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RUTHÈNE (ÉGLISE). ÉTAT ACTUEL


nistration apostolique de la région des Lemky », avec siège à Rymaniv. La dite administration a été érigée sur les instances du gouvernement polonais, qui s’en sert pour poloniser les montagnards ukrainiens des Carpathes, nommés Lemky. Le premier administrateur (mort en 1936) a confié l’éducation de son clergé au séminaire polonais (romain-catholique) de Cracovie, quoique le séminaire ukrainien grec-uni de Peremysl soit à proximité de la région des Lemky.

3. Diocèse de Stanyslaviv.

Le chapitre cathedra ! de Stanyslaviv a trois chanoines-conseillers. Le diocèse est divisé en 20 décanats avec 419 paroisses et 650 prêtres. Sur son territoire les basiliens ont cinq couvents ; les rédemptoristes, un : les sœurs basiliennes, deux ; les sœurs de la Conception-Immaculée de la sainte vierge Marie ont vingt-sept maisons ; les sœurs de la charité du refuge de la Sainte Trinité (sorores charitatis sub titulo Refugium Sanctæ Trinitatis), une maison d’orphelins ; les sœurs de la congrégation de Saint-Josaphat, deux maisons ; la congrégation des sœurs

« Unguentiferæ » (congregatio sororum l’nguentiferarum),

une maison ; enfin les sœurs de la Sainte-Famille (congregatio sororum Sanctæ Familiœ), trois maisons.

2° Situation juridique de l’Église gréco-calholique. Elle est réglée par le concordai de 1924 entre le Saint-Siège et le gouvernement polonais. Voir ait. Pologne, t. xiii, col. 2434. L’autonomie de la métropole galicienne est assurée, mais sa juridiction est pourtant limitée à la Galicie. Les autres parties du territoire national ukrainien en Pologne (la Volhynie, la Polésic, la Podlachie et le pays de Kholm) sont confiées à un administrateur apostolique, l’évêque gréco-catholique Nicolas Carneckyj, originaire de la Galicie ; mais ses fidèles, les Ukrainiens catholiques du rite oriental des dits pays, sont soumis à la juridiction des évoques polonais du rite romain. L’activité de l’administrateur apostolique ne laisse pas d’être paralysée par l’attitude toujours difficile du clergé polonais ; c’est pourquoi le progrès de l’union sur ces territoires est peu considérable. L’activité missionnaire y est confiée à trente prêtres du rite grec, qui sont surtout des moines : basiliens, rédemptoristes, studites. Le Ponlificium seminarium orientale, fondé à Doubno (en Volhynie) en 1931, est destiné à l’éducation du clergé qui doit travailler sur les territoires ukrainiens et blancs-ruthènes où les orthodoxes sont en majorité ; mais, dans ce séminaire, les langues polonaise et russe ont la prépondérance. En Pologne il y a ensemble 3 810 000 Ukrainiens catholiques du rite grec.

Église ruthène en dehors de la Pologne.

En

Tchécoslovaquie il y a deux évêques gréco-catholiques : celui de Moukatchevo et celui de Priachevo. Le diocèse de Moukatchevo (avec résidence à l’zhorod) englobant le territoire du pays autonome de la Ruthénie subcarpnthique, a 320 paroisses avec 350 prêtres ; celui de Priachevo, sur le territoire ruthène (ukrainien) annexé à la Slovaquie, a 163 paroisses avec 190 prêtres. Chacun des deux diocèses de l’Ukraine subcarpathique a six couvents d’hommes et un de femmes. Ensemble il y a en Tchécoslovaquie 570 000 Ukrainiens (Ruthènes ) catholiques du rite grec.

Les 60 000 Ukrainiens gréco-catholiques, habitant la Bukovine et l’ancien comitat hongrois de Marmaros, sont soumis, depuis 1930, à un vicaire général-administrateur épiscopal de Cernivci (Czernoviè), qui dépend de l’évêque gréco-catholique roumain de Marmaros-Sziget.

L’évêché gréco-catholique de Krizevac est l’autorité ecclésiastique supérieure pour les 45 000 colons ukrainiens gréco-catholiques qui habitent les provinces yougoslaves de Backa (où les Ukrainiens-Ruthèncs sont venus au xvme siècle), Banat, Croatie, Slavonie et enfin Bosnie.

