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    1. RUSSIE##


RUSSIE. LE TEMPS D’IVAN LE TERRIBLE

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une controverse très importante avec Nil Sorskij sur les propriétés monastiques, mais bien qu’elle ait été au centre île la vie intellectuelle et religieuse de la Moscovie à cette époque, cette controverse ne touche guère à la théologie.

Pour l’histoire de l’hérésie des judaïsants voir les chroniques russes, en particulier celle dite de Nikon et les documents édités par Pavlov dans ses Monum. de l’anc. droit canon, russe, dans Russ. Ist. Bibl., t. vi (2e éd., Pétersbourg, 1908), p. 114 sq. On se servira avec encore plus de prudence de Joseph de Volokolamsk, Prosvèlitel, Kazan, 1857. L’introduction avuit été publiée par Novikov dans Drevnaja Ross. Vivlioteka, 2e éd., t. xix ; V.-N. Perets, L’illuminateur de Joseph de Volokolamsk dans une traduction ukrainienne du début du XVII’siècle (en russe : Prosvèlitel losifa Sanina…), dans Sbornik po russkomu jazyku, t. I, Leningrad, 1928.

()iu>ra(ies contemporains. — S. -A. Belokurov, S.-O. Dolgov, I.-F. Evseev, M.-I. Sokolov, L’hérésie des judaïsants (en russe : O eresi zidovstvujuslikh), Nouv. matériaux, dans Ctenija, mars 1902, recension dans 2urn. Min. Nar. Pr., oct. 1902. Belokurov a édité l’ouvrage antijudaisant du moine Savva ; Dolgov, les actes du concile de Moscou de 1490 ; Evseev, la traduction judaisante du prophète Daniel ; Sokolov la lettre du juif Théodore ; M.-N. Speranskij, La prière hébraïque de Juda ( XV-XVI’siècle), dans Ctenija, févr. 1908 ; du même. Le psautier des judaïsants dans la traduction du juif Théodore (Psallyr zidoi>slvujuscikh), ibid., 1907, mais il se trompait en pensant qu’il s’agissait du psautier dont Gennade s’était inquiété. La porte d’Aristote ou le mystère des mystères (Aristoleleuy…), dans Pamijatniki drevnej pis’mennosti, Pétersbourg, 1 908.

A.-I. Sobolevskij a consacré d’importants paragraphes à la littérature judaisante dans son ouvrage classique, Les traductions dans la littérature de la Russie moscovite aux XIV-XVII siècles, Pétersbourg, 1903 ; voir en particulier La littérature des judaïsants, p. 396-401 ; du même, Matériaux et remarques sur l’ancienne littérature russe, t. iv, Le psautier des judaïsants, dans lzv. OitL, t. xvil, 1912, n. 3, p. 92-94 (en russe : Psallyr zidovstvujuëéikh).

Sur Joseph de Volokolamsk il faut encore se référer à I. KhruScov, Étude sur les ouvres de Joseph Sanin, le bienheureux higoumène de Volokolamsk, 1866, et a la recension de v 71gt pages qu’en lit O.-Th. Miller, dansZwn. Min. A : or. Pr., févr. 1868, cet ouvrage serait pourtant entièrement à revoir ; N.-P. Popov, Le récit de Joseph sur l’hérésie des judaïsants d’après les manuscrits des grandes Menées (en russe : losijovo skazanie…), dans lzv. Otd., t. xviii, Janv. 1913, p. 173-197 ; F.-N. Popov, La vie Savvino de Joseph de Voloyda dans un remaniement du XVIe siècle, (Savvino iitir…), dans Bibliografiieskaja lêtopis, t. i, 1914 ; S. Ivanov, À jiropos de l’histoire littéraire du l’rosvêtitel » du bienheureux Joseph de Volokolamsk ( K literaturnoij. ..).

Sur le métropolite Daniel, nous avons les éludes de V. Zmakin, L’attitude tlu métropolite Daniel, vis-à-vis des hérétiques (en russe : Vzgljad milropolita…), dans 2urn. Min. Sur. Pr., mai 1879 ; du même, Le métropolite Daniel et ses œuvres, dans Ctenija, 1881, 1 ; voir surtout les indications sur les discours vi et vu du métropolite, fournies par Zmakin, dans Ctenija. 1881, 2, p. 342-361.

Voiraussi P. Bedrzitskij, L’activité littéraire des judaïsants, dans iurn. Min. Nar. Pr., mars 1912, p. 106 sq., l’auteur est bien documenté sur la bibliographie du sujet, mais ses hypothèses reçurent un accueil si mauvais qu’un second article, quoique promis, ne vit pas le jour ; V.-G. Druzinin, L’épitre du juif Théodore sur te baptême et la foi orthodoxe (Postlanie Feodora…), dans Lêtopis zanjatij arkheogr. Kommissii, t. xxi, 1909. Le rapport de D.-E. Ilovaiskij, L’hérésie des pseudo-judaisants, lu au congrès archéologique d’Odessa, 1884, et publié ultérieurement dans son Histoire de Russie, t. ii, Moscou, 1884, p. 5(18-522 et 580-582, eut pour conséquence une vive polémique avec A. -S. Pavlov, Th. Il’inskij, Le métropolite Zosime et le diak Théodore usilevié Kuritsyn (Milropolit Zozima…), dans Bog. Vest., oct. 1905 ; Il’inskij lava le métropolite Zosime de l’accusation d’hérésie, mais la suite de son article ne vil pas le jour ; du mèm, Les libres penseurs russes du XV siècle, ibid., 1905, 2, p. 436 sq. ; du même. Le diacre Théodore Kuritsy, dans Russkij Arkhiv, 1895 ; N. Kostonarov, Gennade, archevêque de Novgorod, dans Russk. istor. v ïizneopisanijakh, t. i, c. xiv ; V.-N. Peretz, Nouveaux travaux sur l’hérésie

