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SAGESSE. TEXTE ET VERSIONS


la Sagesse parèdre des trônes » divins, ix, t : rJjv -<ov aôiv, ()pôv(ov TrccpeSpov troçîav. Comparer Pindare, Olgmp., viii, 28, de Osjx'.ç. parèdre de Jupiter hospitalier ; Euripide, Hélène, 885 et Médée, 208, des dieux siégeant auprès de Zeus ; même Philon, Vifa Mos., ii, y ; — depso’poç TCp Œw [jUcro7r6vepo< ; Sbtt]. (Il s’agit ici du mot seulement, car la même image se trouve dans Ps., Cix, 1 : xdtOou èx Ss^uov p.o’j.) La « toute-puissante parole de Dieu frappant de mort les prcmicrsnés des Égyptiens comme un "éant guerrier dont la tète « touchait au ciel », y.y.l oùpocvoû [J.bi r-~70, tout eu "marchant sur terre - '^zfy’ry.zx. 8'ènl yr, ç, xviii. Kir, est une réminiscence de la Discorde d’Homère, Iliade, iv, 1 13, Cépiç) oùpxwô èf7T'/)pt^s xàpY] xal sici yOovî, (3alvsi, passée également dans Virgile, Enéide, w, 177, (Fama) ingreditur solo et caput inter nubila condit. Cf. I Par., xxi, 16 ; Philon, De decal., 1 1 : Apoc, x, 5.

Le genre choisi par l’auteur est le genre didactique et parénétique des livres sapientiaux déjà marqués eux-mêmes de la touche poétique et éloquemment passionnée des moralistes de la Grèce (Hésiode, Théognis de Mégare). C’est, en effet, dès le c. i, le Ion de renseignement et de l’exhortation, qui passe bientôt, c. ii, a l’effusion lyrique rappelant les écrivains de pure nationalité grecque, à l’essor poétique, v, 15-23 (Dieu combattant pour les justes), vi, 2-8 (Dieu jugeant les rois et les puissants), vii, 22-vni, 1 (nature et attributs de la sagesse), avec un grand luxe d’images, d'élégantes antithèses, xi, 8-l(t ; xiii, 18 1'.), de traits descriptifs empruntés à la nature, xvii, 17-20. L’enseignement, toujours clair et vivant, ne se tient pas toutefois constamment dans le domaine de la théorie, puisqu’il utilise, dans une mesure peut-être quelque lieu exagégérée, les données historiques des livres de Moïse avec des amplifications de détail de l’t listoire sainte puisées sans doute dans la tradition orale. Le souci constant d'établir un parallèle entre le châtiment infligé aux Égyptiens et la faute qu’ils ont commise, c. xvi-xix, pour « montrer que l’on est puni par où l’on a péché », XI, 1(5, comme de tourner en bénédiction pour Israël la plaie atteignant l’Egypte, xi, 4-15, n’est cependant pas toujours d’application naturelle et produit à la longue sur le lecteur un effet de fatigue. On peut regretter aussi que le zèle ou la ferveur sacerdotale de l'éminent auteur lui ait fait écrire de façon si peu naturelle la seconde moitié de son livre sous forme de prière, ix-xix. Ces défauts, que l’on peut bien regretter, ne justifient pas toutefois le sévère jugement porté par Buddée, Institut, theol. dogmat., p. 1 18, sur le style et la manière d’un écrivain judéo-helléniste qui s'écarte en effet si souvent et si loin de la simplicité de ses devanciers dans la littérature sapientiellc. ("est faire injure au juif cultivé usant dans un si noble but d’un idiome étranger tellement plus souple et plus expressif que le sien, que de taxer son éloquence, en réalité plus laconique à l’orientale — que diffuse, de langage fardé et orné jusqu'à la nausée de fleurs de rhétorique », « moins soucieux de la vérité que de la louange », « exagérant jusqu'à altérer et falsifier les faits historiques ».

Voir Grimm, Das Bueh der Weisheit, Leipzig, 1860, p. 5'.) (Sprache mut Darstellung) ; Heinisch) Dos llurli der Weisheit, Munster-en-W., 1912, p. xvi-xviii (Ursprache) ; Margoliouth, Was ilic Book of Wisdom written in Hebreiv ? dans Journ, of the Royal Asiatic Society, l.S'.in, p. 263-297, et i lu Wisdom of Ben Sira mut (lie Wisdom ni Solomon, dans Exposilor, 1900, t. i, p. llt-ltii) et 186-193 ; Bois, Essai sur les origines de In philosophie judéo-alexandrine, Paris, 1 890, p. 212 m|. ; l’reiideni liai, Whai is the original language of the Wisdom <>l Salomon ? (The Jeivish Quart. Ken., 1891, p. 722-7.") :  !) ; Thackeray, Rythm in the H » <>k of Wisdom, dans Jonm. of theol. Stud., 1905, p. 232-237 ; Deissmann, Lient l’nm Osten, Tubingue, 1908, p. 86 sq. ; Gartner, Komposition und Wortwahl <'<"> Buchs der Weisheit, Berlin, 1912,

p. 107-229 ; Cornely, Introductio, t. n 6, p. 221-223 ; KaulenHoberg, Einleitung, Fribourg-en-Br., 1913, IIe part-, p. 183181 ; Swete, Introduction, Cambridge, 1900, p. 268-269 et 311-312.

