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RONCAGLIA (CONSTANTIN) — RONGE (JEAN ;


Roncaglia entreprit de la corriger ; tout en respectant le texte d’Alexandre, il rectifia dans des notes ou même dans de copieuses dissertations ce qui lui paraissait à reprendre. Cette édition fournie par Roncaglia parut à I.ucqucs en 1734, 9 vol. in-fol. ; rééditée par Mansi, Naples et Paris, 1740, 18 in-4°. Ce fut le salut de l'œuvre du dominicain français.

Il y a une notice sur Roncaglia dans le Suppl. de l’hisl. ceci., Venise, 1778, et dans Sarteschi, Le scripl. congreg. clericorum regularium Malris Vci Michaud, Biographie universelle, nouv. éd., t. XXXVI, p. 422 ; Hurter, Nonienclator, 3e éd., t. iv, col. 1295.

É. Amann.
    1. RONDET Laurent-Etienne##


RONDET Laurent-Etienne. Né à Paris, le 6 mai 1717, d’une famille de libraires, il fut initié de bonne heure aux travaux intellectuels, et il s’adonna à l'étude des sciences bibliques, de l’histoire et de la liturgie. Il fut toujours fort attaché aux doctrines jansénistes : il avait une grande vénération pour l’abbé de Saint-Cyran, pour le diacre Paris, et ses amis assurent qu’en 1741 il fut guéri d’une grave maladie par l’application des reliques de Soanen, évêque de Senez, mort récemment dans l’exil, à La Chaise-Dieu. Rondet mourut à Paris, le 1 er avril 1785.

Comme ouvrage directement janséniste, Rondet a publié un Mémoire sur la vie et les ouvrages de Jérôme Besoigne, Paris, 1763, in-8°, mais on trouve des traces des doctrines jansénistes dans les Réflexions sur le désastre de Lisbonne, s. 1., 1756-1757, 3 vol. in-12, dans la Justification de l’histoire ecclésiastique de l’abbé Racine, Paris, 1760, in-12 et surtout dans le Recueil des appelants célèbres, Paris, 1753, in-12. Les travaux les plus importants de Rondet ont pour objet les sciences bibliques. Il faut citer la Bible en français et en latin, avec des notes, des préfaces et des dissertations, Paris, 1748-1750, 14 vol. in-4°, et rééditée à Avignon, 17071774, 17 vol. in-4° ; c’est la fameuse Bible connue sous le nom de l’abbé de Vence. Les préfaces et les dissertations sont empruntées en grande partie à dom Calmet. Cette Bible a été éditée de nouveau en 1825, en 25 vol. in-4° ; Isaïe vengé, Paris, 1762, in-12, contre la Traduction d’Isaïe de Deschamps ; Figures de la Bible en 500 tableaux, avec des explications, Paris, 1767, in-4° ; Histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament, Paris, 1771, in-8°, avec des figures ; Dictionnaire historique cl critique de la Bible, Paris, 1776-1784, 3 vol. in-4° ; cet ouvrage devait servir de complément à la Bible de Vence ; il est resté inachevé et il s’arrête à la lettre E ; Dissertation sur l’Apocalypse, Paris, 1776 et 1783, in-4° et in-12 (Nouvelles ecclésiastiques du 9 avril 1776, p. 59-60) ; Dissertation sur le rappel des Juifs et sur le chapitre XI de l’Apocalypse, Paris, 1778-1780, 2 vol. in-4°, contre l’abbé Malot, qui prétendait que le rappel des Juifs aurait lieu en 1849, tandis que Rondet croit que cet événement ne se produira qu'à la fin du monde et que les Turcs ne se convertiront jamais (Nouvelles ecclésiastiques du 23 octobre 1776, p. 170-172 ; 17 juillet 1779, p. 114-116 ; 14 novembre 1780, p. 181183, et du 6 mars 1782, p. 37-39) ; Examen impar liai d’une dissertation sur la version des Septante, Paris, 1783, in-4° et in-12 ; Verba Christi gr. et lat. ex sacris Evangeliis collecta, cum argumentis, Paris, 1 7 <s 1. jn-8°.

Rondet publiait en même temps de nombreux art icles dans les journaux du temps, en particulier dans le Journal chrétien, les Mémoires de Trévoux, le Journal des savants, les Nouvelles ecclésiastiques. Une Dissertation sur les sauterelles de l’Apocalypse, 1775, est jugée très savante par Feller dans le Journal historique et littéraire, du 1 er juin 1784, p. 175.

