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    1. RUSSIE##


RUSSIE. L’ENSEIGNEMENT RELIGIEUX Al’XVII.e S.

vernement, connut une splendeur qu’elle n’avait pas eue auparavant.

Le règlement ecclésiastique (Reglament dukhovnyj) a eu un nombre considérable d’éditions, Pétersbourg, 1721 ; Moscou, févr. 1722 ;.juin 1722 ; janv. 1723, etc. L’édition latine du Regulamentum (sic !) ecclesiasticum a été faite en même temps que le texte russe par le P. C. Tondini, Règlement ecclés. de Pierre le Grand, Paris, 1874 ; on la trouvera dans Mansi-Petit, Concilia, t. xxxvii. Il y a aussi une introduction et une traduction françaises.

P. Verkhovskoj, L’institution du collège ecclésiastique et du règlement ecclés., 2 vol., Rostov, 1916 (Ucreidenie…), capital ; T.-V. Barsov, Le Saint-Synode et son passé, Pétersbourg, 1896 (Sv. Sinoil…) ; le même auteur a publié beaucoup d’articles à ce sujet dans Khr. Cten., 1894-1897 ; V. Blagovidov, Les procureurs suprêmes du Saint-Synode au XV IIIe et dans la première moitié du XIX’siècle (Oberprokurory. ..), dans Prao. Sob., 1897 ; V.-V. Belogostinskij, La réforme de Pierre le Grand dans l’administration suprême île l’Église (Reforma…), dans Ëurn. Min. Nar. Pr., juinjuill. 1892 ; P. Verkhovskoj, Le règlement ecclésiastique fut-il falsifié ? (K voprosu…), ibid., déc. 1914 ; N. Vostokov, Le Saint-Synode et ses rapports avec les autres bureaux de l’Étal durant le règne de Pierre le Grand (Sv. Sinod…), ibid., juil.-déc. 1875 ; Th. Zordanov, Le Saint-Synode sous Pierre le Grand (Sv. Sinod…), Tillis, 1882 ; N. Kedrov, Le règlement ecclésiastique dans l’activité réformatrice de l’ierre le Grand (Dukhovnyj Reglament), Moscou, 1886 ; I.-.la. Obraztsov, Description des documents et affaires conservés dans les archives du Saint-Synode (Opisanie dokumentov…), Pétersbourg, 1868 ; voir aussi l’importante recension Zurn. Min. Nar. Pr., oct. 1868, p. 1 I 1-180 ; les volumes suivants de la même collection sont également utiles à consulter. V. Popov, Le Saint-Synode et les bureaux adjoints sous le règne de Pierre 1° (1721-1725) (() v. Sinode…), dans iurn., fév.-mars 1881 ; S. -G. Runkevië, Histoire de l’Église russe sous le gouvernement du Suint-Synode, t. i. Institution et organisation primitive du Saint-Synode, Pétersbourg, 1900, important, a paru d’abord sous forme d’articles dans Khr. Clenie, 1900 ; P.-V. Tikhomirov, Mérite canonique de la réforme de Pierre le Grand dans le gouvernement de l’Église (Kanoniéeskoe dostoinslvo…), dans Rag. Vist., 1904, n. 1.

J. Ledit.


II. LA PENSÉE RELIGIEUSE ET LA THÉOLOGIE EN RUSSIE DEPUIS L’ÉTABLISSEMENT DU SAINT SYNODE.

Comme on vient de le dire, la suppression du patriarcat et l’attribution de l’autorité suprême dans l’Église russe à l’organisme mi-partie ecclésiastique, mi-partie civil qu’est le Saint-Synode, marquent une date extrêmement importante dans la vie de cette Église. On n’entend pas étudier dans la présente section, pas plus qu’on ne l’a t’ait dans la première, l’histoire même de cette Église, depuis cette date historique jusqu’au moment actuel où elle tombe dans la cruelle et angoissante situation que l’on sait. On étudiera seulement ici le développement de la pensée théologique. Ce développement est beaucoup plus facile à marquer qu’aux époques précédentes, où ce sont les circonstances extérieures qui ont le plus souvent, on l’a vii, soulevé les divers problèmes. L’établissement dans la Russie du xviiie siècle de centres d’enseignement théologique a permis aux penseurs chrétiens de rattraper partiellement le retard dont souffrait l’Église russe. Mais le développement théologique ne s’y est pas fait en vase clos ; les influences venues des pays voisins s’y sont fait tour à tour sentir, souvent de manière très sensible.


