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ROMAINS fEPITRE AUX). TÉMOINS DU TEXTE


tique par G. Horner, The coptic version of the N. T. in Ihe Southern dialcct, t. iv, The Epistles of S. Paul, Oxford, 1920. — 2. Version bohaïrique, dans le dialecte de la basse Egypte, pas antérieure au ive ou même au v siècle ; édition critique par G. Horner, The coptic version of Ihe N. T. in the Northern dialect., t. iii, Oxford, 1905.

A ce groupe se rattache aussi le texte d’Origène. Le commentaire de l'Épître aux Romains ne nous est parvenu que dans la traduction latine de Rufin, P. G., t. xiv. Certaines leçons latines appartiennent clairement à Rufin. On n’a donc point toujours la certitude que les leçons du texte latin de Rufin reproduisent celles du texte grec d’Origène. Toutefois un ms. grec du x 1 e siècle, trouvé au Mont Alhos par von der Goltz, nous a conservé le texte grec suivi par Origène dans son commentaire de l'épîlre : Laura Alhos, 184, BG4 [17.H9 ; a 78). Cf. O. Bauernfeind, Der Rômerbrieflcxt des Origenes, dans Texte und Unlers., t. xliv, 1923, fasc..'5. La meilleure étude sur cet important ms. est celle de Kirsopp Lake, Six collations of New Testament manuscripts (Harvard tleological sludies, t. xvii), p. 141-219, Cambridge, 1932.

Ce texte est plus près du texte égyptien que des deux autres. Lagrange estime que l’on ne saurait le qualifier de césaréen bien qu’il soit probablement originaire de Césaréi-. Cf. Lagrange, Critique textuelle, t. ii, p. 470 sq.

A ce groupe il faut ajouter enfin les leçons de saint Athanase et de saint Cyrille d’Alexandrie, dans U-s fragments qui nous restent de son commentaire sur l'Épître aux Romains, P. G., t. lxxiv, col. 773-855.

2. Le second groupe de témoins représente le texte dit occidental. Il comprend des éléments assez divers. Von Soden l’appelle type /, Lagrange, type D, de son principal représentant, DP.

Ce groupe comprend d’abord les onciaux grécolatins dont le texte grec dépend assez souvent de l’ancienne version latine remontant au n c siècle et connue surtout par les citations des Pères latins antérieurs à la Vulgate :

Dp [06 ; a 1020], Codex Claromontanus, qu’il ne faut pas confondre avec D « , Codex Bezœdes Évangiles et des Actes. Il est du vr 8 siècle ; le texte est disposé sur deux colonnes, à gauche le grec, à droite le latin. Le texte latin est celui de l’ancienne latine avant saint Jérôme ; il n’a donc point été fait pour le ms. Il diffère du texte grec dans Rom., iv, 9 ; v, 6, 14 ; vi, 5 ; xiv, 5. Le grec offre une lacune pour i, 1-7, il a été suppléé dans i, 2730 par une main tardive, ainsi que le latin dans i, 2 1 27. On cite Ds r ou D pour le texte grec et d pour le latin. —jEf [06 ; a 1027], du ixe siècle, n’est qu’une copie de DP, non un témoin distinct, li contient les passages omis dans DP, mais offre des lacunes pour Rom., viii, 21-33 et XI, 15-25. — Gp [012 ; a 1028], Codex Boernerianus (du nom du professeur Boerner de Leipzig, 1705), du ix 1 e siècle ; grec-latin interlinéaire ; il offre une lacune pour Rom., i. 1-5. Il est cité GS T pour le grec et g pour le latin. Dans DP et GP le grec a souvent été influencé par le latin ; cf. Rom., i, 32 ; vin, 20 ; xii, 9 ; xiii, 12. FP [010 ; y 1029], Codex Augiensis (de Reichenau, Augia dives), du ixe siècle. Le grec dépend de G et le latin est très proche de la Vulgate. Ce n’est donc pas un témoin ayant une autorité

propre. H offre une lacune pour Rom., i. 1 iii, 19. — 2 [018 ; a 1], pa’impseste du v siècle, au Vatican, gr. 2001. v. Cf. Batiffol, L’abbaye de Rossano, 1891, p. 02. 71 sq. : von Soden, Die Schriften des Neuen Testaments, 1. 1, 1, p. 215. Il ne contient de l'Épître aux Romains que xiii. 1 xv, 9 (fol. : iu.">>.

