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    1. RUSSIE##


RUSSIE. LA THÉOLOGIE DANS LES ACADÉMIES

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gnement du grec et du latin ; ensuite clic changea le nom de l’école en celui de Séminaire slavo-gréco-latin et étendit le cercle d’études jusqu’à la philosophie et la théologie. 1(1., ibid., p. 13, 23. Sous le règne de Catherine II, un oukase du Saint-Synode du 27 juillet 1788 le transforma en Séminaire central d’Alexandre Nevskij ; des élèves choisis dans les séminaires de l’éparchie devaient y recevoir une formation plus complète. Ibid., p. 75 sq. Les étudiants du séminaire slavo-grécolatin étaient environ 70 (en 1711, ils étaient 74 dont 10 en théologie ; en 1702, 05 avec 7 théologiens) ; maintenant ils arrivent à 200. Ibid., p. 05. En 171)7, le séminaire, tout en conservant les cours d’humanités, prit le titre û’Académie d’Alexandre Nevskij ; il était à la hauteur des académies de Moscou et de Kiev. Ibid., p. 102. Les élèves passent de 157 en 1799 à 277 en 1807 ; les cours de théologie sont fréquentés par 15 étudiants en 1799, 19 en 1807. Ibid., p. 143. Enfin, en 1809, fut fondée V Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg, destinée exclusivement aux sciences sacrées. Parmi ses premiers recteurs, se distingue l’hilarète Drozdov (nommé recteur et professeur de théologie le Il mars 1812), qui travailla efficacement au développement de l’académie. I. Cistovic, op. cit.. p. 215 ; voir ici Philahète Drozdov, t. XII, col. 13761395. De 1809 à 1869, on y réunissait un peu plus d’une centaine d’élèves. Quand, en 1869. on établit le système des quatre années simultanées, les élèves de théologie devinrent plus nombreux ; L’année 1886 donne le chiffre le plus élevé ; 355. Cꝟ. 1. Cistoviè, St. Pclersburgskaja dukhovnaja dkademija za poslêdnija .30 Ici (1858-1888), Saint-Pétersbourg, 1889, p. 104-137. Selon la dernière statistique publiée, on comptait 280 élèves en 1912 et 271 en 1913. Les professeurs qui enseignaient dans l’académie pendant les dernières années étaient au nombre de 33 en 1912 et de 37 en 1913. Olcel o soslojanii imper. S. Petersburgskoi dukhovnoi akademii za 1912, p. 18, 25-38 ; id., za 191. !, p. 9, 14-28. À partir de 1821, l’académie publia sa revue : Khristianskoe Ctenie < La lecture chré tienne).

L’académie de Kazan.

Le 18 mars 1723. Tikhon, métropolite de Kazan, ouvrit dans la résidence épiscopale de Theodorovskij, hors de la ville, c école slavo-latine pour la jeunesse destinée au sacerdoce. Les classes commencèrent le 19 mars avec 52 élèves. A. EîIagovcSôenskij, Islorija Kazanskago dukhovnoi seminarii… za xviii-xix stol., Kazan, 1881, p. 13-17. Kn 1726 leur nombre était monté à 18(1. Le métropolite Hilaire Rogalevskij fonda le séminaire de Kazan en 1733 et l’organisa sur le plan de celui de Kiev, d’où le métropolite de cette ville. Raphaël Jaborovskij lui envoya comme professeurs Basile Putsek, Etienne Glovatskij, Germain Borutoviè et Nicolas Sokolovskij, lesquels furent chargés des cours. Au début, on enseignait uniquement la grammaire et la rhétorique ; en 1739. on commence à enseigner la philosophie, et, en 1751. la théologie, dont le premier professeur fut Théophile Ignatioviè. Id., ibid., p. 26 sq.. 36. Enfin, en 1797, sous l’épiscopat d’Ambroise Bodovêdov, et alors que Silvestrc Lebedinskij, était recteur du séminaire, l’oukase de Paul I er transforma l’établissement en une académie ecclésiastique de Kazan, dont la vie fut très courte. Cf. A. BlagOveScenskij, Islorija ttaroi Kazanskol dukhovnoi akademii, 17971818 g., Kazan, 1875. Ln 1807, elle subit une réforme, et bientôt elle lut fermée pour redevenir séminaire, conservant toutefois le plan d’études philosophiques et théologiques propre aux académies. Grâce a l’inté rêt du coin le l’rotasov, ober procureur u Saint Synode, le 21 septembre 1842, fête de saint Dimitri de Rostov, s’ouvrit une seconde fois l’académie ecclésiastique de Kazan, au monastère de Spasskij.

