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    1. ROSMINI##


ROSMINI. PROPOSITIONS CONDAMNÉES, Ile SECTION

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reproche d’ontologisme. En saisissant l'être idéal, notre esprit, tout en atteignant quelque chose de divin, n’atteint pas Dieu lui-même. Contradiction dans les termes et dont, longtemps d’avance, saint Thomas a fourni la réfutation dans De veritate, q.xii, a. (i. Cf. Trutina, n. 25-32.

Au point de vue théologique, cette septième proposition est inadmissible, car elle semble admettre une certaine composition dans l'être du Verbe et présenter le Verbe, par cet élément initial qui est en lui, comme l’objet naturel de l’intuition humaine. Enfin, les distinctions de raison qu’on suppose faites par l’intelligence du Père ne répondent à rien qui soit théologiquement concevable en Dieu.

IIe section. — De la constitution et de la nature intime des choses créées, c’est-à-dire du panthéisme rosminien.

8. Gli enti finiti che compongono il mondo risultano da due elementi, cioi dal termine reale ftnilo, e dall' essere iniziale, che

dà a questo termine la forma di ente (Teosofia, t. i, n. -454,

1°. 306).

Eniia flnila, quibus comLes êtres finis, dont se

ponitur mandas, résultant ex compose le monde, résultent

duobus elementis, id est ex terd’un double élément, c’est-à mino retdi flnito et esse inidire d’un terme réel liui et de

tiali, quod ciilrm termini) tril'être initial, qui confère à ce

buit formant entis. terme la forme d'être.

D’après la doctrine même de Rosmini et de ses disciples, l'être initial, qui est l'être universel, est le même qui se retrouve sous les différents aspects des réalités : aussi Rosmini et ses disciples l’appellent-ils être virtuel. Voir prop. 10 ; cf. Aile quaranta proposizioni…, p. 12. Mais cet être est essentiellement quelque chose de divin. La présente proposition revient donc à proclamer que Dieu lui-même, ou le Verbe, donne aux termes finis et réels du monde la forme d'être. Dieu ou le Verbe, forme intrinsèque et constitutive de tout être fini ! ("est le pur panthéisme. Voir, dans saint Thomas. pa réfutation d’une erreur, formulée en termes analogues. Cont. gent., 1. 1, c. xxvi.

9. L' essere oggetlo dell' intaito… è l’alto iniziale di tutti gli enti (Teosofia, t. iii, n. 1235, p. 73). — L’essere iniziale dunque è inizio tanto dello seibile qaanto del sussistente…è eguulmente inizio di Lio, corne da noi si concepisce, e délie créature ( Teosofia, t. i, n. 287, p. 229 ; n. 288, p. 230).

Esse, objectant intuitionis,

est nctus initialis omnium entium. — Esse initiale est initiant tamcognoscibiliumquam subsistentium ; est ptiriler initiant l ! ei, liront tt ttobis eitncipitar, et creaturarum.

L'être qui est objet d’intuition est l’acte initial de tous les êtres. — L'être initial est à l’origine tant des connaissablés que des subsistants ; il est pareillement à l’origine de Dieu — du moins tel que nous le concevons — et des créatures.

On remarquera qu’ici encore le Saint-Office a puisé la proposition répréhensible en deux passages différents de la Teosofia. Mais, dans les deux endroits, l’idée est la même et la juxtaposition des textes ne fait que mettre en relief la véritable pensée de Rosmini. Cette pensée est claire, sauf dans la restriction apposée prout a no bis concipitur. Rosmini veut sans doute par là distinguer en Dieu l’idéalité de la réalité : c’est, nous le savons, la distinction subtile par laquelle il pense échapper à tout reproche d’hétérodoxie. Quoi qu’il en soit, l'être initial de toutes choses, objet de notre intuition, est quelque chose de divin, quelque chose du Verbe (voir prop. 7), essentiellement identique au Verbe. Ici encore, et de toute évidence, relent de panthéisme.

10. L’essere virtuale et senza termini (Divino in se stesso, appartenenza di VioJ è ta primae la più semplice délie enlild per cosi falto modo che qualunque altra enlità è composta, e Ira i suoi eomponenti c' è l’essere virluale sempree necessariamente. — L’essere virluale è porte essenziale di tulle affatto le entità, per quantunque col pensiero si dividano (Teosofia, t. i, p. 221 ; n. 281, p. 223).

