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    1. ROMAINS iEIMTHF##


ROMAINS iEIMTHF. AUX). INTEGRITE

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mot ô 6eoç est indispensable à la pensée. Le texte de B, on il manque, est donc une correction. Il faut reconnaître d’ailleurs que le passage accentue singulièrement l’unité d’action de Dieu et du Christ.

v, 14. — Le texte d’Origène portait : àrcô ' ASàji. y.éy_p>.

Mwascoç èni touç àiiapTï]aavTa ; èm tw ou.oi.coji.aTt.,

en omettant xal et y.r. Ces deux mots, bien attestés d’ailleurs par les meilleurs témoins, se trouvent, de seconde main, en marge dans le manuscrit du texte d’Origène. Cette variante d’Origène, omettant la négation, se lit également dans son commentaire sur saint Jean. 1. XX. 388, éd. Preuschen, p. 384 ; P. (', ., t. xiv, col. 672. Elle est conforme à ses théories sur le péché originel : selon lui, tous les hommes ont dû commettre des péchés personnels, ne serait-ce qu’antérieurement à leur existence terrestre. Cf. Origène-Rufln, In Rom., v. 1, P. G., t. xiv, col. 101 0-10Il et v, 1, col. 1029. Elle a profondément influencé son commentaire du chapitre v de l'Épître aux Romains. Sa pensée transparaît nettement malgré les atténuations apportées dans la traduction latine de Rufin. Cependant, dans son commentaire sur saint Jean, on trouve également le texte avec la négation. Édit. Preuschen, p. 381 : P. G., t. xiv, col. 665. La leçon origéniste est passée dans le texte de plusieurs Latins antérieure à la Vulgate. Cf. PAmbrosiaster, in h. L : Bauemfeind, op. cit.. p. 101 ; Lietzmann, Rômer, p. 62-63 ; Cornely, Epistola ad liomanos, p. 270. Ces auteurs n’ont donc point fondé sur la négation leur doctrine relative à l’universalité du péché d’origine. Voir plus loin, col. 2887.

vu, 25. - Pour ce passage la tradition manuscrite offre cinq leçons différentes : 1. /ipiç tco 0eco : B ; sali. ; Origène, 1 fois : Exhort. ad mart.. 3 ; Méthode, De resurr., ii, 3 ; Jérôme, 1 fois, Epist., cxxi, 8. — -2. /àptç Se tc7> 0eô> : K » (= S) ; C 2 correct. ; bohaïr. ; Cyrille d’Alex.', Adv. anthropomorph., xi. — 3. /) "/àptç toû Œo’j : D ; E ; Théodoret ; Vulg. ; PAmbrosiaster ; Pelage : Jérôme, Adv. Jovin., i, 37. — 1. /]-/ipiç Kupfou : ( ;. Éphrem ; Arménien : gratta Domini iwstri Jesu Christi. — 5. eùXapicrrtô tôGsco : K* ( = S), correction ; Orig. cod. a 78 ; K ; L ; P ; Peschitto, Jean Chrysostome ; Théodoret ; Basile, In Is., vi (182) ; Jérôme, Episl. cxxi, 8. Jean Chrysostome, tout en lisant le texte antiocliien (K, L, etc.), y voit une réponse à la question de l’Apôtre : « Qui me délivrera ? » et il conclut à la nécessité de la grâce.

La l re leçon est regardée comme le texte original. Sans doute la question de l’apôtre : « Qui me délivrera de ce corps de mort ? » appelle une réponse si l’on s’en tient strictement à la grammaire ou à la logique. Mais cette question est plutôt une exclamation. Saint Paul connaît depuis longtemps le remède à la Loi et au péché : c’est le Christ et son œuvre de salut. L’homme n’est plus sous le régime de la Loi ni sous l’empire du péché. C’est pourquoi Pâme de l’apôtre s'épanche en une formule d’action de grâces, formule qui heurte un peu la grammaire, mais qui est bien conforme 'à la manière ardente de l’Apôtre.

La 3e leçon, celle du texte occidental, reproduite dans la Vulgate, donne une réponse pure et simple à la question de l’Apôtre. Elle est moins bien attestée et puis, si elle était authentique, la l re ne s’expliquerait pas. La 3e, au contraire, s’explique très bien par le désir de rendre le texte plus conforme à la logique. Les autres leçons s’expliquent également comme dérivées île la l re. Dans la 2e, 8s a pu être ajouté pour rendre plus coulante la formule d’action de grâces. Cette formule arrondie ne fait qu’attester la première leçon. La 4e se rattache clairement à la troisième, celle du texte occidental. Enfin la 5e peut provenir de la première par la répétition de toù : ^ap^Tco tco 0eco. Le copiste qui a trouvé cette formule, au lieu d’enlever le tco qui était en surcharge, a ajouté su devant yâ-Ç'A pour rendre le texte intelligible.