Du point de vue liturgique, Rondel a publié des Avis sur les bréviaires et particulièrement sur la nouvelle édition du bréviaire romain, Paris, 1775, in-12.

Enfin Rondet a réédité un assez grand nombre d’ouvrages avec des additions et commentaires : Dictionnaire latin de J. Boudot, son aïeul (six éditions de 1727 à 1760) ; Histoire ecclésiastique de Fleurꝟ. 1740, t. i-xx, in-12 ; Opuscules de Bossuet, 1751, 5 vol. in-12 ; les Lettres provinciales de Pascal, Paris, 1753, in-12 ; Abrégé de la vie des saints d’Etienne, 1757, 3 vol. in-12 ; Abrégé de i histoire ecclésiastique de l’abbé Racine 1762-1766, 13 vol. in-4° ; L’apparat royal ou Dictionnaire français et latin, 1765, in-8° ; Bibliothèque des Pères de l'Église de Tricalet, 1775, 8 vol. in-4°. De plus Rondet a rédigé les tables de l’Histoire ecclésiastique de Fleury, du Dictionnaire apostolique, de la Bibliothèque du P. Lelong, et l’Histoire des auteurs sacrés de dom Cellier. On cite encore de lui un écrit d’ascétique, qui a eu de nombreuses éditions : c’est L’art de bien vivre et de bien mourir, Paris, 1777, in-12.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxvi, p. 427-428 ; Iloefer, .Vomi, hiogr. gén., t. XXII, col. 601-602 ; Dictionnaire de la Bible de Vigouroux, t. v, col. 1199 ; Encyclopédie théologique de Migne, t. XII, p. 820 ; Desessarts, Les siècles littéraires, t. v, p. 459-460 ; Hurter, Nonienclator, 3 r éd., t. v, col. 316 ; Nouvelles ecclésiastiques du 12 sept. 1786, p. 145-148.

J. Carreyre.

    1. RONGE Jean##


RONGE Jean, fondateur de la secte des « Catholiques allemands » (Deulschkalholiken) (1813-1887). Jean Ronge naquit à Bischofswalde, près de Grottkau, en Silésie, dans le diocèse deBreslau, le 16 octobre 1813. Au cours de ses études secondaires au gymnase de Neisse, il fit l’impression d'être un original et un scrupuleux. Sur le désir de ses parents, il étudia la théologie à la faculté de Breslau et devint membre de la Burschenschaft Teutonia, association d'étudiants à tendances libérales et nationalistes. Ordonné prêtre en 1840, il fut nommé vicaire à Grottkau au printemps de l’année suivante. Sa manière de vivre peu sacerdotale lui valut une monition canonique dès l’automne de cette année. Le 30 janvier 1843, il fut frappé de suspense a divinis, pour avoir âprement attaqué le SaintSiège dans un article de journal, intitulé Rome et le chapitre calhédral de Breslau. Refusant de se soumettre, Ronge accepta un poste de précepteur dans une famille de Laurahutte, en haute Silésie. Le 13 octobre 1844, il publia une lettre ouverte à l'évêque de Trêves, Arnoldi, dans laquelle il critiquait violemment l’exposition et la vénération de la tunique du Christ. L’Ordinaire de Breslau porta contre Ronge une sentence d’excommunication d’abord (décembre 1844), de dégradation ensuite (janvier 1845) ; mais bon nombre de catholiques et beaucoup de protestants célébrèrent Ronge comme le vrai prêtre catholique allemand, le véritable pasteur des âmes et comme un second Luther. Plusieurs brochures que Ronge publia à cette époque entretinrent et augmentèrent sa popularité. L’une (tille était intitulée Justification de Jean Ronge, les autres étaient adressées.lu bas clergé catholique, Aux instituteurs catholiques, A mes coreligionnaires et concitoyens. La plus véhémente portait le titre Un mot aux romanisants (Romlingc) d’Allemagne et à eux seuls pour le nouvel an 1845.

Le 12 janvier 1845, à Breslau, Ronge groupa ses adhérents en une association qu’il nomma Église chrétienne universelle et. le 9 mars suivant, assisté du prêtre polonais Czerski, que l’archevêque de Poznan avait déclaré suspens pour une affaire de mœurs, il célébra en langue allemande le premier service cultuel de la nouvelle association. Rapidement le mouvement provoque par Ronge s'étendit en silésie et en Saxe et parvint à prendre pied dans plusieurs villes comme Berlin, Brunswick. I lildeslieini, Elbcrfeld, Wiesbaden, Kreutznach et Worms. Du 23 au 26 mars 1815, le premier « concile » de la nouvelle secte siégea à Leipzig sous la