Texte et versions.

Le texte grec du livre nous a

été transmis dans tous les manuscrits onciaux qui contiennent une Bible complète : le Valieanus (B), le Sinalticus (N), i’Atexandrinus (A), le Vendus (V ou 23). Le Codex Ephrsemi, palimpseste (C), n’a sur sept feuilles que trois fragments : viii, 5, èpya^6ji.svo( ; -xii, to, t&rov pxTocvotocç ; xiv, 19-xvii, 18, eùp.sX-/ ; ç ; xviii, 2 1, è~l yâp, ad jinem. Le meilleur texte est celui du Valieanus. Beaucoup de manuscrits en minuscule le contiennent aussi. (Signalés dans Swete, Introduction, p. 158 à 103 et Heinisch, p. i, -li.)

Des versions, la première en date (n p siècle de notre ère) et la plus importante est Vitalique, ou vieille latine. Elle est à peu près littérale. Toutefois, « maints passages y sont ou faussement ou inexactement traduits ; quelques mots difficiles à rendre ont été laissés de côté ; des synonymes sont rendus par une même expression, ou le même mot est traduit de différentes façons ; des locutions sont périphrasées. » Heinisch, p. LU. Elle ajoute, ça et là quelques stiques, ou seulement quelque mot, à l’original. Ces additions ne sont en réalité que des gloses marginales introduites après coup dans le texte latin, ou de doubles traductions, ou encore quelques mots destinés à servir d’introduction ou de résumé à quelque développement. Les autres versions ne les contiennent pas. Ce sont, dans la Bible sixtine seulement : i, 156, injuslitia autem mortis est acquisitio, en complément de 15a et préparation de 10 « ; dans la clémentine (et la sixtine) : ii, 86, nultunt pralunt sil quod non pcrlrunseat luxuria nostrci, doublet de 9a ; v, 1 l, tulia dixerunt in inferno hi qui peccaverunt, glose marginale qui force le sens du contexte, où il s’agit du jugement dernier ; VI, 1, Melior est sapientiu quant vires, et vir prudens quant forlis, notice marginale donnant l’idée du morceau vi, 2-23 et centon des divers passages Eccle., ix, 16 ; Prov., xvi, 22 et xxiv, 5 ; vi, 23, diligite lumen sapicnti ; v omîtes qui præestis populis, doublet probable de 22a ; viii, lie, et faciès prineipum mirabuntur me, doublet de 116 ; ix, 196, quicumque placuerunt tibi Domine a principio (per sapientiam sanati sunt), glose de 186 rapportée à la suite, x, 1 sq. ; xi. 56. dejectione potus stii.ct in cis, cum abundarent jilii Israël lœtati sunt. glose expliquant le châtiment des « ennemis » d’après les ꝟ. 4, 6 et 7 ; xi, 9, luos exaltares et (adversarios… necares), glose en rapport avec xviii, 8 ; xi, 116, admirantes in fuient exitus, doublet de 156 ; xi, 256, aut fecisti, doublet de v.aTsay.s-'Jaaaç, constituisti ; xii, 19, judicans ; xv, 176. cum effet mortalis, rappel de 17</ ; xvii, 1, Domine… verba tua, synonyme de judicia. « Le texte de cette vieille latine offre à la critique les plus précieuses ressources : il est à préférer, sans réserve aucune, à celui des manuscrits grecs. » Kaulen-I Ioherg, Einleitung, II « part., p. 187

Fort importantes aussi pour la critique du texte grec sont la version syro-hexaplaire (de Paul de Telia, vue siècle, de 015 à 617), tout à fait littérale, et la version arménienne, également très fidèle (v siècle).

Moins utiles, la version syriaque (Peschitta) du commencement du iv siècle, faite par deux traducteurs et, bien que fidèle pour le sens, peu littérale, parfois paraphrastique, omettant mainte expression de compréhension jugée difficile, et la version éthiopienne (v siècle) transmise dans un seul manuscrit où manquent quelques stiques (tombés ou corrompus) et où beaucoup de mots sont mal traduits.

La version copte (dial. sahidique), à raison de son antiquité (dès avant Origène) et de sa fidélité, a la