vin, 35. toû Xpioroû est la vraie leçon, attestée par A ; C ; Orig., a 78 ; Athanase ; D ; G, etc. La leçon toû 0eoû attestée par X ; minusc. ; sah. ; Orig.. h. L ; et la leçon toû 0soû ttjç èv XpiaTco 'Iyjctoû, de B ; Origène De principiis (latin), iii, 1, 12, sont des corrections de la première. L’amour du Christ (pour nous) est aussi l’amour de Dieu pour nous : nous ne pouvons douter de cet amour, il est indéfectible. Dans ce passage, comme dans v, 8, l’action de Dieu et du Christ sont étroitement associées.

ix, 5. — La critique textuelle n'éclaire point directement ce passage. L’interprétation de la phrase ô ûv êrei toxvtcov 0sôç eivoyqxbc, sic, toùç octcôvocç, à[i.ï)v est une question d’exégèse. Il est très probable que les manuscrits originaux des épîtres n’avaient aucune ponctuation. Celle des manuscrits onciaux, lorsqu’elle marque des coupes logiques, a donc simplement la valeur d’une interprétation. Le passage en question renferme ou un enseignement sur la divinité du Christ. ou une doxologie adressée à Dieu selon que Pou rapporte ô & à XpiaT6ç ou à 0e6ç. Voir plus loin la christologie de l'épître. Seule la première explication est conforme à la grammaire : la phrase ne permet guère de placer un point après xocrà ai.py.-x. ; cf. Rom., i. 3-4. La seule difficulté, si difficulté il y a, est dans l’affir tnation de la divinité du Christ. Mais cette affirmation n’a rien d’anormal si on la rapproche de Phil., ii, 6 ; Rom., i, 4 ; II Cor., iv, 4 ; Col., i, 15 ; I Cor., xi, 3 ; xv, 28 ; cf. Phil., ii, 5-1 1 ; Col., i, 13-20. Telle est l’interprétation de la grande majorité des représentants de la tradition. On les trouvera énumérés dans Sandav. p. 234. Parmi les mss., A met après iràpxx un point suivi d’un espace blanc ; mais il en place un également, avec un blanc, entre Xpioroû et ÙTrsp au ꝟ. 3, entre ai.py.0L et oltiveç, et entre 'Io-pa7)XÏTat et wv. On ne peut donc eu tirer aucun argument. K ( = S) ne donne aucune ponctuation. B donne un point après crâpxx, mais sans blanc, le blanc est à la fin du verset. Dans li le point n’est pas de première main, l’on ne peut reconnaître s’il recouvre un autre signe de ponctuation. C donne une ponctuation après aipwx.. Nous l’avons dit, ces coupes n’appartiennent probablement point au texte original. Elles n’ont que la valeur d’une interprétation. Origène-Rufin, h. L, signale des gens qui voyaient une difficulté à ce que saint Paul ait appelé le Christ 0e6ç, sous prétexte qu’il Pavait déjà appelé uîoç 0soû, cf. i, 3-4. Des raisons de ce genre ont pu faire introduire dans les manuscrits une ponctuation qui heurte la grammaire. C’est peut-être le cas pour.1. B, C. En toute hypothèse la critique textuelle n’apporte aucune lumière à L’explication île Rom., ix, 5. Le passage doit être interprété d’après la grammaire. les analogies avec les formules pauliniennes, et surtout la christologie exposée dans d’autres passages.

xv-xvi. Les deux derniers chapitres et la doxologie, xvi, 25-27. soulèvent plusieurs problèmes assez complexes. Comment expliquer les variations des témoins du texte, dans la tradition manuscrite ? Comment concilier avec l’authenticité et la situation historique, le caractère et le contenu de xvi, 1-23 et de la doxologie, xvi, 25-27? L'épître, dans sa forme primitive, se terminait-elle par l'épilogue xvi, 1-27?

1. Dans les témoins de la tradition manuscrite le texte revêt plusieurs formes : a) Dans une l re recension, le texte de l'épître se présente comme suit : i-xiv, 23 + xv-x vi, 23 25-27 (doxologie). Cette recension est celle de N ( =.S'), B, C, boh., sah., Orig. -latin, Ambrosiaster. Vulg., Pesch., D, 16, 80, 137, 176. — A la fin du c. xvi, la Peschitto et PAmbrosiaster ajoutent le ꝟ. 2 1 après le ꝟ. 27.

b) Dans une 2e recension la doxologie xvi, 25-27 est placée après xiv, 23. Le texte est disposé de la façon suivante : i-xiv, 23 xvi, 25-27 xv-xvi, 23 xvi,