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SAINT-SULPICE (COMPAGNIE DE)


Nouveau Testament imprimé à Mons, Paris, 1668, in-12 ; Vertus, maximes, instructions et méditations chrétiennes, Paris, 1687, in-12.

Tandis qu’il publiait ces ouvrages de piété ou d’apologétique, Saint-Sorlin faisait l’éloge du cardinal de Richelieu, sous l’impulsion duquel il avait composé ses pièces de théâtre ; certains critiques ont même prétendu que le cardinal aurait collaboré à quelques-unes de ces pièces. Saint-Sorlin publia encore La vérité des fables, ou l’Histoire des dieux de l’antiquité, Paris, 1648, 2 vol. in-8° et L’histoire des dieux, ou les Fables moralisées, Paris, 1667, 2 vol. in-8°. Enfin il faut ajouter : Avis du Saint-Esprit au roi, ouvrage singulier écrit pour répondre aux Visionnaires de Nicole.

Michaud, Biographie nouvelle, t. x, art. Desmarcst, p. 519-520 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xiii, col. 845-849 ; Baillet, Jugements des savants, t. iii, Paris, 1722, p. 307 ; Pélissier, Histoire de l’Académie française ; Niceron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. xxxv, p. 140-158 ; Nicole, Les Visionnaires, qui sont une attaque contre Saint-Sorlin ; Paul Lecoq, Notice sur Jean Desmarets et son époque, Paris, 1855, in-8° ; René de Kerviler, Jean Desmarets, sieur de Saint-Sorlin, Paris, 1879, in-8° ; R. Bonnet, dans son livre intitulé : Isographie de l’Académie française, Paris, 1907, in-8°, p. 79, écrit : Jean Desmarestz, sieur de Saint-Sorlin.

J. Carheyre.

    1. SAINT-SULPICE (compagnie de)##


SAINT-SULPICE (compagnie de). — À la différence des congrégations de la Mission fondée par saint Vincent de Paul, de Saint-Nicolas du Chardonnet de M. Bourdoise, de l’Oratoire du P. de BéruHe, de la Société de Jésus et de Marie du P. Eudes, constituées indépendamment des séminaires et qui ont ajouté cette œuvre à. leur vie propre, Saint-Sulpice n’a été établi que pour le séminaire : c’est sa liii, la raison de son existence. Les autres œuvres auxquelles la Compagnie fut appliquée dans le cours des temps ne sont que des œuvres accidentelles, que les circonstances ont imposées et qui du reste tendent à sa fin propre.

A l’article Olier, t. xi, col. 963 sq., on a parlé de la fondation du séminaire de Saint-Sulpice et des conditions dans lesquelles elle se fit. La composition du séminaire dans ces premiers temps, indique la direction qui fut donnée à cet établissement. Les séminaires ont un double caractère de maison d’études et de maison de formation. Dans les débuts, c’est principalement cette formation aux vertus et à la vie ecclésiastique qu’on venait y chercher. À côté de jeunes gens qui ne faisaient que terminer leurs études littéraires et philosophiques, se trouvaient un bon nombre de pensionnaires plus âgés, chanoines, curés, licenciés ou docteurs, qui venaient chercher autre chose que la science théologique qu’ils avaient déjà acquise. Mais peu à peu, ce fut l’élément plus jeune qui domina. Cette composition particulière du séminaire à ses débuts explique la part considérable donnée dans les règlements aux exercices de piété, et aussi la nature des études qui occupaient le reste du temps : administration des sacrements, cas de conscience, cérémonies liturgiques. Pour ceux qui avaient besoin de faire leurs études théologiques, les uns allaient en Sorbonne, les autres suivaient dans le séminaire des cours surtout pratiques, visant à donner à chacun tout ce qui permettait d’exercer fructueusement le saint ministère. En province, dans les villes qui n’avaient pas d’université, les clercs aspirant aux grades théologiques partaient pour les centres universitaires, ceux qui restaient avaient surtout besoin d’un enseignement simple, solide et pratique.