Aux États-Unis il y a deux évêques ukrainiens catholiques : l’un à Philadelphie, l’autre à Homestead, tous deux depuis 1924. Le diocèse de Philadelphie a 95 paroisses avec 95 prêtres, deux couvents d’hommes et onze de femmes. Le diocèse de Homestead a 176 églises et chapelles avec 155 prêtres et un couvent féminin. Aux États-Unis il y a 575 000 Ukrainiens gréco-catholiques. Le diocèse ukrainien catholique du rite grec de Winnipeg en Canada a 320 000 fidèles et 55 prêtres en 270 paroisses. Les 70 000 Ukrainiens gréco-catholiques du Brésil et de l’Argentine, avec dix-neuf prêtres, sont soumis aux évêques du rite latin. Au Brésil, le rôle religieux et culturel de la station missionnaire des basiliens à Curitiba (en Parana, où sont établis les colons ukrainiens) est considérable ; l’ordre de Saint-Basile a ses éditions populaires à Prudentopulis.

Tous les évêques gréco-catholiques ukrainiens qui sont hors de la Galicie, tout en étant soumis directement au Saint-Siège, ne laissent pas d’entretenir des rapports étroits avec le métropolite de Léopol, qui préside les conférences de l’épiscopat ukrainien.

L’Église ruthène orthodoxe.

L’Église orthodoxe,

qui dans le passé (du xiie au xviie siècle) avait toujours eu un caractère national ruthène, ne peut plus être considérée actuellement comme une Église nationale ukrainienne. Le gouvernement de l’État ukrainien en 1917-1920, s’était efforcé de lui rendre son caractère national, l’Église autocéphale ukrainienne fut constituée par le loi du 1 er janvier 1919. Un peu plus tard, le concile orthodoxe ukrainien de Kiev (21-23 octobre 1921) élut le métropolite Basile I.ypkivskyj, malgré l’opposition du patriarche de Moscou. L’autorité suprême de l’Église orthodoxe ukrainienne, le Conseil ecclésiastique orthodoxe ukrainien général, a commencé par éditer les livres liturgiques, traduits en ukrainien. Mais, en 1928, ce conseil fut supprimé et le métropolite avec les évêques, arrêtés par le tiouvernement soviétique. Depuis ce moment-là il n’y a plus en U. R. S. S. que des communautés religieuses privées d’autorité centrale et persécutées par le régime communiste. L’Église autocéphale ukrainienne en Amérique a trente-deux paroisses aux États-Unis et cent vingt au Canada.

Les 4 098 000 orthodoxes en Pologne ont depuis 1925 une Église autocéphale dont le chef est le métropolite de Varsovie. Elle est composée de trois diocèses ukrainiens, ceux de Varsovie et Kholm (respectivement polonais et ukrainien), de Volhynie et de Polésie ; et de deux blancs-ruthènes : ceux de Vilna et de Grodno.

Le diocèse volhynien a 680 paroisses, quatre couvents d’hommes et trois de femmes ; l’abbaye d’Ouspenska Lavra à Potchaïv relève directement de la métropole. Le diocèse de Varsovie et Kholm a 85 paroisses (dont 69 au pays de Kholm et en Podlachie, 7 en Galicie, 9 sur le territoire national polonais) et un couvent d’hommes. Le diocèse de Polésie a 319 paroisses et un couvent d’hommes. Le diocèse de Vilna a 170 paroisses, un couvent d’hommes et un de femmes ; le diocèse de Grodno, 179 paroisses, deux couvents d’hommes et un de femmes.

Quoique 70 % des orthodoxes de Pologne soient des Ukrainiens (2 810 000) (les Blancs-Buthènes comptant pour 20 %, les Russes, Polonais et divers pour 10 % seulement), toute la hiérarchie supérieure orthodoxe — excepté l’archevêque de Volhynie, Alexis — est russe. D’ailleurs, la langue russe est de plus en plus remplacée dans cette Église par le polonais, ce qui cause un grand mécontentement parmi les Ukrainiens et Blancs-Ruthènes. Le statut précisant la situation matérielle et juridique de l’Église orthodoxe en Pologne n’est pas réglé jusqu’alors. Cette mission avait été confiée, par arrêt présidentiel du 31 mai 1930, au concile de cette Église ; mais la date de la convocation de cette assemblée n’est