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S A I N T-S U L P I C E. TU É L G I E MORAL E


Religion : du spiritualisme au christianisme, in-12 ; Le surnaturel, 3e édit., in-12, d’où a été extrait un volume sur le Miracle.

Si nous passons aux publications des auteurs encore vivants, nous pourrons signaler : Les leçons de théologie dogmatique, par L. Labauche, directeur du séminaire Saint-Sulpice en 4 vol. in-8° (1907-1919) : 1. 1, Dieu, la très sainte Trinité, le Verbe incarné, le Christ Rédempteur ; t. ii, L’homme. Le péché originel, la grâce, la gloire ou la damnation ; t. m et IV, Les sacrements. Il avait édité précédemment Lettres à un étudiant sur la sainte eucharistie, Paris, in-12. — M. Lepin, L’idée du sacrifice de la messe d’après les théologiens depuis l’origine jusqu'à nos jours, Paris, 1923, in-8° ; M. -A. Verrièlc, Le surnaturel en nous et le péché originel, 1934, 2e édit.. in 12.

II. Théologie morale.

Les trois derniers manuels de théologie, cités plus haut, comprennent le dogme et la morale. Autrefois, dans l’ancienne faculté de théologie, on faisait peu de place à la morale. C’est pour ce motif qu’on établit à Saint-Sulpice un cours de morale. On se servit d’abord d’Abelly, de Raymond Bonal et de Collet. En 1691, M. de La Chétardie publia à Bourges, où il était professeur, Compendia tractatuum moralium ad jusiorem tractatuum intelligenliam utilia. Cet abrégé de théologie morale parut un des plus utiles qu’on eût publiés jusque là. Il se fait remarquer par la sagesse pratique de ses conclusions. Il cherche en particulier à prévenir les excès qu’on reprochait à plusieurs théologiens probabilistes. Plusieurs autres cours de théologie morale sont restés manuscrits comme les Institutiones seu tractatus theologiæ moralis, dictés à Nantes de 1745 à 1751, en 5 vol. in-4°, par Antoine Pascher (1694-1761 '?), professeur au grand séminaire et recteur de l’université de Nantes. Ces volumes sont conservés à la bibliothèque municipale. A côté des manuels s'étendant à toute la théologie morale, nous rencontrons des traités particuliers. Jean Lagedamon (1689-1755) donna Tractatus de sacramento et contractu matrimonii, Douai, 1743. Il était alors professeur au séminaire de Cambrai. En 1744, la guerre le força de revenir à Paris où il mourut. Fyot de Vaugimois (1689-1758) publia : Avis important sur la pratique et l’administration du sacrement de pénitence pour l’utilité des confesseurs et des pénitents. par un docteur en théologie, Bruxelles, 1738, in-12. « Le gouvernement des âmes est l’art des arts, dit l’auteur. Il y a toujours à savoir et toujours à apprendre. On a voulu éclaircir plus en détail plusieurs chefs qui embarrassent dans la pratique, et qui paraissent trop abrégés ou trop spéculatifs dans les livres. > Noël Garcin (1690-1761), constatant la réputation dont jouissait au xviiie siècle le Dictionnaire des cas de conscience de Pontas et la manière pratique dont les principales questions de la théologie morale y étaient traitées, en fit le sujet de ses classes de morale pour exercer ses auditeurs à la solution des cas de conscience et à la pratique du saint ministère. M. Garcin renvoie à Pontas pour l’exposition du cas et se borne à en donner la solution en rappelant brièvement les principes de théologie morale qui lui servent de fondement. C’est en même temps un examen critique de l'œuvre de Pontas, dont il modifie souvent les décisions, soit pour les rectifier, soit pour les mieux coordonner. Cet ouvrage, commencé en 1752, forme un volume manuscrit de 600 pages. On peut citer encore de M. Jean Richard (1723-1790) les traités de morale restés en manuscrits : traité des actes humains, traité des lois, du droit et de la justice, de la justice et des contrats, de l’usure, de la restitution, etc. C’est un précieux répertoire sur les plus importantes questions de la morale.