Les professeurs de séminaire, pour donner cet enseignement dans les différentes branches du service ecclésiastique, composaient leurs cours ou se servaient de manuels courants. Théologie dogmatique, morale,

DICT. DE THÉOL. CATHOI-.

controverse, catéchisme, prédication, spiritualité, Écriture sainte, droit canon, liturgie, histoire, philosophie, sciences, dans tous les domaines de la science ecclésiastique ils ont visé surtout au solide et au pratique. « Si le goût de la science éclatante s’introduisait à Saint-Sulpice, écrivait Fénelon à M. Leschassier, quatrième supérieur général, l’ouvrage de M. Olier et de M. Tronson ne subsisterait plus. » Ce n’est donc pas cette science éclatante qu’ont cherché les auteurs de la Compagnie ; ils ont bien compris que le but du séminaire était de former des ecclésiastiques d’une science plus solide que brillante, plus profonde que vaste, plus pratique que théorique. Au début, la plupart ne signaient leurs ouvrages que de cette façon : « un prêtre du clergé ». Mais, si modestes qu’ils aient voulu rester, le mérite de plusieurs de leurs ouvrages s’est fait connaître dans les différentes branches de la science ecclésiastique et les meilleurs critiques leur ont rendu témoignage. Sans doute ils n’ont pas tous la même valeur, mais en parcourant les différentes sciences, nous aurons à signaler surtout les noms qui ont émergé.

I. Théologie générale et dogmatique. — M. Olier demande qu’on « instruise chacun selon sa portée dans la théologie scolastique, positive et morale ». Faillon, Vie de M. Olier, t. iii, p. 57. Au xviie et au xviiie siècle, on se servait généralement dans les séminaires des manuels d’Abelly, de Tolet, de Honal, de Collet. On peut voir, dans la correspondance de M. Tronson (L. Bertrand, Lettres choisies, 3 vol. in-8°), comment s’organisa renseignement dans les séminaires de la Compagnie et dans les ouvrages généralement suivis pour la théologie. Le supérieur de Saint-Sulpice encourage peu les cours dictés et préfère pour l’utilité des élèves les manuels déjà imprimés comme celui d’Abelly. Cependant plusieurs professeurs avaient rédigé des cours. On conserve au séminaire du Puy les traités de théologie dogmatique de M. de Lantages (1616-1694) qui portent sur la Trinité, Jésus-Christ, l’incarnation, les sacrements en général et sur le baptême. À la bibliothèque municipale d’Avignon, on possède une Theologia scolaslica a Domino F. Delagoulte, presbytero S. Sulpitii, in seminario S. Irenœi Lugdtin. dictata ab anno 1675 ad 1678, in-4°, de plus de 1 000 p. On a également les cahiers dictés par Laurent-Josse Leclerc (1668-1735) au séminaire d’Orléans et à celui de Lyon où il fut successivement professeur : Tractatus de yratia divinisque auxiliis, auctore D. Leclerc, sucra-theologise projessore Aurelin-, 22 nov. 1708. Scripsil M.L.A. (inditor, ms. in-4° de 88 p. (au séminaire Saint-Sulpice) ; Tractatus de justificatione, ms. original au séminaire Saint-Sulpice : Traclutus de scientia Dei et prœdestinalione (ms. biblioth. municipale de Lyon, 220) ; Tractatus de eueharistiw sacramento (ms. Lyon, n. 230) ; Tractatus de ordinis sacramento (ms. Lyon 230). Voir ici t. îx, col. 107-109.

On sait la réputation dont jouissait à la fin du xviie siècle et au début du XVIIIe, Honoré Tourncly, docteur de Sorbonne, par son enseignement à la faculté de théologie et par la publication de ses cours en 16 vol. in-8°. Pour l’usage des séminaires et pour aider les aspirants à la licence, on se préoccupa à Saint-Sulpice d’en publier des résumés pratiques, suffisamment étendus et aussi complétés sur plusieurs points, tout en continuant, avec l’autorisation de. l’auteur, de se couvrir de son nom. Le Journal des savants de mai 1731 n’a pas su reconnaître le véritable auteur de ces résumés et les attribue tous au vrai Tournely. C’est Pierre de La Fosse (1701-1745) chargé de la direction des études au séminaire Saint-Sulpice qui a publié le résumé du premier volume, Tracta/us de Deo, dont Louis de Montaigne (1689-1767) donna d’abord une seconde édition, puis prépara et publia les

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