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ROMAINS (ÉPITRE AUX


cience inscrite dans leurs cœurs ; ils portaient des jugements sur la valeur morale de leurs actes, ii, 17-25. Cette loi naturelle, d’après laquelle ils devaient être jugés, était la règle de leur vie morale.

Les juifs avaient une loi positive, la Loi, donnée par Dieu. Cette loi était pour eux l’expression de la volonté de Dieu et réglait toutes leurs actions. Cf. ii, 17-25. Us étaient fiers de la posséder et la regardaient comme « la formule de la science et de la vérité ». ii, 20.

Toute violation de la loi naturelle comme de la loi divine entraînait une culpabilité et méritait un châtiment. Les notions de responsabilité et de liberté découlent de la doctrine de l'épître. La méconnaissance des obligations à l'égard de Dieu a eu pour les païens les conséquences les plus fâcheuses au point de vue moral : Lur raison s’est obscurcie et ils sont tombés dans les vices les plus dégradants, i, 21-28.

L’Apôtre laisse entendre que l’homme, éclairé par la lumière de la raison, peut en principe observer les préceptes essentiels de la loi. i, 32 ; ii, 14 sq. Toutefois si « l’homme intérieur », c’est-à-dire la raison, perçoit le bien à faire et se complaît dans la loi de Dieu, il est contrarié par la « loi de la chair », la « loi du péché » opposée à celle de Dieu. De fait, il voit le bien mais n’a point la force de l’accomplir. Par sa raison « il est au service de Dieu » ; il voudrait se soumettre à sa loi, mais sa volonté reste à l'état de velléité : par la chair il est soumis à la « loi du péché ».

2. Dans l'économie nouvelle, grâce au Christ, l’homme est arraché à cette servitude. La « loi de l’Esprit de vie » l’a délivré de la « loi du péché et de la mort ». vu, 14-viii, 4 ; cf. iii, 27-31. En effet l’ordre nouveau est celui de la grâce. L’union au Christ, entraînant la présence et l’action de l’Esprit-Saint, l’Esprit de vie, dans l’homme justifié, devient principe surnaturel de vie morale. La Loi ancienne transformée et rendue plus parfaite par l'Évangile devient la norme de la vie chrétienne, sous la conduite et l’impulsion de l’Esprit. Pour saint Paul comme pour Jésus, « la charité est la plénitude de la Loi » : c’est-à-dire, elle en est le plein accomplissement ; elle anime toutes les autres vertus, elle est le « lien de la perfection ». Rom., xiii, 10 ; cf.xii, 9 ; xiv, 15 ; I Cor., xiii, 1 sq. ; Col., iii, 11 ; Matlh., v, 17 ; xxii, 36 sq. Sans doute, pour accomplir la loi nouvelle, l’homme n’est dispensé ni de l’effort ni de la lutte ; mais, une fois justifié, il est dans une situation infiniment supérieure à celle qui a précédé la venue du Christ. Il n’a qu'à « marcher dans l’Esprit », c’est-àdire se conduire en suivant l’impulsion de l’Esprit, source de vie, de lumière et de force ; cf. viii, 3-1, 1012, 14-16, 26, 28.

D’ailleurs, selon sa méthode habituelle, l’Apôtre ne fait point un exposé abstrait de la morale. Sa morale est une morale en action, une morale vivante : il veut réaliser la vie chrétienne. C’est à quoi tendent les recommandations dont il accompagne sans cesse son exposé doctrinal. Cf. viii, 9, 12-13, 26 ; xii-xiii.

I. Commentaikes anciens.

Origène, Commentaire

traduit en latin par Rufin, P. G., t. xiv, col. 837-1292 ; la traduction de Rufin est une interprétation et il est parfois dilficile de savoir si le traducteur exprime sa propre pensée ou celle d’Origène ; saint Jean Chrysostome, Homélies, P. G., t. lx, col. 391-692 ; Théodore de Mopsueste, Fragments, P. G., t.Lxvi, col. 787-870 ; S. Cyrille d’Alexandrie, Fragments, P. G., t. lxxiv, col. 774-856 ; Théodoret, Commentaire, P. G., t. lxxxiii, col. 43-225 ; Euthymius, 'Epftïjvei’oc ci ;-y. : A' Ê7tkjtoX « ; Ila-jXovi, t. i, Athènes, p. 5-185 ; Œcuménius, P. G., t. cxviii, col. 323-638, le commentaire donné sous le nom d'Œcuménius est une « chaîne » ou compilation de commentaires plus anciens ; Théophylacte, P. G., t. cxxiv, col. 335-560, le commentaire de Théophylacte dépend de celui de Jean Chrysostome ; S. Éphrem, ^on commentaire des épîtres de saint Paul ne nous est parvenu que dans une traduction arménienne abrégée, traduite en latin par les méchitaristes de

Venise : J. Ephrxmi Syri commentarii in epistolas D. Pauli nunc primum ex armenieo in latinum sermonem a patribns Mekitaristis translati, Venise, 1893 ; sur les « chaînes » ou compilations d’anciens commentateurs, voir R. Devreesse, art. Chaînes, dans le Dictionnaire de la Bible, supplément, t. i, col. 1210-1211 ; 1215-1229.