Esse virtuale et sine UmiL'être virtuel et sans limite tibus est prima a : cimpltcisest la première et li plus simsima omnium entitatum, adeo pie de toutes les entités ; ainsi ut quælibet alia entitas sit toute autree itité est comcomposita, et inler ipsias composée et l'être virtuel est touponentia semper et necessario jours et nécessairement l’un .sit esse virtuale. Est purs essendes composants. Cet être virtialis omnium omnino entitatuel est partie essentielle, de 1 uni, iitut cogitatione dioidantoutes les entités sans exceptur. tion, quelles que soient les

divisions qu’y apporte notre

pensée.

Cette proposition ne l’ait que confirmer l’erreur relevée dans les précédentes en attribuant à l'être initial de nouvelles qualifications. L'être initial est l'être virtuel, capable de tout devenir. Il est la plus simple de toutes les entités, mais il en est aussi la première ; de telle sorte qu’il entre toujours et nécessairement comme l’un des éléments composant n’importe quelle entité. Or, nous savons que cette réalité très simple, cet être virtuel est quelque chose d’essentiellement divin. La raison pourra le distinguer d’avec les entités dont il fait partie, ce ne sera qu’une distinction logique. Il se trouve en toutes, partie essentielle de toutes. C’est toujours, au point de vue théologique, l’affirmation d’une sorte de panthéisme qui est ici à réprouver.

11. La quiddità (ciô ehe una cosa è) dell' eitte finito non è costituita da ci :::he egh ha di positive ma dai suoi limih La (inidditù dell' ente in finito è costituita doit' entità cd è positiva ; e la quiddità dell' ente finito è costituita dtti limiti dell' entità, vd è négation (Teosofia, t. r, n. 720, p. 708-709),

Quidditas (id quod res est) entis finiti non constituitur eo quod habet posilivi, sed suis limitibus. Quidditas entis infiniti constituitur entiiate, et est positiva : quidditas vero entis finiti constituitur limitibus eniitatis, et est negaliva.

La quiddité (ce qu’est ta chose) de l'être Uni n’est pas constituée par ce qu’il contient de positif, mais par ses limites. La quiddité de l'être infini est constituée par son entité, et elle est positive ; la quiddité de l'être fini est constituée par les limites de son entité et est négative.

Pour comprendre la réprobation de cette proposition qui, au premier abord, semble ne renfermer qu’une contradiction philosophique, i) faut se reporter à l’ensemble du système rosminien, tel qu’il a été exposé plus haut, à propos de la synthèse opérée par Dieu dans l’acte créateur. Voir col. 2925. Les êtres particuliers ne se différencient entre eux que parce qu’ils comportent, chacun dans son individualité ou son espèce, des limitations de l'être indéterminé et général qui, dans son « idéalité » s’identifie à Dieu. Pour Rosmini, l'être indéterminé, voilà le fond de toutes choses, fond commun et toujours identique, l'êv era tcoXXwv dont parle Platon. On se reportera au commentaire des propositions 7, 9, 10. Le Saint-Office, en réprouvant cette proposition, y a vu comme une atteinte indirecte aux définitions du concile du Vatican contre le panthéisme. De fide culholica, t. i, can. 4, Denz.-Bannw., n. 1804. Cf. Trutina, n. 68-70. J. Didiot a fort exactement précisé le danger de cette prop. Il : « Comment le fini se distingue-t-il réellement de l’infini ? Par la limite, par le négatif. Le fini, comme tel, n’est donc rien ; il n’est rien dans sa quiddité, mais il est quelque chose dans son entité ; il est Dieu. » Op. cit., p. 411.

12. La realilà finita non è, ma egli (Dio) la fa essere coll' aggiungere alla reulità infinita la limilazione (Teosofia, t. i, n. 681, p. 658). — L’essere iniziale… diventa l’essenza di ogni ente reale (ibid., t. i, n. 458, p. 399). — L’essere che allua le nature finite, a questo congiunto, essendo reciso da Dio {ibid., t. iii, n. 1425, p. 340).

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