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ROIS (LIVRES III ET IV DES). ANALYSE


une description de la prospérité du pays et de la très grande sagesse de son roi. C. iv-v, 14.

Les chapitres suivants se réfèrent aux constructions de Salomon. Ce sont d’abord les préparatifs en vue de la construction du temple au c. v, puis la construction elle-même au c. vi et celle du palais royal ainsi que des différents ornements du temple et des objets du culte au c. vu. La dédicace solennelle de la maison de Dieu est décrite et la prière de Salomon à Jahvé rapportée au c. vin ; le Seigneur y répond en promettant au roi longue durée à sa maison et à son royaume s’il demeure fidèle aux préceptes de la Loi, mais en le menaçant aussi de l’extermination d’Israël s’il est infidèle. C. ix, 1-14.

La fin du c. ix revient, pour le compléter, surle récit des préparatifs en vue de la construction du temple, et signale la construction d’une flotte. Suivent plusieurs épisodes qui ont pour objet de manifester la richesse et la sagesse du roi, entre autres la visite de la reine de Saba, c. x, tandis que le chapitre suivant laisse entrevoir les funestes conséquences des fautes de Salomon, surtout de sa faiblesse vis-à-vis de ses femmes étrangères, pour lesquelles il bâtit des sanctuaires idolâtres aux portes mêmes de Jérusalem ; et déjà apparaissent les ennemis, entre autres Jéroboam, le fauteur du schisme. L’histoire du règne de Salomon se termine par la formule que l’on retrouve à la fin de chacun des règnes suivants. C. xi, 41-49.

2° Deuxième partie : Histoire des royaumes de Juda et d’Israël (III Reg., xii- 1 V Reg., xvii). — Pour retracer cette histoire de deux États voisins pendant plus de deux siècles, l’auteur aurait pu raconter d’abord et intégralement celle de l’un des royaumes pour passer ensuite à celle de l’autre ou bien prendre selon l’ordre de leur succession chronologique les événements survenus dans les deux royaumes pour passer continuellement de l’un à l’autre, il a préféré un autre procédé qui consiste à raconter entièrement le règne d’un roi de Juda, par exemple, depuis son avènement jusqu'à sa mort, quitte à revenir en arrière pour reprendre l’histoire d’un ou de plusieurs des rois d’Israël qui ont régné dans l’intervalle ; procédé, a-t-on observé, qui a l’avantage de mener de front les deux histoires sans les hacher en menus morceaux et d'éviter des retours en arrière trop considérables. Gautier, Introd. à l’A. T., t. I, p. 292.

A la mort de Salomon, son fils Roboam lui succède ; mais les tribus du centre et du Nord se séparent de celles du Sud pour constituer un royaume distinct avec Jéroboam. III Reg., xii, 1-20. Grâce à l’intervention de Séméïas, homme de Dieu, une lutte fratricide est évitée. C.xii, 21-24. Le chef du nouveau royaume pour détourner son peuple de la maison de Jahvé à Jérusalem organise le culte à Dan et à Béthel avec les veaux d’or. G.xii, 25-33. Pour pareil méfait la menace du châtiment ne tarde pas ; un homme de Dieu, venu de Juda, annonce la destruction des hauts-lieux et l’immolation de leurs prêtres, mais cet homme de Dieu lui-même, pour être entré dans la maison d’un vieux prophète à Béthel, est dévoré par un lion. C. XIII. Jéroboam n’en persiste pas moins dans sa voie mauvaise, aussi un prophète, Allias, prédit le châtiment qui frappera le roi et sa maison. Mort de Jéroboam. C. xiv, 1-20.

De xiv, 21 à xvi, 28, il y a une suite de courtes biographies des rois de Juda, Roboam, Abia et Asa, puis de ceux d’Israël, Nadal), Baasa. l'.la. /ambri et Amri.

