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SAINT-SULPICE. ENSEIGNEMENT CATÉCHÉTIOUE — S

) est l’auteur de l’Examen de la lettre d’un pasteur protestant à un nouveau catholique romain, par M**, Pamiers, 1842, in-8°. La controverse roule sur ces trois points : l'Écriture sainte, la foi, les caractères de l'Église. On s’y inspire de VHistoire des variations de Bossuet.

Le jansénisme donna naissance à une énorme production d'écrits pour ou contre. La Compagnie de Saint-Sulpice devait forcément être amenée à prendre parti. Elle fut nettement opposée à ce mouvement dès l’origine ; d’où la rancune des partisans de PortRoyal et de Jansénius. Tout à fait au début, M. Olier invitait ses amis et ses dirigés à se garder de prendre parti, mais à s’attacher avant tout fermement à Dieu et à son Église. Lettres de M. Olier, édit. 1935, t. i, p. 279. Dès que l'Église se fut prononcée, il exigea toujours la soumission simple et entière. Il fit tous ses efforts pour prémunir sa paroisse et les âmes en particulier contre les principes et les pratiques du jansénisme ; cf. Faillon, Vie de M. Olier, t. ii, 1. X. Dans sa correspondance il y revient à plusieurs reprises ; on peut voir une lettre très forte et très émouvante adressée en 1649 à la marquise de Portes. Voir Lettres de M. Olier, p. 4 10-448 ; cf. H. Bremond, Hist. tittér. du sentiment religieux, t. iii, p. 483-487.

On sait que pour détourner du jansénisme le duc de Liancourt et sa femme, M. Olier, en mai 1652, ménagea au presbytère de Saint-Sulpice une conférence sur la grâce, en leur présence et devant plusieurs témoins, entre. le P. Desmares de l’Oratoire et le P. de SaintJoseph, feuillant. Ce dernier en publia la relation sous ce titre : Lettre d’un ecclésiastique à un évêque. Sur les indications du P. Desmares, Arnauld répliqua par la Relation véritable de la conférence entre le P. dom Pierre de Saint-Joseph, feuillant, et le P. Desmares, jirètre de l’Oratoire chez M. l’abbé Olier, 1652, in-8°. Cf. Paillon, Vie de M. Olier, t. ii, p. 438-442. Dans l’affaire du duc de Liancourt avec M. Picoté, son confesseur, Arnauld avait publié la Lettre à une personne de condition. Louis Tronson, dans l’année qui précéda son entrée au séminaire Saint-Sulpice, y répondit par deux lettres : Lettre d’un abbé à M. Arnauld sur le sujet de celle qu’il a écrite à une personne de condition, datée du 18 mars 1655, in-4° ; Seconde lettre d’un abbé à M. Arnauld, docteur de Sorbonne, sur le sujet de celle qu’il a écrite ù une personne de condition, datée du 19 avril 1655, signée P. C. (prêtre catholique). Ces deux lettres très rares ont été réimprimées dans la Correspondance de M. Tronson, Paris, 1903, publiée par L. Bertrand, t. iii, p. 6 et 10. La seconde lettre est très imparfaitement reproduite dans l'édition Migne des Œuvres de ilI. Tronson. Sur le même sujet, M. de Partages (1619-1662), alors à la communauté de la paroisse Saint-Sulpice, a écrit : Lettre d’un ecclésiastique ù un de ses amis sur ce qui est arrivé dans une paroisse de Paris à un seigneur de la cour, in-4°. Sur le contexte général, voir l’art. Jansénisme, t. viii, col. 502 sq.

Quand Etienne de Champflour était directeur au séminaire de Clermont, il montra beaucoup de zèle et d’habileté dans l’affaire du » cas de conscience ». Grâce à la publication de M. L. Bertrand sur Etienne de Champflour, Mélanges de biographie et d’histoire, Bordeaux, 1885, in-8°, p. 139-181, on sait que le cas n’est pas imaginaire. Une lettre de M. Cluseau, protesseur à Llermont, à M. Leschassier nous en fait connaître les véritables circonstances. Il s’agit du curé de Notre-Dame du Port, M. Fréhel, confesseur de Louis Périer, janséniste déclaré. Comme ce curé n’exigeait pas de son pénitent ce qu’il devait, M. Gay, supérieur du séminaire, refusa de l’entendre en confession. M. Fréhel proposa aux docteurs de Sorbonne le cas sur le silence respectueux. M. de Champflour en écrivit à Bossuet. Cf. Corresp. de Bossuet, t. xiv,

Paris, 1923, p. 200, et L. Bertrand, Bibliothèque sulpicienne, t. iii, p. 122-127. Pour le détail voir ici l’art. Quesnel, t. xiii, col. 1490 sq.

