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SAHAGUN (BERNARDIN DE) — SAILER (JEAN-MICHEL)

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cescane, t. VI, Prato, 1881, p. 636 ; t. vii, 2e partie, Prato, 1891, p. 605-619 et 79-1-813 ; C. Rosell, Historia universal de las cosas de la Nuei>a Espana par M. R. Fr. Bernardino de Sahagun, dans Botetin de la real acad. de la hisl., t. ii, 1882, p. 182-185 ;.1. Garcia Icazbalceta, Bibliografia mexicana del siglo XVI, Mexico, 1886, p. 253-308, et Obras, t. iii, Mexico, 1896, p. 131-293 ; A. Llano, Sahagun y su historia de Mexico, dans Anales d. mus. nac. de Aléxico, t. iii, Mexico, 1886, p. 71-76 ; J. Ramirez, Codices mejicanos de /r. Bernardino de Sahagun, dans Boletin de la real acad. de la hisl., t. VI, 1885, p. 85-124 ; dans Anales d. mus. nac. de Mexico, t. ii, 3e part., Mexico, 1903, p. 1-34 ; Brinton, On the Nahuatl version of Sahagun’s Historia de la Nueva Espana, dans Congrès internat, des américanistes, t. vii, Berlin, 1890, p. 83-89 ; Cte de Charencey, L’historien Sahagun et les migrations mexicaines, I.ouvain, 1899 ; J.-M. Pou y Marti, O. F. M., El libro perdido de les platicas coloquios de los doee primeras misioneros de Mexico, dans Miscellanea Er. Ehrle, t. iii, Rome, 1921, p. 281 sq. ; J. Bouwman, O. F. M., Bernardino de Sahagun (t L', 90) en zijn wetenschappelijke missiearbeid onder de Azteken, dans Collect. franc, neerlandica, t. i, 1927, p. 211-260 ; R. Streit, Bibliutheea missionum, t. ii, American. Missionsliteratur 1493-1699, Aix-La-Chapelle, 1921, p. 216-221 ; J.-.I. O’Gorman, The franciscans in Mexico in the À v/ih century, dans Eccles. Review, t. i.xxxi, 1929, p. 24 1-269 ; F.-R. Bandelier, A hislorgof ancient Mexico (1547-1577), traduit de Inversion espagnole, faite par Ch.-M. de Bustamente, t. I, Nashville, 1932, p. 3-17 et 251-305 ; Ch.-S. Rradon, Religions aspects of the conques ! of Mexico, Durham, 1930 ; R. Ricard, La « conquête spirituelle » </i/ Mexique. Essai sur l’apostolat et les méthodes missionnaires des ordres mendiants en NouvelleEspagne de 1523-1572, Paris, 1933.

A. Teetært. SAILER Jean-Michel, évoque de Ratisbonne.

I. Vie. II. Appréciation doctrinale.

I. Vie. — Jean-Michel Sailer, né à Aresing, en Haute-Bavière, le 17 novembre 1751, était le fils d’un pauvre cordonnier. Admis à l'âge de dix ans au collège des jésuites de Munich, il y reçut une solide formation classique et y fut initié à la littérature allemande de cette époque, entre autres à la Messiade de Klopstock, En 1770, Sailer entra au noviciat des jésuites à Landsbcrg-sur-le Lech ; il y prononça ses vœux simples le 14 septembre 1772 et il suivait les cours de la faculté de théologie d’Ingolstadt en qualité de frère scolastique, lorsque la Compagnie de Jésus fut supprimée. Durant toute sa vie, Sailer conserva un excellent souvenir de son séjour chez les jésuites. Dans son autobiographie, il reconnaît avoir mené à Landsberg, au cours de son noviciat, « une vie presque paradisiaque, et il ajoute que « la méditation des vérités éternelles, l’amour du divin et une piété qui se meut dans ce double élément, cette vie vraiment supérieure de l’esprit, fut le fruit de ces années » passées dans la Compagnie de Jésus, Autobiographie, dans Œuvres complètes. Sultzbach, 18301815, t. xxxix, p. 261. Étant professeur à Landshut, il disait à ses intimes : « À l’origine de l’ordre des jésuites, bien du divin s’est montré ; dans son expansion, on a pu constater bien de l’humain, et bien du diabolique dans sa suppression. » Ringseis, son disciple et ami ajoute que, dans la pensée de Sailer, ce diabolique était à porter au compte des adversaires de la célèbre Compagnie. Autobiographie, p. 206 ; Ringseis, Erinnerungen, t. I, p. 70.

