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QUINISEXTE (CONCILE) — QUIROGA (DIEGO DE ;

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A partir de cette époque, les canons du Quinisexte furent généralement attribués au VIe concile général et le concile Quinisexte lui-même fut considéré comme un appendice de ce dernier. C’est sans doute pour cette raison qu’aucun chroniqueur byzantin du haut Moyen Age ne le mentionne. George Hamartolos, dans la notice qu’il consacre à Constantin Pogonat, cite le can. 82 du Quinisexte, mais l’attribue au VIe concile général.

Enfin, nous avons signalé plus haut, dans l’analyse des canons, que Gratien attribue au VIe concile les nombreux canons du Quinisexte qu’il cite. Seul le pape Jean VIII (872-882) semble avoir émis quelque doute sur le bien fondé de cette attribution. Dans sa préface de la traduction des Actes du VIIe concile général, Anastase le Bibliothécaire lui fait dire qu’il n’approuve « les canons que les Grecs prétendent être <iu VIe concile » qu’autant qu’ils ne sont pas contraires aux décrets des papes et aux bonnes mœurs. Mansi, Concil., t.xii, col. 982. Ce n’est que plus tard, au courant de6 controverses entre Latins et Byzantins, que l’existence indépendante du Quinisexte fut reconnue.

Les canons du Quinisexte se trouvent dans Mansi, Concil., t. xi, col. 929 sq. Meilleure édition dans Lauchert, Die Ktmones der allkirchlichen Konzi/i>n, -Fribourg-en-B., 1896, p. 97 sq. Sur l’histoire du Quinisexte, Hefele-Leclercq, Hisl. des conciles, t. iii, p. 560 sq. ; Duchesne, L’Eglise au VI’siècle, p. 477 sq. ; Er. Caspar, Geschichle des Papsttums, t. ii, Tubingue, 1933, p. 633-640.

G. Fritz.

    1. QUINTANADUENAS Antoine##


QUINTANADUENAS Antoine, théologien moraliste espagnol, né à Alcantara en 1599. Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1615, professa les humanités et, appliqué au saint ministère, se signala par son dévouement aux prisonniers et aux pestiférés ; il fut recteur du Collège irlandais à Séville et y mourut en 1651.

Il est surtout connu par une instruction pratique, écrite en castillan en vue de la préparation aux ordres sacrés et plusieurs fois rééditée : Instruction de ordinandes y ordenados…, avec appendice Del examen de confessores y predicadores, Séville, 1640, et par deux ouvrages latins de morale casuistique auxquels se réfère parfois saint Alphonse : Singularia théologies moralis ad septem Ecrlesiæ sacramenta, accessit appendix adeelebriora christiani orbis jubilœa, Séville, 1645 ; Venise, 1648 ; Singularia moralis theologise ad quinque Ecclesiæ præcepta, neenon ad ecclesiasticas censuras et pœnas, Madrid, 1652 (posthume).

Nous avons en outre de cet auteur, en castillan : deux petits écrits canoniques de circonstance, Casos occurrenles en los jubileos de dos semanas…, Séville, 1642 ; Explication de la bula de Vrbano VIII contra il usu del tabaco en los templos, Séville, 1642 (par la constitution Cum Ecclesiæ, 30 janv. 1642, Urbain VIII avait défendu l’usage du tabac sous quelque forme que ce fût dans les églises du diocèse de Séville ; cf. Ferraris, Prompla bibliotheca, art. Tabaccum, éd. Migne, t. vii, 1857, col. 777 ; Gaspard, Codicis juris canonici fontes, 1. 1, 1923, n. 222, p. 422), et divers ouvrages d’hagiographie et d’ascétique, Vida de la infanta D. Sancha Al/onso, 1631 ; Gloriosos martyres de Osuna…, 1632 ; Santos de la ciudad de Sevilla…, 1637 ; Santos de la impérial ciudad de Toledo, … 1651 ; Nombre santissimo de Maria : son excelencia, signiftcados, vénération y efeclos, 1643.

Ce jésuite est à distinguer d’un homonyme, le canoniste Antoine de Quintanaduenas, né à Burgos, consulteur des vice-rois de Sicile et senator italicus à la cour madrilène, mort vers 1 628, qui composa un ouvrage sur les bénéfices. Ecclesiasticon lib. IV, Salamanque, 1592. Cf. Hurter, Nomenclator, t. iii, col. 867.