I. L’enseignement religieux en Russie à partir du XVIIIe siècle.
II. Les académies ecclésiastiques (col. 335).
III. Les études théologiques dans les académies (col. 340).
IV. Les théologiens de l’école de Kiev (col. 345).
V. L’école prokopovienne (col. 351).
VI. Le retour à la tradition : la théologie de Macaire (col. 355).
VII. Les slavophiles (col. 359).
VIII. Les écrivains de la fin du xixe siècle (col. 363).
IX. Les théologiens contemporains (col. 364).



I. L’enseignement religieux en Russie a partir du XVIIIe siècle.

C’est le xviiie siècle qui inaugura l’enseignement ecclésiastique en Russie. Déjà les Russes occidentaux, qui vivaient sous la domination des rois de Pologne comptaient, à partir de la seconde moitié du xvie siècle, quelques collèges ecclésiastiques fondés par les monastères ou des archi-confréries, organisés selon le plan des collèges des Pères de la Compagnie de Jésus, des séminaires catholiques post-Iridentins et de l’académie ecclésiastique de Zamojskv. K. Kharlatnovic, Zapadnorusskija skoli xvi i nacala xvii vêka, Kazan, 1898, p. 38 sq., 185 sq.

La Grande-Russie, après l’annexion de Kiev, sous l’influence des anciens élèves de Kiev, vit nailre et se multiplier dans les villes principales, des collèges ecclésiastiques. Le premier et le plus ancien de ces collèges eut pour fondateur le célèbre métropolite Dimitri de Rostov, lequel, en 1702, ouvrit dans son palais épiscopal une école dirigée par trois professeurs formés à Kiev. Cette école réservait la première place dans l’enseignement à la langue latine (on s’y servait du livre du P. Alvarez, S.J.) ; mais on donnait aussi des cours de grec, de russe et de langue slave ecclésiasl [que, 1’. Znamenskij, Dukhovnyja Skoli v Rossii do reformi 1808 goda, Kazan. 1881. p. 21 sq. ; en 1709, on commença à expliquer la rhétorique ; mais c’est précisément cette même année que s’ouvre, avec la mort de Dimitri, une assez longue parenthèse dans l’école de Rostov, dont on ne parle plus que vers la fin du règne de Pierre le Grand.

L’exemple du zélé métropolite de Rostov eut bien des imitateurs. En 1703, Philothée Lescinskij fonda l’école de Tobolsk. sa ville épiscopale. La troisième école s’ouvrit à Novgorod, par l’initiative de l’évêque Job ; mais celle-ci ne suivit pas la direction de Kiev. Dans une lettre datée de la fin de 1709, Job prétendait qu’anciennement les écoles de Kiev avaient une renommée qu’elles ne méritaient plus dans le présent ; c’est pourquoi il préféra faire venir à Novgorod les frères Likhoudi pour diriger l’école slavo-hellénique. P. Znamenskij, op. cit., p. 30 sq. Quatre ou cinq années plus tard, vers 171 1-1715, Dorothée Korol’eviè, métropolite de Smolensk, fonda l’école de cette ville et la plaça sous la direction tic Joasaph Mævskij, formé à Kiev. Ibid., p. 41.

Ces écoles ecclésiastiques sont les seules de la Grande-Russie avant le règne de Pierre I er. Pendant son règne (1682-1725), surtout à partir de la mise en vigueur du règlement ecclésiastique dont nous parlerons plus tard, elles se multiplient rapidement. En 1721, nous trouvons les écoles archiépiscopales de Niznij Novgorod, Alexandre Nevskij, Irkutsk ; en 1722, celles de Tver et Bèlograd ; en 1723, nous devons ajouter à cette énumération celles de Kolomna, Kazan, Souzdal, Vjatka, Archangel : en 1721, Vologoda et Riazan ; en 1725, Ustiodj, Pskov…, et c’est ainsi que dans les années qui suivirent se continuèrent les fondations des écoles ou collèges ecclésiastiques destinés à la formalion des futurs prêtres ; de la sorte, en 173(1. à l’époque d’Anne Ivanovna, nous en trouvons dans quinze eparchies et dans le célèbre monastère d’Alexandre Nevskij, avec un total de 2 589 élèves. Dans tous ces centres d’études on donnait au moins la première formation ; mais plus tard, vers 1750, dans les séminaires de la laure Alexandre Nevskij, dans ceux de Kazan et de Novgorod et dans le collège de Kharkov, on donnait le cours complet de théologie, comme aux académies de Kiev et de.Moscou. N.-I. Petrov.’Lnacenie Kievskoi akademii v razvitii dukhovnikh ëkol i> Hossii s ucre&tenifa sv. Sinoda v 1721 goda i d<> polovini xviii vêka, dans TrudiI. 1904, t. i, p. 523-531. Pour toutes ces chaires. Kiev donna un grand nombre de pr ofesseurs.