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sophianisme de Florenskij et de Bulgakov comme suspect d’introduire une quatrième personne en Dieu. Les explications de Bulgakov calmèrent cette première tempête. Mais dans le synode tenu à Carlowitz, les 18-31 mars 1927, Antoine publia la lettre sur le « modernisme » de l’académie théologique de Paris, dont une preuve est précisément la théorie de la Sophie. Voir M. d’Herbigny, S. J.. Évêques russes en exil, dans Orientalia christiana, n. 07, Home, 1931, p. 116-149. La condamnation eût pu sembler un épisode de la lutte engagée entre les métropolites Euloge de Paris. et Antoine de Carlowitz. Il n’en est rien ; et quand Serge, métropolite de Moscou, condamna solennellement, en septembre 1935. par l’intermédiaire d’Éleuthère, métropolite de Lithuanie, la doctrine de Bulgakov, Antoine n’était plus de ce monde. Pour confirmer la sentence, l’archevêque Séraphin (Sobolêv) publia un volumineux ouvrage contre la nouvelle doctrine de la Sophie : Novoe ucenie o Softi Premudrosli Boziei, Sofia, 1935, suivi, deux années plus tard, d’une réponse plus succincte aux défenses opposées par Bulgakov : ZaScila Sofianskoi Eresi Protoiereem S. Bulgàkovim pred lilsom Arkhierciskago Sobora Russkoi Zarubeznoi, Sofia, 1937.

La condamnation de la théorie sophianique ne lut pas bien accueillie à Paris. N. Berdjaêv y trouva l’ombre et l’esprit du grand inquisiteur ; S. Bulgakov ne manqua pas de repousser les considérants de la sentence, qui était, selon lui. le fruit d’un examen superficiel et incomplet ; au lieu de cesser d’écrire, il ajouta à ses précédents ouvrages sur la Sophie le livre sur le Paraclet, Paris, 1936, et publia en anglais un résumé de sa théorie, sous le litre The Wisdom <> God. A brief summanj of sophiology, New-York, Londres, 1937.

L’absence d’autorité doctrinale dans l’Église russe, plus que jamais sensible en ce temps d-crise, a été favorable à la résistance de Bulgakov : néanmoins. le sophianisme ne semble pas destiné à recueillir l’approbation de la théologie orthodoxe. On en eut la preuve dans le froid accueil fait aux professeurs de l’académie de Paris au I er congrès international de théologie orthodoxe, célébré à Athènes du 29 novembre au 3 décembre 1936. Dans ce congrès, la délégation russe put constater jusqu’à quel point leur position khomjako vienne et sophianique étail en opposition avec la pensée théologique dominante dans les autres Églises orthodoxes. C. Dumont, En marge du premier congrès de théologie orthodoxe, dans Russie et chrétienté, nouv. série, t. i, 1937, p. 54-77, voir surtout p. 61.

F. Sur le développement historique de l’enseignement ecclésiastique on a quelques brèves Indications dans A. Palmieri, La Chiesa russa, Florence, 1908, c. vin : Le scuole del cleroe le scienze sucre in Russia, p. 541 sq. Sur les premières écoles des archiconfréries, ont écrit : S, Golubev, 1. es premiers temps de l’archiconfrérie de Kiev, et ses écoles, dans Trudg, 1882, t. i, p. 233-25 I : X. Kharlatnovic, Les écoles pravoslaves dans la Russie occidentale au x VII’s. et au commencement du XVIII* s., Kazan, 1898, j>- 185-476 ; el AI. Linceskij, Ln pédagogie des anciennes écoles’les archiconfréries, dans Trudg, 1870, t. in. Pour le développement ultérieur, nous recommandons P. Znamenskij, Les écoles ecclésiastiques en Russie jusqu’à la réforme de l’année tox, Kazan, 1 SSII ; et pour la période plus récente, li.-Y. Til lino.

L’école ecclésiastique en Russie pendant le XIX’s., 2 vol., Vilno, 1908, 1909.

II. Académies ecclésiastiques. 1° Celle dont l’histoire esi le mieux étudiée est l’académie de Kiev. Le premier ouvrage es1 dC au métropolite Macaire (Bulgakov), Histoire de l’académie de Kiev, Kiev. 1843. Parmi ses continuateurs, il faut consulter V, AskoncenskiJ, Histoire de l’académie ecclésiastique de Kiev, Saint-Pétersbourg, 1863, qui concerne les années 1819-1851 ; V. Serebrennlkov, L’académie de Kiev depuis le milieu du XVIII* s. jusqu’à laréformede 1819, Kiev,

1897 ; A. Jablonowski, qui publia en polonais son livre L’académie kievo-moghilienne, Cracovie, 1889-1900, et deux ans après revint sur l’argument dans un article de la revue Kwartalnik Historgezng, I. x vi, 1 902, lequel souleva une vive critique de la part de Th. Titov, Au sujet des rapports entre l’académie de Kiev et l’orthodoxie, dans Trudg, 1903, t. m ; 1904, t. i ; I). ViSnevskij, L’académie de Kiev dans la première moitié du XVIII* s., Kiev, 1903.

