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ROUMANIE. ENSEIGNEMENT, RITE LATIN


Autriche. L’évêque trouve une aide efficace pour son oeuvre, dans son confrère Joseph Malinowski.

Dès sa fondation, ce séminaire est confié aux soins des jésuites de la province de Galicie. Après une interruption de vingt-trois ans, ce sont des Pères de la Compagnie de Jésus qui le dirigent aujourd’hui encore. L’intérim a été fait par les prêtres de la mission (lazaristes), et surtout par les prêtres séculiers du diocèse.

Une mention spéciale est due à Mgr Dominique Jaquet, O. M. C, gardien du grand monastère de Fribourg (Suisse), consacré évêque de Iassy le 3 mars 1895. Pendant les huit années de son épiscopat, il construit le nouveau séminaire de Copou. Jusqu’alors le séminaire fonctionnait dans la résidence épiscopale. Après sa démission du siège de Iassy, il reprend son activité de professeur d’Écriture sainte à l’université de Fribourg, ensuite comme professeur d’histoire ecclésiastique au collège séraphique international de Rome.

En cinquante ans d’existence, quarante-six prêtres sont sortis du séminaire, parmi lesquels il faut noter Son Exe. Mgr Robu, évêque actuel de Iassy ; Mgr Cisar, archevêque de Bucarest, fut lui-même professeur au séminaire. Diomède Ulivi, après de brillantes études, est nommé professeur au gymnase épiscopal (18981900). Il complète à Fribourg les études faites dans le pays. Il voyage en Amérique, Italie, Pologne. A Venise, il découvre le fameux fragment Hic Dominus, le fragmentum Ulivianum de l’étude historique fameuse Fragmentum Fanluzzianum.

Antoine Gabor, prêtre, professeur lui aussi au séminaire, devient l’apôtre de la presse catholique de Moldavie. Il lance les revues Lumina Cresliniilui [La lumière du chrétien] et Senlinela calolicâ [La sentinelle catholique], crée l’institut de la Bonne-Presse de Iassy, avec succursale à Chisinâu [Kichenef] de Bessarabie, ardent champion de l’union des Églises. Jean FerenJ, collègue du précédent à l’université d’Inspruck, professeur au séminaire, est auteur d’études historiques de valeur. Dans la revue Cullura creslinâ de Blaj il a fait paraître une étude approfondie sur l’évêché des Cumans. Il est mort curé de Butea, dans la fleur de l’âge.

Parmi les écoles primaires confessionnelles de la Bukovine, qui d’après le concordat se rattachent au diocèse de Jassy, nous trouvons à Cernâu^i (Cernowitz ) une école confessionnelle catholique mixte, fondée en 1896 avec quatre classes primaires, et cinq secondaires, 10 instituteurs, 180 élèves. Trois langues d’enseignement : polonais, roumain et allemand, et droit de publicité. Cf. Dr. C. Angelesco, Loi de l’enseignement particulier [en français], Bucarest, 1925, p. 71.

Le P. Bonaventure Morariu, O. M. C, alors provincial de cet ordre, comme curé de Gala^i. a obtenu le droit de publicité pour l’école paroissiale de cette ville, fondée par son confrère François Orlando en 1914 pour cent cinquante élèves.

A Liuzi-Câlugâra (Bacâu). depuis 1923 fonctionne une école de chantres d’église, avec quatre classes. Ces chantres sont les collaborateurs des prêtres pour le catéchisme, la sacristie, le chant d’église. Une école semblable fonctionne aussi dans les mêmes conditions à Sàbâoani-Roman à partir de 1934, qui avait déjà existé en 1875.

3° Le diocèse catholique de rite latin de Salu-Mare et Oradéa. — Unis par le concordat, ils ont un seul grand séminaire, avec deux ans de philosophie à Satu-Mare, et quatre ans de théologie à Oradéa.