M. de La Chétardie (1636-1714), curé de SaintSulpice, devenu après la mort de Godet-Desmarais en 1709, directeur de Mme de Maintenon, fit sur la demande du roi un mémoire au sujet du livre de Quesnel et le roi le remit au cardinal de Noailles qui y fit une réponse. Fénelon en fit un examen : le mémoire et la réponse ont été imprimés dans les Œuvres de Fénelon (édit. Versailles, t. iv, 1828, p. 22-230). A Angers, Joseph Grandet, directeur, puis supérieur du séminaire, se prononça nettement contre le jansénisme, en face même d’Henri Arnauld, évêque d’Angers. Le monastère de la Visitation de cette ville en était tout infesté. Pour y rétablir l’ordre et la paix, il publia : Relation fidèle de l'état présent des affaires du monastère de la Visitation Sitintc-Marie d’Angers, par l’abbé de Sainte-Foy, in-l", daté du 1 er décembre 1680. Cf. Grandet, Histoire du séminaire d’Angers, t. ii, c. i.xxxiv. Il composa également un Mémoire sur l’afjairc du Formulaire, in-4°, resté manuscrit à la bibliothèque de la ville d’Angers. — A Orléans, puis à Lyon, Josse Leclerc (1677-1736) fut un adversaire déterminé du jansénisme. On a de lui sept cahiers qu’il dictait à ses élèves contre le P. Quesnel (mss du séminaire Saint-Sulpice) : Lettres sur la constitution Unigenitus, in-l" (bibliothèque de la ville de Lyon) ; Réfutation d’un livret intitulé : Mémoire par lequel on examine deux questions : 1° si l’appel de la constitution Unigenitus interjeté par quatre évèqucs de France, auxquels d’autres évèqucs. plusieurs facultés, chapitres d'églises cathédrales et collégiales, communautés régulières et un grand nombre de chanoines et curés du royaume onl adhéré, est légitime et canonique ; 2° quelle est la forci 1 de cet appel : suspend-il l’autorité de la constitution, ms. in-4°, de 1717 (mss de Saint-Sulpice) ; Tradition de l'Église d’Orléans, louchant le pouvoir que tous les justes ont toujours d’accomplir les commandements de Dieu, et de la résistance par laquelle et les justes et les pécheurs rendent la grâce inutile, lorsqu’ils offensent Dieu (ms. in-8°, bibl. de Saint-Sulpice).

Charles Jaouen (1747-1806), qui professa à Lyon, soutint le principal effort de la lutte engagée avec .Mgr de Montazet, au sujet de la Théologie de Lyon imposée par l’archevêque (1780-1780). Cf. Notes historiques sur le séminaire Saint-Irénée, p. 311-315. En 1800, M. Émery publia : La conduite de l'Église dans la réception des ministres de la religion qui reviennent de l’hérésie ou du schisme, Paris, 1800, in-8° ; 2<- édit., 1801.

IV. Enseignement catéchétique.

- À côté des ouvrages qui exposent la théologie dogmatique et morale, ou défendent la doctrine de l'Église contre les attaques des adversaires, il est une science particulière qui met les vérités essentielles à la portée des enfants et des ignorants, la science du catéchisme.

Dès l’origine, les fondateurs de séminaires s’en préoccupent. M. Olier composa avec ses collaborateurs le Catéchisme des enfants de la paroisse Saint-Sulpice, imprimé par la permission de M. de Metz, abbé de Saint-Germain des Prés, dont dépendait la paroisse. C’est un in-24 ; l’approbation est du 3 février 1652. Ce catéchisme, dit M. Hézard, dans son Histoire des catéchismes, est encore un des mieux adaptés. On le trouve édité dans un ouvrage fort rare, Remarques historiques sur l'église et la paroisse de Saint-Sulpice, par Simon de Doncourt, t. nr, pièces justificatives, p. 180-210. — Dès l’origine du séminaire, M. Baùyn, protestant converti, prêtre d’une éminente sainteté, fut chargé de la direction des catéchismes de la paroisse. C’est à lui qu’on doit les règlements et les usages qui s’y observent depuis. Faillon. Histoire des catéchismes