Mais les auteurs les plus célèbres sont S. -T. Golubev, N. Petrov, et Th. Titov. Golubev consacra à l’académie kiévienne un premier ouvras » ’en 1886, Histoire de l’académie ecclésiastique de Kiev. I. Période pré-moghilienne, Kiev, 1886. I ami ses autres ; cnt>. veir Le eull ;./- kilvo-mojhilien pendant la vie de sun fondateur, dans Trudg, 1890, t. iii, p. 537 sq. ; L’académie île Kiev éi lu fin du XVII’s. et au commencement du XVIII’- s., dans Trudg, 1901, t. m ; 1902, t.I.ll ; et le livre : Quelques pages il’une histoire toute récente (novissima) île I acailiini : ecclîsiaslijue de Kiiv, Kiev 1307, qui est un ; polémique contre Th. Titov. X. Petrov dédia à l’académie de Kiev de très nombreux articles publiés dans les Trudg : Relations de l’académie de Kiev avec la diffusion des écoles ecclésiastiques en Russie, 1001, t. i et il ; L’académie de Kiev dans la première moitié du XIIIe s., 1905, t. ii, ni ; L’académie de Kiev sous le règne de l’impératrice Catherine II < 17621776), 1906, t. ii, m ; Contribution à l’histoire de l’académie ecclésiastique de Kiev au XVII’-XVIII* s., 1909, t. III. Le principal travail de Petrov es) la collection : Actes et documents concernant l’histoire de l’académie de Kiev, Kiev, 1904-1915, Il vol. ; Petrov dirigea lui-même la publication des quatre premiers volumes, qui comprennent la période de 1721 à 1769. Les sep) derniers tomes sont l’œuvre de Théodore Titov, auquel on doit en outre toute une série d’articles : L’académie ecclésiastique de Kiev à l’époque de lu n/urme, dans Trudg, 1010-1 01 I ; et le livre Contribution à l’histoire de l’académie ecclésiastique de Kiev aux XVIIe -XVIII

  • s., Kiev, 1913. Ses derniers écrits furent les deux

beaux volumes : L’imprimerie de la laure kiévienne Peccrskaja, Kiev, 1916, 1918.

2° Moins riche et plus ancienne, est la littérature sur les autres académies. Celle de Moscou eut comme principal historien S. Smirnov, Histoire de l’académie slavo-grécolatine de Moscou, Moscou, 1.S.V>. Pour l’académie de Saint-Pétersbourg, le principal auteur est I. Cistovic, Histoire de l’académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg, Saint-Pétersbourg, 1857, œuvre que le même auteur compléta par le volume : L’académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg pendant les trente dernières années ( 18ÔS-1888), Saint-Pétersbourg, 1889.

Sur l’académie de Kazan, voir A. Iilagovescenskij dans ses deux ouvrages : Histoire de l’ancienne académie de Kazan, 1797-1818, Kazan, 1875, el Histoire du séminaire ecclésiastique de Kazan… pendant /es x l’I II’et XIXe siècles, Kazan, 1881 ; 1’. Znamenskij, Histoire de l’académie ecclésiastique de Kuzun (1842-1891), Kazan, 1891 ; S. Ternovskij, Mémoires historiques sur l’élut de l’académie ecclésiastique de Kuzun après sa redonne, l, u-l'> :, Kazan, 1802.

III. Organisation des études ecclésiastiques. —

Sur l’organisation instaurée par le règlement de Pierre le Grand, l’ouvrage principal est celui de P. Verkhovskij, L’institution du collège ecclésiastique et le règlement ecclésiastique, Rostov-sur-le-Don, 1916, 2 vol., où l’on trouvera une étude très approfondie et une bibliographie très riche. Pour 1 es di lièrent es réformes, on peut consulter S. RozdestvenskiJ, Matériaux pour l’histoire des réformes dans l’enseignement en Russie pendant les A VIII* et X /Ae siècles, Saint-Pétersboiit g. 1910. Sur noire sujet, voir plus spécialement Th. Titov, Lu réforme des académies ecclésiastiques en Russie au XIX’s., dans Trudg, 1000, I. i, n ; el surtout l’ouvrage déjà cite de I !. Tillinov, l.’école ecclésiastique en Russie au XIX’S., 2 vol., Vilno, 1908, 1909. Comme derniers travaux, pour la réforme de 1908, X. Glubokovskij, Commencement de l’organisation des écoles ccclésiusligues, dans Rog. Vêst., 1917, t. II, p. 75 sq. ; pour celle de 1814, M. Uogoslovskij, Réforme des écoles supérieures ecclésiastiques sous le règne d’Alexandre l" et fondation de l’académie ecclésiastique de Moscou, dans Bog, Vêst., 1017, I. n. p. 356 sq.

IV. La théologie m ssi ioni RNE. Pour avoir des renseignements sur la théologie nisse, il faut encore consulter l’ouvrage fondamental de Philarète (Gumilevskij), Ri sunié de lu littérature religieuse russe, 1862-1863, 3e éd., Saint-Pétersbourg, 1881, avec des données bio-bibliographiques sur divers auteurs ; ci les articles épais dans le Dictionnaire biographique russe, Saint-Pétersbourg. 1896-1913, et dans