Ce séminaire reflète, naturellement, en grande partie le passé de ces deux diocèses. L’évêché de Satu-Mare date de 1804. Celui d’Oradéa plus ancien, avait été réorganisé après 1692, c’est-à-dire après qu’on eut

chassé les Turcs de cette ville. Au début les prêtres de ce diocèse recevaient leur éducation des jésuites de Casovia (Kaschau, Kosice). En 1740, l’évêque Nicolas Csaky ouvre dans sa résidence un séminaire pour douze clercs, sous la direction de deux professeurs de l’ordre des ermites. Un des buts de ce séminaire était la récitation des heures canoniales à la cathédrale, ainsi que l’étude du chant ecclésiastique et de la liturgie, aussi le séminaire suivit-il la cathédrale quand elle se transporta sur la rive droite du Crish rapide. En 1806, l’évêque François Miklôssy construit un immeuble réservé au séminaire dans lequel, sur l’ordre de l’empereur Léopold II, les clercs roumains unis suivirent les cours de théologie, jusqu’en 1918. En 1889, le cardinal évêque Laurentius Schlauch ajoute à l’ancienne construction une aile nouvelle. Ce bâtiment est occupé actuellement par la congrégation des sœurs sociales. En 1929, on affecta au séminaire le second étage de la résidence épiscopale. Jusqu’en 1930, les cours du grand séminaire duraient quatre ans ; depuis, on les fait précéder d’une année de philosophie, puis à partir de 1933, selon le désir du Saint-Siège, de deux années de philosophie.

Le séminaire de Satu-Mare a produit un grand nombre de prêtres, un évêque diocésain, Ladislas Birô (1866-1872), et les professeurs universitaires de Budapest : Aloyse Gryneus († 1860) et Aloysi ; Wolkenberg († 1935). Du séminaire d’Oradéa sortent les professeurs universitaires : François Stanczel, Etienne Székely († 1927), auteur d’études bibliques importantes, et Arnold Pataky. D’après la statistique de 1931, l’évêché de Satu-Mare compte 45 écoles, dont 42 primaires et 3 secondaires avec un total de 119 professeurs et 5 861 élèves ; celui d’Oradéa a 72 écoles, dont 66 primaires et 6 secondaires avec 159 professeurs et 4 936 élèves.

L’évêché catholique de Timisoara.

Il possède

lui aussi un petit et un grand séminaire, comme aussi d’autres institutions d’enseignement et d’éducation ecclésiastiques.

1. Les séminaires.

Comme dans les autres diocèses, l’histoire du séminaire est en étroite liaison avec celle de l’évêché lui-même. Cet évêché a ses origines au xie siècle. Du premier évêque qui est saint Gerhardus († 1046), titulaire de Morisena, jusqu’à l’évêque actuel, S. Exe. Mgr Augustin Pacha, on compte quatre-vingt-neuf évêques. Jusqu’en 1716, les Turcs sont souverains du territoire de l’évêché d’aujourd’hui. Ce n’est qu’après leur expulsion que viennent les colons allemands catholiques ; avec eux la vie catholique est en pleine efflorescence. Pendant longtemps, le diocèse n’a pas de séminaire propre. Ses séminaristes (deux au début, puis sept, et douze) sont élevés à Tyrnavia, Neutra, etc. Joseph II les éparpille à travers tous ses séminaires centraux de Buda, Zagreb, Bratislava, Tyrnavia, Agria, où il leur donne une éducation très libérale. En 1806, l’évêque Ladislas Kôszeghy de Remete (1800-1828) demande et obtient de l’empereur d’Autriche François I er, l’ancienne maison des jésuites, pour en faire un séminaire diocésain. Le nouveau séminaire contient 44, plus tard 48 séminaristes. L’empereur fait une fondation de 800 florins. L’évêque, le chapitre, les paroisses donneront le reste. Le premier directeur est le frère de l’évêque.

L’évêque Alexandre Csajâghy (1851-1860) crée à côté du grand séminaire, un petit séminaire ; compose un règlement écrit en langue latine classique : vie spirituelle, études, professeurs, examens, vacances, habillement, etc., rien n’échappe à son observation. Il met les séminaristes sous la protection céleste de l’Immaculée Conception. L’évêque se rendant compte que la population du diocèse est polyglotte, impose aux séminaristes de bien savoir au moins deux langues,