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Compendiu di Elica, publié sous un pseudonyme, à Turin, 1817, avec le titre : Elementa philosophise moralis, paru postérieurement à Rome, 1907, sous son véritable titre : Compendio di Eticae brève storia di essa con annotazioni di G. B. P. ; Psicologia, ouvrage en trois volumes, divisés en dix livres qui traitent de l’essence de l’âme humaine, de ses propriétés, de l’union de l’âme et du corps et de leur action réciproque, de la simplicité de l’àme, de son immortalité et de la mort de l’homme, des lois qui régissent l’activité de l’àme, des lois qui gouvernent l’animalité. Cet ouvrage contient une Préface générale aux œuvres métaphysiques et un Appendice de 150 pages sur les diverses opinions des philosophes touchant la nature de l’âme ; Del bene del matrimunio cristiano, Turin, 1817 ; Costituzione seconda la giustizia sociale. Milan. 1818 ; Délie cinque piaghe délia santa Chiesa, Lugano, 1818 (ces deux opuscules mis à l’Index à leur parution) ; Sul comrnunismoe sul socialismo, Naples, 1849 (inséré en 1858 dans le volume Filosojia délia politica) ; Introduzione alla filosofîa, Casale, 1850 (art ici as détachés) ; Logica, libri tre, Turin, 1854.

Enfin, tout un groupe d’études réunies sous le titre général Apologelica (édit. Batelli, t. vin) : Délia speranza ; Saggio sopra alcuni errori di Ugo Foscolo ; Brève esposizione délia filosofîa di Melchiorre Gioia ; Esame délie opinioni di M. Gioia in favore délia moda ; Saggio sulla dottrina religiosa di Romagnosi ; Frammenti di una storia dell’impietà.

2. Œuvres posthumes. — Aristotele esposto ed esaminato, Turin, 1857 ; La leosofia, 5 vol., Turin, 18591875. Cet ouvrage énorme se divise en trois parties : VOnlologie (t. i-m), la Théodicée naturelle (t. iv), la Cosmologie (t. v), inachevée.

(Commentario) délia missione a Roma di A. Rosmini-Serbati negli anni 1848-1849, Turin, 1881 ; Introduzione del Vangelo secondo Giovanni, Turin, 1882 ; Saggio storico-critico sulle Catégoriee la Dialettica, Turin, 1883 ; Le question ! délia giornata…, Turin, 1897 (recueil d’articles séparés et publiés dans différents périodiques ) ; Epistolario compléta di A. Rosmini-Serbati, 13 vol., Turin, 1905 ; Compendio di Eticae brève storia di esso con annotazioni di G. R. P., Rome, 1907. Sur les éditions d’ensemble voir à la Bibliographie.

3. Traductions.

Le premier volume du Nuovo saggio a été traduit en français, Paris, 1814, par l’abbé André ; la Psicologia, traduite par E. Segond, 3 vol., Paris, 1888 (La psychologie de A. Rosmini). — En anglais, le Sistema filosofico, par Tommas Davidson, Londres, 1882 ; le Nuovo saggio, par les Pères de l’Institut de la charité, Londres, 1883-1884 ; Psycology, 3 vol., Londres, 1881-1888 ; Theodicy, Londres, 1884 ; les Cinque Piaghe, par H. -P. Liddon, Londres, 1883. — En allemand : A. Rosmini-Serbati philosophisches System, Ratisbonne, 1879.

II. Principes de la. philosophie rosminienne. — 1° Courants généraux de la philosophie italienne dans la première moitié du XIXe siècle. — Pour bien comprendre la position de Rosmini, il faut le situer par rapport à ces courants philosophiques.