Après la Révolution, quand le séminaire fut recons titué en 1801, rue Saint-Jacques, M. Labrunie (17421803), qui avait professé la théologie morale à Orléans et à Paris, fut chargé de ce cours. Il a laissé des traités manuscrits sur les actes humains, la conscience, la loi, les péchés, la pénitence, la justice et le mariage, dans lesquels il profita beaucoup des traités de M. Richard. — Antoine Rey (1786-1847), après avoir enseigné la morale à Bourges, à Nantes et à Lyon, passa au Canada. Il avait dicté à Lyon un traité du mariage qui fut recueilli et édité par ses élèves : Tractatus de malrimonio quem olim in seminario S. Jnrnci dictavit D***, Lyon, 1828, in-12 ; de même, un Tractatus de justilia et conlractibus hodiernis Galliarum legibus accommodatus, Lyon, 1829, in-12. — P.-R. Rony (1803-1847), qui professa à Lyon, publia Tractatus de actibus humanis et conscienlia ad usum scholarum accommodatus, Lyon, 1843, in-12 ; Tractatus de triplici virtute theologica : Fide, spe, caritate, Lyon, 1845, in-12 ; de même un Tractatus de pœnitentia, 1845, in-12 ; De purgatorio et indulgentiis, in-12. Ces traités n’ont pas été sans servir à M. Vincent, qui enseigna quelques années plus tard dans le même séminaire, pour composer son Compendium universæ theologiæ dont nous avons parlé plus haut. — Antoine Laloux (17971853), qui vint à Paris pour professer le grand cours de théologie de 1837 à. 1849, fut un brillant professeur. Il est qualifié par Hurter : in jure eqrcgie versatus. On a de lui Tractatus de actibus humanis. Dissertaliones novem, édité par A. Orssaud, prêtre de Montpellier. Paris, 1862, in-12. C’est dans ce volume qu’après avoir réfuté les principes des probabilistes, il propose le probabilisme à compensation. Sans avoir eu connaissance de cet ouvrage, le P. Potton, dominicain, formula de son côté et démontra scientifiquement un principe appliqué depuis longtemps avant l’invention du probabilisme. Au lieu de s’en prendre au P. Potton, le P. Bellocq préféra discuter le système tel qu’il était incomplètement exposé dans l'édition défectueuse donnée après la mort de M. Laloux par M. Orssaud. Le P. Potton releva la tactique et répliqua dans son opuscule : De la théorie du probabilisme, Poitiers, in-8° (voir ici Phobabilisme, t. xiii, col. 595). — M. Manier (1807-1871), dans son Compendium philosophie, 9e édit., 1870-1871, s'était fait le partisan du système de compensation après M. Laloux. Joseph Carrière (1795-1864), professeur de morale au grand cours du séminaire Saint-Sulpice depuis 1818 jusqu’en 1850, où il fut nommé supérieur général, a donné : Prælcctioncs theologiæ majores in seminario Sancti Sulpitii habitæ : De matrimonio, 1837, 2 vol. in-8° ; De justitia et jure, 1839, 3 vol. in-8° ; De conlractibus, 1844-1847, 3 vol. in-8°. Ces volumes eurent jusqu'à huit éditions. Les meilleurs jurisconsultes de l'époque ne parlaient de lui qu’avec éloge. Les qualités sont la position nette des principes, la discussion approfondie, 1 application judicieuse.

La science sociale se rattache à la théologie morale. Pendant longtemps on se contenta d’exposer les questions sociales dans le traité de la justice et des contrats. Maintenant la science sociale a pris une telle extension qu’elle demande un cours spécial. Louis Garrigue ! (1859-1927) s’intéressa de bonne heure à ces questions. Il commença par disserter de certains points dans la collection Science et religion, petit > volumes in-16 : L’association ouvrière, 1901 ; le Contrat de travail, 1904 ; Capital et capitalisme, 1905 ; Prêt, intérêt et usure, 1907 ; La propriété priver, 1909 ; Production et profit. De 1909 à 1924, élargissant ses études en des ouvrages plus importants, il donna au public un Traité de sociologie d’après les principes de la théologie catholique, en 3 vol., 1909, comprenant Régime de la propriété, 1 vol. ; Régime du travail, 2 vol. ; une Introduction à l'élude de la sociologie, 1901, 2 vol. in-16 ; 1 i° éd. complètement