Sur le règne d’Achab, marqué par la lutte entre les prophètes de Baal et ceux de Jahvé, le récit s'étend longuement. Le mariage d’Achab, roi d’Israël, avec Jézabel, la fille du roi des Sidoniens, amène l’Introduction du culte du Baal phénicien en Israël. C. xvi, 29-33. Le prophète Elle intervient alors pour Venger les droits du Dieu d’Israël. Il annonce une longue sécheresse et

aussitôt, sur l’ordre de Jahvé, s’enfuit au torrent de Carith et chez une veuve de Sarepta dont il ressuscite le fils. C. xvii. La troisième année de la sécheresse, le prophète reparaît devant Achab et, par son triomphe sur les prophètes de Baal au mont Garmel, met fin à la sécheresse. C. xvin. Il n’est pas pour autant à l’abri des poursuites de Jézabel ; pour y échapper il se réfugie au mont Horeb, où le Seigneur lui apparaît et lui ordonne d’oindre Hazaël pour roi de Syrie, Jéhu pour roi d’Israël et Elisée pour prophète à sa place. G. xix. Une double victoire est remportée par Achab sur les Syriens, dont il épargne le roi Benhadad ; un prophète le lui reproche et le menace du même châtiment qu’il aurait dû infliger au vaincu de Damas. C. xx. Avec le c. xxi reprend ce qu’on peut appeler le cycle d'Élie, un moment interrompu. C’est l’histoire de Naboth, indignement mis à mort par Achab sur les instances de Jézabel, et l’annonce par Élie du terrible châtiment réservé aux coupables. Allié à Josaphat, roi de Juda, Achab se met en campagne, malgré les avertissements du prophète Michée, fils de Jemla, pour reprendre aux Syriens la ville de Bamoth-en-Galaad. Il y fut tué et, selon la menace d'Élie, les chiens léchèrent son sang. C. xxii, 1-40. Une courte notice sur le règne de Josaphat et les débuts du règne d’Ochozias d’Israël termine le chapitre xxii, 41-54 et le IIIe Livre des Rois.

Avec Ochozias reparaît Élie, le messager redoutable, pour annoncer au roi malade, qui avait envoyé consulter Béel-Zébub, dieu d’Accaron, une mort certaine. IV Reg., i. Le prophète lui-même est enlevé au ciel sur un char de feu ; Elisée prend sa succession. Commence alors, parallèle à celui d'Élie, le cycle d’Elisée, dont les débuts sont déjà marqués de quelques prodiges : assainissement des eaux de Jéricho et châtiment de ses insulteurs. C. n. Dans la campagne de Joram, fils d’Achab, allié aux rois de Juda et d'Édom contre les Moabites, le prophète interrogé par les rois coalisés leur annonce qu’ils trouveront enfin de l’eau et remporteront la victoire ; Mésa, le roi de Moab, pour conjurer le sort qui l’accable, immole son fils premier-né en holocauste. C. in.

Les chapitres suivants relatent toute une série de prodiges opérés par Elisée : multiplication de l’huile d’une veuve, résurrection du fils de la Sunamite, assainissement de la nourriture des prophètes et multiplication des pains, c. iv, guérison du général syrien Naaman de la lèpre et châtiment de Giézi, frappé de cette même maladie, pour avoir extorqué de l’argent à Naaman. C. v. L’anecdote de la hache perdue et retrouvée, le récit de l’attaque de Dothan, du siège de Samarie par le roi de Syrie, c. vi-vn, une nouvelle anecdote concernant la Sunamite, la relation d’un voyage du prophète à Damas et de son entrevue avec Hazaël sont autant d’occasions de mettre en relief la puissance miraculeuse d’Elisée. G. viii, 15.

Après le cycle d’Elisée vient une brève description du règne de deux rois de Juda, Joram et Ochozias. C. viii, 16-29. Le récit de la mort de ce dernier est reporté un peu plus loin, après les chapitres ix et x, qui relatent avec force détails la révolution qui mit fin au règne du dernier descendant d’Amri et plaça sur le trône Jéhu. Le nouveau roi, auquel Elisée avait fait donner l’onction royale, tue Joram, son prédécesseur, fait massacrer Ochozias de Juda ainsi que Jézabel, dont la triste fin réalise les sombres prédictions d'Élie ; périrent également soixante-dix princes de la maison d’Achab et quarante-deux de la maison de Juda. L’extermination du culte de Baal par le massacre des serviteurs du dieu phénicien et le pillage de son sanctuaire n’empêchèrent pas le vengeur de la religion de Jahvé de tomber dans les mêmes errements que Jéroboam ; hauts-lieux et veaux d’or n’en sont pas moins tolérés ; Hazaël, roi de Syrie, se fit l’instrument du châtiment divin. C. ix-x