Pendant la première partie du xixe siècle, la philosophie italienne se partage en trois courants, déterminés par trois régions géographiques. Dans l’Italie du Sud. avec Galuppi, dominent la tendance empirique et le souci des investigations inspirées par l’intérêt scientifique : Descartes, Locke, Reid et Kant sont les maîtres de Galuppi qui, en gros, cède à l’influence de Kant et fait figure, à Naples, d’un réformateur de la philosophie italienne. Au contraire, dans l’Italie du Nord dominent la tendance idéaliste et un effort pour concilier les dogmes de l’Église avec les exigences de la raison philosophique. C’est à cette école qu’il faut rattacher Rosmini et aussi, quelles que soient les divergences qui le

séparent de Rosmini, Gioberti. Ce dernier esquisse, pour expliquer le problème de la connaissance, une solution qui est pur ontologisme : toute connaissance, en tant qu’elle connaît effectivement, n’est qu’une manifestation de Dieu, c’est-à-dire « de l’Être, dans lequel se trouve contenu l’archétype de toutes choses ». Voir ici Ontologisme, t. xi, col. 1039 sq. Dans l’Italie centrale, Mamiani tend à concilier l’idéalisme objectif de Rosmini et l’ontologisme de Gioberti avec la thèse platonicienne des idées.

Pour compléter ces indications trop sommaires, on consultera L. Ferri, Essai sur l’histoire de la philosophie italienne au XIXe siècle, t. i, Paris, 1869 : Gioja, Romagnosi, Gallupi, Rosmini, Gioberti. On en trouvera un bon résumé dans F. Palhoriès, Rosmini, Paris, 1908, Introduction.

2° Fondement général du système de Rosmini : l’être indéterminé et les êtres. — Rosmini s’inspire, assure-t-il, de Platon, de saint Augustin, de saint Thomas. Mais ces influences ne sont pas exclusives : Descartes, Schelling, Hegel ont fait sur lui une impression profonde. Rosmini veut tenir le milieu entre le point de vue idéaliste et le point de vue empirique. Son point de départ lui fut suggéré au cours de ses promenades solitaires dans le quartier de Terra à Rovereto : tous les objets qu’il rencontrait lui paraissaient n’être que des déterminations d’une réalité plus générale, à tous commune. Cf. F.-X. Krauss, Essays, t. iv, Antonio Rosmini, Rcrlin, 1890, p. 114. Cette réalité se traduit, dans notre esprit, par l’idée de l’être. Au fond de chacune de nos connaissances se retrouve cette forme commune : L’uomo non puô pensare a nulla senza Video dell’essere universale. Nuovo saggio, t. ii, p. 10, a. 5. C’est donc une loi constitutive de notre entendement qu’il pense l’être indéterminé et universel et notre moi en prend connaissance par une perception immédiate, précédant tout jugement.

Quand on l’analyse, cette idée indéterminée et universelle se divise en une pluralité d’autres idées qui en sont les modifications. Toutefois, seules les notions pures, formes de la connaissance (substance, cause, nombre, vérité, nécessité) naissent de l’esprit, c’est-à-dire ont leur origine dans un développement interne, par voie de réflexion, de l’idée générale d’être.

Dès que l’on s’est assuré de l’objectivité de l’idée d’être, l’expérience, qui participe à l’être, est reconnue comme objective. Les objets de l’expérience sont les perceptions et les choses qui sont au fondement de celles-ci. L’intelligence, faisant l’application des idées pures aux données de l’expérience, produit les idées mixtes. Les premières idées mixtes qui s’établissent au moyen de l’expérience sensible universalisée par l’idée de l’être, sont celles d’esprit et de corps, d’espace et de temps, de mouvement. L’être en général et les existences particulières sont identiques sous l’aspect général et indéterminé d’être ; la différence existe uniquement dans les modes d’être. En bref, notre expérience sensible nous fournit l’élément matériel, l’idée innée de l’être fournit l’élément formel de toutes les idées que nous concevons après expérience des sens.

Mais, si cette idée générale île l’être n’est pas un produit de l’expérience sensible, elle s’impose au contraire du dedans de nous-mêmes, à l’occasion de toute connaissance sensible. Il est donc clair qu’elle préexiste a la sensation, cpii. elle, nous vient du dehors, qu’elle est innée à notre intelligence, laquelle est douée, par Dieu lui-même, de l’intuition de l’idée d’être.

Or, cette idée d’être et ces idées d’existences particulières qui naissent en nous à l’occasion d’expériences sensibles sont les mêmes qui étaient originairement dans l’esprit de Dieu, « qui, en voyant de toute éternité la création tout entière, a vu jusqu’à la manière dont les forces de l’univers deviendraient les objets de