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    1. ROIS (LIVRES I ET II DES)##


ROIS (LIVRES I ET II DES). ANALYSE

naissant dans Saill celui élu par Jahvé pour devenir le chef de son peuple, il lui confère sans plus tarder l’onction royale. C. ix. Dans une assemblée, convoquée à Maspha, le sort ratifie le choix du nouveau roi et Samuel dresse la charte de la royauté qu’il dépose devant Jahvé. C. x.

La victoire de Saùl sur les Ammonites menaçant les habitants de Jabès d’un odieux traitement affermit l’autorité du jeune roi, solennellement reconnu à Gaigala devant Jahvé. C. xi. Il ne reste plus à Samuel qu'à renoncer à la judicature ; c’est ce qu’il fait, protestant de son désintéressement durant tout l’exercice de son autorité et rassurant le peuple sur la bienveillance divine qu’il continuera de solliciter pour Israël. C. xii.

2. Règne de Saiil (I Reg., xm-xv). — Brièvement, ces deux chapitres relatent quelques épisodes du règne du nouveau roi ne retenant que ceux-là seulement qui préparent la réprobation du roi et qui sont marqués par quelques manquements graves à la loi de Jahvé. La victoire tout d’abord couronne les campagnes de Saùl ; les Philistins sont battus, mais, à l’occasion de leur défaite, une première faute du roi offrant un sacrifice sans attendre l’arrivée de Samuel lui attire les sévères reproches de ce dernier et l’annonce de sa déchéance. La victoire sur les Philistins n’en est pas moins complète, grâce surtout à Jonathas, le fils de Saiil. C. xiii-xiv, ꝟ. 4(i.

Après quelques versets, sorte d’aperçu général du règne de Saùl, xiv, 47-52, se place le récit d’une campagne contre les Amalécites, occasion, comme la précédente contre les Philistins, d’une faute grave de Saùl : la violation de l’anathème auquel tout le peuple d’Amalec avec son roi et tout le butin conquis avaient été voués. Nouveaux reproches de Samuel, nouvelles menaces de déchéance et séparation définitive entre le roi et le prophète. C. xv.

3. Règne de.Dut>(d(IReg., xvi-IIReg., xxiv). — Deux sections principales dans cette troisième partie : Saùl et David, David seul roi.

a) Première section : Saiil et David (1 Reg., xvi-xxxi). — Tandis que Saùl, réprouvé de Dieu, s’achemine vers sa perte, David, élu de Dieu, assure son triomphe définitif à travers de multiples épreuves.

Sur l’ordre de Jahvé, Samuel se rend à Bethléem pour y sacrer roi David, le plus jeune des fils d’Isaï. Peu de temps après, David est mandé à la cour de Saùl pour calmer par les sons de sa harpe le roi obsédé par un mauvais esprit. G. xvi.

Au chapitre suivant le jeune David apparaît comme le vainqueur du Philistin Goliath ; si cette victoire marque le commencement de son amitié avec Jonathas, elle marque aussi celui de la jalousie de Saùl contre l’heureux vainqueur, devenu le favori du peuple. C. xvii. Plusieurs tentatives de Saùl pour se débarrasser d’un rival de plus en plus dangereux restent vaines et l'épreuve elle-même imposée à David pour gagner la main de Michol, fille du roi, ajoute encore à son triomphe et à sa popularité. C. xviii.

Jonathas, fidèle à son amitié pour David, le réconcilie avec son père, mais de nouveaux succès remportés sur les Philistins raniment la jalousie du roi qui essaie de frapper David de sa lance ; Michol, grâce à un subterfuge, le dérobe aux recherches de Saùl, lui permettant de chercher asile à Rama, puis à Naioth, auprès de Samuel. C. xix. Poursuivi dans sa retraite, David se plaint amèrement à Jonathas de la haine qui s’acharne contre lui ; il reçoit du jeune homme l’assurance qu’il veillera sur lui et le préviendra de tout danger qui pourrait le menacer à nouveau. C. xx. C’est ainsi que, averti par le signal convenu, David, réduit à fuir une nouvelle fois, se rend d’abord à Nobé, auprès du grand prêtre Achimélech, puis chez Achis, roi de Geth, c. xxi, et ensuite cherche un refuge dans la

caverne d’Odollam et dans la forêt de Hareth, tandis que son persécuteur se venge sur les prêtres de Nobé et les fait massacrer pour avoir donné asile à David. C. xxii.

