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    1. RUSSIE##


RUSSIE. V RE Ml E R S METROPOLITES DE MOSCOU

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dogmatique ;
3. Des superstitions et jeux diaboliques ;
4. De* diacres qui entrent dans le sanctuaire et reçoivent la communion avant les prêtres ;
5. De l’ivrognerie du clergé ;
6. De l’abus qui permet à des laïques de bénir des fruits ou autres comestibles apportés à l’église, le même canon détermine les attributs du diacre, du clerc ftliak) et du bedeau ( ponomar) ;
7. De certaines coutumes bizarres observées à Novgorod à l’occasion des mariages ;
8. De certains actes immoraux ;
9. De la coutume de tracer une croix sur la terre ou sur la glace.

Les actes du concile de Vladimir se trouvent dans A. l’avlov et V. Benesevié, Monuments de l’ancien droit canonique russe, dans Russ. Ist. Bibl., t. VI, Pétersbourg, 10(18, n. 0. Les réponses du patriarche de Constantinople ; i Théognoste se trouvent dans le même recueil, n. 12.

Le métropolite Cyrille, antilatin et malheureusement à l’écart des grands mouvements d’union religieuse qui remuaient l’Occident, était un prélat consciencieux qui visitait son territoire. Chose vraiment extraordinaire, si nous interprétons correctement le silence des chroniques, il ne se mêla pas aux dissensions politiques et aux guerres qui occupèrent alors Alexandre Nevskij et ses fils. Cela seul lui mériierait une gloire immortelle. Il fut aussi le premier prélat russe à partir pour la Horde et obtint des empereurs tartares le premier de ces classiques jarlyki ou privilèges qui devaient consacrer les droits de l’Église orthodoxe. Les Tartares laissèrent à l’Église une indépendance et une liberté qu’elle ne connut jamais et qu’elle ne connaîtra pas sous la tutelle des souverains orthodoxes.

E.-E. Golubinskij, Hist. de l’Église russe, t. n a ; V.-V. Grigoriev, .Sur l’authenticité des jarlijks donnés par les khans de la Horde d’or au clergé russe (en russe : O ilostovèrnosti…), Moscou, 1812 ; M.-D. Priselkov, Les jarlijks des khans concédés aux métropolites russes (en russe : Khanskie jarlyki., .), Pélrograd, 1916 ; voir la recension sévère de Veselovskij, dans Zurn. Min. Nar. Pc, marsavril 1917, p. 118-130. Nous n’avons pas eu accès aux travaux récents de A.-N. Samojlovic, Quelques corrections à l’édition et à la traduction des jarlyki de Tokhlamys, Simféropol, 1927.


VI. LES PREMIERS MÉTROPOLITES DE MOSCOU.

Le successeur de Cyrille (12411-1281) fut un Grec du nom de Maxime (1283-1305) ; il transféra le siège métropolitain de Kiev à Vladimir-sur-Kliazma (1299). Constantinople n’autorisera cette translation que quarante ans plus tard, quand la métropole aura été fixée depuis longtemps à Moscou. Maxime n’a pas laissé d’autre souvenir dans l’histoire de Russie.

Son successeur fut « saint » Pierre (1308-1321)), un Russe de Galicie. Il avait été envoyé de Galicie à Constantinople pour y ètr" consacré métropolite des évêchés relevant du prince de Galic. L’union du roi Daniel avec Rome n’avait pas duri et Constantinople avait déjà autorisé la création d’un métropolite de Galicie (dont le nom ne nous est pas resté) quelques années auparavant, l’.ntrc temps, le prince Michel Jaroslavid de Tver, grand-prince de Russie de 1304 à 1319, avait lui aussi envoyé à Constantinople son candidat à la succession de Maxime, le moine Géronte. Pierre obtint d’êlre nommé métropolite de toute la Russie, mais on n’est pas sûr que ce fût sans simonie. Quand il arriva en Russie, il fut traduit devant un concile réuni a Pcrejaslavl (1309) el accusé précisé ment de ce délit. Toutes les chroniques passent cette histoire sous silence, et l’on n’y trouve que quelques rares allusions dans la Vie de saint Pierre écrite par le métropolite Cypricn dans un but d’édification. Même la chronique de Tver est silencieuse… Cet épisode d’histoire ecclésiastique semble devoir être certainement relié à’a lutte séculaire qui s’engageail entre

Moscou et Tver pour la suprématie. Le droit était manifestement du côté des princes de Tver, qui d’ailleurs montrèrent plus de noblesse de cœur et d’attachement à la religion orthodoxe que leurs adversaires moscovites. Michel Jaroslaviô de Tver fut assassiné sur ordre du prince de Moscou, puis canonisé. Pierre se rangea néanmoins du côté de son rival, le prince Juri de Moscou ; il transféra le siège métropolitain de Vladimir à Moscou. Ce fut là son titre principal à la canonisai ion. Nous dirons plus bas quelques mots de ses épîtres.

Son successeur était grec. Il venait de Constantinople et s’appelait Théognoste (1328-1353). Il jeta lui aussi son influence du côté de Moscou. Il excommunia le prince Alexandre de Tver dont le seul crime avait été d’infliger une sanglante défaite aux Tartares qui avaient voulu forcer les Tvériens à abandonner leur foi. Ce sont là des pages peu glorieuses dans l’histoire de Moscou, des pages bien sombres dans l’histoire ecclésiastique de Russie. Le malheur de l’invasion mongole ne fut pas tant la perte immense de matériel et de vies humaines ; ce fut surtout la démoralisation d’une grande partie du peuple russe et de presque tous ses princes, en dehors de. ceux de Tver qui nous paraissent à travers l’histoire comme auréolés de gloire et de noblesse.

Avant la mort de Théognoste, le prince de Moscou, Siméon Ivanoviè (1340-1353), méditait déjà sur les moyens à prendre pour assurer la primauté religieuse à son apanage agrandi. Le 6 décembre 1351, le métropolite grec consacrait comme é.vêque de Vladimir un fils de noble famille, devenu moine sous le nom d’Alexis, et qui jouissait de la confiance totale du souverain. Le nouveau prélat était considéré comme vicaire de Théognoste avec future succession et on avisa Constantinople de ne pas envoyer d’autre candidat. En fait, Théognoste était à peine mort qu’Alexis partit se faire consacrer à Constantinople. Le prince lithuanien Olger y envoyait lui aussi son candidat, ou plutôt ses candidats successifs, Théodorct et Romain. Il n’avait pas tout à fait tort, car Alexis, devenu régent de Moscovie durant la minorité de Dmitri Donskoj (1362-1389), s’occupait davantage d’étendre l’hégémonie moscovite que de gouverner l’immense territoire qui relevait de lui comme métropolite. Alors commença une période encore plus sombre de l’histoire ecclésiastique de Russie : excommunications, guerres civiles, invasions, trahisons, envoi d’apocrisiaires en Russie de la part de Constantinople, envoi d’argent (et quelles sommes !) tant de Moscou que d’autres parties de Russie. Après la mort d’Alexis (1378), la situai ion s’embrouille tellement que nous ne pouvons songer à la résumer ici ; elle ne se clarifia qu’en 1390 quand, par la mort du prince de Moscou, Dmitri Donskoj (1389), et de divers candidats à la métropole (Pimin en 1389 et Denis en 1385), il ne resta plus qne le Bulgare (ou Moldave ?) Cypricn qui avait déjà été plus ou moins métropolite depuis 1378 ; il obtint alors juridiction sur toute la Russie et l’on commença quelque peu à respirer.

On comprend que la production théologique et littéraire de cette période extrêmement troublée ait été a peu près nulle, ’fout au début de l’invasion mongole, nous avons un prédicateur, l’évêque Sérapion qui axait clé élu au siège de Vladimir par le synode de 1274 (ci dessus col. 234). Il nous a laisse sepl courtes homélies dans lesquelles il tonne contre les péchés, rappelle les sévérités de la justice divine cl invite ses auditeurs a la pénitence. Les sermons sont bien faits, ne manquent pas d’élégance et ont fait naître chez quelques-uns la supposition que Sérapion avait été formé en Galicie chez des maîtres latins, mais, l’historien Golubinskij le note avec un profond