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ROCABERTI (JEAN-THOMAS DE) — RODRIGUEZ (ALPHONSE)

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ordre. Malgré son affection pour la cour de France, il combattit âprement le gallicanisme et en particulier celui de son subordonné, le dominicain Noël Alexandre. En 1677, maître de Rocaberti devenait archevêque de Valence. En 1695, il était promu grand inquisiteur d’Espagne. Il fut à deux reprises vice-roi de Valence. Il mourut à Madrid en 1699.

Il a commencé par publier en 1651 un ouvrage sur la noblesse de sa famille. En 1668 il publiait sous le titre Alemento espiritual cotidiano exercicio de medilacion.es, à Barcelone des extraits de Louis de Grenade, d’Henri Suso et de sainte Catherine de Sienne. L’année suivante toujours à Barcelone, dans le même format in-4°, il publiait : Teologia mistica. Instruction del aima en la oracion y méditation. Après qu’il eut été déchargé du gouvernement de son ordre, il consacra la meilleure partie de son activité théologique à la lutte contre le gallicanisme. Ce furent d’abord trois in-folios publiés à Valence sous le titre commun de De romani pontificis auctoritate. Le premier volume paru en 1691 était surtout doctrinal. Le second paru en 1693 était plus historique. Le troisième, en 1694, traitait de la puissance temporelle du pape. A partir de 1695 et jusqu’en 1699, Rocaberti publia 21 vol. in-folio à Rome sous le titre de Bibliotheca maxima pontificia. Le Parlement de Paris, par un arrêt du 20 décembre 1695 avait interdit l’entrée en France du De romani pontificis auctoritate. Continuant néanmoins sa lutte anti-gallicane, l’ultramontain Rocaberti dans sa Bibliotheca réunissait tous les ouvrages qui, du point de vue théologique ou canonique, pouvaient constituer une encyclopédie des droits du pape. Rocaberti a également publié des commentaires de Nicolas Eymeric sur saint Paul, des sermons de saint Vincent Ferrier et de saint Louis Bertrand.

A. Mortier, Histoire des maîtres généraux de l’ordre des frères prêcheurs, t. vii, 1914, p. 86-159.

M. -M. GoiiCF..

    1. ROCCA Ange##


ROCCA Ange. Né à Kocca-Contrata (Marche d’Ancône) en 1545, il entra fort jeune chez les ermites de Saint-Augustin à Camerino, acheva ses études à Padoue et professa à Venise. Appelé à Rome en 1579 par le P. Fivizzano, vicaire général de l’ordre et en même temps sacriste de la chapelle pontificale, il entra dans les bonnes grâces du pape Sixte V (1585-1590), qui le chargea de surveiller les publications de la typographie vaticane et l’introduisit dans la Congrégation chargée de reviser la Vulgate. A la mort de Fivizzano, en 1595. Rocca lui succéda dans sa charge de sacriste apostolique ; en 1605 il fut nommé évêque in partibus de Thagaste. Il mourut à Rome le 8 avril 1620. Son souvenir reste attaché à la bibliothèque Angélique, dont il avait commencé le rassemblement et qu’il donna au monastère de Saint-Augustin, à la condition qu’elle resterait publique. Cette bibliothèque, l’une des plus importantes de Rome, subsiste encore aujourd’hui.

Ange Rocca a beaucoup écrit sur les sujets les plus divers mais particulièrement sur les questions de cérémonial et de liturgie. Ses multiples opuscules, renforcés par un bon nombre d’inédits, ont été rassemblésen 1719 : F. Angeli Roccee opéra omnia, 2 vol. infol. ; nouvelle édition en 1745, qui ne diffère de la précédente que par le frontispice : Thésaurus pont i fie iarum sacrarumque untiquilatum neenon rituum, praxium ac cxremoniarum (ce titre indiquant mieux le contenu). Nicéron donne la description des quarante et un numéros de ces œuvres complètes : retenons seulement : n. 7, De sanctorum canonisatione commentarius ; n. 8, Cœremoniæ in ipsa canonisatione observari consuetæ, cum catalogo sanctorum quorum canonisationes inveniri poluerunt ; n. 19, De sanguine a Christo Domino in resurrectione reassumpto ; n. 20, De præputio Christi Domini in resurrectione reassumpto et in basilica Lateranensi asservato (très révélateur de la manière de Rocca) ; n. 26,