Après la suppression des jésuites, Sailer resta à Ingolstadt pour y achever ses études théologiques, les anciens professeurs jésuites continuant d’enseigner à la faculté comme prêtres séculiers. Ordonné prêtre à Eichstàdt, en 1775, il fut adjoint en 1777 à son professeur, l’ancien jésuite Stattler, en qualité de répétiteur public, pour la philosophie et la théologie. Il fit paraître alors son premier ouvrage « sur le plus grave devoir des parents dans l'éducation des enfants », qui prélude à. l’orientation toute pratique qui devait toujours caractériser son enseignement oral et écrit. Nommé titulaire de la seconde chaire de dogme en 1780,

il publia sa leçon inaugurale dans laquelle il expose sa conception de la théologie. De idea theologi christiani, Munich, Fritz, 1781. Nous reviendrons plus loin sur cet opuscule.

Dès l’année suivante, l'électeur de Bavière, CharlesThéodore, ayant pour des raisons d'économie confié l’enseignement de la théologie à Ingolstadt à des religieux qui devaient l’assumer sans percevoir aucune rétribution, Sailer fut mis à la retraite avec tous ses collègues séculiers. Muni d’une pension de 240 gulden, il se retira à Munich, où il se consacra à l'étude. Il fit alors paraître sa Doctrine de la raison, pour hommes tels qu’ils sont, c’est-à-dire initiation ci la connaissance et à l’amour de la vérité. Dans cet ouvrage, l’auteur ne veut pas donner une théorie de la connaissance ; il se propose d’amener le lecteur à la lumière de la foi chrétienne en le mettant en garde contre les mauvaises méthodes et les erreurs susceptibles de l’en éloigner. Ce sont surtout les conceptions de l’Aufklârung populaire qui y sont battues en brèche. Quant à la doctrine philosophique sous-jacente à l’argumentation de Sailer, elle est orientée vers les conceptions de Leibnlz-Wolf et de Jacobi. C’est également durant son séjour à Munich que Sailer publia son Livre de prières et de lectures pour catholiques, qui eut un très grand succès, parmi les protestants comme parmi les catholiques, et connut de nombreuses éditions.

En 1784, l’archevêque électeur de Trêves, Clément Wencestas de, Saxe, qui était aussi évêque d’Augsbourg, lit attribuer à Sailer la chaire de théologie pastorale et morale à l’université de Dillingen sur le Danube. Nous savons par Sailer lui-même que Clément Wencestas lui rendit ce bon office en signe de gratitude pour une lettre pastorale en langue latine, adressée au clergé d’Augsbourg que Sailer avait composée pour lui. Note manuscrite de Sailer sur un exemplaire de cette lettre l>astorale. dans B. I.ang, Bischof Sailer. p. 20.

A Dillingen, Sailer parvint à la célébrité. De tous les pays d’Allemagne et de Suisse, les étudiants accouraient pour l’entendre. C’est que Sailer faisait ses cours dans la langue allemande, qu’il maniait avec habileté et esprit. À son enseignement de la morale et de la pastorale, il avait ajouté des cours publics sur les doctrines fondamentales de la religion, lesquels étaient ouverts aux étudiants de toutes les facultés et furent bientôt suivis par nombre de personnes cultivées de la ville et des environs. Sailer publia ces cours sous le titre de Crundlehren der Religion.

C’est à Dillingen que Sailer eut comme élève le célèbre Wessenberg, avec lequel il demeura lié d’amitié durant toute sa vie. L’archevêque actuel de Fribourgen-Brisgau, Mgr Grôber, estime que si plus tard Wessenberg ne tourna pas au rationalisme radical, il l’a dû à. l’enseignement et a l’amitié de Sailer. Grôber, dans Freiburger Diôzenun-Archiv, 1927, p. 370. Christophe de Schmid qui écrivit un grand nombre de récits, si appréciés par la jeunesse, fut lui-même un élève de Sailer à Dillingen. Ce fut sur les conseils et la direction de Sailer qu’il composa son histoire biblique à l’usage des écoles qui eut un très grand succès. Lang, Bischof Sailer und seine Zeilgenossen, Ratisbonne, 1932, p. 35.

Durant son professorat à Dillingen, Sailer publia son célèbre cours de théologie pastorale, ainsi qu’un traité de philosophie morale chrétienne qu’il intitula Doctrine de la béatitude.

En 1794, Sailer fut relevé de ses fonctions de professeur, parce que, comme le disait son décret d’amotion, la théologie pastorale devait dorénavant être enseignée au grand séminaire et non plus à la faculté. Il semble toutefois que la véritable raison de son éloignement fut la suspicion jetée sur sa doctrine par certains de ses collègues qui lui reprochaient d'être