Sommervogel, Bibliothèque de la Comi>agnie de Jésus, t. vi, col. 1345 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., 1907, t. iii, col. 1188 ; Astrain, Historia de la Compania de Jésus, t. v, 1916, p. 89, 102, note 2.

R. Brouillard.

    1. QUINTILLIENS##


QUINTILLIENS. — Parmi les compagnes de Montan, saint Épiphane est seul à signaler une certaine Quintilla, qu’en plusieurs endroits il associe avec Maximilla et Priscilla. Cf. Hæres., xlix, 1, P. G., t. xli, col. 880 ; Hæres., li, 33, col. 949 ; Hæres., lxxix, 1, t. xlii, col. 741. Au premier passage cité, il fait de cette femme l’éponyme d’une secte qu’il appelle l’hérésie des quintilliens, appelés encore pépuziens, artotyrites, priscilliens. Épiphane, à la vérité, n’est pas très sûr si c’est Priseille ou Quintille qu’il faut mettre à l’origine de la secte. Ces hésitations montrent que l’évêque de Salamine n’avait sur les communautés en question, qu’il distingue, on ne sait trop pourquoi, des montanistes, que des renseignements très vagues. On accueillera donc avec quelque scepticisme les données qu’il fournit tant sur Quintilla et les apparitions du Christ qu’elle prétendait avoir eues que sur les pratiques de la secte qu’il rattache à cette femme. Tout ce qu’il dit, soit du rôle que jouaient les « prophétesses » dans les communautés susdites, soit de la cérémonie où sept vierges, de blanc vêtues et portant un flambeau, exhortaient les fidèles à la pénitence, soit enfin de rites sanglants qui se célébraient dans certaines assemblées quintilliennes (voir Hæres., xlviii, 15, col. 880 B), a été dit en général des montanistes. Si les deux premiers points au surplus demeurent assurés, le dernier, qui est relatif à un enfant dont on exprimait le sang par des piqûres d’épingles pour le mêler au pain eucharistique, n’est rien moins que certain. Ce n’est pas d’ailleurs sans hésitation que, après avoir laissé cette grave accusation suspendue sur les montanistes en général, Épiphane se décide à l’imputer aux quintilliens. Saint Augustin, qui a trop de confiance en Épiphane, aurait pu lui laisser la responsabilité de cette assertion. Voir De hæresibus, n. 26 et 27, P. L., t. xlii, col. 30-31.

S. Épiphane, Hæres., xlix, « Centre les quintilliens ou pépuziens que l’on appelle encore priscilliens, à qui se rattachent les artotyrites » ; cf. Anacephalœosis, P. G., t. xlii, col. 864.

Voir ce qui a été dit aux art. Artotyrites, t. i, col. 2035, et Montanisme, t. x, col. 2355 sq., en particulier col. 2368 ; voir la bibliographie, col. 2370.

É. Amann.
    1. QUIROGA (Diego de)##


QUIROGA (Diego de), capucin de la province de Castille. Originaire de Quiroga, où il naquit en 1572 de la noble famille Somoza Quiroga, il fut, avant son entrée en religion, capitaine des troupes espagnoles en Flandre. Il revêtit l’habit de capucin en 1598 au couvent de Figueras, où il fit profession le 30 juin 1599. Ordonné prêtre en 1605, il contribua à la fondation des couvents de Tolède (1611), du Pardo (1613) et de Salamanque (1614), dont il fut aussi supérieur. En 1615, il fut provincial de Valence et en 1622, 1624, 1626 de Castille et d’Andalousie. Il peut être considéré comme un des fondateurs de la province de Castille, qui, en 1625, fut séparée de celle de l’Andalousie. En 1628 il fut nommé gardien de Madrid et élu premier définiteur. A partir de cette date on ne le rencontre plus parmi les prélats de l’ordre. Le P. Diego s’illustra encore comme confesseur et théologien de Philippe II, Philippe III, Philippe IV, de son épouse, Marie-Anne d’Autriche, et de sa fille Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV. Il mourut à Madrid le 10 octobre 1649. D’après les bibliographes il serait l’auteur d’un certain nombre d’ouvrages de théologie, de philosophie et de politique, qui, restés manuscrits, n’ont jusqu’ici pu être retrouvés.