Sacrorum Bibliorum emendaliones juxla concilii Tridentini decretum in libros tantum Genesis, Exodi et Levilici ; n. 27, Chronhistoria de apostolico sacrario (énumération de la série des sacristes apostoliques ; dans l’édition des Œuvres la liste est continuée jusqu’en 1719). Ne figure pas dans ce recueil un Discorso filosofico è teologico délie comète, Venise, 1577. Rocca a réédité aussi plusieurs ouvrages d’Agostino Trionfo (en particulier le De potestate ecclesiastica et les quæsliones in I. II. Sententitirum), de Gilles Colonna ; les sermons de Pelbart de Themesvar.

La notice la plus exacte est celle qui se lit dans la continuation de la Chronhistoria, dans Opéra, t. i, p. 348’Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. xxi, p. 91-100 ; il n’y a pas de renseignements nouveaux dans les Biographies de Micliaud et d’Hoeter.

É. A MANN.

    1. RODRASEM (François de)##


RODRASEM (François de), capucin du XVIIe siècle. Polonais d’origine, et missionnaire apostolique en Bohème où il fit un long séjour, il a composé un ouvrage de controverse : Resporsiones ad septuaginla objectiones ab hærelicis conjictas, Raudnitz, 1620, puis traduit en tchèque, en 1627. On lui devrait aussi, au dire de Wadding, divers ouvrages d’édification en langue tchèque : Directoire pour les nouveaux convertis, 1633 ; Échelle spirituelle, 1636 ; Vie de saint Antoine de Padoue, Prague, 1646 ; Exercices spirituels, ibid., 1647.

L Wadding, Scriptores O. M., p. 91 ; J.-H. Sbaraka, Supp’ementum, p. 281 ; Bernird de Bologne, Bibliotheca script. O. M. capuccin., p. 98.

É. Amann.
    1. RODRIGUEZ Alphonse##


1. RODRIGUEZ Alphonse, jésuite, auteur spirituel. Il ne faut pas le confondre, comme il est arrivé bien des fois, avec saint Alphonse Rodriguez (15311617, canonisé en 1888), frère coadjuteur de la Compagnie de Jésus, auteur d’un certain nombre d’opuscules ascétiques et surtout mystiques, précieux par la description de ses expériences personnelles ; voir Dictionnaire de spiritualité, t. i, col. 395-402.

I. Vie.

Le P. Rodriguez naquit à Valladolid, en 1538 et non en 1526, comme on l’a écrit tant de fois. (Cf. Éludes, t. ci., p. 299). Il entra au noviciat de Salamanque en 1557. En 1564, âgé seulement de vingt-cinq ans, il est nommé maître des novices dans la même ville, où il se fait remarquer aussi comme excellent casuiste. Deux ans plus tard, il passe au collège de Monterrey en Galice, dont il est recteur de 1570 à 1576, tout en enseignant la morale et en exerçant le ministère apostolique. A partir de 1579, il est à Valladolid, chargé des cas de conscience et sans doute aussi de la formation spirituelle des jeunes religieux. En 1585, il est envoyé, en qualité de maître des novices et de recteur, à Montilla en Andalousie, probablement pour réagir contre le rigorisme pratique qui sévissait dans cette province. Le P. Acquaviva le charge en 1598 de visiter les maisons de l’Andalousie. En 1607, après un séjour de sept ans à Cordoue, il reprend à Séville les fonctions de maître des novices et de Père spirituel. Il y meurt le 21 février 1616. De l’avis unanime de ses supérieurs et de ses contemporains, le P. Rodriguez était un homme d’oraison et de vie intérieure. Il avait un don remarquable pour la formation et la direction spirituelle des religieux, fonction qu’il exerça avec le plus grand succès pendant plus de quarante-cinq ans.

II. Œuvres. — 1° Mentionnons pour mémoire quelques écrits non imprimés. Plusieurs séries de ses instructions spirituelles ont été conservées. Les archives de la maison de Loyola en possédaient trois volumes manuscrits, contenant 241 exhortations datées de 1589 et de 1595 : Plàticas espirituales hechas en et colegio de Montilla. Une autre série a été lithographiéc : Plàticas de la doclrina cristiana hechas en Sevilla ano de 1610, in-4°, 420 pages. Ces instructions, dont une partie seu-