A ce même groupe appartiennent les représentants du texte latin de l’ancienne version latine. D’abord le texte latin de DP, BP, GP cités d, e, g. A noter que </

et g sont les seuls qui aient une originalité propre. Voir plus haut, col. 2851. Mentionnons également gw ( Guelfcrbglanus) de Wolfenbtittel, palimpseste gothique du vi P siècle, qui contient des fragments de Rom., xi-xv. Cf. V. Streitberg. Die gotische Bible, t. i, Heidelberg, 1908, p. xxvi, 237-249.

Puis les Fragments de Freising, publiés par dom de Bruyne, Rome, 1921, probablement d’origine espagnole, des VIe et vue siècles. Ils sont notés dans NestleDobschutz, Einfûhrung in das griechische Neue Testament, ]). 105 : rp l, rp 2, rp" ; ils contiennent Rom., v, 16-Vi, 19 et xiv, 10-xv, 13. l’n autre fragment de l'Épître aux Romains, de Heidelberg. du vie siècle. contient quelques versets : v, 14, 15, 17, 19, 20, 21 ; vi, 1-2. Il est noté rp* dans Nestle-Dobschutz, ibid. Cf. R. Sillib, Fin Bruchstùck der augustinischen Bibel, dans Zeitschriftf. d. N. T. Wissenscliafl, 1900, p. 82-86.

Il faut ajouter aux manuscrits les citations des plus anciens Pères latins : saint Cyprien, Priscillicn, Tertullien, le traducteur de saint Irénée ; puis les textes des commentaires antérieurs à la Yulgate : l’Ambrosiaster (366-381), à Rome ; son texte diffère sensiblement de celui de saint Cyprien, mais ressemble à celui de Lucifer de Cagliari, son contemporain. Cf. A. Sou ter, Astudy of Ambrosiasler, >. 195 sq., dans Texts and Sludies, t. vii, 4, Cambridge, 1905. Pelage, dans les deux principaux manuscrits qui nous l’ont transmis, l’un du viii c -ix a siècle et l’autre du xve, le texte biblique a été parfois corrigé dans le sens de la Vulgate. D’autres manuscrits ont conservé le texte de l’ancienne latine. Cf. A. Souter, Pelagius’s expositions of thirlecn epistles of S. Paul, Cambridge, 1926-1931. S. Augustin, Fxpositio inchoala in Ep. ad. Romanos, P. L., t. xxxvi, col. 2063-2147. Le Spéculum, P. L., t. xxxiv, col. 994 sq., qui date de 127, donne un texte conforme à la Vu’gatc, sauf dans les introductions. Cet accord avec la Vulgate peut être l'œuvre d’un correcteur.

D’après Lagrange, Critique textuelle, t. ii, p. 189 sq., l’ancienne version latine de saint Paul est une dans son origine. Les différences depuis Cyprien jusqu’au Ve siècle s’expliqueraient par le fait de recenseurs qui ont travaillé sur le même fond. La preuve en serait que certaines erreurs de traduction se retrouvent partout. La comparaison avec Tertullien, qui traduisait à sa manière, rend la chose encore plus vraisemblable. Cette version serait née en Afrique, dès avant Cyprien. Cf. aussi H. Rcensch, Das Neue Testament Tertullians, Leipzig, 1871 ; II. von Soden, Das laleinische Neue Testament in Africa zur Zeil Cijprians, Leipzig, 1909 = Texte u. Unters.. t. xxxiii, p. 589-593 (n’a utilisé que les citations de saint Cyprien) ; E. Diehl, Zur Textgeschichte des lateinischen Paulus, dans Zcitschrift fur die N. T. Wissenscliafl, 1921, p. 97 sq.

La Vulgate des épîtres pauliniennes est-elle l'œuvre de saint Jérôme comme celle des évangiles ? A s’en tenir aux affirmations de saint Jérôme et aux données de la tradition, la chose ne semble pas douteuse. La comparaison de la Vulgate des épîtres avec celle des évangiles est favorable à l’opinion traditionnelle : on y remarque la même tendance à se rapprocher du grec, à réagir contre les leçons du texte occidental ; les mêmes caractères littéraires : choix des mots et constructions. Mais saint Jérôme a fait cette revision après ses commentaires datant de l’an 387 et dont le texte est sensiblement différent de celui de la Vulgate. On ne saurait donc invoquer le texte de ces commentaires pour prouver que la revision n’a pas été faite. D’ailleurs elle a élé moins profonde que celle des évangiles, car les épîtres n’offraient pas la variété de leçons que l’on trouvait dans les évangiles. En un mot, la Vulgate de saint Jérôme n’est point une traduction nouvelle, mais bien une revision de l’ancienne latine sur plusieurs manuscrits grecs. Elle offre donc et des