P. Snamenskij, Islorija Kaxanskoi dukhovnoi akademii (1842-1870), t. i, Kazan, 1891. p. 5-23. L’académie de Kazan. quant au nombre des élèves, professeurs, etc. alla de pair avec les autres académies de Russie ; mais elle se lit remarquer entre toutes par une plus grande (idélité à la doctrine orthodoxe, qu’elle défendait non seulement contre les doctrines musulmanes, mais aussi contre les courants libéraux qui prédominai ni dans les sphères théologiques de Russie. N. Pisarev en fait mention dans le discours qu’il prononça en 1917 à l’occasion iu 75e anniversaire de l’Académie. Voir N. Pisarev, Kazanskaja dukhovnaja akademija na sluzenii pravoslavnoi Cerkvi i russkomu narodu, dans Pravoslaonyi Sobesêdnik, 1917. p. 426-457. Cette dernière revue, organe officiel de l’académie de Kazan. fondée en 1855, dura jusqu’à l’année tragique de 1917. L’histoire des académies théologiques, que nous avons esquissée brièvement, offre un champ très vaste d’étude. Nous suivrons uniquement l’organisation et le développement des études théologiques, laissant de côté les autres questions administratives, politiques ou qui se rapportent à la formation proprement ecclésiastique du clergé russe.

III. LES ÉTUDES THÉOLOGIQUES DANS LES ACADÉMIES. —

Les débuts.

Dans les commencements de renseignement de la théologie, on voit dominer l’esprit que Pierre Moghila inspira au collège de Kiev. La pédagogie de Moghila est une copie fidèle du système pratiqué dans les collèges de la Compagnie de Jésus. Il est à la source de I’A nthologion, où Moghila réunit les règles et conseils pour la formation de la jeunesse studieuse, (cf. M. Linccskij, Pedagogija drevnikh bratskikh slwl i preimuiëestvenno drevnei Kievskoi akademii, dans Trudꝟ. 1870, t. iii, p. 562-563), confirmés et complétés dans les Leges académies docentibus et sludentibus observandæ promulguées, le 7 octobre 1734, par l’archevêque de Kiev, Raphaël Jaborovskij. Cf. N.-I. IV trov, Akti i dokumenli otnosjasciesja k istorii Kievskoi akademii, sect. ii, t. i, 1° part., Kiev, 1904, p. 214-219. Jaborovskij insiste sur la piété, la ponctualité, l’usage du latin dans la conversation, sur la soumission aux préfets et inspecteurs, sur la conduite qui convient aux candidats à la prêtrise. Mais c’est dans la partie didactique que la dépendance par rapport à la pédagogie occidentale se fait sentir le plus fort. Moghila fit sien le principe : non mulla sed mullum ; il divisa les classe^ et les exercices scolaires de façon à donner une solide formation aux élèves, pour ce qui concerne le latin et les langues slaves ; les déclamations, actes solennels, etc., complétaient l’enseignement, tout connut dans les collèges des jésuites.

Bien entendu, cette formation humaniste n’entre pas dans le cadre des études théologiques : cependant elle orientait vers l’étude des théologiens latins et elle préparait les intelligences à comprendre la scolastique. Il en fut ainsi quand, en 1689, fut fondée la première chaire de théologie à Kiev. Auparavant, dans les écoles des archiconfrénes. c’est à peine si la théologie est mentionnée et i ! s’agit alors d’un enseignement superficiel ayant pour base une traduction incomplète du livre De fi.de orthodoxa de saint Jean Damascène. K. Kharlatnoviè, Zapadnornsskyja pravoslavnyja Skoli.xi’i iiaculii xvti vêka, Kazan, 1808, p. 153 (la traduction russe contenait quarante-huit chapitres ; plus tard. Kurbikon traduisit les quatre livres, divisée en cent-cinq chapitres). On utilisait aussi le catéchisme de Stéphane Zizanij (éd. 1596), du livre Sertsalo bogoslovija de Cyrille Tranquilion, etc. Ibid., p. 151 158. I.e collège de Moghila suivit cette coutume, mais naturellement pour les cours de religion on employait de préférence le Catéchisme et la Confession du fondateur.’fout d’abord, tant à Kiev qu’à Moscou, l’enseignement théologique se réduisit à une chaire, dans laquelle