L’Ambrosias er, P. L., t. xvii, col. 45-184, le plus important des commentaires latins ; œuvre d’un juif converti et peut-être relaps, offre des idées singulières sur la situation de l'Église romaine avant l'épître ; voir A. Souter, A Studij of Ambrosiasler, dans Teits and studies, t. vii, fas.. 4 ; S. Augustin, Expositio qnarumdam proposilioniim ex epistola ad Romanos, P. L., t. xxxv, col. 2063-2087 ; Inchoata expositio, ibid., col. 2087-2106 ; dans ses autres ouvrages, sant Augustin a commenté un grand nombre de passages de l'Épître aux Romains, on les trouvera réunis par Florus, dans.Expos î/io in epistolas B. Pauli ex operibus sancti Augustini collecta, P. L., t. exix, col. 279-318 ; Pelage, commentaire attribué autrefois à S. Jérôme, P. L., t. xxx, col. 645-718, voir Pelagius’s expositions of thirteen epistles of St Paul, dans Texts and studies, t. ix, 1922, 1926, 1931 ; Ps.-Primasius, Commentaria in epistolasS. Pauli, P. L., X. lxviii, col. 415-506, remaniement, dans le sens orthodoxe, du commentaire de Pelage, par un auteur inconnu, probablement vers la fin du ve siècle Sedulius Scotus, Colleclanea in omnes B. Pauli epistolas, P. L., t. ciii, col. 9-126 ; Hervé deRourg-Dicu, Commentaria in epistolas divi Pauli, P. L., t. clxxxi, col. 591-81 1 ; S. Thomas, Expositio in epislolam ad Romanos, éd. Vives, t. xx, p. 381-692 ; Cajétan, Epislolæ Pauli… ad græcam veritatem castigatæ, Paris, 1542 ; F. Tolet, Commentarius et annolaliones in epislolam B. Pauli apostoli ad Romanos, Rome, 1602 ; G. Estius, In omnes FI. Pauli epistolas… commentarii, Douai, 1614, éd. Vives, t. i, Paris, 1891 ; R. Giustiniani, In omnes B. Pauli apostoli epistolas explanaliones, Lyon, 1612 ; Cornélius a Lapide, Commentaria in epislolam ad Romanos, éd. Vives, t. xviii, p. 1-245.

IL Commentaires et travaux modernes. — A la bibliographie de l’article Justification (La doctrine de saint Paul), t. viii, col. 2076, et à celle de l’article Paul (Saint) (L'Épître aux Romains), t. xi, col. 2450, ajouter les ouvrages suivants.

Catholiques.

 A. Lemennyer, Épttres de saint Paul,

traduction et commentaire, t. i, Paris, 1905 ; F. Prat, La théologie de saint Paul, 2 vol., Paris, 1929-1930 ; P. Delatte, Les épttres de saint Paul replacées dans le milieu historique des Actes des apôtres, t. ii, Esschen-Paris, 1925 ; J.-A. Van Steenkiste, Commentarius in omnes S. Pauli epistolas, 2 vol., Rruges, 1899 ; C.-J. Callan, The Epistles of saint Paul wilh introduction and commentarii for priesls and students, t. i, NewYork, 1922 ; J. Niglutsch, Breuis commentarius in sancti Pauli epislolam ad Romanos, Trente, 1909 ; O. Rardenhewer, Der Rômerbrief des heiligen Paulus, kurzgefasste Erklàrung, Fribourg-en-R., 1926 ; K. Renz, Die Ethik des Apostels Paulus, dans Biblische Studicn, t. xvii, fasc. 3-4, Fribourg-en-R., 1912 ; du même, Die Slellung Je.su zum Alltestamentlichen Geselz, ibid., t. xix, fasc. 1, Fribourg-en-R., 1914 ; J. Wobbe, Der Charisgedanke bei Paulus, dans Seulestamentliche Abhandlungen, t. xiii, fasc. 3, Munster-en-W., 1932 ; (. Staffelbach, Die Vereinigung mit Christus als Prinzip der Moral bei Paulus, dans Theolog. Sludien, t. xxxiv, Fribourg-en-Rrisgau, 1932 ; Fr. Guntermann, Die Eschatologie des heiligen Paulus, Munster-en-W., 1932 ; R. Allô, La question de la prédestination dans l'Épître aux Romains, dans Renue des sciences philosophiques et théologiques, 1913, p. 276-283 ; R. Schumacher, Die beiden lelzten Kapitcl des Romerbriefes, Munsteren-W., 1929, dans N eûtes tamentliche Abhandlungen, t. xiv, fasc. 4, excellente étude sur l’unité de l'Épîtreaux Romains et la prétendue Épitre aux Ephésiens (Rom. xvi), fournit une abondante bibliographie sur le sujet, depuis Raur jusqu'à Ronneke (1927).

Non catholiques.

G. Godet, L'Épître aux Romains,

Neuchâtel, 1879 ; J. Parry, The Epistle of Paul Oie Aposlle lo the Romans, Cambridge, 1912 ; D. Rrown, The Epistle to the Romans, dans la série Hand-books for Bible Classes, Edimbourg ; Ronnet-Schrœder, Épîtres de Paul, 4e éd., l re partie, Épitre aux Romains, Lausanne, 1912 ; Th. Zahn et F. Hauck, Der Brief an die Romer, 4e éd. du commentaire de Zahn, Leipzig, 1925 ; Th. Hæring, Der Rômerbrief des Aposlels Paulus, Stuttgart, 1926 ; K. Rarth, Der Rômerbrief, 6e éd., Munich, 1928 ; L. Str ck et P. Rillerbeck, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrasch, t. iii, p. 1-320 : Der Brief an die Rômer, Munich, 1926 ; F. Spitta,