette et