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RUSSIE. ÉPOQUE PRÉMONGOLIENNE
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a rendu les plus grands services ; du même, Matériaux pour l’histoire de ta littérature ecclésiastique en ancienne Russie (en russe : Materialy…), dans Izv. Odt., 1902-1903 ; autre édition (Izsledovanija…), dans Sbor. OUI., t. lxxxii, 1907 ; A.-I. Sobolevskij, a publié beaucoup d’études sur cette période dans Jzv. Otd., ou Sbor. Otd-, ce sont là ses meilleures études, plus fouillées que celles qu’il imprima au début de sa carrière dans le Husskii filolog. Vêstnik de Varsovie ; citons en particulier ses Matériaux et remarques sur l’ancienne littérature russe, dans Izv. Otd., 1912-1916 ; ses Matériaux et recherclies dans le domaine de la philologie et l’archéologie slaves, dans S60r. Otd., t. lxxxvii, 1910 ; A.-I. Jatsimirskij, Petits textes et remarques sur la littérature slaroslave et russe, dans Izv. Otd., févr. 1897, avril 1898, févr. 1899, avril 1900, janv. 1902, févr. 1906, janv., févr. 1916. Cette période est également traitée avec plus ou moins de détail par tous les historiens de la littérature russe, Porfiriev, Pypin, Sevirev, etc.
Pour la polémique antilatine proprement dite, consulter : A. Popov, Bévue hislorico-liltéraire des travaux polémiques staro-russes contre les latins, Moscou, 1875, et A. Pavlov, Essai critique sur l’histoire de l’ancienne polémique grécorusse contre les latins, Pétersbourg, 1878 ; Pavlov avait commencé à écrire une recension du livre de Popov, mais son ouvrage prit de telles proportions qu’il en fit une brochure. Voir aussi M. Cel’tsov, Polémique entre grecs et latins au sujet des azymes (en russe : Polemika mezdu…), Pétersbourg, 1879.
Nous examinerons brièvement :
1° la chronique
primitive ;
2° l’épître de l’archevêque Léon sur les
azymes ;
3° les discours antilatins attribués à saint
Théodose Piô-’rskij ;
4° la lettre du métropolite
Georges :
5° celle du métropolite Jean ;
6° celles de
Nice’phore, enfin
7° divers écrits c’esxiie et xiiie siècles.
1° La chronique primitive.
D’après la Chronique dite de Nestor, le philosophe grec qui vint prêcher la religion chrétienne à saint Vladimir ne reprochait aux latins que l’usage des azymes : « Il n’y a pas une grande différence entre leur religion et la nôtre, dit-il ; dans la liturgie, ils se servent de pain non fermenté, c’est-à-dire d’azymes. » Lors du baptême de saint Vladimir à Chcrson, toujours d’après la même source, les prêtres grecs l’avertirent sérieusement de ne pas accepter les erreurs des latins, et à cette occasion, ils dressèrent un catalogue d’erreurs… Ils inventèrent le pape Pierre le Bègue qui était destiné à avoir une vogue incomparable en Russie. Il est manifestement impossible de considérer l’une et l’autre affirmation comme étant de 087 et de 988. Le catalogua d’erreurs latines dépend d’ailleurs du Ilept tô>v (DpàYycov. un écrit polémique composé durant la seconde moitié du xie sièc’e. Golubinskij a attribué tout le récit sur la conversion de saint ladimir que nous lisons aujourd’hui dans Nestor à un Grec du xiie siècle. Nikolskij, Matériaux pour un catalogue provisoire…, p. 16-40 ; Golubinrkij, H isl. de l’Église russe, t. i a.
2° Épitre de l’archevêque Léon sur les azymes.
Ce Léon, parfois appelé archevêque de Russie, ou encore de Prestav en Russie, n’a pas été identifié jusqu’ici. Quelques savants exclusivement russes, égarés par le titre de Russie qu’on donnait à l’occasion, paraît-il, aux archevêques de Bulgarie orientale, ont traduit Prestav par Penjislav sur le D.iicpr (petite forteresse, renouvelée par Vladimir, qui défendait les terres des princes kiéviens contre les incursions pétt henègues), y envoyèrent ce Léon qu’ils crurent pouvoir identifier avec un métropolite Léont. envoyé par Fhotius (sid) à saint Vladimir, d’après la chronique primitive. La gloire d’avoir eu en Russie le premier pol miste antilatin sur la question des azymes leur fit manquer quelque peu de sérénité. Après le Russe C l’tsov et le Grec Dimitracopoulo, le Bulgare Tsukltv et le P. Leib, S. J., reconnaissons que l’auteur de ce traité sur les azymes fut métropolite en Bulgarie et écrivit en grec à une époque plus tardive, certainement après Léon d’Ochrida et Cérulaire. Nous
n’avons donc pas à nous en occuper. Il convient cependant de noter que BenfSiVÎC qui fit une édition critique de cette lettre en 1920, la datait encore de l’an 1000. Cf. Nikolskij, Matériaux…, p. 43-47 : V. BemS vie, Monun enls de l’ancien droit canonique russe, t. n a, dans Russ. Isl. Bibl., t. xxxvi, 1920.
3° Saint Théodose Pcô’rskij.
On a attribué au célèbre fondateur du monastère des Cryptes de Kiev deux écrits antilatins. Izjaslav, grand-prince de Kiev, aurait demandé au saint moine ce qu’était la foi variague. Théodose aurait répondu en faisant un catalogue d’erreurs latines. Mais il nous semble impossible d’attribuer ces écrits à Théodose qui resta fidèle à Izjaslav au moment où ce dernier afficha sa foi catholique en envoyant son fils Jaropolk implorer l’aide du pape Grégoire VII à Rome et mettre la Russie sous la protection de Saint-Pierre. L’adversaire d’Bjaslav d’ailleurs, le grand-prince Svjatoslav, recevait alors comme ambassadeurs des prélats allemands qui étaient ses parents par alliance. Un examen sérieux de l’écrit principal de Théodose (dont la recension la plus ancienne — il y a quatre recensions différentes de cet écrit extraordinairemeni rép ;.n : lu à une époque plus tardive — est connue par un manuscrit du xive siècle) démontre qu’il ne peut être attribué au troisième quart du xie siècle. I es sources en sont Fhotius, Cérulaire, le LTepl tSv OpàyytoV ct le Ta oà-n.à(J.aTa r7 ; ç Xa-n.vt, x9 ; < ; êy.x), r, aéaç qui dépend à son tour eiu Ilepî tcTjv Ipâyycov. Aussi la plupart des chercheurs plus récents, Gulubinskij, Sakhinatov, Nikolskij attribuent ces écrits au xii*e siècle. Voir Nikolskij, Matériaux…, p. 157-197. surtout p. 188-194 ; A. Ljasdeiko, Remarques sur les œuvres de Théodose, écrivain du XIIe siècle (en russe : Zamelki o sd nenijakh), Pétersbourg, 1900 ; A. -A. Sakhinatov, Le Paterik des cryptes de Kiev et la chronique des cryptes (Kiev-P, c : rskij), dans Izv. Otd., 1897, p. 827-833.
4° Le métropolite Georges.
Il nous est difficile d’admettre l’authenticité de la Dispute avec un latin attribuée au métropolite Georges qui ne siégea à Kiev, semble-t-il, que durant l’année 1072. Georges lui-même, venu de Byzancc, devait sans doute partager les idées qui étaient en vogue alors à Constant inople ; il n’eut guère en tous cas la faveur du prince Iziaslav qui le chassa bien vite quand, avec l’appui du Saint-Sié ge, il se trouva de nouveau en possession ele sa capitale. La Dispute a vingt-huit griefs contre les litins (quoique le titre exact soit Dispute, avec un lit in : 70 accusations). Les sources sont C’-rulaire pour la maji ire part ie eles grie fs, le LTepi to>v <r>pàyycûv, Théodose, Ta aÎTtà[i.aTa et épie Ique source non encore ielentifiée. La seule énumération eles sources renel difficile l’attribution ele la Dispute à l’année 1072. On a remarqué aussi une parenté textuelle entre cet ouvrage et une lettre du métropolite Nicéphore à Vladimir Monomaque. Il est vrai que la plupart des savants russes ont admis l’authenticité ele l’écrit ele Georges, mais depuis l’énergique négation ele Pavlov qui voulut en faire un écrit du xiie siècle tout au plus, on a commencé à hésiter davantage. Voir N. Nikol kij, Matériaux. .., p. 201-202, qui donne bien l’état de la question sur l’authenticité du document ; édit. V. Ben, swè, Monum. de l’une, droit canon, russe, t. n a, Pétrograd, 1920, dans Russ. Isl. Bibl., t. xxxvi.
5° Le métropolite Jean.
Plus connue et beaucoup plus importante est la lettre du métropolite Jean à l’antipape Clément III (1080-1100) en réponse à un appel à l’union. Le métropolite, un Grec (comme tous les auteurs antilatins cités jusqu’ici), au lieu de multiplier les « erreurs romaines » n’en donne que « quelques-unes choisies parmi beaucoup » : il parle des azymes, du jeûne du samedi, de l’omission du jeûne durant la première semaine du carême, du