C’est à une existence de proscrit désormais jusqu'à la mort de Saùl qu’est réduit le futur roi d’Israël. La victoire qu’il remporte sur les Philistins devant Ceïla, dont il délivre les habitants, est une nouvelle occasion pour son ennemi, toujours plus acharné à sa perte, de reprendre sa poursuite avec l’espoir de l’enfermer dans la cité délivrée ; averti du danger, David part avec ses gens, au désert de Ziph d’abord, où Jonathas vient le réconforter, puis de là au désert de Maon et finalement sur les hauteurs d’Engaddi où, tenant entre ses mains la vie de Saùl, il l'épargne généreusement, c. xxmxxiv, comme il le fera encore dans une circonstance analogue rapportée au c. xxvi. Entre temps, au c. xxv est relaté, avec la mort de Samuel, l’incident survenu entre David et le riche Nabal, dont l'épouse Abigaïl deviendra la femme de David.

Pour se mettre définitivement à l’abri des poursuit es de Saùl, David va demander un asile au pays des Philistins et s'établit avec ses compagnons chez Achis, roi de Geth ; il en reçoit en fief la ville de Siceleg, d’où il part en incursions pour des razzias dans le Sud chez les Amalécites et autres ennemis héréditaires de Juda, tout en laissant croire à Achis que c’est contre les Israélites qu’il guerroie. C. xxvii. Engagé par ce dernier dans une campagne des Philistins contre Israël, mais récusé par les autres chefs, David, heureusement sorti d’un mauvais pas, se tourne contre les Amalécites qui avaient fait de sa résidence, Siceleg, un monceau de ruines et de cendres. Cependant Saùl reculait devant l’envahisseur philistin et, en désespoir de cause, ne recevant aucune réponse de Jahvé, demande à une nécromancienne d'évoquer Samuel. La voix du prophète d’Israël se fait encore entendre pour annoncer le désastre de son peuple, la mort de son roi ainsi que celle de ses fils. L'événement ne confirma que trop ces sombres prévisions : la défaite d’Israël tourna au désastre et les cadavres de Saùl et de ses fils, abandonnés sans sépulture sur le champ de bataille, subirent les outrages des vainqueurs. C. xxviii-xxxi.

b) Deuxième section (II Reg.) : David seul roi. — D’abord à Hébron sur la tribu de Juda, puis à Jérusalem sur tout Israël.

a. A Hébron (II Reg., i-iv, 12). — A la nouvelle de la mort de Saùl et de Jonathas, David exhala sa douleur en une lamentation, c. i, et bientôt fut reconnu roi sur la maison de Juda, tandis qu’Isboseth, un survivant des fils de Saùl, était établi roi sur Israël par Abner, chef de l’armée du roi défunt. Une guerre civile en résulta, mais Abner, se rendant bien compte de l’incapacité de son faible souverain, ne tarda pas à se rallier au parti de David, ce qui ne l’empêcha pas de tomber sous les coups de Joab, le général de David qui avait à venger la mort de son frère. Le roi, qui pourtant voyait disparaître ainsi le dernier obstacle qui aurait pu retarder son accession au trône d’Israël, pleura dans une élégie le grand chef que venait de perdre l’armée. Le malheureux Isboseth, désormais sans appui, tomba à son tour sous les coups d’assassins que David fit sévèrement châtier. II Reg., i-iv, 12.

b. A Jérusalem sur tout Israël (II Reg., iv, 14-xx, 26). — La voie dès lors était libre, aussi David fut-il reconnu par toutes les tribus d’Israël, après avoir régné sept ans et six mois à Hébron sur la maison de Juda. S'étant rendu maître de la forteresse de Sion, encore au pouvoir des Jébuséens, il y fixa sa résidence pour en faire la capitale du royaume de tous les Hébreux, réunis désormais sous un seul chef.

Il restait au nouveau roi à parfaire l'œuvre de son prédécesseur en libérant le territoire de l’occupation