judaisante et sa littérature, dans Izvestija de l’université de Kiev, oct. 1908 (Novye trudy…), p. 1, 40 ; Th.-M.-I., La pseudo-hérésie du métropolite moscovite Zosime (O mnimom ereticrstve…), dans Russkij Arkhiv., 1900, 1, j’aime à croire que Th.-M.-I. n’est autre que Th. Il’inskij.

X. Maxime le Grec.

Le célèbre théologien grec, formé en Occident et appelé fortuitement en Russie, est l’intellectuel le mieux doué que Moscou ait connu durant la première moitié du xvie siècle.

Il polémiqua contre tous les adversaires de l’orthodoxie : juifs, musulmans, païens, arméniens, latins et peut-être encore luthériens. Il lutta contre les superstitions locales et contre les prétentions anticanoniques de l’Église de Moscou ; il s’efforça de relever le niveau moral et religieux auquel la conquête tartare et la domination des premiers princes moscovites avaient réduit la Russie, il finit par être anathématisé dans deux conciles, jeté dans un cachot monastique comme hérétique, libéré enfin, et puis, au cours des temps, vénéré en plusieurs endroits de Russie comme un bienheureux sans être pourtant formellement canonisé. La place de Maxime le Grec dans la littérature de Russie est fort importante ; mais elle a été suffisamment indiquée a l’article Maxime l’Haghiorite, t. x, col. 4C0-463.

XI. ַ֣Les conciles d’Ivan le Terrible ; Littérature religieuse.

Le métropolite Macaire : les conciles de 1547 et 1549.

Le couronnement d’Ivan le Terrible (16 janvier 1547), nous l’avons dit plus haut (col. 249), donna un nouvel essor à la croyance populaire que Moscou était devenue l’héritière de Rome et de Byzance. La « troisième Rome » fut admirablement servie par le métropolite Macaire (15421563), dont le long pontificat, durant la première moitié du règne d’Ivan le Terrible, a été très loué par la plupart des historiens de l’Église russe, en particulier par Golubinskij.

Alors qu’il était archevêque de Novgorod, Macaire avait eu l’idée géniale de réunir en une gigantesque compilation tous les ouvrages religieux qui avaient été jusqu’alors écrits en Russie. C’était doter son pays d’une véritable littérature. Il y travailla douze ans. Le résultat de cette œuvre immense est connu sous le nom des Grandes Menées de Macaire. Dans ces douze énormes in-folio (un pour chaque mois de l’année), on trouve un peu de tout : vies de saints grecs, russes, et autres ; les courtes vies sont tirées des Prologues, les vies plus longues sont prises d’ailleurs (Métaphraste a été mis à contribution pour les vies grecques) ; (lies sont classées suivant le calendrier liturgique. On trouve à côté des Vies des saints, les écrits des mêmes saints : des homélies et parfois même des ouvrages plus étendus. On devine qu’il y a là des richesses encore inexplorées pour les anciennes traductions slaves des oeuvres des Pères ; à la fin de chaque mois, Macaire fit ajouter les œuvres religieuses d’autres ecclésiastiques non canonisés.

La Commission archéographique de l’académie des sciences de Pétersbourg (Pétersbourg, 1868-1915), a publié intégralement les Menées pour les mois de septembre, octobre, novembre (1-25), décembre, janvier (1-1 1) et avril ; une excellente description de ce recueil a été publiée par A.-V. Gorskij et K.-I. Nevostruev (avec prélace et suppléments de K.-V. Barsovl, dans Ctenija, 1881, 1, et 1886, 1, sous ie titre de Description des Grandes Menées de Macaire, métropolite de toute la Ittissie. L’archimandrite losif, Description détaillée des Grandes Menées de Macaire, conservées dans la bibliothèque patriarcale de Moscou (aujourd’hui bibliothèque synodale), Moscou, 1892 (en russe : Podrobnoe oylavienie…). À propos des Menées (O C.eliikh Mincjakh), dans Pamjatniki drevnej pis’mennosti, t. LU, 1879, p. 39-95. Sur le métropolite Macaire voir en plus des histoires générales, les monographies suivantes : K. Zaustsinskij, Macaire, métropolite de toute la Russie (Makarii milropolit…), dans iurn. Min. Nar. Pr., nov.-déc. 1881 ; G. KuntseviC,